New Orleans Haunted Tour
Chapitre 17 : The road is out there
6696 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 07/02/2019 08:34
THE ROAD IS OUT THERE
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Quelque part au Paradis, dans une salle blanche, 20 novembre 2008, 3h46
Uriel manifestait une certaine impatience face à l'assemblée mutique de ses frères et sœurs. Dans son costume noir, il allait et venait sous les regards médusés de ses lieutenants habituels. Le grand ange noir aimait son nouveau rôle et les foudroyait tous de ses yeux dédaigneux, le visage frémissant comme s'il attendait presque que quelqu'un soulève la moindre protestation, afin de pouvoir écraser cette dernière dans l'œuf.
— Nous ne pouvons courir un tel risque, martela-t-il. Cherchez-la, retrouvez-la, et tuez-la. Si vous n'en êtes pas capables, en raison de son ancien statut, ramenez-la simplement. Castiel et moi, nous nous en chargerons…
Le visage lisse du groupe autres anges mineurs n'osait rien montrer, mais le fait qu'ils ne disparaissent pas aussitôt pour accomplir leurs ordres envoyait toutefois un signal très clair, après tout le mandat d'amener concernait leur ancien commandant... Il pouvait comprendre, mais il n'était pas du tout enclin à encourager ce type d'attitude.
— Chaque minute que vous perdez à tergiverser peut se retourner contre nous ! insista-t-il d'un ton véhément. Que se passera-t-il si les Démons la retrouvent les premiers ? Vous savez bien que nous serons alors pieds et poings liés par la faute de votre inaction ! Ils auront toujours un temps d'avance. Il faut agir maintenant !
Les anges se retirèrent enfin, seul Castiel était demeuré. Étrangement absent ces derniers jours, ses cheveux en bataille trahissaient vaguement les pensées discordantes qui roulaient sous son crâne, bien qu'il tâchât de n'en rien laisser paraître. Uriel se figurait que son cas de conscience était prévisible. Il entendait le surveiller de près car quelque chose clochait dans son attitude. Mains dans les poches, il se tourna vers son ex-capitaine.
— Tu as des doutes.
Ce n'était même pas une question. Juste l'énonciation d'un fait ; avoir travaillé longtemps avec lui permettait d'en être assez sûr. Après l'assignation de Castiel à la mission d'agent de liaison avec le futur vaisseau de Michael, Uriel était monté en grade à la tête de leur garnison en prenant sa place devenue vacante. Son nouveau pouvoir et les privilèges associés lui convenaient fort bien. Mais le séraphin indéchiffrable avait tout de même une fâcheuse tendance à toujours se considérer comme son égal.
— Faut-il vraiment qu'Anael [1] meure ? questionna l'ange à l'imperméable. Sous sa forme actuelle, elle ne saurait être une réelle menace. Et tout se passait bien jusqu'à présent…
Uriel sortit une main de sa poche pour tapoter lentement la cravate de Castiel d'un index accusateur.
— Tout se passait bien jusqu'à ce que tu tires Dean Winchester de l'Enfer !...
La remarque était parfaitement injuste, et tous deux le savaient. Comme si les anges n'étaient pas contraints par une lourde structure absolument hiérarchisée où Castiel aurait décidé ça tout seul et non sur l'ordre de Zachariah, lui-même à la botte de Michael, tout puissant depuis la disparition de Dieu... Mais Uriel poursuivait.
— ...Cela a fait un tel raffut que même dans sa misérable condition, "Anna Milton" s'est mise à nous entendre… Et la voilà qui commence à clamer que la fin des Temps est proche, que l'Apocalypse est pour demain, et à révéler nos plans !... Vu le contexte actuel, ce n'est pas tolérable. Le fait qu'elle soit notre ancien supérieur ne devrait pas entrer en ligne de compte et nous appelle au contraire à encore plus d'impartialité, ne crois-tu pas ?
— Tu as raison, répondit aussitôt Castiel avec un bref hochement de tête. Quelle que soit l'identité humaine qu'elle a pu endosser et qui la protège contre nos recherches, elle ne pourra se cacher de nous bien longtemps. Nous la retrouverons.
— As-tu la moindre piste ? Malgré tout le temps que tu passes sur Terre, je n'ai pas eu l'impression que tu te sois senti très concerné par le problème récemment… A quoi étais-tu occupé ?
Castiel baissa la tête.
— Je… J'ai récupéré une Main de Dieu, un morceau de Ménorah du Temple de Salomon que j'ai subtilisé à un démon de second ordre.
Uriel plissa les yeux pour mieux le scruter, au fond très mécontent d'apprendre une nouvelle qu'il découvrait totalement. Une Main de Dieu pouvait changer totalement l'équilibre des pouvoirs au Paradis.
— Rien que ça ? rétorqua-t-il narquois en triturant inconsciemment la chaîne du collier qu'il portait.[2] Il doit y avoir une erreur. Un démon de second ordre n'aurait jamais pu la posséder ni même pouvoir rester à proximité plus de quelques instants… Es-tu sûr que ce n'est pas une machination ? Que l'objet est bien authentique ?
— Certain. Le pouvoir qui en émane n'est pas falsifiable…
— Quand même, je préfère que nous restions ensemble pendant ces quelques jours, par sécurité. Il vaut mieux que tu me la donnes, qu'elle soit placée sous bonne garde et en lieu sûr...
Castiel leva ses yeux bleus vers Uriel et avec un étrange petit sourire évasif que ce dernier n'apprécia pas du tout et répondit le plus tranquillement du monde :
— Elle l'est déjà.
Qui aurait songé à la chercher au milieu du capharnaüm régnant dans la maison d'un athée ?
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Route 40, Wilton Springs (Tennessee), 23 novembre 2008
Quelques jours plus tôt, lorsque l'escouade du FBI avait fait une irruption musclée dans le Manoir LaLaurie, et à leur surprise, Castiel avait pris les choses en main d'autorité lors de leur fuite. Par contre, il avait choisi de les téléporter dans le premier endroit éloigné qui lui était venu à l'esprit dans la panique : le domicile du retraité du FBI, Fox Mulder. Pour info, à des bornes et des bornes de Baby et de toutes leurs affaires ! Histoire de ne rien arranger, l'ange s'était ensuite barré quasiment tout de suite, en arguant qu'Uriel le réclamait pour une affaire "de la plus haute importance". Il ne voyait aucun problème à les parachuter quasiment dans la gueule du loup et à les y laisser s'en démerder...
En l'absence bénie du maître des lieux, ils n'avaient pas cherché à pousser leur chance. Comme leurs téléphones s'étaient déchargés (Dean soupçonnait sans preuve "Castiel Airlines" d'être responsable du fait), ils ne pouvaient prévenir personne ; ils s'étaient donc éclipsés sans tarder en sortant par une fenêtre de salle de bains. Les attendait une petite marche de quelques kilomètres et du stop pour revenir en ville, parce que leur hôte très involontaire vivait quasiment reclus en rase campagne, dans une bicoque à peine meilleure que celle de Bobby ! A bien y repenser, il y avait des similitudes au niveau du rangement d'ailleurs...
Durant leur trajet pédestre vers la ville, Dean s'était montré peu bavard. Avançant mâchoires serrées, il était en réalité entièrement voué à ne pas trop montrer qu'il se sentait encore secoué par son épluchage au couteau et par la guérison plutôt brutale qui avait dû s'en suivre... Comme toujours, Sam avait respecté son silence, occupant son esprit désœuvré à l'aide de quelques improbables scénarios lui laissant la chance de recroiser, peut-être un jour, ailleurs que dans sa boîte mail, la fascinante compagne dudit Mulder.
Une fois de retour parmi la civilisation, il n'avait pas été très difficile de récupérer un peu d'argent à une table de billard avec leur propre version de l'Arnaque, Sammy jouant étonnamment bien les imbéciles avinés... Plus tard, à l'abri d'un motel, les Winchester renfloués avaient appelé Bobby qui les avait brièvement informés qu'il s'occupait lui-même de faire sortir les deux Ghosfacers pendant que Rufus s'était chargé seul du ponte du FBI.
Ce Skinner ne réagissant ni à une lame en argent, ni à l'eau bénite, et sans doute pas réellement non plus aux menaces d'un vieux chasseur bougon, au fond le seul mystère qui resterait entier, c'était son rapport avec leur grand-père maternel. L'idée que ce dernier ait pu être ramené à la vie par un démon avait fini par lui sembler graduellement plus saugrenue. Car enfin pourquoi un démon ressusciterait-il un ennemi héréditaire parmi les plus coriaces ? Les Campbell chassaient depuis six ou sept générations à priori, moins il y en avait en circulation, mieux ça valait pour tout ce qu'ils tuaient d'habitude… [3]
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Le ruban grisâtre de la route sinuait à présent devant eux au milieu de la forêt. Dean avait un coude à la portière et le bras tendu sur le volant de la voiture de location, il sifflotait un air qui ne disait rien à Sam. Depuis Greensboro, ils avaient roulé à vitesse raisonnable en empruntant les départementales parallèles à la 40 et alterné la conduite à peu près toutes les deux heures. Quand il ne s'agissait pas de "Baby", Dean ne voyait aucun inconvénient à laisser Sam prendre le volant plus souvent.
Quand il perçait à travers la futaie, le froid soleil d'hiver chauffait quand même un peu l'habitacle par l'arrière et Sam coupa machinalement la climatisation. Les rayons filtraient à travers le pare-brise en illuminant les particules en suspension dans l'air et ils conféraient à l'instant la qualité d'un petit moment de grâce, où l'un comme l'autre commençaient enfin à se détendre. Ils n'avaient pas de nouvelles de Castiel mais ne voyaient pas l'urgence de s'inquiéter encore.
— On s'arrête à la prochaine ? demanda le plus jeune en apercevant le panneau annonçant une aire de repos dans deux kilomètres.
— T'as faim ?
— Non. A ce niveau, je peux tenir encore…
Dean mordit un sourire en coin avant de déclarer d'un air faussement ennuyé :
— Ok, j'ai compris... Tite Vessie !
Entre les mèches de cheveux qui lui tombaient devant les yeux, Sam lui décocha un regard noir. Quand Dean avait assez de peps pour l'enquiquiner, c'était qu'il était remis. Aussi se contenta-t-il de protester pour ce surnom, affirmant qu'il y avait largement prescription.
De son côté, il usait de ce genre de vocabulaire intello à dessein, histoire de faire un peu bisquer son frangin et de lui rappeler qu'il était la tête bien pleine de leur tandem. Cela ne changeait rien au fait que lorsqu'ils étaient enfants, Sam était souvent le premier à se plaindre des interminables trajets en voiture – leur père n'autorisant que quelques rares pauses, une fois ou deux, avant d'arriver à leur point de chute pour la nuit.
— Il ne nous reste pas beaucoup avant de rejoindre notre point de rendez-vous dans le Tennessee, souligna l'aîné avec une lueur légèrement rêveuse dans le regard.
"Pas beaucoup" pouvait s'avérer très relatif mais puisqu'ils venaient de traverser toute la Virginie, ils pouvaient dire que l'essentiel était fait. Dommage qu'ils ne puissent pas accumuler des miles, car avec leur palmarès routier, ils auraient été les rois du pétrole…
Irrationnellement, les événements pourtant peu anodins des quelques jours passés leur semblaient déjà un peu plus lointains, comme si la route versait sur eux un baume cicatrisant qui avait à chaque fois le pouvoir de faire redescendre l'adrénaline, d'activer la guérison des plaies et d'atténuer peu à peu les ecchymoses.
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De meilleure humeur, le dos calé dans un siège terriblement plus agréable que celui de d'habitude (l'Impala compensant en look ce qui lui manquait en confort), Dean appuyait un peu plus sur le champignon, porté par la musique d'une cassette antédiluvienne, miraculeusement conservée dans l'une de ses poches, alors que ses doigts tambourinaient sur le volant en cadence. Le geste allègre n'échappait pas au cadet.
— Hâte de la revoir ? questionna-t-il.
— Évidemment, la pauvre petite ! Toute seule, dans une ville infestée de sales bêtes. Je parie que je vais en retrouver plein sous ses jupes et dans des recoins pas possibles !... Moi je te le dis, je vais secouer, aspirer un bon coup et je vais pas faire semblant ! Hors de question de tâtonner dans un nid de larves gluant la prochaine fois qu'on aura besoin de prendre une arme dans le coffre !...
Sam fit semblant confirmer d'un toussotement sérieux pour étouffer un petit rire malgré lui. Avec Dean, il n'était jamais trop sûr de savoir s'il le faisait exprès ou pas... Il lui plaisait toutefois de retrouver cette facette improbable. A côté de son bordélisme aggravé doublé d'une solide allergie à toute forme de classement, Dean était capable de manifester des travers de vieux maniaque de la propreté, car il n'était pas à une contradiction près… [4]
— J'imagine... Mais je parlais plutôt de Jo...
Son frère lui glissa un petit coup d'œil latéral d'une exceptionnelle neutralité que le plus jeune trouva suspicieusement surjouée.
Par un fait extraordinaire, la personne de confiance géographiquement la plus proche que Bobby avait trouvée pour leur remonter la voiture était… Jo Harvelle, qu'ils n'avaient pas vue depuis au moins deux ans.
— C'est sympa de sa part de nous remonter notre caisse jusqu'à Nashville… ça aurait été n'importe qui d'autre, j'aurais dit non mais là…
Sam opina vigoureusement en ajoutant avec son insupportable air de ne pas y toucher :
— Sûr que Jo est beaucoup moins barbue que la plupart des chasseurs qu'on croise dans le relais routier de sa mère... pas vrai ? Et puis, c'est un sacré détour qu'elle a fait… depuis le Minnesota. [5]
— Mmhf !… Tiens, on arrive, Tite Vessie...
Le cadet lui adressa une grimace et un geste déplacé mais cela ne prêtait pas à conséquence et Dean se sentait l'avoir mérité.
Pendant qu'il se garait, ses pensées dérivèrent pourtant bien vite très exactement sur ce que venait de faire remarquer Sam. Revoir Jo n'aurait pas dû lui faire tant plaisir car il savait qu'il ne devait pas encourager la jeune chasseuse. L'histoire avait assez prouvé qu'elle s'entichait toujours de gars qui n'étaient pas très bons pour elle... Et il ne s'excluait pas du lot.
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D'ordinaire, la vie amoureuse de Dean – pour autant qu'on puisse la qualifier comme telle – ne lui posait guère de cas de conscience. Il n'avait ni le temps ni l'envie d'envisager des relations suivies, et se contentait donc d'aventures sans lendemain, entièrement vouées à la satisfaction de ses besoins physiques – les autres étant soigneusement mis de côté et ignorés.
Le hic avec Jo, qu'il y avait eu tout de suite des étincelles entre eux. Et que contrairement à Lisa, celle qu'il aurait eu envie d'épouser s'il avait pu mener une vie normale, Jo savait et comprenait intimement le genre de vie qu'il menait.
Mais autant Ellen Harvelle était ravie d'accueillir ou d'aider "les fils de John", autant l'idée que l'un deux tourne autour de sa fille pouvait la ravir beaucoup moins. Pouvait-on cependant la blâmer de vouloir autre chose qu'un crétin de chasseur en sursis pour sa gosse ?
Il le pensait d'autant moins qu'il savait qu'il n'avait rien à offrir, envisageant difficilement un avenir qu'il imaginait on ne peut plus borné de partout. Alors pour éviter les problèmes, il essayait de se dire qu'il valait mieux y penser comme à un genre de petite sœur… Vu la tête que faisait Mme Harvelle mère en parlant de John Winchester, ça aurait même pu être le cas.
Mais comme il n'était pas vraiment équipé intellectuellement pour réaliser que ce qui l'attirait chez Jo – avec sa beauté fraîche, sa répartie, sa résolution, sa blondeur et son tempérament – était sa ressemblance avec une certaine Mary Winchester, il était très sincèrement et très impatient de la revoir.
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Nashville (Tennessee), le même jour
Faisant mine de suivre la construction en cours d'une scène éphémère pour le concert ultérieur d'un certain Deacon Claybourne [6], Sam épiait l'attitude de son frère qui venait de se métamorphoser du tout au tout. A vives enjambées, Dean tournait et retournait autour de l'Impala qui avait été garée sur un parking attenant à l'extérieur de la ville. Pour un peu, s'il avait été seul, il se serait jeté sur le capot pour l'embrasser...
Appuyée contre une portière et emmitouflée sous un bonnet gris à pompon et des gants, la fine silhouette de Jo le regardait faire avec le même genre de sourire patient. Dès son arrivée annoncée par un joyeux coup de klaxon, elle était sortie de la voiture et était sortie à leur rencontre avec une égale chaleur. Utilisant les quelques secondes de stupéfaction de son frère découvrant que Daniel Graves était inexplicablement encastré sur le siège passager, Dean en avait profité pour voler un très court baiser guère équivoque à la jeune fille, avant de la serrer dans ses bras comme un ours.
Le jeune accompagnateur louisianais avait contemplé la scène d'un œil intéressé avant de lâcher un petit commentaire que Sam espérait candide :
— Hey, j'avais pas réalisé que vous étiez aussi affectueux, les gars…
Le cadet Winchester affecta une grimace qui pouvait passer pour un sourire et avait ajouté laconiquement que c'était « seulement Dean » en fait.
Ce qui fit rire tout le monde.
Mais le monde n'existait plus pour Dean depuis cinq minutes. Moins subtil que jamais, un coude sur le toit de la voiture, ce dernier était en train de dévorer Jo des yeux, mêlant allègrement dans ce creuset bouillonnant la reconnaissance, l'attirance et le sens toujours ébouriffant de l'interdit...
Consciente de ses limites, la jeune blonde se sentit faiblir et chercha appui auprès des autres, comme pour les inciter à ne pas la laisser seule face au sourire ravageur et bien éprouvé du moins timide des Winchester. Sam comprit le message et s'approcha, avec Danny aux basques. Poussant son frère de côté pour pouvoir étreindre la jeune fille lui aussi, il lui claqua deux bises sur ses joues rougies – par le froid ou par le truc probablement affreusement kitsch que le serial lover venait de lui débiter à l'oreille.
— Hey Jo, ça faisait un bail ! Et comment se fait-il que tu voyages avec ce Sudiste ?
— Salut, Sam. Oh, je l'ai ramassé avec sa petite pancarte sur le bord de la route… Il n'avait pas l'air bien méchant.
— Tss tss, protesta Dean, les yeux toujours brillants de malice. Ta mère t'a jamais dit qu'il fallait se méfier de la perfide engeance des sorciers sudistes ?
— Ah non... répondit-elle pensive d'un air faussement ingénu. Seulement des chasseurs roublards qui n'ont rien eu à se mettre sous la dent depuis trop longtemps…
Le double sens n'échappa à aucun des trois hommes présents qui eurent la politesse de se contenter d'un sourire plus ou moins coupable. Plutôt galamment, Daniel Graves crut bon d'intervenir pour dissiper tout malentendu.
— Je devais quitter la ville quelques temps. Mais je suis en mission… Les Ghostfacers, qui sont encore un peu surveillés, m'ont chargé de vous remettre un message qui leur est parvenu à la suite de leur émission sur la maison LaLaurie. Ils ont pensé que le mérite vous en revenait largement.
— Quel genre de message ?
Avec une petite moue satisfaite, Daniel sortit une enveloppe ouverte qu'il apportée avec lui et la tendit avec excitation aux deux frères.
A l'intérieur, ils découvrirent un mot et une photo dédicacée du "Ghost Rider" signée par Nicolas Cage :
"Merci d'avoir fini le boulot dans ma maison, les gars. Maintenant je vais pouvoir la revendre à sa vraie valeur. A charge de revanche. Nick".
Dean arbora un sourire de gamin très inattendu en tournant le bout de papier entre ses doigts râpeux et incrédules.
— Et par curiosité, comment il a pu savoir quelle photo dédicacer ? questionna Sam, toujours un peu méfiant.
— Secret de sorcier perfide… répondit le plaisantin. Mais j'imagine que... si tu me cuisinais impitoyablement pendant qu'on va rendre votre voiture de location en ville, je serai bien obligé de te le dire ?...
Sous ses taches de rousseur, le sourire de Daniel était assez bon enfant.
En fait, il était réellement content de les revoir sains et saufs. Il était clair que toute cette aventure resterait probablement gravée longtemps dans sa mémoire, comme l'une des plus excitantes de sa petite vie de nerd qui exaspérait si fort les ambitions de sa pauvre mère.
Sam plissa les yeux mais s'abstint de rien ajouter pendant que Dean, un bras passé autour des épaules de la jolie blonde était en train de lui promettre monts et merveilles, à savoir une part de tarte aux pommes pour la remercier – ce qui était son plaisir coupable le plus avouable en la circonstance.
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Danny darda une prunelle hésitante vers le cadet Winchester avant de demander sotto voce, un peu inquiet :
— C'est OK pour qu'on les laisse seuls tous les deux ? Je l'aime bien cette fille, moi, elle est sympa...
Sam acquiesça avec une moue rassurante et ajouta :
— T'inquiète. Elle sait très bien se défendre, en cas de besoin.
Ils laissèrent les deux autres s'éloigner en direction d'une baraque à beignets et puis montèrent dans la voiture de location.
Ce n'est qu'une fois le contact mis et pendant qu'ils roulaient vers le centre-ville que Sam demanda courageusement :
— Tu voulais me parler seul à seul, j'imagine ? C'est à quel sujet ?
Le visage du jeune homme s'illumina.
— Bah, je pensais que tu aurais été un peu du genre à vouloir connaître le fin mot de l'histoire de cette maison. Qui étaient les deux fantômes derrière tout ça et pourquoi tous les autres les protégeaient... Tu n'as pas vu la dernière émission d'Ed et Harry ?
— Euh non, pas vraiment eu le temps en fait…
— Je m'en doutais un peu… A propos, le type qui a été poignardé près de la tombe de Delphine, il va bien et est sorti de l'hôpital. Je l'ai vu quand j'ai rendu le scanner à mon père. Il ne m'a pas démonté la tête – ce qui est, je suppose, une sorte de petite victoire...
— Ah, c'est vrai qu'on ne t'a pas remercié pour ça. Alors… hum… merci.
— Ah, c'était rien du tout ! Grâce à ça, mon père m'envoie chez sa sœur en guise de punition et ça me permet de mettre un peu d'espace entre ma mère et moi. Tout bénéf, en fin de compte. Mais c'était cool de vous rencontrer. Je comprends pourquoi Ed et Harry vous aiment bien.
Toujours mal à l'aise dès qu'il était l'objet d'une admiration trop manifeste, Sam ne répondit que par un borborygme indistinct. Puis, il poursuivit afin de ne pas laisser s'éterniser un silence tout aussi embarrassant durant lequel Danny le contemplait ouvertement sans même s'en défendre.
— Alors… euh… qu'est-ce qui s'est passé avec les fantômes, quand je suis descendu aider les autres ?
— Pleins de trucs. J'ai enfin su la vérité sur les secrets encore ignorés de cette maison et j'ai aidé deux petites âmes à rejoindre la lumière. Un jour peut-être, j'écrirai cette histoire. Tu sais, je ne compte pas rester pigiste pour le Picayune toute ma vie, hein ? Ça paye encore moins que de faire le guide touristique, si tu veux tout savoir, s'amusa le garçon roulant des yeux.
— Le guide touristique ? répéta Sam sans comprendre, les sourcils légèrement froncés.
— Ha ha. Tu me fais marcher ? T'avais pas réalisé que c'était moi qui vous avais fait la présentation devant le Manoir le premier jour ? s'esclaffa le jeune homme aux anges. Je fais plus vraiment plus mature avec une fausse barbe, non ?
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xXx
Jardin du Nova Hospital, Alexandria, Virginie, 12 décembre 2018, 15h28
Scully était assise sur un banc du parc de l'hôpital. Le soleil ténu illuminait sa blondeur, tandis qu'à demi tournée vers un Mulder en pyjama et robe de chambre sous sa parka, elle tenait en main une page d'un quotidien qu'elle semblait lui lire à voix basse. Les traits tirés sous un affreux bonnet de Noël tricoté vert et rouge, Fox l'écoutait cependant patiemment en faisant les petits commentaires spirituels et impertinents dont il avait le secret.
Bien qu'ils se tiennent tout à fait correctement l'un près de l'autre, il se dégageait de la scène une paisible intimité que Skinner répugnait presque à interrompre en se dirigeant vers eux d'un pas pressé. Mulder l'aperçut et dit quelque chose qui fit lever les yeux de Dana. Elle reposa le journal en le pliant sur ses genoux et c'est ainsi qu'il vit qu'il s'agissait… du Times Picayune.
— Je suis venu voir comment vous alliez… commença le Directeur-Adjoint en restant planté debout près d'eux.
— Toujours pas mort. La mauvaise graine, ça résiste bien. Mais vous auriez pu m'apporter des fleurs, quand même, s'amusa le convalescent le dos renversé pour considérer son ancien chef plus à son aise en dépit de sa mise ridicule.
— Je… Je ne savais pas que vous étiez, euh, malade… bredouilla l'autre.
— Personne ne savait, coupa gentiment Scully en voyant qu'il s'en sortait plutôt mal. D'ailleurs la promenade a assez duré. Il est temps de rentrer, il ne fait pas chaud.
— Oh, non, déjà ?! gémit Fox. Walter, vous voyez ce que j'endure ?... Laisse-moi au moins le journal, c'était marrant...
— J'imagine qu'avec un trou dans le crâne, vous ne pouvez pas trop la ramener ? hasarda le Directeur-Adjoint.
— Je ne crois pas que ça l'arrête le moins du monde… commenta Scully se mettant derrière le fauteuil roulant pour rouler le patient récalcitrant en direction du pavillon de soins.
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Une fois rentrés dans le hall de l'établissement agréable où l'ancien agent Mulder passait sa convalescence après l'opération d'une tumeur bénigne au cerveau, Scully fit un détour par la réception en les plantant là tous les deux, ce qui ne dérangeait pas du tout Skinner. Il se chargea sans qu'on lui demande de pousser le fauteuil jusqu'à un coin plus tranquille, loin du va-et-vient des visiteurs, mais hélas encombré d'un énorme sapin surchargé, menaçant de crouler sous les poids des anges en plastique et des boules à paillettes. Il comptait pouvoir y attendre Dana assis sur un siège au lieu de rester debout.
— Vous aviez un truc à me dire ? s'enquit Fox en piochant dans sa poche de pyjama un petit paquet subreptice de graines de courges.
Dana lui ayant interdit le tournesol, il avait bien fallu qu'il s'adapte.
— Je veux croire que vous n'avez pas pris trop... personnellement votre dessaisissement de cette affaire de la Nouvelle-Orléans… commença Skinner de ce ton hautain qu'il avait toujours quand il était un peu embêté.
— Pourquoi le prendrais-je mal ? répondit l'ancien agent avec un sourire moqueur en dodelinant du bonnet. J'en ai lu tous les détails croustillants dans le journal local et c'était très divertissant. Je veux croire que le FBI n'a pas pris trop personnellement la fuite inexplicable de deux suspects dangereux pourtant cernés par ses équipes en nombre…
Voilà qui expliquait le Picayune. Walter allait le traiter mentalement de bâtard mais se retint à temps. A dire vrai, il s'était toujours senti ému et passablement admiratif, de la façon assez crâne dont Mulder avait encaissé d'être le fils naturel du plus abject salaud qu'il leur avait été donné de rencontrer... L'affection inavouée qu'il avait toujours vaguement ressentie pour ce jeune emmerdeur, autrefois obsessionnel, brillant et désespéré – aujourd'hui tempéré par plus de cynisme – n'avait pas fait grand sens pour lui jusqu'à ces derniers jours.
— Vous savez très bien pourquoi je vous ai écarté, ou vous vous en doutez au moins, si votre cervelle est toujours intacte...
— J'en ai une petite idée, oui, opina-t-il en mâchonnant une graine de courge le sourire aux lèvres. Même les Lone Gunmen en ont une… Pendant que j'y pense, ils vous saluent bien. Et je parie que si vous aviez accepté de mettre Scully dans la boucle, elle aurait pu également élaborer sa petite théorie. Sauf qu'à elle, il ne lui aurait pas fallu dix minutes pour embobiner le plus jeune de vos suspects. Elle vous aurait livré sa localisation plus vite que John, Melvin et Ringo réunis, plaisanta-t-il à moitié.
— Quoi ?
— Le plus jeune frère, celui qui fait deux mètres… il craquait pour elle.
Le verre des grandes lunettes à montures fines de Skinner afficha un reflet silencieux et largement dubitatif.
— Ce n'était pas difficile à voir, poursuivit Mulder en fixant suspicieusement un ange en carton dangereusement incliné au sommet du sapin monumental. Il a passé deux heures à la regarder disséquer des insectes gavés d'OGM et s'est fadé tout le rapport derrière... C'est un signe qui ne trompe pas ! Je ne me fais aucune illusion sur les motivations des types qui lisent les rapports de Scully pour le plaisir, moi...
— Quoi ? répéta Skinner indigné, et conscient que ça ne lui donnait pas l'air bien malin, en se demandant ce qu'il insinuait par là…
— ...mais bon, je suppose que cette affaire est classée dans le double fond d'une armoire numérique à triple cryptage, et ne me concerne plus ?
Le regard que posait Skinner sur lui était légèrement surpris. Mulder avait beau jouer les blasés, il ne parvenait pas complètement à effacer la petite touche d'amertume qui nimbait ses propos.
— Entre tous, laissa tomber Walter d'un ton de reproche, je pensais que vous auriez été le mieux à même de comprendre l'effet que ça fait de découvrir qu'on n'est pas le fils de qui l'on croyait…
Magnanimes, les yeux de Fox se remirent à briller d'intérêt. Les coudes posés sur les bras de sa chaise roulante, il lui sourit.
— Ha ha, ça c'est bien joué, Walter. Le coup de la sympathie naturelle des enfants à qui on a menti sur leur origine… C'est assez subtil. Je le reconnais.
— Arrêtez de m'appeler Walter… J'ai effectivement mis la main sur des indices dans des documents familiaux prouvant que Samuel Campbell connaissait mes parents avant leur mariage. Ils n'ont pas été faciles à retrouver, par contre j'ai dû passer des heures courbé dans des cartons moisis, à examiner de vieux albums poussiéreux et des films en super 8 qui se détérioraient au fond de ma cave… Il n'y a qu'une seule explication plausible. Je lui ressemble trop pour que Campbell soit autre chose que mon père ou bien… que je sois autre chose que son clone, développé bien des années plus tard à partir de son ADN...
— Nom d'un petit bonhomme ! Et moi qui croyais que vous ne lisiez pas mes rapports avec toute l'attention qu'ils méritaient… s'amusa Fox. Votre scénario est digne de mes propres élucubrations ordinaires !
Skinner se remémora les extraits de film sur bandes et comment il avait fini par découvrir quasiment par accident, après des séances intensives de visionnage, que le caméraman qui filmait si souvent ses parents en vacances était une version plus jeune de lui-même. Avec des cheveux, d'ailleurs, ce qui n'était pas le moins troublant.
— Sauf que les analyses ADN que j'ai fait réaliser à l'étranger confirment une compatibilité entre les Winchester et moi. Biologiquement du moins, je peux être leur oncle.
— Ça vous a fait flipper alors ?
— Ne soyez pas ridicule ! Mais c'est une information qui ne doit pas tomber entre de mauvaises mains. Et j'ai fait ce qu'il fallait pour éviter ça, en bénéficiant d'ailleurs d'une assistance inattendue effacer mes traces. Quand j'ai réalisé que vous étiez encore surveillé par plusieurs personnes et que ça allait de différentes agences fédérales détestant rendre des comptes, jusqu'à de parfaits inconnus se faisant passer pour des gens du Bureau, j'ai préféré prendre mes précautions.
— Ça je le comprends, mais du coup, pourquoi vous me le dites là maintenant ?
— Même si les risques pour vous et pour moi sont importants, j'ai besoin de rétablir une relation de confiance relative avec vous... Et avec Scully…
— Ho ho ho, Walter, ne me dites pas que vous envisagez de nous réintégrer ? gloussa Mulder avec une hilarité incrédule en se croisant les mains sur l'estomac d'un air patelin. Vous savez, elle ne sera pas facile à convaincre. Elle a déjà un travail où elle se sent utile et – faut-il le souligner ? – respectée...
Le Directeur-Adjoint baissa la tête en jouant inconsciemment avec la boucle de la ceinture de son imper sombre.
— Je sais. Plus tard peut-être, quand vous serez remis. Et si je trouve l'affaire parfaite sur laquelle votre collaboration ne pourra pas m'être refusée...
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Dana revint vers eux deux et ne se priva pas de leur dire qu'ils avaient tous deux la mine de deux fieffés conspirateurs, et qu'elle s'y connaissait en la matière... Ses doigts fins s'attardèrent légèrement sur l'épaule de Fox où ils reposèrent un instant avant d'empoigner le fauteuil.
Se sentant de trop, Skinner leur adressa une brève salutation et s'éloigna avec un signe de tête et l'ombre fugace d'un sourire.
— Je l'ai fait fuir ou quoi ? demanda-t-elle.
— Non, il passait juste me dire bonjour mais ça reste un homme occupé.
— Je croyais qu'il aurait voulu savoir pourquoi tu te trouvais dans cette clinique psychiatrique. Ça ne l'a même pas rendu un peu curieux ?
— Nan. On est bien peu de choses, hein ? On ne meurt pas et on s'en tire juste avec une tape dans le dos et un pauvre salut et à la prochaine… Le non-événement total. Je crois qu'on l'a mal habitué, toi et moi…
Elle souriait encore en roulant son fauteuil quand ils arrivèrent dans la chambrette individuelle où elle l'aida à s'installer. Sur le lit blanc aux couvertures délavées par les nombreuses lessives à haute température, elle vit un livre retourné qu'elle mit de côté afin de pouvoir le border très maternellement, non sans repenser furtivement à ce qu'il lui avait avoué de ses hallucinations...
Puis avec un sourire un peu contrit, il tendit la main vers l'opus pour qu'elle le lui donne. Elle retourna l'ouvrage et ses sourcils délicats se haussèrent avec une expression étonnée.
— L'évangile des Winchester tome 2, lut-elle d'un ton moqueur. Et dédicacé par l'auteur, en prime !
— Le paquet est arrivé ce matin… Je ne sais pas comment il a su…
— "A Fox, qui a passé presque toute sa vie fasciné par le cœur du mystère, je souhaite de prendre le temps d'explorer un jour les mystères du cœur", déchiffra-t-elle à voix haute. Eh bien, tu as fait grosse impression sur ce Carver Edlund, on dirait.
— Oh, je ne sais pas, sans doute moins que toi… Dix contre un que dans le tome 4, un docteur sexy se mettra à troubler et l'Ange du Seigneur et Sam Winchester…
— Allons, allons, ne projette pas tes fantasmes sur de pauvres innocents… le rabroua-t-elle en lui collant l'épais pavé sur l'estomac. Si tu avais lu plus attentivement, tu aurais tout de suite vu que je n'étais pas du tout leur type.
— Et c'est quoi leur type ?
— Bambi Berenbaum ? répondit-elle en se faisant un visage niais qui papillonnait des cils.
— Mhh, ça fait plus de douze ans et tu es toujours jalouse de la meilleure entomologiste de tout le... [7]
Elle lui tapa sur la tête avec le livre mais en évitant le coin opéré et il fit semblant de se protéger en faisant aïe, aïe. Puis, il lui adressa un de ses foutus regards ouverts si séduisants qu'il lui balançait comme ça à bout portant depuis qu'ils se connaissaient. Après une brève hésitation, elle se pencha pour effleurer sa bouche d'un baiser sans poids en murmurant qu'elle reviendrait le lendemain.
Rêveur, il la regarda partir en se disant qu'il avait peut-être poursuivi le fantôme de sa sœur Samantha toute sa vie alors qu'il avait bien plus qu'une amie pour l'accompagner sur sa route de Don Quichotte épris de vérité. Il prit le volume pour l'ouvrir à la première page et commença à s'immerger dans le premier chapitre.
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"La nuit est d'encre. Une voiture accidentée gît sur le bas-côté d'une route déserte pendant que l'autoradio est toujours en train de jouer les couplets prophétiques de 'Bad Moon Rising'. L'Impala est presque en miettes et le camionneur possédé par un démon, descend de son engin et se dirige tranquillement jusqu'à elle. Par la vitre brisée qui distord son reflet, il aperçoit deux hommes à l'avant reposant inconscients. A l'arrière, un troisième passager plus jeune respire encore, mais à peine. Le démon pense que c'est son jour de chance.
Tirant brutalement sur la porte du conducteur dont la tôle proteste en pure perte, la créature aux orbites de ténèbres tombe pourtant nez à nez avec la bouche du canon du Colt légendaire que Sam Winchester pointe actuellement sur lui.
— Recule ! ordonne le jeune homme sans ciller mais la mâchoire tendue. Ou je jure devant Dieu que je te tue !
— Non, tu ne vas certainement pas faire ça... Je sais que tu gardes cette balle pour quelqu'un d'autre...
Sam incline un peu le canon de l'arme dont il désengage la sécurité avant de répondre froidement :
— Tu veux parier ?" [8]
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FIN
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Notes de l'auteur
Le titre est une fusion de "the road so far" qui se présente sur le pré-générique à chaque fin de saison de Supernatural, et du "the truth is out there" d'X-Files (francisé en "la vérité est ailleurs").
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[1] Ceux qui auront suivi la saison 13 sauront qu'un autre ange Anael est apparu et qui se fait appeler Sœur Jo, du nom de son véhicule. Il s'agit d'une incohérence imputable aux scénaristes ultérieurs qui ont oublié que c'était déjà le nom d'ange d'Anna Milton (en même temps, c'était il y a dix ans…). Il est assez logique que l'ange Anael se fasse appeler "Anna" comme Castiel est devenu naturellement "Cas". L'archange Haniel qui aurait été également "logique" comme supérieur hiérarchique, comme il est mentionné dans les épisodes 9-10 de la saison 4.
[2] Au bout de la chaîne, dans une fiole, se trouve la grâce d'Anna Milton.
[3] Et pourtant… si vous avez bonne mémoire (ou un wiki à portée de main) vous saurez que c'est bien Crowley qui a ressuscité Samuel Campbell pour l'obliger à chasser des Alphas pour lui...
[4] A tous ceux qui peuvent douter de cette affirmation, je conseille de rechercher sur internet la vidéo intitulée "Hygienic Dean" qui est... indélébile.
[5] Pour vous donner une idée : 2-3h d'avion pour descendre des Grands Lacs vers la Nouvelle Orléans, et de là le voyage en voiture est d'à peu près 8-9h...
[6] Personnage de la série Nashville portant sur la musique country.
[7] Personnage secondaire de l'épisode 12 de la saison 3 (la guerre des coprophages), cette entomologiste sexy qui ne laissait pas Mulder indifférent, insécurisait manifestement Scully qui n'avait aucune envie de laisser son partenaire avec une autre prétendue scientifique...
[8] Il s'agit d'une retranscription du script du premier épisode de la saison 2 de Supernatural.