New Orleans Haunted Tour

Chapitre 16 : Intimidations

3656 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/10/2018 12:07

INTIMIDATIONS


xXx

New Orleans, parking du commissariat du 8e district, 20 novembre, 8h14

Par réflexe, Skinner leva automatiquement les deux mains en l'air sans geste brusque. Tout allait bien. Il était dans le parking d'un commissariat, il y avait des caméras partout, les allées et venues étaient permanentes, ses chances de se faire kidnapper ici sous la menace d'une arme étaient...

Pas de ça, siffla Rufus Turner. Ne faites pas votre numéro, je vous le déconseille. Montez sans faire d'histoires. Et pour info, ajouta-t-il à son oreille, je ne me laisserai pas tabasser si facilement cette fois-ci.

X ?

Le grand homme noir au visage tout aussi fermé que dans ses souvenirs avait les tempes juste un peu plus grisonnantes et les traits encore plus accusés, mais il n'avait pas changé. Même corpulence, même coupe raréfiée sur son haut front ridé, même moustache tombante lui donnant un perpétuel air insatisfait, même genre de garde-robe...

Ce dernier venait de se glisser sur le siège passager de la voiture de location. Il tenait en joue son ancien ennemi avec une arme de moyen calibre qu'il pointait en direction de son estomac. Ce serait très moche si le coup partait tout seul...

C'est vous que Mulder a vu à Chicago… réalisa le Directeur-Adjoint. Comment se fait-il que vous soyez déjà ici ?

Un truc formidable. Je crois qu'on appelle ça l'avion. Fermez-la et démarrez.

Pour où ?

Votre chambre d'hôtel.

Skinner posa les mains sur le volant gansé de cuir et puis regarda l'autre d'un œil à la fois choqué et indigné, comme si cette proposition prenait des accents passablement inconcevables pour lui. Toujours fermé, Turner le considéra un instant avant d'afficher les signes ténus d'un vague amusement qui se perdit dans une toux légère.

Hhm. Je ne savais pas que vous aviez développé un sens de l'humour, Walter.

Skinner mit le contact.

Votre acolyte est là pour les deux crétins ?

Roulez.

Le conducteur serra les dents et le volant. Il passa la marche arrière avant de se retourner vers la lunette arrière. La caméra de recul, il n'arrivait pas à s'y faire.

Qu'est-ce que vous comptez leur faire ?

Les faire disparaître… répondit Rufus avec un petit sourire.

Connaissant les antécédents de son preneur d'otage, le Directeur-Adjoint n'y vit absolument rien de drôle.

Et avec eux, notre seule chance de mettre la main sur deux meurtriers qui égorgent et dépècent les gens sans pitié ? Quand je pense que je croyais que vous ne pouviez pas tomber plus bas en travaillant pour l'Homme à la cigarette...

La ferme. Si vous continuez, je vous en colle une. On parlera tout à l'heure.

.


sSs

Salle d'interrogatoire du commissariat du 8e district, au même moment

Après Chicago, le tandem Turner Singer s'était désintéressé de l'ange poignardé par Ruby et avait une nouvelle fois perdu la trace de l'insaisissable démone. Cependant, puisqu'ils n'étaient pas loin de Washington, Bobby avait décidé de meubler utilement son attente en essayant d'en savoir plus sur ce Walter Skinner, qui pouvait être Azazel... S'il l'était, le capturer permettrait sûrement d'obtenir des informations sur les plans de Lilith et peut-être de les contrecarrer. Donc pour lui, ce n'était pas comme s'il lâchait complètement l'affaire, c'était simplement explorer une autre piste.

Qui que ce fût, et même s'il ne servait pas de vaisseau au prince des Enfers et général en chef des armées de Lucifer, cet homme haut-placé au FBI faisait planer une double menace sur les garçons. Il avait failli dire "ses" garçons.

Quand il avait parlé de ce projet de débusquer Azazel à Rufus, il s'était assez attendu à se faire envoyer carrément paître. Et pourtant ce ne fut pas le cas.

C'est le moment où tu me dis que tu le connais ce Skinner, n'est-ce pas ? Tu fais la même tête que quand on a croisé l'autre agent à la Convention.

Quelle tête ? avait questionné son ami, avec une réelle curiosité.

Celle où tu essaies de cacher ta culpabilité sous de la colère…

Tu vois le problème avec toi Bobby, c'est que tu commences à trop bien me connaître… Que veux-tu que je te dise ? J'aime pas les mecs du FBI. Et en temps normal, je ne serais pas venu avec toi. Mais s'il sert de marionnette à un démon de ce rang… Je peux pas laisser un pauvre petit bleu comme toi y aller tout seul, hein ?

T'es hilarant pour un retraité, tu le sais ça ?

Et c'est comme ça qu'ils s'étaient retrouvés sur le parking d'un commissariat de la Nouvelle Orléans, à pister un directeur du FBI et à lui entailler légèrement la main avec un objet en argent afin de s'assurer de sa véritable nature.

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Introduit à son tour dans la salle d'interrogatoire, le prétendu agent spécial Bert Cantor tira la chaise de métal en faisant racler les pieds sur le lino fatigué et prit place face aux deux gamins avachis qui avaient l'air épuisé. La situation semblait un peu trop familière à ces derniers sans doute, vu qu'ils sortaient juste d'un interrogatoire qui s'était probablement présenté sous les mêmes auspices, et en commençant très exactement par le même préambule :

Bon, maintenant vous allez me dire où sont les Winchester, je les cherche, commença Bobby d'un ton ferme.

Ed Zeddmore soupira à fendre l'âme en remettant ses lunettes après s'être massé le pont du nez.

On vous dira rien parce qu'on sait rien. On l'a déjà dit à votre collègue qui sort d'ici.

Je bosse pas pour lui. Parlons plutôt de votre copain sorcier qui a été arrêté aussi, Graves, peut-être qu'il saura, lui ? Au moins, est-ce qu'il a eu le temps de brûler tous les os ?

Poussant son ami du coude, Harry arbora d'abord un masque chafouin et méfiant avant de déclarer de l'air finaud de celui qui croit avoir compris :

Ed, je crois que celui-là a lu notre site pendant que l'autre nous interrogeait.

Certainement pas, contra Bobby en roulant des yeux. Votre bazar aligne dix conneries à la page et je me suis arrêté à la seconde… Alors votre pote, il habite ici, non ?

Épaules rentrées, les deux garçons s'enfermèrent dans un mutisme boudeur et farouche. Si jamais l'expression "se serrer les coudes" avait le moindre sens, elle avait été inventée pour eux. Mais Bobby leur servit son air de vieil ours réveillé trop tôt d'hibernation en continuant de les fixer sans ciller.

Danny n'est pas un sorcier, c'est n'importe quoi. C'est un geek comme nous.

Vous le connaissez depuis dix ans et vous n'avez jamais deviné ?

Si c'est vrai, je comprends mieux pourquoi il nous invitait pas chez lui… murmura Harry avec une moue pensive.

Ouais, il y a plein de petits détails qu'il vous a oublié de vous dire. Comme le fait qu'il descende d'une vieille lignée de sorcières vaudoues qui se flattent de remonter à Marie Laveau, par exemple.

Quoi ? s'égosilla Ed authentiquement choqué. Mais il est blond avec des taches de rousseur ! Il aurait pu nous le dire quand même. Il sait qu'on a un site sur le paranormal... C'est pas chic.

Pas chic ? releva le vieux chasseur en peau de FBI, catastrophé. Petit ingrat, va. Si ça se trouve, c'est lui qui vous a trouvé l'avocat qui fait le pied de grue dehors... Mais vous n'en aurez pas besoin. Debout maintenant, je vous fais sortir d'ici.

Si c'est une technique pour nous mettre en confiance, elle ne marche pas, prévint Ed.

Vous préférez rester ici ? Vous êtes inconscients, mais pas de problème… Je vais vous dire un truc. L'Impala est toujours rangée à quelques mètres du lieu d'intervention et jamais Dean ne la laisserait. Moi je pense qu'il leur est arrivé des bricoles en chemin... Même si vous ne savez pas exactement où ils sont allés, ils ont peut-être dit quelque chose ? Il y avait d'autres personnes avec vous ?

Mais m'sieur, éluda habilement Harry, pourquoi le FBI pense qu'ils sont dangereux, les Winchester ?

Bobby les considéra en soupirant puis se passa la main sur la figure. Il avait dit "le FBI" et pas "vous". Peut-être qu'ils n'étaient pas si abrutis ?

Est-ce que vous savez ce qu'est un change-peau ?

Euh, un genre de métamorphe ? J'ai bon ?

C'est ça et il tue les gens dont il prend l'apparence. L'un d'eux a chopé Dean une fois et pris son visage. Le FBI n'était pas en mesure de faire la différence et leur a collé tous les meurtres de la créature sur le dos.

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Dans une salle voisine en tous points identique, aux même murs nus sans fenêtre, au même mobilier rudimentaire plus ou moins vissé au sol, un agent attablé face à un système d'écoute coupa l'enregistrement des micros qui avaient été posés par précaution, pour rendre compte des interrogatoires des deux prévenus. Il fit proprement une copie des fichiers audio sur le serveur du FBI et envoya l'autre sur l'adresse e-mail du Directeur-Adjoint Skinner. Ses consignes étaient précises. Ne pas intervenir, ne pas en référer. Juste enregistrer et transmettre.

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xXx

New Orleans, French Market Inn, un peu plus tard le même jour

En revenant à la Nouvelle Orléans un peu précipitamment, Skinner ne s'était pas réellement posé de question ; par commodité, il avait pris une chambre dans le Vieux Carré, au même endroit où Mulder et Scully étaient descendus quand il avait tâché de suivre leur piste.

Les chambres au charme suranné étaient agréables quoique certains pans de murs en briquette lui paraissent un peu rustiques pour ses goûts. Mais le matelas avait l'air indécemment épais alors qu'il n'avait pas vraiment dormi en venant. C'était donc vraiment pas de chance qu'il se retrouve présentement ficelé à une inconfortable chaise à bras, au milieu de la pièce, sans veste, sans chaussures, le col de chemise ouvert et la pommette bleuie parce que X l'avait frappé avec la crosse de son arme, faute de le trouver assez coopératif.

N'en déplaise à Mulder, Walter n'était pas un bureaucrate fini, mais un ancien soldat. Il avait longtemps pratiqué la boxe en amateur en plus de ses entraînements et même aujourd'hui plus âgé, il n'aurait certainement pas commis l'erreur d'abandonner totalement toute hygiène de vie sportive. Il n'avait donc en effet pas été particulièrement "coopératif" et avait tenté plusieurs fois quelques manœuvres risquées pour prendre l'arme que ce soit en sortant du véhicule quand ils étaient arrivés au port, ou dès l'entrée dans la chambre lorsqu'aucun civil ne risquait d'être blessé. Mais étonnamment, X semblait en grande condition physique, pour tout avouer même, meilleure que la sienne. Et il avait fini au tapis.

Après le coup qu'il avait reçu, il avait repris conscience, et s'était trouvé assis et ligoté avec sa cravate sur une chaise posée au centre d'un genre de pentagramme dessiné à la bombe de peinture blanche à même le sol en paille de coco. Sa manche de chemise blanche avait été roulée au coude et il avait deux larges entailles sur le bras dont le sang commençait déjà à coaguler. C'est l'eau projetée sur son visage qui lui avait fait reprendre ses esprits, en lui rappelant étrangement le geste absurde de Dean Winchester, déjà survenu dans cet hôtel.

Face à lui, X les bras croisés dans son imper à la couleur incertaine, le regardait avec un relatif étonnement et peut-être une vague touche de déception. Avec des gestes secs, il rebouchait une flasque vide qu'il était en train de glisser dans une poche intérieure.

Ok, dit-il seulement à travers sa moustache. Vous n'êtes vraiment pas un démon. Il fallait bien vérifier.

Il sortit ensuite son téléphone pour envoyer un message à quelqu'un – probablement le bucheron en costume qu'ils avaient croisé tout à l'heure.

Pas un démon ? Qu'est-ce qui vous prend ? Qu'est-ce que c'est que cette mise en scène ridicule ? Vous avez l'intention de me descendre et de faire accuser un culte sataniste ?

Ne me donnez pas d'idées… dit-il avant de rempocher l'objet et de se diriger vers la porte dans l'intention manifeste de s'en aller sans autre forme de procès.

Hey ! Mais vous n'allez pas me laisser comme ça ! protesta le Directeur-Adjoint en s'agitant sur sa chaise. Détachez-moi !

Je me laisse un peu d'avance, si ça ne vous fait rien. Après j'ai deux options, soit je vous assomme, soit je vous remets le bâillon…

Mais… vous partez ? Vous n'allez donc absolument rien m'expliquer ?

Expliquer quoi, Walter ? Je suis pas votre pote et je ne vous dois rien, à part peut-être une bonne série de droites dans la mâchoire. J'ai toujours trouvé vain et dangereux que le Syndicat veuille fournir des informations à votre Don Quichotte en pensant ainsi mieux le manipuler. J'ai remplacé Gorge Profonde comme informateur parce que je n'avais pas le choix. Mais ça vous le saviez déjà. Quelle explication vous faut-il encore ?

Mais… tout. Ce que vous me voulez, ce qui vous est arrivé, pourquoi vous réapparaissez maintenant. Pour qui vous travaillez réellement ? Et pourquoi aviez-vous l'air déçu que je ne sois pas un "démon" ? Si vous en cherchiez un, je crois que votre ancien patron était un bien meilleur choix !

Mains dans les poches, X se mit à rire sans joie.

Je vous l'accorde, l'Homme à la cigarette était un abject salopard malfaisant mais... techniquement, pas un démon. Je ne suis plus dans votre business, c'est tout ce que vous avez à savoir. Si vous aviez été possédé, j'aurais pris plaisir à vous éliminer, mais vous ne l'êtes pas et croyez-moi je le regrette.

Quoi, vous m'en voulez toujours pour cette vieille histoire dans l'ascenseur ? Ça n'avait rien de personnel. Vous déteniez une information dont j'avais un besoin crucial et vous refusiez de la donner.

L'ancien agent pencha la tête sur le côté en plissant les yeux.

Et si je décidais de vous torturer pour vérifier que vous n'êtes pas sous l'emprise d'un démon plus habile que la moyenne, ça n'aurait rien de personnel non plus, ce serait également parce que je suis consciencieux… promit-il avec une lueur inquiétante dans le regard.

Est-ce que vous avez perdu l'esprit ? Les démons...

… n'existent pas, mais les extraterrestres, si !… coupa X avec un rictus. Ecoutez-nous… Rien de ce que nous affirmons n'est crédible pour les braves gens là-dehors.

Skinner soupira de frustration et tira sur ses entraves une nouvelle fois. Rufus Turner le regarda batailler inutilement contre ses liens qui lui coupaient la circulation, puis il haussa les épaules.

Une dernière chose, que aussi j'ai dite à Mulder, vous ne m'avez pas vu. Si vous en parlez à qui que ce soit au Bureau, je balance votre adresse à un wendigo qui vous éviscérera de la pire façon. Même si vous ne savez pas ce que c'est, considérez que c'est ma police d'assurance.

— Déjà, si je sais ce que c'est*, mais ce n'est pas le problème, je dois parler aux Winchester.

Non, vous ne devez rien du tout. Vous allez les laisser tranquilles et enterrer leur dossier. Méditez ce qui est arrivé à Henriksen.

Vous n'avez pas besoin de me menacer ! répliqua le Directeur d'un air agacé. Vous vous trompez sur mes intentions les concernant... Je veux juste leur parler...

Rufus eut un reniflement de mépris, la main sur la poignée.

Mais bien sûr ! Dites-vous bien que si jamais je revois votre sale tête un jour, l'un de nous deux n'en sortira pas vivant. **

.°.


Alexandria, Virginie du Nord, domicile de Fox Mulder

Dean reconnut volontiers que celle-là, il ne l'avait pas vue venir.

Quand il avait été très clair pour eux que le FBI était bien en train de donner l'assaut, il avait donné l'ordre que tous descendent au sous-sol, même si pour ça il avait fallu que Sam et Castiel le soutiennent un peu pour marcher… Pendant qu'ils retraversaient au plus vite le champ de corps fantomatiques pendus de la cave en essayant de pas les toucher, et se préparaient à affronter les insectes, les cris de l'équipe d'intervention militaire avaient commencé à résonner partout en arrachant aux frères et malgré eux, un mutuel petit sourire satisfait. Ils avaient beau exécuter ces missions sans jamais rien en retirer, savoir que des militaires entraînés poussaient des couinements de fillette juste au-dessus d'eux, à cause de l'accueil pas très chaleureux des habitants, ragaillardissait leurs petits egos secrètement blessés par l'indifférence du monde.

Mais lorsqu'ils étaient arrivés à la porte de séparation qui conduisait aux tunnels sous la maison, les Ghostfacers les avaient laissés passer les premiers puis sans prévenir, avaient refermé sur eux en leur disant qu'ils allaient arranger tout ça.

Sam avait lâché spontanément son frère pour se jeter contre l'épaisse structure de métal en essayant de l'ouvrir puis en finissant par taper dessus par frustration.

Harry ! Ed ! Ne faites pas les idiots ! Revenez !

Derrière, dans la cave, ils entendirent seulement un murmure plus étouffé qui disait :

Laissez-nous régler ça, on s'en sortira mieux que vous sur ce coup !

Puis beaucoup plus fort :

Youhou, y a quelqu'un ? C'est la police ? On est de l'émission Ghostfacers, ne tirez pas !

Dean allait se mettre à râler après eux quand soudain, il avait senti le bras de Castiel qui le soutenait toujours se crisper un peu plus contre lui. A peine visible sous le faible éclairage de sécurité, l'ange avait tourné la tête, offrant son profil grave une demi-seconde avant que d'autres piétinements de bottes en approche rapide ne retentissent dans les égouts.

Sam ! Attrape-mon bras et ne lâche pas ! ordonna l'ange d'un ton sans réplique en tendant vaguement la main dans sa direction.

Hey vous là ! entendirent-ils au bout du tunnel. On se fixe ! Restez où vous êtes et les mains en l'air ! Nous avons ordre de tirer à vue !

Désolé, Dean je sais que tu n'aimes pas trop ça, mais... pas le choix… chuchota Castiel, avant de fermer les yeux.

Dean Winchester n'avait jamais été un grand lecteur. Bien sûr il le faisait pour aider Sammy dans les recherches mais pas pour le plaisir ; et les films pour pour enfants n'étaient pas non plus son truc (il préférait largement les films "pour adultes"). Pourtant à chaque fois que Castiel leur faisait le coup de les embarquer avec lui pour se téléporter, il pensait à Harry Potter et au "transplanage". Non seulement avait-il l'impression d'être passé dans une centrifugeuse mais en plus ça lui bloquait le transit pour au moins trois jours. Sans parler de l'envie immédiate de gerber son dernier burger une fois arrivés...

.

Quand il s'étaient donc retrouvés jetés tous les trois en pleine nuit dans une maison inconnue, l'aîné des Winchester s'était retrouvé un tantinet tendu, alors que déjà la situation précédente ne se présentait pas au mieux. Mais le pompon, ç'avait été quand Castiel avait sorti comme une fleur :

Désolé, Uriel me réclame immédiatement, je dois voir ce qu'il veut...

Adossé à une paroi pour essayer de reprendre un peu ses esprits, Dean regarda vers son frère qui affichait une petite moue pleine de sympathie en regardant avec curiosité et inquiétude la pièce tout autour d'eux.

Ce mec me tue. Non mais vraiment. Rappelle-moi ce qu'il fiche avec nous, déjà ?

C'est lui qui t'a tiré de l'Enfer et qui t'a ramené à la vie… plusieurs fois, si tout à l'heure compte un peu. Sais pas, j'imagine qu'il s'est attaché à ta radieuse personnalité ? s'amusa le cadet.

Hmpf ! grogna Dean avant de changer de sujet. J'ai l'impression qu'il n'y a personne ici. Essayons de savoir où on est avant que je me mette à vomir tripes et boyaux…

Combien de fois papa te l'a-t-il dit ? Ne jamais manger avant de monter dans le Grand Huit, Dean.

Hin hin hin… t'es trop marrant. Tiens, c'est quoi ce poster d'ovni? "I want to believe?" Mais on est tombé chez quel taré encore ? Il a beaucoup de potes comme ça Cass, tu crois ?

Sam attrapa une pile de courrier non ouvert sur un bureau encombré de fatras pour consulter leur destinataire et sursauta.

Mhh. Je suis pas sûr qu'on soit chez un "pote" de Cass. Ou alors il y a des trucs qui nous ont échappé... commença-t-il en présentant une enveloppe debout pour que son frère puisse la lire.

Dean s'étrangla.

— Fox Mulder ? Sans déconner !? Et pis… en Virginie ! Avec Baby qu'est restée là bas ! Non mais retenez-moi, je vais me le faire cet emplumé ! Castieeeeeel !

.

.

(à suivre)

.


Notes :

* Dans la première saison d'X-Files, Mulder et Scully ont été confrontés à un wendigo. Comme Skinner était bien obligé de lire tous leurs rapports, il sait ce que c'est...

** En fait, tout à fait vrai et en-dessous de la vérité. Aucun des deux n'en ressortira vivant, à ce détail près que la "sale tête" que Rufus a revu était celle de Samuel Campbell. Ils sont morts le même jour (SPN saison 6 Épisode 16, Le retour d'Eve).

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