Wolfpup
Allison regardait les hommes qui entrèrent chez elle depuis la sorte de balcon que faisait ses escaliers vers l’entrée. Près d’elle se trouvait Lydia et Boyd. Stiles était déjà assit dans le salon, probablement entrain de jouer avec sa magie pour avoir l’air plus mature qu’il n’en avait l’air. Plus terrifiant également.
Quand un gamin de dix-neuf ans jouait à faire léviter une dague, c’était toujours plus flippant que quand un chasseur adulte jouait à faire des tours avec la dite dague.
Ils la regardèrent tous et elle vit le moment où ils se rendirent compte qu’elle n’était qu’une gamine. Elle vit le moment où certains pensèrent déjà à ne pas écouter ce qu’elle allait dire. Qu’importe qu’elle soit la matriarche de la ville, la matriarche d’une des plus grandes familles de chasseurs de loups-garous du pays.
Elle ressemblait à une gamine qui n’avait jamais vu la guerre parce qu’elle voulait ressembler à une gamine qui n’avait jamais vécu la guerre.
Ils regardèrent également la rousse et le noir à ses côtés et, eux trois, purent voir la lueur d’amusement dans leurs yeux.
« Messieurs, voici la matriarche Argent. Ma fille, Allison. » l’introduisit son père. « Allison, voici les chasseurs Roman. »
« Bienvenue à Beacon Hills chasseurs Roman. » fit-elle d’une voix égale et cela sembla déstabiliser quelques hommes. Ils furent dix à passer ses portes, à voir combien en ressortiront. « Nous allons converser dans le salon. Un de mes hommes se trouve déjà sur place, ne faite pas attention à lui. »
Cela l’amusait toujours de dire cela. Que ce soit dans ce genre de réunion ou dans les visites de meutes. Derek le disait également régulièrement, juste pour voir si les personnes en face allaient écouter ou non ce qu’il disait. Si oui, ils loupaient le test le plus simple du monde : toujours regarder partout et tous le monde.
Stiles était l’un des éléments à toujours avoir à l’oeil.
Son père montra le chemin au groupe d’homme tandis qu’elle et ses deux camarades finirent la marche. Elle s’assit derrière le bureau où Stiles s’était à moitié assit dessus, Lydia se plaça à sa gauche, du même côté que le brun, et Boyd à sa droite.
Elle avait besoin de Boyd pour être l’être calme, l’ancre des deux autres gardes fous bien plus fous et fourbes que trop ne le pensent. Elle savait que les loups étaient en général ceux qui avaient besoin d’une ancre, comme elle avait pu l’être fût un temps pour Scott, afin de se contrôler et contrôler la transformation. Mais elle savait aussi qu’une ancre était changeante et que tout pouvait l’être.
Aujourd’hui, c’était le seul loup dans la pièce qui serait l’ancre des humains prêts à dévorer les ennemis devant eux.
Son père resta à la porte, face à elle, tandis que la famille Roman s’assit en partie sur le canapé, entre Chris et elle, et se placèrent en partie derrière ce dernier. Elle les regarda, les défiant presque de rire à la vu de quatre gamins face à eux mais elle eut la bonne surprise de ne pas entendre de rire.
Par contre…
« Argent, vous pouvez pas être sérieux. » lança l’un des hommes en se tournant vers Chris. « Des gamins nous font audience ? Vraiment ? »
« Ordres de ma matriarche. Je vous prie de ne pas la contrarier plus. »
« La contrari- »
« Stiles. »
Sa voix fût froide et une seconde plus tard, la dague avec laquelle jouait son camarade se trouvait à la glotte de l’homme récalcitrant. Celui-ci se retourna vers elle avec lenteur et plusieurs des hommes face à elle la regardèrent avec horreur. D’autres regardaient Stiles comme s’il venait d’apparaître dans la salle.
« Stop. »
La lame repartie dans les airs devant l’émissaire et celui-ci envoya un baiser à la brune, la faisant presque rire.
« Obéissant dis donc. » commenta le, elle devinait, plus vieux des membres de la famille Roman.
« Oh non. Ne vous méprenez pas, il ne m’écoute que parce qu’il veut la dague pour lui. » s’amusa-t-elle et Stiles lui tira la langue. Le plus âgé leva les sourcils, ne sachant que faire de l’information. « Venant-on à vos demandes voulez-vous ? »
Un autre homme, brun, le plus proche de l’âge de son père peut-être, se gratta la gorge avant de parler.
« Nous voulons l’autorisation de chasser sur le territoire. »
« Raisons ? » demanda Lydia et le, probablement, chef de famille fut surpris par la prise de parole.
Il tourna son regard vers Allison qui acquiesça à la demande informulée. Et il se gratta la gorge à nouveau, deux fois, avant de reprendre.
Au moins, il semblait avoir compris qu’elle était véritablement une matriarche et non juste une gamine. Un point pour eux. 'Fin pour lui.
« Nous avons pour raison de croire que la dernière membre de la meute que nous chassions se trouve sur votre territoire. »
La brune regarda Lydia durant quelques secondes avant de tourner son regard vers les hommes face à elle.
« Qu’est-ce qui vous pousse à croire cela ? Une piste j’imagine ? »
« Oui madame. » répondit un homme plus jeune, probablement l’âge de Derek. « Nous l’avons pisté jusqu’à l’entrée de la ville, dans les forêts près des collines. Mais nous avons perdu sa trace en rentrant dans le territoire. »
« Probablement qu’elle a réussit à couvrir ses traces ou qu’une autre créature vit ici. » reprit le plus vieux.
Certains des hommes face à elle semblaient très peu heureux de cette information. Ou très amusés par le manque de régulation sur son territoire.
« Avant que nous continuons, messieurs Roman, quel est votre code familial ? » demanda-t-elle en se penchant sur son bureau, les mains sous son menton.
Son père disait qu’elle ressemblait bien plus à une enfant en faisant cela qu’à une cheffe de famille mais c’était l’effet qu’elle voulait presque à chaque fois.
Les hommes furent presque surpris par sa question. Ils se regardèrent pendant plusieurs secondes que Boyd dû couper avant que Stiles ou Lydia ne puissent faire ou dire quelque chose.
« Ma matriarche a posé une question. Votre réponse maintenant. »
« Morte la bête, mort le venin. » dicta le plus jeune dans un français parfait.
Probablement la seule phrase qu’il sait dire de cette manière, à force de l’avoir enfoncé dans son crâne depuis qu’il savait prononcer des mots. Une phrase terrible qui lui rappelle le code que sa famille avait avant. Qui ne marche que dans une vision tyrannique de la chasse. Une vision où les monstres ne sont que ça, des monstres.
Lydia pouffa et elle se tourna vers sa meilleure amie avec un sourcil levé. Cette dernière mima le nom de Derek en la voyant faire mais n’ajouta rien.
« Pourquoi notre code te fait donc pouffer gamine ? » osa un des hommes encore debout et elle n’eut rien à dire pour que la dague se mette sous la gorge de ce dernier.
« Je vous prie de ne pas insulter ma famille. Ou mon camarade risque de ne pas apprécier. » fit-elle avec un sourire carnassier. « Pas que cela me dérange, un peu de sang ça se lave. »
« Décision Alli. » demanda Stiles, dont elle pouvait entendre la voix froide et deviner le visage colérique même s’il était de dos. Ses épaules étaient tendues à l’extrême et il n’était pas le seul.
Tous les hommes face à elle attendaient, tendu comme des arcs, sa décision face à l’affront.
Elle passa une main dans le dos de son ami et claqua sa langue. La dague revint une nouvelle fois vers eux. Les hommes se détendirent mais pas l’ambiance.
« Deuxième affront. » rappela Boyd d’une voix dure. « Le prochain, vous êtes chassés de notre territoire et morts. »
Le plus jeune avala sa salive, tandis que le chef se redressa lui-même, comme pour se donner un peu de convenance. Elle n’en avait cure. C’était bien trop amusant comme situation.
« Si vous croyez pouvoir nous tuer facilement, vous avez tord. » dit-il et elle leva sa main contre le torse du loup pour qu’il ne prononce pas la sentence.
« Je vous prie de vous rappelez que vous êtes chez moi. Et que vous aviez déjà agis sans mon autorisation sur mon territoire. » elle vit certains hommes se regarder entre eux, se demandant comme elle pouvait le savoir et murmurer sur le feu d’un peu plus tôt. « Ce qui pourrait me permettre de vous mettre hors de ma ville sans audience, que je vous accorde tout de même avec grâce. »
Le chef Roman ouvrit la bouche mais le plus vieux prit la parole à la place.
« Nous en sommes désolé mademoiselle Argent. En découvrant la vieille maison des Hale, nous avons pensé pouvoir envoyer un message à la louve, lui rappelant ce que devienne les membres de sa race dans la région et sous votre famille. »
Stiles se leva de manière définitive de son bureau et se mit à marcher vers la fenêtre à sa droite. Il avait déjà envie de tous les tuer avant, maintenant il voulait les voir souffrir. Elle avait presque envie de rire à cela. Rappeler l’incendie n’était pas une bonne idée.
Elle pouvait très bien deviner l’air fermé ou totalement froid des deux autres membres de sa meute à ses côtés. Et deviner son propre visage peu enclin à en entendre plus.
« Raison pour laquelle vous avez attaquer la meute de la dite louve ? » demanda-t-elle et elle vit très bien le moment où les hommes devant elle comprirent qu’elle arrêtait de se montrer comme une gamine.
Ils virent la jeune femme comme elle l’était. Une survivante. Une guerrière. Une matriarche.
« Notre code stipule que si le venin est lancé, nous devons tuer la bête. » commença le chef, d’une voix qu’il voulait sûre mais qui ne l’était pas totalement. « Un homme a été transformé et nous avons suivit le code. »
Lydia se mit à rire, un rire presque froid, et un des hommes face à elle eut la chance de se faire retenir par un comparse avant que Stiles ne l’entende dire un mot et ne lui lance la dague dans la gorge cette fois.
« Avez-vous demandé au transformé en question si cela était voulu ? » demanda Boyd, en s’approchant plus près d’elle et donc plus près de Lydia pour la calmer.
Les hommes plus anciens parurent surpris par la question, les plus jeunes étonnés de la surprise de leurs aînés.
« Je présume donc que non. » sa voix était presque légère, si on ne devinait pas l’air glacial qui s’y glissait. « Vous n’avez pas l’autorisation de chassez sur mes terres. »
« Pardon ?! » s’offusqua le plus vieux, se levant dans sa colère.
« Vous voulez que je me répète ? »
Elle offrait une porte de sortie avant que Stiles ou Lydia ne s’énerve sans prendre la sentence de Boyd en question. Et le plus jeune sembla le comprendre car il força son aîné à se rasseoir.
« Ne me faites pas nettoyer les tapis messieurs. Ils viennent tout juste de sortir du pressing. » déclara le noir comme dernier avertissement. « Vous aviez une demande, elle a été décliné. Maintenant je vous demanderai de vous taire pendant que ma matriarche vous explique les raisons. »
Les hommes face à elle semblaient grogner dans leurs barbes mais le chef des Roman eut la délicatesse d’acquiescer à son encontre. Comme si elle avait besoin de son autorisation pour donner sa loi chez elle.
« Stiles, enchaînes-les. »
Il eut des cris d’offuscations et des cris de surprises alors que le ricanement de l’émissaire se levait, ainsi que les plantes qui s’entortillèrent bien vite autour des chevilles et jambes de chacun.
Elle se leva et demanda la dague d’une main tendue. Une seconde plus tard, celle-ci était dans sa paume. Elle ne prit pas longtemps pour arriver face au patriarche et pour lui mettre la lame sous la gorge à son tour.
« Cela devient redondant. » lança Lydia, roulant probablement des yeux au son de sa voix.
« Ils n’apprennent jamais. » ajouta Boyd en s’avançant à son tour pour se mettre entre la brune et leurs deux amis.
Les yeux bruns face à elle étaient plein de fureur mais cela ne la fit qu’un sourire un peu plus.
« Donc, je disais. » fit-elle en prenant son temps et relevant la lame pour en faire de même avec le visage de l’homme sous sa loi. « Vous n’avez pas autorisation de chasser sur mon territoire. Vous avez abusé de mon hospitalité avant même de la demander. Vous avez mis en question mes conseillers et moi-même à plusieurs reprises. Vous avez aucune raison de mettre un terme à cette meute et donc aucune raison de chasser leur survivante. »
« Vous êtes une enfant. » contra l’homme sous sa lame et il eut la chance qu’elle n’en avait cure de son insulte et que Boyd claqua le nom de Stiles pour qu’il ne fasse pas monter la tige à sa gorge.
« Une enfant qui a plus vu que vous et est à la tête de l’une des plus anciennes familles de chasseur avec l’enthousiasme de cette dernière. Vous êtes sans matriarche, avec un code démodé et archaïque. Vous n’avez même pas la présence d’esprit de vous renseigner si la morsure était volontaire avant de vous mettre en chasse. J’appelle cela être imbécile et être un monstre. »
« Nous chassons les montres ! » les deux jeunes femmes rirent.
« Vous avez de la chance que mon père m’ai demandé de faire cette audience afin que vous voyez ce qu’est une famille avec une cheffe à sa tête. Sinon, vous seriez déjà mort. »
Elle retira la dague, non sans avoir légèrement coupé la peau contre laquelle elle était, et fit un geste de main à Stiles pour que celui-ci commence à faire remonter les tiges des plantes autour des membres inférieurs des hommes.
Sous les cris, elle continua.
« Maintenant, je vais vous faire une offre. » les yeux du chef et de l’ancien étaient sur elle et cela l’amusa de voir enfin la terreur dans ces derniers. « Vous devenez chasseur sous mes ordres, après bien entendu une punition pour l’horreur que vous avez commise, changeant ainsi de code. Ou mourrez. »
« En quoi c’est un choix ?! » s’énerva le plus vieux. Et Lydia rit.
« Vous avez le choix de votre vie. Au moins vous savez ce qui vous attend n’est-ce pas ? » fit-elle.
L’ancien lui lança un regard noir, amusant la rousse encore plus. Allison ne dit rien en voyant Boyd étrangler ce dernier. C’était son dernier affront.
« Grand-père ! » cria le plus jeune avec effroi.
« Meh. J’imagine que en en tuant un de vous, aucun n’ira sous mes ordres. » dit-elle, désabusée.
« On accepte. Laissez Philippe tranquille. » fit le chef avec une voix forte, déterminée.
Et Boyd se retira, avec un sourire plein de dent. Elle fit un signe de main à Stiles pour qu’il arrête l’avancement des plantes.
« Nous protégeons ceux qui ne peuvent se protéger. » dit-elle avec un français parfait. « A votre tour. »
Les hommes reprirent en coeur le code, avec plus ou moins de ferveur et plus ou moins d’envie. Reprenant son souffle, Philippe ne le prononça pas. Elle haussa un sourcil, attendant.
« Vous avez un émissaire et un loup-garou dans vos rangs. » dit-il simplement, la haine dans les yeux.
Certains hommes la regardèrent avec horreur, d’autres simples incompréhension.
« Et ? »
« Vous êtes qu’une pute à loup. » elle se mit à rire et c’est son père qui cogna le plus vieux avec la crosse de son arme.
Ce n’était pas la première fois que cette insulte avait été prononcé dans cette pièce. Ni probablement la dernière.
« Je ne tue pas les innocents, si c’est ce que vous appelez être une pute à loup. Je fais face à des créatures destructrices avec des créatures protectrices, si c’est ce que vous appelez être une pute à loup. Je fais des alliances pour que les habitants de mon territoire ne se rendent compte de rien, si c’est cela que vous appelez être une pute à loup. J’appelle ça être une matriarche intelligente et œuvrant pour la paix, non le sang. »
« Non que le sang nous dérange. » ajouta Stiles, d’une voix toujours aussi froide.
« Maintenant Philippe, » reprit Boyd « le code je vous pris. »
Elle regarda le vieil homme grincer des dents avant de prononcer les mots dans un français tout aussi parfait que le reste de la famille. Elle sourit, de manière bien plus joyeuse et Stiles retira ses tiges.
« Bien. » elle se laissa tomber contre le bureau et s’appuya sur ce dernier, Lydia se posant à sa gauche avec Stiles et Boyd à sa droite. Elle regarda son père, qui était toujours très en colère. « Peter est en ville ? »
« Oui matriarche. » il sembla presque se détendre à la question.
« Par-fait. » s’amusa Lydia. « Vous êtes donc condamnés à suivre les ordres de Peter et Christophe pendant votre période d’essai. Avec date indéfinie. Ce sont eux qui décideront si vous êtes aptes ou non à reprendre le terrain. »
« Si vous êtes toujours en vie d’ici là. » termina-t-elle. « Tu peux les emmener papa, hors l'ancien chef Roman. »
Les hommes suivirent son père, bien obéissants comme l’étaient presque chaque homme une fois sous les ordres d’une matriarche. Une fois la porte fermée, elle s’assit plus franchement sur son bureau, le jambes pendantes dans le vide et ne dit plus rien.
C’était au tour de Lydia et Stiles de jouer.
« Je veux savoir tout ce que vous savez sur la meute que vous avez détruite. » commença la rousse avec une voix sans appel. « Si vous mentez ou omettez quelque chose, vous ne ferez plus partie de la famille Argent et celle-ci, ainsi que la meute Hale, se fera un plaisir de vous chassez comme un lièvre. »