Digne de vie

Chapitre 4 : Chapitre II – Exécution des ordres – Partie II

3559 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/07/2021 23:50

Chapitre II

Exécution des ordres

Partie II

 


Les jours se succédèrent, puis les semaines et même les mois. Depuis ce début de soirée d’hiver où Cicéron avait rejoint la Confrérie Noire, voilà à présent que la belle saison se faisait de plus en plus proche. Les récoltes de plantes et racines à partir desquelles Aemillia concoctait ses poisons étaient bonnes, pour son plus grand bonheur. Cependant, l’entraînement du dernier arrivé l’enchantait moins.

Il avait manqué, bon nombre de fois, de lui trancher dangereusement les deux bras et même une jambe. Elle en garderait peut-être des cicatrices à vie – Ticilius était un excellent forgeron, mais ses armes étaient bien trop tranchantes pour être mises entre les mains de l’Impérial. Il avait en plus de cela rapidement gagné en musculature ; il fallait dire qu’elle le forçait à faire de nombreux exercices visant à améliorer sa vitesse et sa force. Un bon coup était un coup qui tuait à coup sûr.

Il était difficile de décrire leur relation tant elle était étrange ; Cicéron buvait ses moindres paroles avec fascination et intérêt dès qu’elle lui enseignait quelque technique, et en retour, elle le rejetait violemment, parfois usant d’injures peu agréables à l’oreille. Il ignorait qu’à chaque fois qu’elle le voyait elle était de nouveau hantée par cette vision qui lui annonçait sa mort. Elle n’en avait parlé à personne, pas même à Livius de qui elle était pourtant assez proche, plus par fatalisme que par terreur. Ils n’avaient pas besoin de savoir cela, ils vivaient déjà tant bien qu’assez difficilement.

Depuis qu’elle avait été contrainte d’enseigner à Cicéron l’art de l’assassinat, elle n’avait plus eu le droit de remplir le moindre contrat, et cela lui manquait terriblement. Parfois, elle se prenait à rêver, lorsqu’elle le voyait étendu sur sa couche, qu’elle enduisait sa dague de poison, et qu’elle l’enfonçait dans le corps de l’Impérial dans son sommeil. Mais à chaque fois, elle revoyait ce terrible regard, celui de l’homme fou qui la paralysait. Bientôt dans son esprit se fit un lien entre son élève et cet étranger au regard effrayant. Elle qui ne pouvait jamais regarder dans les yeux son apprenti, voilà qu’elle n’osait plus poser son œil sur la moindre partie de son corps. Lorsqu’il lui fallait rectifier sa position elle devait avancer à tâtons telle une véritable aveugle, fermant son œil valide et palpant chaque partie de ses bras ou jambes pour lui indiquer ce qui n’allait pas. C’était en partie grâce à cela qu’elle avait constaté le renforcement de sa musculature.

Quelques semaines auparavant, lors d’un contrat visant à tuer un général de la garde impériale, Fa’rris avait été capturé par des soldats et croupissait en prison dans une cellule isolée en attendant sa sentence. Ils devaient sûrement attendre qu’il avouât où se trouvait le sanctuaire et ses comparses, mais tout ce qu’ils trouveraient ne serait qu’un silence coupable. Le Khajiit était connu pour sa capacité à tenir sa langue lorsqu’il se retrouvait face à l’ennemi. Mais depuis la disparition de son frère, Ji’dara n’était plus que l’ombre de lui-même, il se sentait coupable d’avoir laissé son grand frère se charger de ce contrat, répétant qu’il aurait dû y aller à sa place. Cette faiblesse lui était pardonnée du simple fait qu’il s’agît de sa famille biologique ; en temps normal, une telle perte aurait rapidement été oubliée. La famille était importante, mais il fallait aller de l’avant, ou bien jamais la Confrérie ne pourrait survivre.

Revenant d’une mission, Gireanr apprit que l’exécution du Khajiit était prévue pour le lendemain ; son cadet avait comme disparu depuis que la nouvelle avait été annoncée au sein de la famille, préférant visiblement rester seul avec ses pensées. Le pire dans cette mésaventure était qu’ils ne pouvaient lui rendre les derniers sacrements pour le salut de son âme. Même si elle rejoignait, quoi qu’il se passât, leur Père lorsqu’il rendrait son dernier souffle, il était bon de l’envoyer aux côtés de Sithis dans les règles de l’art. Des sorts d’invocation d’assassins spectraux étaient d’usage parmi les mages de la Confrérie – et il était impossible d’appeler un frère décédé qui n’avait eu droit aux derniers sacrements.

Aemillia voyait en cette exécution sur la place publique un signe. Quelque chose n’allait pas, bien qu’elle ne pût mettre le doigt sur quoi. Cicéron, qui peinait toujours autant à gagner la confiance du reste de la famille – hormis celle de Livius et de Ticilius qui l’avaient accepté dès lors qu’il avait prononcé les mots du rituel le soir de son arrivée –, voulut consoler son frère d’armes, qui le repoussa avec violence. S’il ne portait pas son armure de cuir à cet instant-là, les griffes du Khajiit lui auraient entaillé le bras. Un nouveau rejet de la part de la famille.

« Pourrions-nous le voir une dernière fois ? demanda-t-il discrètement à son mentor lorsque Ji’dara fut suffisamment loin pour ne pas l’entendre.

– L’exécution sera publique, alors oui, si tu n’as pas peur de voir quel traitement ils nous réservent lorsqu’ils nous mettent la main dessus. Je t’accompagnerai, mais n’y assisterai pas. J’ai des contacts à retrouver en ville. »

Bien que Livius ne partageât pas leur opinion, préférant assurer la pérennité de la famille en gardant à l’abri les membres les plus prometteurs – c’est-à-dire chacun d’entre eux –, il les laissa se rendre en ville pour l’occasion. Il avait pourtant argumenté, affirmé que c’était ce que cherchaient ces gardes. L’exécution de Fa’rris n’était qu’un piège afin de faire sortir de leur tanière d’autres membres et leur mettre la main dessus. Aemillia en était parfaitement consciente. Et pourtant…

« Ces chiens d’Impériaux, avait-il craché. Ils se doutent que nous voulons voir une dernière fois notre frère. S’ils vous trouvent, ils vous infligeront le même sort. »

Cela n’avait pas ébranlé la volonté de Cicéron, qui avait assuré que nul en ville n’avait connaissance de sa place au sein de la Confrérie. De toute façon, il était facile pour lui de se faufiler à droite à gauche. Discret au possible, il avait maîtrisé l’un des secrets des assassins pour un travail bien fait. Livius en avait parfaitement conscience ; l’aisance avec laquelle l’Impérial s’était glissé dans le sanctuaire le premier jour ne l’avait pas quitté, et même s’il le condamnait à rester sous terre, ce dernier trouverait un moyen d’enfreindre l’interdit.

Le lendemain les deux assassins se rendirent à l’extérieur, vêtus de vêtements de citoyens ordinaires, dissimulés dans la foule, hors d’atteinte des soldats à la recherche des acolytes du Khajiit.

Lorsque quelques personnes qu’il croisa le reconnurent, Cicéron affirmait que depuis le décès de son père il avait pris les routes en espérant pouvoir devenir un marchand itinérant, et que sa présence en ville n’était que temporaire. Nul ne se doutait de la réalité, à son plus grand soulagement. L’Impériale l’observait débiter ses mensonges au public, le poing serré et la mâchoire crispée. La haine l’emplissait encore, c’était bien trop évident. Quelle que fût sa relation avec son père, le rouquin semblait garder difficilement son calme en présence d’autres individus l’ayant connu de son vivant. Mais personne ne l’avait aussi bien connu que lui-même, c’était un fait.

Laissant son élève seul face aux vieilles femmes le harcelant de questions, Aemillia se rendit à l’auberge À la vue de Jerall où elle avait ses habitudes, et demanda au gérant quelles nouveautés elle avait ratées pendant ses voyages fictifs ; elle n’avait pas besoin d’inventer une excuse quant à sa longue absence, l’aubergiste savait qu’elle était toujours de passage dans cette ville et ne s’y arrêtait qu’à de rares occasions.

Il lui fit part de l’événement du jour, insultant copieusement le condamné à mort, évoquant sa « traîtrise envers l’Empire » non sans dissimuler une pointe de racisme envers sa race anthropomorphique. Sans répondre ni relancer le gérant, elle commanda une chope d’hydromel, et s’assit au comptoir en face de lui. Sirotant gorgée après gorgée la boisson tiède, elle guetta l’instant où elle entendrait les cris de joie des résidents de Bruma à la vue de la tête séparée du corps de Fa’rris. Elle savait qu’elle ne finirait pas de la même manière, mais redoutait tout de même de voir sa propre tête séparée un jour de son cou d’une si terrible manière.

 

De son côté, Cicéron dut se frayer un passage entre les nombreux impatients qui ne manquaient pas de hurler leur haine de l’assassin et de sa sordide famille. Il mentirait s’il affirmait que cela ne lui brisait pas le cœur ; voir un tel flot de haine, un tel rejet envers la famille qui l’avait accueilli n’eut pour résultat que de faire naître en lui une colère grondante envers ces gens. Il ne les connaissait pas, mais il était convaincu qu’ils n’hésiteraient pas à faire appel à leurs services si quelqu’un leur devenait trop gênant. Leur hypocrisie le dégoûtait, et il se prit pour la première fois à penser que tous ne méritaient que de mourir, avant de réaliser l’ampleur de ses pensées.

Il y eut des clameurs lorsqu’un général amena Fa’rris sur l’estrade où se trouvait le billot, et quelques applaudissements retentirent lorsque le bourreau tenant sa hache à une main fit son entrée. Son visage couvert de noir, il était méconnaissable. Pourquoi acclamait-on cet individu, tandis que les assassins de l’ombre, qui réalisaient pourtant le même travail, étaient hués, insultés, massacrés ? C’était détestable.

Le soldat, un Impérial à la chevelure grisonnante, prit la parole en s’adressant à la populace.

« Mes chers compatriotes, lança-t-il, aujourd’hui est une belle journée pour l’Empire ! Nous allons débarrasser notre chère nation d’un de ces rats qui vivent terrés et qui s’en prennent à n’importe lequel d’entre vous par plaisir de tuer ! Ces assassins ne méritent rien de plus que du mépris et de la haine ! »

Tous se mirent à crier, levant leur poing dans les airs en signe d’approbation. Cicéron se sentit fiévreux tant il n’était pas à sa place ici. Pourtant, il était certain qu’il aurait partagé l’avis de la plèbe si son père était toujours en vie, s’il n’avait pas vécu aux côtés de la Confrérie. Sa différence lui donnait presque la nausée. S’était-il trompé en suivant ces Khajiits à travers les tunnels… ?

On fit avancer Fa’rris devant le bloc de bois où il reposerait sa tête dans ses derniers instants. Forcé de s’y agenouiller sous le coup d’une semelle plaquée contre son dos, il leva son visage vers le public impatient de voir son crâne tomber dans le panier. Lorsqu’il reconnut Cicéron dans la foule, il ne put réprimer un grognement qui résonna à travers les poitrines.

« Toi ! hurla-t-il, à la plus grande surprise du public. C’est à cause de toi ! Crève, tu ne mérites pas de vénérer le Père ! Ta présence dans la famille est une erreur ! »

Les individus cherchaient autour d’eux à qui ces mots étaient adressés, en vain. Nul ne trouva sur quel visage étaient posés les yeux du Khajiit. Le visage pâle, Cicéron ne put détourner son regard des yeux perçants et plissés de l’homme-chat. Son regard de haine le transperçait, ses crocs dévoilés le figeaient de terreur.

Lorsque le calme revint, le général ordonna au bourreau de se mettre en place. L’individu à la cagoule sombre leva dans les airs la hache qu’il avait si soigneusement affûtée pendant des heures, et l’abattit dans un claquement sourd. Le métal resta fiché dans le billot, fermement planté, et difficile à retirer. Cicéron détourna le regard, ne pouvant supporter de voir son frère mourir, froidement décapité. C’était ironique qu’un assassin se fît tuer ; il était lui-même victime d’un assassinat après tout.

Le général saisit la tête de Fa’rris par la courte crinière qu’il avait laissée pousser, et la montra au public, qui scanda quelque exclamation à la gloire de l’Empire. Des clameurs vives bouleversaient la place, et ne cessèrent que lorsque le corps sans vie de Fa’rris, tressaillant encore un peu par réflexe musculaire, fut dégagé de l’estrade pour être jeté hors des remparts, et brûlé parmi des détritus divers. Jusqu’à la fin, les assassins ne méritaient que le pire.

 Lorsque la joie générale s’estompa, tous retournèrent à leurs occupations, et le jeune homme traîna le pied jusqu’à l’auberge où il trouva Aemillia affalée au comptoir. Le tavernier lui indiqua qu’elle en était à sa cinquième choppe et qu’elle se « reposait » ; il fallait par cela comprendre qu’elle était ivre et ne pouvait plus tenir debout d’elle-même. Ivre dès le matin, voilà un comportement qu’il ignorait d’elle – du peu qu’il savait de ses habitudes, après tout.

« Vous la connaissez ?

– Non, mentit-il, j’étais juste curieux de savoir pourquoi une femme était déjà ivre morte à cette heure-ci.

– Ce petiote n’a pas eu une vie simple. Elle vit de petits contrats, elle remplit des commandes que lui font les gens du quartier, et va jusqu’à quitter la ville pendant des jours et des semaines. Ça doit bien faire une quinzaine d’années qu’on la voit par ici. C’est étonnant qu’elle tienne toujours.

– Je vois, » murmura Cicéron en regardant avec peine le visage endormi de sa sœur d’armes.

Il s’assit lui aussi au comptoir, laissant quelques sièges vacants entre eux deux, et commanda une chope d’hydromel qu’on lui tendit presque immédiatement. Une des serveuses de l’auberge, la femme de celui qui se tenait devant lui, lui apporta avec cela une assiette de viande et légumes sans qu’il n’en fît la demande. On lui répondit, face à sa mine perplexe, qu’il s’agissait d’un cadeau de la maison, pour un visage familier.

Certes, il était vrai qu’il était déjà venu dans cette auberge chercher son père lorsque celui-ci avait un peu trop forcé de la boisson, à plusieurs occasions, mais de là à lui offrir un repas ? Le tavernier avait dû le reconnaître, bien que cela fît quelques temps qu’il n’avait pas mis les pieds dans son établissement, pour son plus grand bonheur. Mais à présent qu’il s’y rendait aux côtés d’un membre de sa nouvelle famille, il n’éprouvait plus tellement de rancœur envers cette auberge – au contraire, elle commençait à lui paraître agréable.

Il déjeuna en silence. Seul le bruit de ses couverts résonnait dans la pièce presque vide. La femme du gérant passait le balai, nettoyant les monticules de poussière et de terre qui avaient été accumulés par les clients allant et venant dans l’auberge. Un peu plus loin, vers le fond de la pièce, un barde accordait son luth en attendant que quelqu’un lui demandât d’interpréter quelque hymne célébrant l’Empire. Dans une pièce voisine, qui servait de cuisine et de réserve, on entendait une autre employée affairée à préparer quelques plats pour de futurs clients.

La respiration lourde d’Aemillia venait troubler ce quasi-silence.

Après avoir fini son repas et sa boisson, Cicéron resta un instant à observer les environs. Il n’avait pas quitté le sanctuaire depuis qu’il avait rejoint la Confrérie, et la lumière du jour lui avait manqué ; ce n’était pas qu’on vivait mal en étant caché de la sorte, seulement la ville grouillante et ses visages qui lui étaient inconnus le faisaient se sentir, d’une certaine manière, sans qu’il ne sût pourquoi, vivant. Non pas que son ancienne vie lui manquait – bien au contraire ! –, il s’y plaisait particulièrement, se sentait chez lui dans cette étrange famille spirituelle qui l’avait accueilli, à sa manière. Il savait que tous ne le reconnaissaient pas, pour une raison qui lui était inconnue, mais ça n’était qu’une question de temps. Tôt ou tard, il ferait ses preuves, et il serait un membre à part entière de la Confrérie.

Il laissa s’échapper un soupir, et s’étira. À ses côtés, Aemillia remua quelque peu, avant de relever la tête. Son œil encore embrumé par le sommeil se posait aléatoirement sur les environs, tandis que son esprit tentait de se remémorer où elle était et pourquoi elle s’y trouvait. Lorsqu’elle remarqua que quelqu’un se trouvait sur sa droite, elle tourna tout naturellement la tête vers lui, et ne réalisa que bien trop tard de qui il s’agissait. Ses souvenirs s’emballèrent alors que les visions resurgissaient violemment, bruyamment. Elle eut un mouvement de recul, et détourna tout aussi vite le visage, sous le regard surpris de l’aubergiste. L’Impériale marmonna qu’elle avait faim, et commanda quelque repas et boisson afin d’apaiser – ou de raviver ? – sa gueule de bois, et s’effondra de nouveau en attendant d’être servie. Comme pour l’accompagner dans son ivresse, Cicéron en fit de même.

« Vous passez souvent par ici ? demanda-t-il innocemment à sa voisine. Je ne vous ai jamais vue en ville. »

Il eut droit, en guise de réponse, à un grognement étouffé. Cela le fit sourire, et il poursuivit sa tentative de faire la conversation en espérant qu’elle daignât lui répondre, bien qu’il n’y crût pas tellement.

« Je suis originaire d’ici, et vous ? Êtes-vous une marchande itinérante ?

– Par Stendarr, laisse-moi tranquille ! »

Le tavernier revint avec deux chopes qu’il posa devant eux ; Cicéron lui tendit l’argent nécessaire à payer pour leurs deux consommations.

« Je vous l’offre, sourit-il en approchant son verre de celui de l’Impériale pour trinquer. À notre rencontre, qui pourrait être le départ d’une belle amitié ! »

Il leva sa chope, et en engloutit plusieurs gorgées, avant de la reposer bruyamment – sans le vouloir – sur le comptoir de bois. Il essuya d’un revers de manche la mousse qui s’était accumulée au-dessus de ses lèvres, et remercia son hôte pour la si bonne boisson qu’il lui avait servie. Ils s’engagèrent dans une discussion autour de l’hydromel ; Cicéron demanda où il avait été préparé, et il écoutait avec fort intérêt la réponse de son interlocuteur lorsque le tintement de deux verres de métal que l’on entrechoquait le surprit et interrompit leur vive discussion.

Lorsqu’il tourna la tête en direction de l’origine de ce bruit, il vit Aemillia tenir par la poignée sa chope, et la tendait près de la sienne. Bien qu’elle ne regardât pas dans sa direction, un sourire se dessinait sur ses fines lèvres, et il savait que ce sourire lui était destiné.

« À la tienne, fit-elle d’une voix presque inaudible.

– À la vôtre, » répondit-il en reprenant sa boisson, et en trinquant avec sa sœur.

Je crois bien, se dit-il, que c’est le meilleur hydromel qu’il m’ait été donné de goûter.

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