Lame Noire et Aile Blanche

Chapitre 3 : Rêve éveillé

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 10:07

Chapitre 3

Rêve éveillé

 

Le soleil daigne enfin se lever et ne tarde pas à illuminer la base avec force : comme en colère d’avoir manqué les évènements récents. Ethan ne l’avait pas attendu et était levé depuis une bonne heure pour exécuter une série d’assouplissement. Il avait lu un livre dans lequel est préconisé ce genre d’exercice. L’un de ses rêves étant de devenir un grand bretteur, il ne peut si soustraire.

Quelqu’un frappe à la porte deux fois et annonce d’une voix monocorde que le petit déjeuner est servi. Ethan, Susiron à la main, se détend quand les bruits de pas s’éloignent. Il ne tient pas compte de l’annonce du serviteur car il n’est pas censé être là. 5 minutes plus tard, une deuxième personne toque deux fois et entre…

« -Je doute que tu es besoin d’user de ton épée sur moi. Assure Lenton avec un sourire.

- Veuillez m’excuser Amiral Lenton, dit-il en posant sa lame encore dans son fourreau, l’air penaud.

- Ce n’est pas grave. N’as-tu pas entendu le serviteur venu te prévenir ? Le petit déjeuner est servi et je t’attends. Il n’y a pas de « mais » qui tienne, ajoute-t-il en voyant que le jeune garçon s’apprêtait à objecter. Escalier, Rez-de-chaussée, couloir de gauche, 2ème porte à droite, exécution. Ordonne-t-il avec amusement. »

Il referme la porte et s’éloigne. Ethan se prépare à descendre mais hésite : « Je ne doit pas remettre le tenue noire d’hier, les gardes risqueraient de la reconnaitre, je prends Susiron évidemment et quoi d’autre ? ». Il décide finalement de ne rien prendre d’autre et s’habille avec une tenue de rechange « passe-partout ». Susiron portée à gauche, il descend les escaliers, tourne à gauche puis 2ème porte à droite… Des éclats de voix se font entendre au milieu de tintement de couverts et de raclement de tabourets sur le sol. L’anxiété le gagne… « Trop tard pour avoir peur ». Il ouvre la porte d’une main assurée et entre dans le réfectoire. Il y a beaucoup de monde : certains sont en train de manger, boire, rire… ou de finir leur nuit sur la table.

Du cadet de 7 ans à l’aspirant de 30 ans (le grade avant celui de capitaine), en passant par le fusilier et l’enseigne (celui qui doit transmettre les messages entre capitaine en vol), toutes les catégories de soldats non-gradés sont  représentées : les capitaines se restaurant dans le mess des officiers. Un garçon vient à sa rencontre : il porte un uniforme de cadet et ses cheveux sont tirés en arrière.

« -Bonjour. Tu es Ethan Carter n’est-ce pas ? Je m’appelle Catherine Harcourt.

- enchanté. « Une fille ? Evidemment ! »

- Je t’ai gardé une place. »

Il n’est pas surpris de voir une fille au milieu de tous ces garçons. En effet, bien que l’armée cache ce « détail » qui ferait scandale, Ethan en  a déduit que des filles seraient nécessairement éduquées pour servir comme officier sur des Longwings. Les dragons de cette race n’acceptent que des capitaines femelles. L’Aerial Corps se doit de satisfaire cette exigence pour bénéficier du don unique de ces créatures : elles crachent de l’acide hautement corrosif qui dévore quasiment tous les matériaux.

Catherine ouvre la marche pour indiquer où ils vont s’assoir. Ils passent entre deux bancs sur lesquels sont assis des membres de ce corps d’armée qu’il admire depuis toujours. Ethan constate leur bonne humeur qu’ils expriment bruyamment… comme leur mastication d’ailleurs. Les convenances de société ne semblent pas avoir la moindre prise en ces lieux et c’est avec soulagement qu’il en arrive à cette conclusion.

« -J’aime bien tes cheveux. Déclare Catherine sans transition.

- Merci. Il ne put s’empêcher de détourner de rosir… légèrement. Est-ce que c’est l’Amiral Lenton qui t’a demandé de m’accueillir ?

- Oui. Un grand homme ! »

Elle regarde Ethan, amusée. Il balaie des yeux toute la pièce du sol au plafond : tout semble l’intéresser.

« - Intimidé ?

- Emerveillé.

- Parce qu’il y a beaucoup de monde ?

- Parce qu’il y a beaucoup d’aviateurs. Tu en es une ?

- Oui, je suis dans l’équipage du Capitaine Saint-Germain en tant que cadet.

- Impressionnant ! Tu as donc participé à l’évènement de la nuit dernière.

- Exact. Les français ont attaqués avec un Fleur-de-Nuit guidant un Flamme-de-Gloire qui était épaulé par deux Pêcheur-Rayé. Ils ont brûlés quelques maisons dans les faubourgs Ouest de Portsmouth et ont décampés quand ils nous ont vus.

- Les faubourgs ouest… Marmonne-t-il

- Tu disais ?

- Ce n’est rien d’important… Cela se produit souvent ce genre d’attaque ? Pas seulement dans cette région. »

Elle n’a pas le temps de lui répondre car ils sont arrivés à une table autour de laquelle deux places sont restées vacantes. Ethan et Catherine prennent place. Elle lui présente d’autres cadets dont Hermann, Tobs et Summer qui ont tous comme objectif de devenir capitaine… Malgré le fait que le nombre de dragons est très faible : si un seul d’entre-eux devient capitaine (excepté Catherine qui est assuré de devenir capitaine d’un longwings) ce serait une chance insolente.

-Tu dois avoir faim non ? déclare Tobs. Au menu : des biscuits, du café, du thé, du beurre et même de la confiture. C’est plutôt rare la confiture. Tu veux quoi ?

- Du thé ne me déplairait pas.

- C’est tout ? S’étonne Catherine. Je vais te préparer des tartines. Crois-moi, ce ne sera pas de trop. »

Sans attendre une quelconque réponse d’Ethan, tout le monde s’activent pour réunir ce qu’il faut. Il ne sait pas comment réagir à ce qu’il vient de vivre : personne ne s’est jamais occupé de lui ainsi. Il décide de réfléchir à cela plus tard et d’observer les camarades de Catherine. Il commence par Hermann : un garçon rondouillard de 11 ans qui semble peu enclin au partage. Ethan a vu les tranches de pain qu’Hermann a glissé dans sa poche. Tobs à présent : 9 ans, un sourire en guise de visage, un gai luron en puissance doublé d’un manque flagrant de sérieux. Ethan a remarqué que son pantalon n’est pas attaché et sa coupe de cheveux ne mérite même pas le qualificatif de « décente » mais il semble sympathique. Et pour finir : Summer. Summer, 13 ans, semble être… absent, le regard perdu dans le vide en tournant machinalement sa cuillère dans son bol. Ethan ne peut terminer son analyse sans s’attarder sur Catherine. Une fille, assez jolie il en convient, de 14 ans, timide, réservée et disciplinée. «  Elle ne m’a accueillie uniquement parce que l’Amiral Lenton le lui a ordonné. J’espère seulement que le sourire qu’elle a affiché n’était pas inclus dans l’ordre qu’elle a reçu et était sincère. » Ce qu’il a remarqué, et qui est tellement énorme qu’il ne l’a pas vu tout de suite, est que personne n’a eu de réaction quant à son apparence. Il se surprit d’ailleurs à regarder son reflet dans une cuillère pour vérifier que ses yeux sont toujours rouges et que ses cheveux ne sont pas tombés pendant la nuit… évidemment qu’ils sont encore à leur place.

« - Woah ! Elle a l’air super ton épée. Je ne savais pas qu’on avait le droit d’en avoir une !

- On n’a pas le droit Tobs et tu le sais bien. Il n’est pas encore aviateur. »

« Pas encore ? » s’étonne Ethan avec un sourire. « Si seulement c’était vrai… »

« - Qu’est-ce qu’il fait là alors ? Grogne Hermann entre deux bouchées.

- Je me suis infiltré dans la base hier soir et j’ai dormit ici. »

Toute la tablée semble redoublée d’intérêt envers Ethan mais ce dernier continu à boire son thé, un thé assez fort d’ailleurs, ça change de ‘’l’eau vaguement coloré’’ qu’il a l’habitude de boire.

« - Tel les grands vents, marcheurs silencieux ou galopeurs bruyant, ils passent, entrent et s’infiltrent sans résistances où ils veulent. Nul ne peut les arrêter c’est une fatalité. »

Silence général…

Tous les regards se braquent à présent sur Summer qui mâchouille un bout de pain après son intervention tout en se désintéressant de l’effet qui l’a provoqué… Comme si ce genre de scène était habituel.

« - Il est toujours comme ça ? » demande Ethan à l’assemblé entre deux gorgées de thé. Il doit bien être le seul à ne pas être étonné : il en a vu d’autres…

« - C’est notre philosophe dépressif à nous ! L’incarnation de la joie de vivre ! » Déclare Tobs dans un fou rire qu’il n’essaie même pas de dissimuler, provoquant l’hilarité générale… Sauf pour Summer : fidèle à lui-même.

La suite du petit déjeuner se déroule dans la bonne humeur pendant 30 minutes environ : le temps de se restaurer et accessoirement d’envoyer des bouts de pains sur la table des fusiliers.

Au terme de ce festin ordinaire pour les aviateurs, ils sortent du réfectoire pour rejoindre les terrains d’entrainements. Avant de rallier Douvres dans la soirée, des entrainements sont organisés pour ne pas laisser les dragons lézarder au soleil sans exercices. Au menu donc : exercices de vol en indépendant avec tir à balles réelles en plat principal, puis vol en formation avec manœuvres d’évitement pour le dessert. Ethan ne sera qu’un observateur… Mais il a bien l’intention de profiter du festin d’écailles multicolores qui l’attendait.

En tant que « simple visiteur », Ethan ne peut participer aux manœuvres. Il est donc obligé de rester au sol, adossé au mur Est devant lequel il est passé pendant sa fuite de la nuit dernière. Il salue les gardes qui passent devant lui, avec un léger cynisme en constatant que l’un d’eux est celui qu’il avait assommé. « Enfin bref », se reprend-il, « retour à l’essentiel. Je me moquerais des gardes un autre jour, les dragons décollent enfin ! » En effet, le plat principal est servi ! Les dragons sont donc en vol libre et semblent s’échauffer avant le début de l’exercice proprement-dit. 15 minutes plus tard, les dragons se rassemblent, toujours en vol cela va sans dire, et évoluent en ordre dispersé. « Ainsi donc ce n’est pas vraiment un vol libre… Ils simulent une dispersion pour mieux attaquer avec une tactique an pince de crabe au moment du contact avec l’ennemi » déduit-il en remarquant que Mortiferus, le meneur de formation, faire mine de prendre la tête de la formation. Le but de la manœuvre est de simuler une attaque française organisée alors que les dragons sont dispersés suite à une précédente attaque, subie ou menée peu importe. La première passe est effectuée avec des balles à blanc pour délier les doigts des fusiliers sans risques de « dommages collatéraux ». La deuxième passe par-contre est à balle réelle sur des cibles lancées par l’équipage : des assiettes semble-t-il. Et quel bonheur de voir le fleuron de l’armée britannique, le rempart aérien contre les invasions françaises dans un exercice merveilleusement orchestré par le capitaine Saint-Germain sur Mortiferus. Au terme de 3 heures d’exercice routiniers, les dragons se posent de nouveaux sur le terrain principal afin de se restaurer. « Les dragons ne semblent pas d’une motivation exemplaire : visiblement ils n’ont pas eu assez de bataille à leur goût ». Les dragons qui ont connus le feu s’ennuient très vite pendant les accalmies : les exercices ne suffisent pas à les occuper.

Rendez-vous dans le réfectoire principal pour le déjeuner avec les sous-officiers et les non gradés… Mais avant, l’Amiral Lenton souhaite parler à Ethan… En tête-à-tête. Ils s’assoient sur un banc dans une cour intérieur du château : celle dans laquelle Ethan avait rencontré Obversaria. « La cour semblait plus petite hier soir… » Pense Ethan.

« - Comment s’est déroulée ta matinée? Demande Lenton.

- Merveilleuse ! Je n’avais jamais vu des dragons en action lors d’un exercice militaire.

- Excellent. Ravi que cela t’es plu. Pour en revenir à ton épineux problème, j’aurais peut-être une solution.

- Merci Amiral de toute la peine que vous vous données. Mais pourquoi m’en parler avant d’en être sûr ? Demande Ethan avec prudence. » Ce n’est pas dans ses habitudes de se réjouir trop tôt.

« - Tu es prudent c’est bien. Oui j’ai bon espoir de tirer parti de ce flou bureaucratique que j’exècre. Ne le répète à personne : c’est notre secret.

- Compté sur moi Amiral. Comment pensez-vous procédé ? Puis-je être utile à quelque chose ? » Demande-t-il avec un intérêt redoublé.

« - L’administration ne te connait pas. Si nous te donnons une date et un lieu de naissance, tu pourras nous rejoindre légalement.

- Il reste néanmoins ma famille… Sans son accord…

- J’ai une solution… Elle n’est pas morale par contre. Elle consiste à te donner un nom différent de celui de ta famille au moment de la création de ton certificat de naissance. »

Ethan réfléchit un moment…

« - Faire de moi un orphelin en somme.

- C’est cela ? Je peux comprendre que tu te refuses à mentir à l’administration…

- Je n’ai pas à mentir ! Jubile Ethan. Je suis orphelin. J’ai été adopté étant tout jeune. Ils me haïssent tellement que je ne porte même pas leur nom.

- Cela à presque l’air de te réjouir… Je suis désolé pour toi. Tes vrais parents doivent te manquer.

- Ce que l’on ne connait pas ne peut nous manquer. J’ignore tout d’eux… Le seul lien que j’ai avec mes géniteurs, avec mon père en fait, c’est Susiron.

- Susiron ? Un membre de ta famille ?

 - Oui, on peut dire cela. Dit-il en présentant son épée. Je lui dois la vie à plusieurs reprises. »

Ethan nage en plein rêve… C’est du moins l’idée qu’il veut bannir de son esprit : il ne rêve pas ! Peut-être vas-t-il enfin pouvoir laisser derrière lui son passé…

Lenton continu de regarder ce jeune garçon qui semble de plus en plus insondable. Il est si différent des autres…

« - Pourquoi veux-tu absolument t’enfuir de chez toi ? Demande Lenton. »

Mutisme de la part d’Ethan. Lenton réplique par le même moyen. De longues minutes s’égrènent. Le bruit du réfectoire commence à se faire entendre… Le jeune garçon est maintenant persuadé que l’Amiral ne partira pas sans sa réponse.

« - J’ai mes raisons, finit-il par dire.

- Cela ne me suffit pas. Il me faut plus qu’une question éludée pour te prendre dans les Corps. Surtout que je vais devoir « lutter » contre l’administration pour te faire entrer au vu de ta situation.

- …

- C’est à ce point-là ? Tu préfères garder ton lourd secret au risque de laisser échapper ta seule chance d’entrer dans les corps ?

- Je me sens piégé. Au fond de moi, je sais que vous regretterez de m’avoir posé la question quand vous connaitrez la réponse. Mais si vous insistez, je vous la donne : je veux être aviateur mais je n’ai pas envie que l’on est pitié de moi. »

Pas de réponse de la part de Lenton.

Après 5 minutes de silence supplémentaire. Le ventre d’Ethan commence protester du manque d’attention dont il est victime.

« - Nous en rediscuterons plus tard si tu le veux bien. J’ai faim moi aussi ! Finit par déclarer Lenton. Vas manger et profite du reste de la journée.

- Oui, Amiral ! »

Ils se lèvent et partent chacun dans une direction : Ethan se dirige vers le réfectoire principal en espérant sauver quelque chose de la gloutonnerie d’Hermann. Il entre sans attendre dans la salle la plus bruyante et la plus appétissante de la base.

Tobs lui a réservé une place… A moins que personne ne souhaite s’asseoir à ses côtés : il est bruyant, il ignore la définition du mot « calme » et il est en plus infatigable. En bref, l’exact opposé de Summer l’absent. Ethan s’assoit néanmoins à cette place et commence à manger. Il aurait volontiers questionné Summer sur la matinée… s’il avait réussi à en placer une. Malgré la présence de Tobs, dont le flot continu de parole ne semble pas vouloir se tarir, l’assemblée est calme… plus que ce matin en tout cas.

« - […] Non mais sans blague, il n’a pas exagéré ? Ma traiter de trublion sans cervelle, quel culot ! Il ne s’est pas vu avec sa tête de derrière de dragon pas frais ! Tu en penses quoi toi ? Je suis sûr que t’es d’accord de toute manière. Et puis il y a 3 jours il a recommencé ! Il se croit le plus fort parce que « monsieur » est le fils du Duc de je-ne-sais-pas-quoi et qu’il est plus grand. Tout dans les jambes et rien dans la tête ? Surtout qu’il […] »

Un flot interminable… Malgré le caractère très dispensable de son discours, Ethan écoute d’une oreille : « Tout ce qui est prononcé mérite d’être entendu » se remémore-t-il. Il l’a lu dans un livre mais lequel… « Mais je comprends maintenant pourquoi il y avait une place libre à sa droite… et de l’autre côté le banc se termine ». Il y a aussi le reste du quatuor qui mange en face de lui. Harcourt est en pleine conversation avec Hermann et Summer, insensible au mouvement et au bruit, semble lire un papier. Après un rapide coup d’œil, Ethan lit « signalisation de logistique aérienne » sur ledit papier.

« - Tu souhaites devenir enseigne ? Demande Ethan à Summer pour engager la conversation.

- Oui. Répond Hermann sans quitter les yeux de son document.

- Que penses-tu des exercices de ce matin ?

- Fatigant. »

« Il est décidemment difficile à faire parler. Je vais essayer autre chose. Et Tobs qui continu son écoulement de parole avec une régularité exceptionnelle… » Se dit Ethan dans le secret de son esprit.

« - Quel dragon tu apprécies le plus ? Questionne Ethan en espérant avoir une réponse intéressante.

- Mortiferus. »

« Evidemment. C’est le dragon sur lequel il sert. Cet échange stérile ne mène nulle part. » Songe Ethan. « Et Tobs qui semble en pleine forme et ne pas vouloir s’arrêter. » Il n’est pas habitué à vivre au milieu d’un groupe. A dire vrai, c’est sa première « véritable » expérience de la communauté et il commence à ressentir une envie de solitude. Le brouhaha et l’agitation l’assomme : « Pourquoi tant de bruit et de mouvement. Ne peuvent-ils pas rester calme le temps du déjeuner, au moins cela ? » Il finit de manger, toujours accompagné du moulin à parole. Mais pas pour longtemps car il doit se préparer pour l’exercice de l’après-midi.

Laisser un commentaire ?