Chante pour moi

Chapitre 21 : Réalisation

4151 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/05/2023 22:44

Chapitre 21 - Réalisation

Bowser était assis à son grand trône de pierre au fond de cette immense salle désertée par les Koopas soldats sous sa demande personnelle. Il n’avait envie de voir personne. Laissé seul et affalé sur son siège, il jouait pensivement avec la montre à gousset que Solfège lui avait donné juste avant de disparaître sous ses yeux. Sans laisser de trace. En à peine quelques secondes, elle s’était évaporée avant même qu’il ne puisse l’effleurer. Si seulement il avait pu la toucher … Il rejouait en boucle cette scène dans son esprit mais il ne comprenait toujours pas comment une telle chose avait pu se produire. Passant son doigt sur la surface lisse de la montre dorénavant à l’arrêt, il posa sa joue contre son poing pendant qu’il la regardait tristement. Elle était minuscule dans sa grande main, la chaine dorée pendante entre ses doigts alors qu’il l’admirait, pensant à Solfège et à ce qu’il était advenu d’elle. Pourquoi lui avoir confié cette montre ? Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi avait-elle l’air aussi bouleversée ?

Tout un tas de questions qui ne trouvaient aucune réponse, et cela agaçait sérieusement le grand Roi déprimé depuis lors. Il revoyait sans cesse les yeux verts de la jeune femme, son regard le hantait … Chaque instant. Chaque seconde. Son sourire resplendissant et son doux visage lui restaient même lorsqu’il fermait les yeux, une pression douloureuse au cœur à chaque fois qu’il se souvenait de cette fin. A chaque fois qu’il se remémorait tous ces souvenirs passés à ses côtés pendant ces nombreux entraînements pour séduire Peach, qui finalement n’avaient plus aucun intérêt pour lui. Cette peine de cœur était accablante, elle l’empêchait de penser à autre chose que ce visage effrayé quelques instants avant sa disparition. Tout en fixant l’objet métallique dans sa main, Bowser entendit soudainement l’écho de la voix de Solfège à l’arrière de son esprit.

«Vous n’êtes pas un monstre. Les monstres n’éprouvent pas de sentiments.»

Elle avait raison.

Refermant lentement ses doigts autour de la montre à gousset qu’il ne quittait plus dorénavant, le grand Koopa démoralisé se dirigea machinalement dans les couloirs de son château, traînant les pieds sans vraiment savoir où il allait. Il passa à côté des grandes fenêtres qui donnaient un aperçu des nuages grondants à l’extérieur mais n’y jeta même pas un coup d’œil.

Kamek avait essayé de lui remonter le moral plus d’une fois depuis qu’ils étaient rentrés au château, mais c’était hélas peine perdue. D’habitude lorsqu’il essuyait une défaite avec Peach il était rapidement d’attaque pour un nouveau plan d’action, cependant cette fois-ci il n’y avait rien qui ne fonctionnait. Car rien ne pouvait l’apaiser … Le soulager de cette peine. Il n’avait plus aucune détermination, plus aucune envie de faire quoi que ce soit non plus d’ailleurs. Solfège avait disparu pour de bon et en disparaissant elle avait emporté une partie de son âme avec elle. Il n’était plus qu’une coquille vide, l’ombre de lui-même ... Son cœur se fendait en deux tandis qu’il entrait dans la pièce qu’il lui avait offerte le jour où il avait fait d’elle sa conseillère attitrée. Poussant la porte ouverte, Bowser regarda la pièce soigneusement rangée comme s’il n’y avait jamais eu personne ici. Sur le lit se trouvait sa robe de servante pliée ainsi que la boucle argentée représentant son célèbre blason à côté.

Avachi, il marcha dans la pièce pour voir qu’à sa droite sur la coiffeuse se trouvait un bouquet de muguets fané dans un joli vase violet. Délicatement, il toucha les fleurs brunes du bout d’une griffe puis alla s’assoir sur le bord du lit d’un long soupir abattu. Ses épaules s’affaissèrent dès qu’il toucha le matelas mou. Il ne savait pas combien de temps il était resté là à regarder dans le vide, mais tout à coup un Koopa garde passa sa tête dans la pièce pour regarder l’expression malheureuse de son Roi qui avait les mains posées sur ses genoux. Hébété, la tortue se présentant comme l’un des amis de Solfège s’approcha de Bowser pour ensuite venir s’assoir à côté de lui et adopter la même posture que ce dernier. C’était lui qui avait offert le petit bouquet de fleurs à l’humaine, et maintenant il ne ressemblait plus à rien. Il avait fané, comme la bonne humeur de ce château …

La plupart des Koopas regrettaient Solfège, mais plus particulièrement Junior et Bowser qui étaient les plus impactés dans l’histoire. Ils n’avaient jamais vu leur Roi aussi dépité … Aussi silencieux et calme depuis la terrible nouvelle de sa disparition. S’en était presque effrayant. Koopa cuistot ainsi que les deux gardes qui avaient pour habitude de côtoyer l’humaine faisaient aussi partis de ceux qui avaient été les plus touchés, ayant développé une amitié solide avec celle-ci. Elle avait apporté tant de bonheur dans ce château … Tant de joie et d’espoirs, ses sourires et ses rires ayant été une grande source d’inspiration pour tout le monde. Ils ressentaient tous un énorme vide à présent. Reniflant tristement, le garde Koopa à la carapace bleue posa doucement sa main sur le genou de son supérieur pour lui apporter son soutien quand il crut voir une petite larme au coin de son œil. Bowser ne bougea pas et ne broncha pas non plus à ce contact réconfortant.

A seulement quelques portes de là, Junior se terrait sous ses couvertures. Inconsolable depuis la disparition de Solfège. Dès qu’il fermait les yeux, il revoyait la jeune femme se fondre dans le néant, juste … Se volatiliser en un clin d’œil sans aucune raison. Que lui était-il arrivée ? Pourquoi était-elle partie ? Bowser Jr se posait des questions au fil de ses larmes qui ne voulaient plus s’arrêter, trouvant la situation terriblement injuste. Il n’avait même pas pu lui dire au revoir ! En boule sous sa couverture rouge, il écoutait les sons de la pièce dans l’espoir d’entendre la chanson de Solfège comme lorsqu’elle l’avait rassuré après s’être fait gronder par son père. Mais il n’y avait rien. Pas un bruit, pas un son, juste ses reniflements peinés en écho dans la pièce vide. Il faisait très sombre dans sa chambre car il ne s’était même pas donné la peine d’ouvrir les rideaux, n’ayant pas envie de voir l’extérieur et encore moins la lumière du jour. 

«Junior ? Est-ce que ça va ?» Questionna une voix derrière la porte après avoir frappé trois petits coups sur le bois.

«Laissez-moi tranquille. J’ai envie de voir personne. Fichez le camp.» Grommela Bowser Jr en réponse à Larry sans prendre la peine de sortir sa tête de la couverture. Il entendit des chuchotements des autres Koopalings avant que Wendy ne s’exprime d’un soupir.

«Laissons-le, il a besoin de temps et d’espace.» Indiqua la jeune Koopa avec le nœud rose à pois tandis qu’elle embarquait avec elle ses acolytes.

Il n’avait envie de voir personne, et encore moins cette bande qui se moquait de lui dès qu’une occasion se présentait. Cependant il devait admettre que cette petite attention le touchait tout de même, car elle lui rappelait la fois où Solfège avait essayé d’arrêter ce conflit en proposant un jeu collectif. Ce jour-là malgré les moqueries de Ludwig et ses coups-bas, ils s’étaient bien amusés ensemble. Peut-être qu’au final, elle avait réussi à leur faire faire la paix … Du moins d’une certaine manière étant donné qu’ils se montraient soucieux de son bien-être maintenant. Ce qui apaisa un tant soit peu la peine de cœur de la petite tortue en émoi.

Tic-tac, tic-tac

Bowser Junior se crispa dans sa cachette lorsqu’il entendit à nouveau le tic-tac familier de son horloge comtoise. Il n’avait plus l’habitude de l’entendre depuis qu’elle s’était soudainement arrêtée sans explication quelques temps auparavant et ce maudit son répétitif lui donnait des frissons dans la carapace ... Pourquoi s’était-elle remise en marche ? Grognon, le petit Koopa poussa un soupir agacé tout en écoutant le bruit de l’horloge qui faisait tellement peur à Solfège. Il se souvint de son regard horrifié la première fois qu’elle avait mis les pieds dans sa chambre … De cette expression remplie de terreur alors qu’elle la regardait fixement sans un geste. Elle avait un truc avec les horloges. Junior s’était toujours demandé ce qui l’effrayait autant avec celle-ci en particulier et fini même par croire que c’était de sa faute si aujourd’hui elle n’était plus là. Gonflant ses joues à cette colère grandissante au fil des tic-tac, la jeune tortue jeta ses couvertures pour sortir sa tête afin d’évacuer sa haine.

«J’te déteste !» Hurla-t-il à l’horloge faisant face à son lit.

Toutefois son corps se figea brusquement puis ses petits yeux noirs s’écarquillèrent de surprise à l’étrange luminosité qui provenait du cadran. Il avait l’impression qu’il brillait d’une couleur jaunâtre, cette brillance inhabituelle ressortant davantage grâce à la pénombre de la pièce. Les aiguilles continuaient de tourner normalement tandis que le pendule se balançait lentement de gauche à droite mais quelque chose lui paraissait bizarre … Le son était de plus en plus étrange. Il eut la chair de poule. Assis sur son lit en tailleur, Junior fronça ses sourcils rouges à cette horloge qui instaurait en lui un sentiment de malaise qui ne cessait de s’amplifier au gré de ses tics et tacs. Il y avait définitivement quelque chose qui clochait avec elle.  

Tic-tac, tic-tac, tic-tac, tic-tac

Le son semblait différent, presque … Distendu alors qu’il continuait de la regarder avec étonnement après qu’elle s’était remise en marche toute seule pour briser le silence de la pièce. Sur le point de descendre du lit pour aller l’inspecter de plus près, Bowser Jr s’immobilisa au moment où il crut voir quelque chose à l’intérieur du cadran. Il cligna des yeux sauf qu’il n’y avait rien, pourtant il était certain d’avoir vu quelque chose bouger à l’intérieur ! Il se glissa jusqu’à l’avant du lit pour s’y tenir au rebord afin d’avoir un meilleur aperçu de l’horloge qui lui paraissait soudainement menaçante. Il commençait à en avoir peur. Il avait l’impression qu’elle le regardait intensément, la drôle de lumière éclairant son petit visage rond alors qu’il penchait la tête sur le côté d’incrédulité. Et puis tout à coup, quelque chose attira son attention dans le coin droit du cadran.

Une petite silhouette.

«AH !» S’écria-t-il de surprise en tombant à la renverse sur sa carapace. Non, il ne rêvait pas ! Il y avait bien une silhouette derrière le cadran de l’horloge ! Sous le choc, le petit Koopa se dressa sur ses genoux pour regarder cette ombre qui lui rappelait beaucoup celle de Solfège … Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il entendit une mélodie étouffée, pratiquement inaudible, une voix qu’il pourrait reconnaître entre mille.

«Solfège ?!» Junior bondit immédiatement sur ses pieds pour dévisager l’horloge qui retenait apparemment son amie prisonnière. C’était quoi cette sorcellerie ?!

«Junior ?» S’exclama la petite silhouette qui arrêta de chanter tristement après avoir entendu son prénom, sa tête se tournant en direction du son. Elle posa lentement ses mains sur le cadran pendant que l’expression apeurée de Bowser Junior se transformait en stupéfaction, la mâchoire tombante. Puis quelque chose d’étrange se produisit.

Dong ! Dong ! Dong ! Dong !

Au contact des mains de la silhouette, l’horloge sonna. Quatre coups, quatre sons effrayants. Les aiguilles qui jusque-là tournaient dans le sens horaire s’inversèrent puis s’emballèrent alors qu’un point lumineux fit son apparition au centre du cadran. Il grossissait a vu d’œil devant le jeune prince abasourdi par sa découverte, du vent sortant de nulle part le poussant vers l’horloge. Les rideaux se balançaient vers le portail qui était en train de s’ouvrir juste devant ses yeux écarquillés, l’aspiration devenant toujours plus forte au point où il fût obligé de se tenir à la colonne de son lit à baldaquin pour ne pas se faire entraîner. Il allait se faire aspirer ! Terrifié, Junior s’accrocha désespérément à son lit tandis que le portail vert et violet s’élargissait dans un tourbillon. Plus imposant, plus menaçant. Il tournoyait devant lui et faisait un bruit semblable à celui des tuyaux de téléportation mélangé à celui d’un grondement d’orage.

«PAPA !» S’égosilla-t-il après s’être jeté contre la porte pour l’ouvrir dans la précipitation afin de se ruer dans le couloir à la recherche de son père. Manquant de peu de se faire happer par l’horloge dans le processus. Il était paniqué, ses yeux noirs se posant frénétiquement sur l’imposante tortue qui se trouvait justement dans le couloir face à sa chambre. Ayant sans doute entendu ses hurlements à répétition d’après son expression alerte.

«Junior ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu cries comme ça !» Demanda Bowser quand il vit le visage horrifié de son fils apparemment sur le point de se faire dessus de peur. Cependant il n’eut pas le temps de poursuivre sa phrase car Junior attrapa vite sa main.

«Solfège est dans l’horloge ! Solfège est dans l’horloge ! Vite ! Dépêche-toi !» Répéta-t-il impatiemment tout en tirant sur son bras pour le faire avancer jusqu’à sa chambre.

Enroulant ses mains autour des doigts de son père confus pour l’obliger à le suivre, il se dépêcha de revenir à l’intérieur de la pièce pour constater qu’il n’y avait plus rien d’anormal. Tout était en place dans sa chambre alors qu’un instant plus tôt, ses jouets étaient sur le point de se faire engloutir par le portail … Laissant ses bras tomber à ses côtés sous le choc, Bowser Jr examina le cadran de l’horloge qui n’avait plus non plus cette étrange brillance jaunâtre tout comme les aiguilles qui tournaient tranquillement comme n’importe quelle horloge comtoise. Derrière lui, Bowser poussa un soupir découragé suivit par une secousse de sa tête. Il était sur le point de rendre visite à son fils pour voir comment il allait lorsqu’il avait entendu ses cris paniqués, ce qui l’avait immédiatement mis en action pour voir ce qui se passait. Prêt à cuire celui ou celle qui faisait du mal à son enfant !

«Elle était là … Je te jure que c’est vrai …» Perdu, Bowser Junior chercha désespérément du regard des indices pour prouver qu’il ne mentait pas. Mais sa chambre était intacte. Il se tourna ensuite vers son père pour s’écrier ; «papa, je l’ai vue ! Il y avait même un portail magique et il était sur le point de m’aspirer à l’intérieur ! C’était juste là !»

«Junior …» Bowser secoua encore une fois la tête, n’ayant pas les mots. Il était attristé de le voir aussi dévasté, car il souffrait autant que lui de sa disparition et il ne savait même pas comment le consoler. Qu’était-il censé lui dire ? C’était un enfant … Ses yeux étaient larmoyants tandis qu’il se penchait vers ce dernier pour l’envelopper dans ses grands bras dans une douce accolade, mais le jeune Koopa s’écarta vite d’un regard irrité.

«Je te dit que je l’ai vue ! Pourquoi tu ne me crois pas ?! Elle était dans l’horloge ! Elle m’a répondue et elle avait l’air seule et effrayée ! Quelque chose clochait !» S’exaspéra Junior tout en pointant une griffe vers le cadran, son pied s’enfonçant dans le sol.

«Junior, c’est impossible. Tu as dû faire un rêve. Fais-toi une raison, elle n’est plus là.» Bowser fronça les sourcils quand son fils secoua vivement la tête.

«Mais pourquoi tu ne veux pas me croire ! Solfège est coincée dans l’horloge et toi, tu t’en fiches ! Tu préfères t’apitoyer et croire qu’elle a disparu pour toujours alors que je viens de te dire qu’elle est en vie ! Elle a besoin de nous !» S’énerva-t-il après avoir frappé son pied dans une peluche qui vola contre le mur derrière son père. Bowser tendit sa main vers lui pour tenter de le calmer après ce geste violent, affecté par ses paroles qui avaient un impact direct sur ses émotions. Toutefois il ne pouvait s’y résoudre à y croire, alors il s’agenouilla doucement devant lui, les yeux humides de larmes.

«Fils … Ecoute-toi-» Essaya-t-il encore, mais il fût à nouveau coupé par un Junior révolté.

«Non, je refuse ! Tu ne crois jamais ce que je dis ! Tu ne m’écoutes jamais de toute façon. Tu préfères penser qu’à toi et à ton propre bonheur plutôt que de passer du temps avec moi. Tu es obsédé par le pouvoir, mais c’est à cause de lui si on se retrouve toujours seuls ! Tu n’as absolument rien compris … Solfège nous aimait, elle, et tu ne t’en es même pas rendu compte parce que tu préférais courir après cette stupide princesse qui nous déteste !» Accusa férocement ce dernier tremblant de rage, les poings serrés à ses côtés tout en soutenant son regard accablant dans celui choqué de son paternel. Il n’avait pas peur de lui, il n’avait pas peur de se prendre une violente remontrance pour son culot. Il s’en fichait de toute façon, ça n’avait plus d’importance.

Car il était à nouveau seul et abandonné.

Bowser était littéralement sans voix après cette explosion qu’il ne s’attendait pas à voir chez sa progéniture d’ordinaire obéissante et respectueuse. C’était bien la première fois qu’il lui tenait tête comme ça ! Il était beaucoup surpris face à cette audace inhabituelle. Etrange. Le front sillonné, le Roi des Koopas resta planté-là à regarder les larmes de fureur se former aux coins des yeux de Junior incapable de se retenir plus longtemps de pleurer. Il ne l’avait jamais vu agir ainsi, avec autant de désespoir … Refusant carrément son câlin de consolation. Encore une première ! Ecoutant toutes ces accusations avec douleur, Bowser sentit tout à coup une montée de colère qui se propagea jusqu’à l’intérieur de sa carapace. Ses cheveux se hérissèrent. Serrant les dents à cette vague de fureur, de la fumée s’échappa de ses narines alors que Junior continuait d’exprimer son désarroi dans de grands gestes.

«Elle était toujours là pour moi … Et maintenant elle a besoin de nous mais tu refuses de faire quelque chose ! Tu préfères te dire qu’elle est partie et qu’elle ne reviendra pas. Si tu ne fais rien, alors moi je le ferai ! J’irai moi-même la chercher !» Se motiva Bowser Jr en serrant les poings avec conviction, cependant il s’écarta vite lorsque son père se leva brusquement puis qu’il arracha le cadran de l’horloge d’un simple coup de main. Derrière, il n’y avait que le mécanisme et aucune trace qui indiquerait que Solfège était effectivement là.

«Tu vois ? Tu as simplement rêvé qu’elle était là. Je t’ai dit qu’il n’y avait rien ! C’est vide ! Alors quand est-ce que tu vas enfin comprendre que c’est fini ! Terminé ! On passe à autre chose !» Rugit Bowser en indiquant l’intérieur de l’horloge désormais cassée pour de bon. Il regrettait instantanément ses mots durs, mais il voulait qu’il comprenne et qu’il arrête de s’enfermer dans son imagination pour combler le vide. C’était pour son bien ! Les épaules montantes et descendantes de colère, la grande tortue intimidante cessa subitement de fusiller Junior du regard pour poser les yeux sur le cadran qu’il tenait dans sa main droite.

A l’intérieur était écrite la chose suivante dans de grandes courbes élégantes ;

Un cadeau pour sa Majesté le Roi Bowser de la part de l’Horloger, ami du Temps

Intrigué par ces curieuses inscriptions, il passa pensivement son doigt sur le relief tandis que son regard se perdait sur le grand tapis rouge. L’Horloger ami du Temps … Mhm, ce nom lui disait quelque chose. Cette horloge lui avait été offerte il y a des années en arrière mais il était incapable de se souvenir de la date exacte ni pourquoi on le lui avait donné, il savait juste que c’était un cadeau qu’il n’avait pas spécialement apprécié à l’époque. N’ayant jamais eu d’intérêt pour les horloges. C’était pourquoi il l’avait mise dans la chambre de son fils afin qu’elle serve à quelque chose au lieu de pourrir dans une pièce de stockage avec d’autres cadeaux qu’il estimait nuls et inutiles. Puis tout à coup, son visage s’illumina. Ses sourcils se hissèrent sur son front alors qu’il regardait fixement le mur face à lui d’une expression hébétée qui interpella tout de suite Junior.

«Papa ?» Appela-t-il prudemment tout en nouant ses mains entre elles, inquiet après avoir été témoin de son accès de rage.

«Qu’est-ce qu’il y a ?» Poursuivit-il d’une petite voix désolée quand il n’obtint aucune réponse. Son père avait l’air complètement absorbé par le mur, comme s’il n’était plus vraiment là … Il réfléchissait profondément depuis qu’il avait regardé derrière le cadran de cette horloge. Qu’y avait-il de caché ? Il avait l’air d’avoir eu une illumination. Il s’apprêta à le rappeler pour le sortir de son train de pensée, mais tout à coup Bowser s’écria d’un ton qui ne présageait rien de bon.

«Kamek !» Cria-t-il.

Le Magikoopa en question apparut aussitôt dans la chambre puis s’apprêta à lui demander ce qu’il voulait sauf que son Roi ne lui permit pas de s’exprimer car il reprit sans attendre.

«Prépare les soldats, je veux que les turbines tournent à plein régime. Nous faisons cap sur le royaume Champignon !» Somma-t-il fermement après avoir écrasé le cadran dans son poing.

«Votre Méchanceté ?!» S’étonna Kamek, les sourcils levés d’incompréhension.

«Il n’y a pas une minute à perdre ! Je veux que tout le monde soit à son poste. Nous partons sur le champ !» Aboya Bowser sur le Koopa à capuche d’un regard féroce, jetant les restes d’horloge sur le sol tandis qu’il sortait de la pièce pour mettre tout le monde au pas de course.

Cap sur le royaume Champignon.

A suivre …

A votre avis, qu’a prévu de faire Bowser ? En tout cas, c’est étrange. Tout ceci est de plus en plus curieux …

VP

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