Prends garde

Chapitre 16

5488 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans

Derek versa du lait dans une casserole avant de la poser sur la cuisinière et d’allumer la plaque. Stiles se tenait devant le réfrigérateur comme hypnotisé par la note écrite à la va-vite par la main de son père. Elle était plaquée contre le revêtement de l’appareil par un aimant en forme d’étoile.

« Je suis de service jusqu’à deux heures. »

L’horloge de la cuisine affichait une heure et quart du matin. Dehors, le ciel était dégagé laissant les étoiles scintiller de leur côté. La lune était presque pleine — plus que deux nuits à attendre — et cette perspective était très loin de l’esprit de l’adolescent. Ses angoisses avaient pris possession de cette note griffonnée et lui avaient donné comme aspect de « lettre d’adieu » ou de « testament » comme si c’était la dernière chose que son père, allongé dans un lit d’hôpital entouré de plusieurs infirmières et médecins, aurait faite de sa vie.

Il était incapable de se souvenir du pourquoi de cette fascination pour les notes et surtout, pourquoi il les entreposait par la suite dans une boîte sous son lit. Peut-être pour avoir une trace du passage de son père. Peut-être simplement pour souvenir. Pourtant, la petite note de Derek à propos du loup en chocolat s’y trouvait, elle aussi. Au début, il avait voulu la jeter, mais une petite voix dans sa tête lui avait chuchoté que ce n’était pas ce que méritait cette note. Alors, il l’avait soigneusement pliée et mise dans la petite boîte parmi celles de son vieux père. Il n’avait pas cherché à la relire par la suite. Il n’avait pas cherché le contact avec l’écriture plutôt maladroite de Derek Hale.

Ce dernier était en train de préparer du lait chaud. Une idée absurde pour aider l’adolescent à trouver le sommeil.

« Tu as besoin de dormir », avait-il simplement dit après avoir passé le pas de la porte.

Stiles n’avait pas répondu, se contentant de marcher d’un pas lourd vers la cuisine avec le loup sur les talons. Il savait au fond de lui que le lycanthrope avait raison sur le fait qu’il avait besoin de sommeil et qu’il était totalement conscient de l’aspect cadavérique qu’il lui renvoyait depuis son retour. Néanmoins, son cerveau était toujours capable de réfléchir, d’extrapoler et de conclure. La mésaventure de son père lui avait fait comprendre certaines choses même s’il avait du mal à le reconnaître. Certes, il avait pris toutes les précautions possibles — du moins en son pouvoir — pour éviter ce genre de situation, mais cela n’avait pas suffi. Ou simplement, il n’avait rien pu faire pour empêcher que cela n’arrive.

Non, Stiles ne pouvait pas contrôler ses angoisses tout comme il ne pouvait pas anticiper tous les dangers autour de lui.

Il ne savait plus quoi faire. Si malgré toutes les précautions possibles, son père avait eu une crise cardiaque ; alors, peut-être qu’avec énormément de précautions et de vigilances, les choses auraient quand même basculé avec Derek. Non, cela n’avait rien à voir. C’était lui qui avait voulu tout arrêter.

Et s’ils étaient restés ensemble, Derek Hale l’aurait il tout de même mordu ? L’adolescent s’interrogeait depuis quelque temps sur cette possibilité.

Non.

Derek l’avait mordu parce qu’il ne savait plus quoi faire à ce moment-là. Un geste stupide et désespéré. Donc, si Stiles n’avait pas tout arrêté, le loup n’aurait pas été dans cet état et ne l’aurait pas mordu. Voilà. C’était entièrement de sa faute. Les marques dans son cou étaient le résultat de son acte égoïste vis-à-vis de l’affection que lui portait l’Alpha. Ah ! C’était si clair à présent.

Derek était appuyé contre l’évier près de la plaque de cuisson et fixait Stiles depuis quelques minutes. Il ne savait pas quoi dire pour réconforter l’adolescent si ce n’était que tout allait bien se passer pour le Shérif. Et que même, si dans l’éventualité que les choses tournaient mal, le loup serait là pour lui. Toujours là. Même s’il se sentait terriblement impuissant face au regard vide et triste de celui qu’il aimait. Il était cependant certain d’une chose : il n’était pas prêt de retourner à la résidence secondaire de la famille Hale. Non. C’était décidé dans un coin de sa tête. Il voulait rester avec Stiles aussi longtemps qu’il le pouvait ; surtout, si l’adolescent le souhaitait. Ce n’était absolument pas le moment de lâcher prise ou de partir loin en le laissant de la sorte. Certes, Stiles avait toujours ses amis pour l’entourer — Scott arriverait sans doute à le secouer et à le consoler bien mieux que l’Alpha — pourtant, le loup craignait que l’adolescent ne tombe en morceau dès qu’il serait seul à peine quelques secondes. Si Derek ne s’était pas toujours conduit en petit-ami exemplaire — du moins, pas aux yeux de Stiles et surtout, aux yeux de ses propres peurs et angoisses — l’Alpha voulait se comporter en ami sur qui le fils du Shérif pouvait compter.

S’il devait s’écouter ne serait-ce qu’un seul instant, il laisserait tomber ce lait presque chaud au fond de la casserole pour se précipiter sur l’adolescent, le prendre dans ses bras et ne jamais le laisser s’en aller. Ne pas le laisser s’en aller une seconde fois.

Mais Stiles n’avait pas envie de cela pour le moment. Il n’avait envie de rien. Juste de contempler cette note prisonnière d’un aimant sur la porte du réfrigérateur, les bras figés, la bouche légèrement ouverte.

Il tourna légèrement la tête vers le loup quand ce dernier fit du bruit en servant une tasse de lait chaud après avoir arrêté la plaque de cuisson et mis la casserole sur le côté. Il suivit ses gestes du regard comme si c’était étrange de poser une tasse remplie à peine à la moitié sur la table de la cuisine. Fronçant les sourcils, il fit face au loup-garou avant de se frotter le bras gauche comme à son habitude. Il avait envie de briser le silence pensant entre eux. La bouche sèche et cette boule angoisse grandissante dans le fond de sa gorge lui firent abandonner toute tentative.

Derek s’approcha de l’adolescent, lui prit doucement le poignet et l’attira vers une des chaises de la petite table de cuisine. Stiles cligna des yeux, perplexe, avant de comprendre et de prendre place dans un bruit de grincement de parquet. Derek déplaça la tasse vers l’adolescent avant de prendre place à côté de lui.

Stiles se mit à considérer la tasse contenant un liquide blanchâtre et légèrement fumant comme s’il s’attendait que des pattes apparaissent sous celle-ci et qu’elle se mette à courir dans toute la pièce. Il sentit la main chaude de Derek sur son épaule droite. Il tourna le visage vers le loup tandis que ce dernier se mit à lui frotter le bras dans un geste de réconfort. L’adolescent le dévisagea avant de porter à nouveau son attention sur la tasse. Il n’aimait pas le lait chaud. Il détestait cela même. Il avait toujours préféré le lait bien froid à ce lait qui avait acquis, par cette étrange chose qu’était la chaleur, un goût nettement plus amer. Cependant, il était conscient que du lait chaud dégoûtant était préférable à des pilules de somnifères. De plus, ce n’était pas n’importe quel lait chaud. C’était celui qu’avait préparé Derek Hale. Cette pensée fit sourire bien malgré lui l’adolescent. Le loup remarqua ce rictus, mais ne le commenta pas.

Stiles tendit la main, entoura la tasse de ses doigts frêles avant de la porter à ses lèvres. Il but le contenu cul sec avant de faire la grimace et de reposer aussitôt le récipient sur la table.

« Ç’a vraiment très mauvais goût, le lait chaud, déclara-t-il d’une petite voix avant de secouer la tête et de tirer la langue de dégoût. »

Derek émit un gloussement discret avant de lui caresser la joue d’un revers de doigt et de ranger la tasse dans l’évier.

« Je crois qu’il y a des aliments que, si on leur fiche la paix, ça reste comestible, déclara l’adolescent en utilisant sa voix de discours incohérent. C’est comme la bouffe à la cantine. Par un procédé bizarre, tout ce qui est cuisiné à l’école devient écœurant. Et pourtant, on fait la même chose à la maison et c’est pas si mauvais que cela. L’autre jour, il y avait de la purée. Je crois que je n’ai jamais mangé une purée aussi infecte. Même Scott n’en fait pas d’aussi mauvaise. Quoique, Scott n’est pas si mauvais cuisinier. »

Derek ne put s’empêcher d’éclater de rire devant le discours si naturel et si attendrissant de Stiles Stilinski. Ce dernier fronça les sourcils, cherchant à comprendre la réaction soudaine du loup-garou.

« Tu ne peux pas savoir à quel point tes discours m’avaient manqué, avoua Derek en reprenant place à côté de l’adolescent.

— C’est sûr. Mis à part quelques oiseaux et quelques insectes peu ragoûtants, il n’y avait pas vraiment âme qui vive où tu étais, lâcha Stiles en croisant les bras.

— C’était calme, en effet. »

Stiles ne répondit pas, leva la tête vers l’horloge avant de soupirer de fatigue. Derek pianota du bout des doigts le bord de la table avant de suggérer :

« Tu devrais aller te coucher.

— Je n’ai pas envie de dormir, fit Stiles sur un ton sans réplique. »

Le loup dévisagea l’adolescent un moment avant d’insister doucement :

« Va dormir.

— Sinon quoi ? lâcha sèchement Stiles. Tu vas sortir tes crocs, tes griffes et me faire les yeux rouges d’Alpha pas content ? »

Derek soupira d’exaspération, inspira longuement avant de répliquer :

« Je n’ai pas très envie de me disputer avec toi maintenant.

— Et moi, je n’ai pas très envie que mon père soit à l’hôpital maintenant. Tu vois, il y a des choses qui arrivent quand même.

— Stiles, je sais que tu es en colère à cause de ce qui est arrivé à ton père ou que tu es en colère contre moi pour toutes les raisons du monde. Mais pour l’heure, je ne souhaite pas me disputer avec toi.

— Je ne suis pas en colère contre toi. »

Derek fronça les sourcils devant l’aveu de l’adolescent et surtout, devant le battement serein de son cœur : il ne mentait pas.

« Aussi absurde et débile que cela puisse paraître, non, Derek, je ne suis pas en colère contre toi, répéta calmement Stiles en pesant chacun de ses mots. Oui, je le devrais parce que tu es parti comme un voleur — et encore, c’est discutable — et que j’ai du mal à te croire quand tu dis que tu m’aimes, mais que tu me donnes pas vraiment l’impression de tenir à moi.

— Je ne te demande pas l’impression de tenir à toi ? C’est vraiment ce que tu penses ? s’indigna presque Derek.

— Si tu tenais à moi, tu ne serais jamais parti. »

Le loup voulut pendant une fraction de seconde s’énerver, mais se ravisa de justesse. Ce n’était pas le moment d’alimenter les angoisses ou autres tourments de Stiles.

« Si je suis parti, Stiles, c’était juste pour faire le point. Je crois te l’avoir suffisamment expliqué et répété, non ? Cela n’avait rien à voir avec le fait que je tienne à toi ou pas. Tu crois que j’aurais fait ça si je ne tenais pas vraiment à toi ?

— J’en sais rien, avoua l’adolescent d’une voix pâteuse comme si cela clôturait la discussion. »

Derek se frotta les yeux du bout des doigts tandis que Stiles souffla :

« En tout cas, moi, je ne serais pas parti. »

Le loup émit un grognement agacé avant de rétorquer un peu plus sèchement qu’il l’aurait voulu :

« Parce que dans ton cas, tu n’es pas amoureux. Donc, tu t’en fiches de partir loin de moi pour faire le point ou non. C’est la seule nuance entre nous deux. »

Stiles grimaça, secouant très lentement la tête de gauche à droite avant d’articuler doucement chaque syllabe :

« Tu es vraiment pathétique. »

Derek prit sur lui pour ne pas répliquer. Ne pas se disputer. Ne surtout pas se disputer. Pas maintenant.

« Tu sais, la différence entre toi et moi dans cette histoire, c’est que quand toi tu me dis quelque chose, je dois essayer de comprendre ou d’analyser si c’est véridique ou non. Alors que toi, avec tes oreilles affûtées, tu es capable de déceler la moindre petite parcelle de mensonge. Oh je sais. C’est mal de mentir. Mais tu vois, parfois, dans une relation humaine, on a besoin de masquer la vérité. Si Scott m’emmerde avec Allison, en admettant qu’il ne soit pas un loup-garou dans ce cas précis, je peux lui dire que cela ne me dérange pas qu’il me parle sans cesse de ses problèmes alors que dans ma tête, j’ai qu’une envie c’est de l’envoyer promener. Je ne dis pas que c’est de ta faute si tu détectes le mensonge et la vérité. Mais je veux que tu comprennes que par moment, je ne sais tellement pas quoi te dire de peur de prendre des yeux rouges ou des crocs que je préfère ne rien dire. Alors que j’ai envie de m’exprimer même de façon maladroite.

— Tu veux que je fasse quoi ? Que j’essaie de devenir un humain comme ça je ne te ferai plus peur ? Comme cela tu pourras me mentir ? lança Derek de mauvaise humeur. S’il y a que cela pour te faire plaisir, Stiles !

— Je n’ai pas dit cela…

— Alors, qu’est ce que tu veux ? Hein ? Je ne sais plus quoi faire avec toi, tu comprends ? DIS-MOI !

— Bordel, Derek ! s’emporta Stiles en se levant d’un bond. Je veux que tu arrêtes de te conduire en connard et que tu acceptes que merde ! Que tu acceptes que je t’aime, mais que tu me rends complètement fou ! Que tu arrêtes de croire que je n’essaie pas de trouver une solution ou de m’améliorer. J’ai pas arrêté de penser à toi depuis ton putain de départ et tu oses encore me sortir que… Bordel, Derek, j’en suis arrivé à aller fouiller dans le bureau de mon père pour retrouver ta trace. Et quand j’ai enfin pu être avec toi, tu as quand même réussi à me jeter comme un malpropre. Et c’est toi qui oses me dire que tu ne sais plus quoi faire ? »

Cette fois-ci, Stiles n’avait pas les yeux larmoyants, mais la respiration haletante par la colère et les dents serrées. Derek le dévisagea, cherchant quoi répondre, analysant ce que l’adolescent venait à l’instant de déclarer.

Levant les mains au-dessus de ses épaules d’un geste tremblant avant de les rabaisser d’un geste vif, Stiles ajouta :

« Toi et tes stupides griffes, et tes stupides yeux rouges, et tes stupides crocs et ton stupide mauvais caractère et ton stupide parfum et ta stupide barbe de trois jours et tout le reste qui est tout aussi STUPIDE ! »

Derek ne réagit toujours pas, fixant d’un air abasourdi l’adolescent qui était à deux doigts de la crise de nerfs.

« Évidemment, dans ce genre de situation, tu peux te demander pourquoi je ne suis pas allé chercher dans les dossiers de mon père où se trouvaient les résidences secondaires ta famille. Je vais répondre à cette question même si tu ne te la demandes pas : je n’avais nullement envie de me retrouver comme dans le Motel, tu comprends ? Je me suis bêtement dit que peut-être tu partirais juste pour deux ou trois jours. La bonne blague, continua Stiles, la voix tremblante, les larmes lui montant aux yeux. J’ai même failli plus d’une fois tout dire à Scott avant de me dire que c’était pas vraiment une bonne idée. Je n’avais pas trop envie d’entendre les conseils d’un mec qui sort avec la fille d’une famille qui trucide des gens comme lui. Et puis, tu sais, le coup de Scott avec Isaac : très malin comme démarche. »

Derek secoua la tête pour retrouver ses esprits avant de demander d’une voix mal assurée où il voulait en venir avec ce dernier point.

« Je veux juste que tu m’expliques pourquoi tu m’as menti. Du moins, c’est ce que j’en ai conclu quand je me suis aperçu que rien dans le comportement des intéressés n’indiquait qu’ils étaient en couple.

— Je ne voulais pas que tu t’en prennes à Isaac, répondit Derek en s’approchant de Stiles. Tu as pris trop à cœur ses taquineries et c’est parti dans tous les sens.

— Est-ce que tu te rends compte qu’avec ta connerie, j’aurais pu briser un couple innocent parce que j’aurais décidé de tout avouer à Allison ? Est-ce que tu y as songé ?

— C’était un risque à prendre.

— Et c’est tout ? C’est tout ce que tu as à dire ? Juste “c’était un risque à prendre ?”

— Stiles, il n’y avait pas moyen de te faire entendre raison pour Isaac. Je croyais que s’il était dans une relation avec Scott, tu déciderais de ne rien tenter.

— Tu te rends compte que je pourrais te pendre par les crocs pour ça ? Hein ? Si j’ai envie d’embêter Isaac, je n’ai pas besoin de ton autorisation. Même si c’est ton Beta. Scott ou pas Scott. »

Stiles poussa un soupir bruyant d’exaspération avant de passer une main moite sur son visage. Derek s’approcha encore un peu plus de lui, lui saisit le menton du bout des doigts avant de murmurer :

« Je t’aime vraiment, Stiles. Même s’il t’arrive de dire des choses incohérentes. Ou que tu ne prends pas garde à tout ce que tu fais. »

L’adolescent contempla le loup-garou avant de rétorquer d’une faible voix :

« Tu es un Alpha très stupide. »

Derek se pencha pour l’embrasser, mais Stiles mit l’index sur la bouche du loup avant que cette dernière l’atteigne.

« Je veux bien qu’on essaie… nous deux. Jusqu’à ce que mon père sorte de l’hôpital, murmura l’adolescent. Si cela te convient, loup stupide… »

Derek ne prit pas la peine de répondre ou d’acquiescer. Il retira d’un geste vif le doigt indésirable et embrassa Stiles avec fougue, l’enlaçant avant de le pousser contre le mur de la cuisine. L’adolescent ne se crispa pas et ne le retint pas, rendant le baiser avec autant de passion que le loup tandis que les mains de ce dernier voyageaient déjà sur son dos cambré avant de s’attarder dans le bas des reins. L’alpha cessa de l’embrasser pour s’occuper de la gorge de l’adolescent avant de retourner sur ses lèvres humides.

« Derek, attends… tenta Stiles d’une voix étouffée »

Le loup ne l’écouta pas, le souleva d’un geste brusque et l’entraîna vers la table de la cuisine. Stiles prit place sur le bord, la bouche scellée avec celle du loup-garou et entreprit de lui déboucler sa ceinture. La langue du loup se trouvait tantôt jouant avec son homologue tantôt léchant chaque parcelle de peau de l’adolescent dont la respiration se faisait de plus en plus saccadée.

Stiles lui agrippa le cou avec la main droite tandis que le loup entreprit de lui mordiller le cou tandis que ses mains passèrent sous le t-shirt de l’adolescent.

Ayant pour appui qu’une seule main sur la table et l’autre agrippé au coup de l’Alpha, Stiles lui en laça les hanches avec ses jambes avant de supplier d’une voix haletante :

« Pas ici… Derek. Dans ma chambre, je t’en pris. Dans ma chambre. »

Derek happa les lèvres de l’adolescent dans un baiser passionné et, tout en l’embrassant, il le fit descendre de la table et le guida jusqu’à l’escalier en marche arrière. Stiles faillit perdre l’équilibre quand son pied atteignit la première marche, la bouche toujours scellée avec celle de l’Alpha. Ils progressèrent de cette manière jusqu’à la porte de la chambre de l’étudiant qui l’ouvrit dans un geste maladroit alors que le loup la referma derrière eux d’un simple coup de pied avant de mener l’adolescent jusqu’au lit.

Tout comme au Motel, Derek poussa Stiles sur le matelas avant de le rejoindre et de lui enlever chaque vêtement dans un geste précis tandis que ses lèvres continuèrent à dévorer les siennes passionnément.

« Derek, attends… réussit à articuler Stiles entre deux baisers. »

Comme toute réponse, Derek agrippa l’adolescent et le fit rouler sur le côté, se retrouvant en dessous de lui. Il l’embrassa de nouveau avec la même fougue et la même passion.

« Derek, attends, tenta à nouveau Stiles. »

Il brisa leur étreinte en s’écartant légèrement du loup, la respiration haletante. Perplexe, l’Alpha le dévisagea :

« On devrait… on ne devrait pas faire ça, souffla Stiles. J’en ai envie tout autant que toi, mais… je n’ai pas envie d’associer ça à… mon père à l’hôpital… »

Derek considéra un ont moment l’adolescent. Il était à deux doigts de lui sauter dessus. Il reprit doucement sa respiration, enfouit la tête dans le coussin avant de soupirer en silence. Frustré n’était pas un mot assez fort pour exprimer ce qu’il ressentait en ce moment.

Stiles était assis en califourchon sur le loup. Il parcourut les alentours du regard avant de se gratter l’arrière du crâne. Il avait l’impression d’avoir jeté un sacré froid entre eux.

Son cerveau lui rappela le moment passé au Motel et de ce que Derek lui avait dit, la carte avec le score du Bowling à la main. Il ne se souvenait plus très bien de comment ils en étaient arrivés là avec cette histoire de partie de Bowling et de « récompense », mais c’était suffisant pour l’adolescent.

Il sourit timidement au loup avant de se pencher pour l’embrasser. Le loup lui rendit le baiser nettement plus calmement qu’avant, presque timidement. Stiles déposa des baisers sur le coup de l’Alpha, descendit lentement vers le cou puis le torse qu’il lécha posément par à-coups. Derek passa les doigts dans les cheveux de l’adolescent, fixant le plafond de la chambre avant de fermer les yeux et de savourer les caresses timides de cette langue quelque peu aventurière. Quand Stiles arriva au bas-ventre, Derek se mit en appui sur les coudes. La langue de l’adolescent effleura le sexe du loup-garou qui lui caressa la joue du bout des doigts avant de lui saisir délicatement la nuque et de remonter dans les cheveux. Stiles prit son temps, d’abord maladroitement et timidement, la main légèrement tremblante. Quand il prit le tout entre ses lèvres, le loup émit un grognement approbateur.

Le cœur battant à tout rompre, Stiles ferma les yeux, se laissa guider par les gémissements de l’Alpha et cette main qui lui caressait tantôt les cheveux puis le cou. La langue de l’adolescent se mit à lécher de façon sinueuse.

Stiles ne pensait plus à rien d’autres qu’à Derek se tortillant et gémissant sous lui tandis qu’il happait tantôt doucement et délicatement tantôt plus ardemment le membre de l’Alpha entre ses lèvres humides. Les yeux du loup-garou virent aux rouges quelques secondes, mais ce ne fut pas à cause de la colère. Il agrippa le drap, la respiration haletante tandis que Stiles prit un rythme plus soutenu.

À deux doigts du non-retour, Derek tenta d’écarter le visage de l’adolescent de son membre, mais ce dernier lui tapa sur cette main non autorisée pour la faire partir et continua de suçoter tandis que le loup sentait qu’il ne pourrait plus tenir.

Derek laissa échapper un juron puis un râle nettement plus profond. Après quelques secondes, il ouvrit les yeux et reprit appui sur les coudes tandis que Stiles venait de libérer son prisonnier, la main portée à son visage.

« Ça a meilleur goût que le lait chaud, fit-il simplement en se frottant les lèvres du revers de la main. »

Il sourit au loup avant de ramper jusqu’à son visage et de l’embrasser délicatement. Le loup enlaça la taille de l’adolescent et l’attira à lui. Il enfouit son visage dans le cou de ce dernier. Quelques secondes passèrent avant que sa respiration ne devienne calme et régulière dû au sommeil. Stiles lui caressa les cheveux avant de murmurer :

« Oui, je crois que je l’aime, mon très stupide Alpha. »

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