Chante pour moi

Chapitre 13 : Changement

4267 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/05/2023 12:27

Et voici la suite !

Chapitre 13 - Changement

Désormais Solfège alternait entre Bowser Jr et Bowser. Chaque jour, elle devait satisfaire les deux tortues avec de nouvelles idées et de nouveaux conseils. N’étant plus servante à plein temps depuis que le Roi l’avait recrutée comme conseillère en matière de séduction, elle était donc dans l’obligation de délaisser Junior pour honorer sa mission. Au début, le petit Koopa avait beaucoup de mal et faisait régulièrement des crises de colère quand elle devait partir au sous-sol, mais la plupart du temps elle réussissait à le rassurer en lui proposant une future activité qu’ils feront ensemble. Il n’était vraiment pas difficile comme enfant. Il suffisait de comprendre sa solitude. De la peinture, de la construction, des jeux ou simplement un moment à deux pour discuter, il aimait pratiquement toutes ses propositions et ne ronchonnait que très rarement.

Il avait fini par accepter que dorénavant elle devait faire deux travails très distincts et qu’elle ne serait plus autant disponible pour lui comme il en avait l’habitude. A contre cœur évidemment, mais ce n’était pas comme s’ils avaient le choix ... Il n’en voulait plus à l’humaine en revanche, c’était une tout autre histoire avec son père. Junior le confrontait souvent pour lui faire part de son désaccord sur ce nouvel arrangement, cependant Bowser n‘en avait que faire de son avis. C’était lui l’adulte et le chef ! C’était lui qui prenait toutes les décisions, que ça plaisait ou non. Junior avait perdu l’exclusivité sur Solfège mais elle restait toujours sa servante attitrée lorsqu’elle avait fini avec lui. Un rythme de vie particulièrement difficile s’était mis en place pour la jeune femme qui ne se laissa jamais décourager pour autant.

Passant une grande partie de son temps dans les profondeurs du château, Solfège faisait de son mieux pour fournir des conseils qui offraient selon elle une meilleure approche. Elle travaillait essentiellement à l’instinct. Loin des menaces perpétuelles, plus proches de la bienveillance. Ce qui n’était pas forcément au goût du Roi qui préférait utiliser l’intimidation pour arriver à ses fins. Pour lui, jouer sur la peur et profaner des menaces à tout bout de champ avaient un impact plus direct sur les décisions. L’ayant expérimenté à plusieurs reprises lors de son règne de terreur, il était donc difficile de changer cette vision des choses mais Solfège restait déterminée à l’aider. A lui prouver que non, le monde ne fonctionnait pas que sur le chantage.

Au fur et à mesure que le temps avançait, elle apprenait à déchiffrer le Koopa colérique puis à comprendre comment il fonctionnait. Son caractère étant des plus complexes, ses réactions étaient parfois imprévisibles … Toutefois il ne se laissait jamais abattre par une défaite. Cette combativité l’impressionnait car même s’il se prenait systématiquement des refus de la princesse, il continuait d’espérer qu’elle finira par changer d’avis un jour. Elle l’admirait, il avait un bon côté qui s’affirmait de plus en plus. Il se montrait peut-être impitoyable et sournois, mais il était aussi doté d’une grande capacité à aimer alors qu’il s’entraînait chaque jour pour devenir meilleur aux yeux de Peach. Et elle saluait ses nombreux efforts même si au fond, il restera toujours le même Roi machiavélique assoiffé de pouvoir ... Solfège en avait bien conscience.

La proximité avec Bowser ne la dérangeait plus du tout. Au contraire, elle appréciait être en sa compagnie quand il ne la menaçait pas ou qu’il n’essayait pas de la brûler vive pour un oui ou pour un non. Têtu néanmoins à l’écoute de ses conseils qu’il finissait toujours par appliquer, le grand Koopa lui faisait de moins en moins peur tandis qu’il montrait cette toute autre facette de sa personnalité. En dehors de son projet d’invasion pour dominer les mondes, Bowser était une créature pour le moins surprenante quand il s’agissait d’exprimer ses sentiments. Un grand gaillard sentimental qui rêvait d’un mariage heureux pour l’éternité aux côtés d’une princesse … A l’inverse de cette réputation de dur à cuir qu’il s’était forgé au fil du temps.

«Lorsque nous unirons nos royaumes par le mariage, je raserai les contrées pour créer un monde à notre image ! Je pulvériserai tous ceux qui s’y opposeront, j’enfermerai les rebelles et détruirai nos ennemis communs avec notre puissante armée ! Pour vous, princesse. Je serai capable de tout, même du meilleur.» Déclara Bowser d’une main sur son plastron, l’autre tenant les petits doigts fragiles de la princesse en robe rose. D’un sourire enjôleur, il se pencha plus proche de cette dernière sans voix certainement éprise par sa beauté naturelle ainsi que son charme fou.

Il lui faisait de l’effet, c’était évident.

«En échange, je vous promets que je ne toucherai à aucun de vos Toads et que je laisserai la vie sauve à … Mario et son frère qui porte un uniforme vert. J’ai oublié son nom … L’autre moustachu qui lui colle toujours aux basques. Bref, on s’en fiche ! C’est sans importance. Vous, vous êtes la plus importante de toutes les créatures qui peuplent ce monde. Laissez-moi accéder au pouvoir pour vous montrer à quel point je suis sincère et bourré de bonnes intentions.» Sollicita le Roi tout en hochant furieusement la tête alors que son sourire devenait maladroit. Toutefois la princesse n’avait toujours pas exprimé de dégoût, ce qui le motiva à finir. Toussotant dans son poing, le Koopa tendit sa main vers elle ; «Princesse Peach, me feriez-vous l’honneur de devenir ma femme ?»

«Bowser, vous avez tellement changé depuis la dernière fois ! Vous vous êtes comme transformé en prince charmant. Bien-sûr que je dis oui ! Oui !» Répéta inlassablement la princesse d’un hochement de tête convaincu tandis qu’elle lui adressait un sourire en retour. Heureuse, la fille aux cheveux d’or se pencha doucement vers le grand Koopa qui venait de lui ouvrir son cœur comme dans un conte de fée. Non, elle ne rêvait pas ! Il était différent. Présentant ses lèvres roses à Bowser pour lui faire un baiser, elle ferma les yeux lorsque celui-ci s’empressa de faire de même, le cœur battant la chamade.

«Attendez ! Stop !» Hurla Solfège qui leva immédiatement les bras en l’air, les yeux écarquillés d’horreur.

«Mais pourquoi !» Se plaignit Kamek dans sa voix aigüe après s’être détourné de Bowser pour fusiller l’humaine du regard. Le Magikoopa déguisé en princesse posa ses poings à ses hanches pendant que le Roi se gratta le haut du crâne d’incrédulité à la suite de son cri. C’était quoi encore le problème ?

«Une minute. Je ne crois vraiment pas que la princesse réagirait ainsi … Si vous dites que vous pulvériserez tous ceux qui s’opposeront à cette liaison. Ne pensez-vous pas que ses amis pourraient en faire partie ? Je veux dire, ils pourraient avoir peur pour leur princesse. Peur de l’inconnu.» Répliqua Solfège qui cherchait vite une excuse pour mettre un terme à ce malaise. Jouant nerveusement avec ses doigts, elle haussa les épaules lorsque Bowser jeta un coup d’œil sceptique à Kamek.

«Dans ce cas-là je les pulvériserai aussi ! Personne n’a le droit de s’opposer à mon mariage !» Fulmina aussitôt le Roi tout en croisant les bras d’un froncement de sourcils agacé.

Solfège ferma les yeux puis poussa un soupir découragé. Elle avait beau leur expliquer que cette méthode était vouée à l’échec, il revenait toujours à la charge avec ce discours typique de tyran ! Même si elle devait admettre qu’il avait fait l’effort de dire qu’il laisserait la vie sauve aux Toads et à Mario, cela ne changeait strictement rien au problème. Bowser ne comptait que sur son pouvoir de persuasion pour faire changer d’avis Peach. Pouvoir se résumant à la menace constante et au chantage … Pourtant, elle restait convaincue qu’il était capable de faire beaucoup mieux ! Et de voir au-delà de son désir de conquérir l’univers. Si vraiment il l’aimait comme il l’assurait, alors il devrait être capable de changer la façon dont il interprétait le monde et ainsi faire de vraies concessions.

Même les êtres malintentionnés pouvaient le faire, pas vrai ?

Incertaine, Solfège tapota plusieurs fois son index contre ses lèvres pendant qu’elle réfléchissait à une autre méthode. Pour le moment aucune de ses astuces ne fonctionnaient réellement car ça revenait toujours à la même chose, en boucle … Promesses, menaces puis déclaration sans réelle conviction. Les yeux de l’humaine s’élargirent quand elle trouva enfin d’où venait le problème. C’était une évidence ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant ? Claquant deux doigts dans les airs en criant presque eurêka, elle se dirigea vers Kamek et Bowser pour venir se positionner devant le Koopa à épines. Ce dernier dubitatif lui jeta un coup d’œil oblique alors qu’elle prenait ses grandes mains dans les siennes pour le tourner pleinement vers elle. Lâchant ensuite ses mains pour lui faire un sourire rassurant, elle poussa ses cheveux rougeoyants en arrière après avoir levé les yeux vers lui.

«Détendez-vous. Ayez confiance en vous et en vos capacités. Vous êtes doué, mais vous manquez cruellement de confiance en vous quand il s’agit de partager vos sentiments.» A cette remarque, l’expression de Bowser devint effrayante.

«Je ne manque jamais de confiance !» Affirma ce dernier piqué dans l’orgueil, sur le point de rugir au visage de l’humaine qui avait eu l’audace de lui dire un défaut.

«Alors montrez-moi.» Solfège croisa les bras en attendant de voir sa réaction. Le visage du Roi perdit cet air redoutable tandis qu’il touchait nerveusement à son haut de forme blanc dressé sur ses cheveux rouges flamboyants. Cependant contre toute attente, Bowser changea de tactique.

«Quand je vous vois, j’ai envie de vous croquer ! De prendre de force ce splendide diadème et de le mettre sur ma tête, là où est sa véritable place !» Hurla-t-il en enfonçant son pied dans le sol pour paraître plus intimidant à l’humaine qui tapait sur ses nerfs. Celle-ci plissa les yeux mais ne broncha pas.

«Vous me faites peur.» Dit-elle simplement.

«J’espère bien !» Rétorqua abruptement Bowser, les griffes déployées et son regard enragé fixé sur Solfège.

«Oui, mais ce n’était pas le but de l’exercice.» Rappela-t-elle d’un autre petit sourire aux coins des lèvres quand le visage du Roi se décomposa.

«Ohhhh …» Kamek leva les sourcils de stupéfaction derrière ses grosses lunettes. Elle savait comment s’y prendre avec le Boss ! D’un doigt recourbé sous son museau, le magicien se mit à réfléchir pendant que Solfège reprenait la parole.

«Recommencez. Et cette fois-ci, faites parler votre cœur ! N’ayez pas peur de vos émotions. Tout le monde a des insécurités, ce n’est pas une faiblesse. Il faut juste les apprivoiser.» Elle cligna de l’œil quand le Koopa ouvrit grands les yeux, apparemment rempli de doutes.

«Allez-y, votre Altesse ! N’oubliez pas ce que je vous ai dit la dernière fois.» Encouragea vivement Kamek sur le côté tout en levant ses pouces en l’air pour le soutenir. Il avait dit quoi déjà ? Bowser n’était plus très sûr … Comme paralysé par la peur, il décala son regard hésitant sur le Magikoopa qui comprit vite qu’il était perdu. Posant ses mains autour de son museau, il poursuivit lentement ; «vous êtes au top !»

Bowser regarda nerveusement le sol aux pieds de Solfège avant de revenir à ses yeux verts bienveillants. La jeune femme continuait de lui sourire gentiment, sans l’ombre d’un jugement. Ses jolis cheveux foncés encadraient son visage pâle ce qui faisait d’autant plus ressortir la douce couleur de ses yeux, une couleur qu’il appréciait de plus en plus remarqua-t-il. Quand il la regardait, quand il voyait son sourire, il se sentait à l’aise. En sécurité. A l’abri de la haine et de la rancœur. Ce qui le motiva à reprendre confiance en lui pour faire la déclaration qu’il avait une fois faite à Kamek lors d’un entraînement. Pratiquement la même qu’il avait faite à Peach il y a quelques semaines. D’un geste théâtral de ses grands bras, il reprit la parole en adoptant un ton beaucoup plus mielleux cette fois-ci.

«Princesse, votre regard a le pouvoir d’adoucir les plus grosses brutes !  Quand je vous vois, mon cœur se remplit de joie ! Comme quoi l’amour peut percer les carapaces les plus dures !» Déclara-t-il dans cette voix douce et attentionnée. Mais au regard choqué de l’humaine, ses bras lui tombèrent.

«Qu’est-ce qui ne va pas cette fois !» Rouspéta-t-il d’un regard agacé.

«C’était … Très beau.» Stupéfaite, Solfège acquiesça lentement. C’était mignon et tendre à la fois, une déclaration qui serrait son cœur dans sa poitrine alors qu’elle regardait la tortue plus aussi menaçante que ça. Perdue dans son observation, elle faillit ne pas entendre ce que disait Kamek.

«Je vous l’avais dit ! Cette phrase est très bien.» Fier de lui, il gonfla le torse pendant que Bowser reprenait ses esprits après avoir eu droit à un compliment.

Elle … Aimait ? La princesse Peach l’avait pourtant détestée … Surpris de l’effet que sa phrase avait eu sur Solfège, il se mit à sourire d’un air suffisant alors qu’il imitait la posture du Magikoopa. Enfin ! Il avait dit quelque chose de bien. Cette victoire le motivait à aller encore plus loin dans sa quête de séduction puis de se surpasser pour impressionner Peach. Tandis que Kamek reprenait son rôle de princesse pour qu’il puisse s’entraîner, il jeta un petit coup d’œil discret à Solfège. Elle était sagement retournée à sa chaise pour observer de loin les échanges sur le point de reprendre, le menton posé dans la paume de sa main, épuisée.

Une fois dehors, il allait devoir avoir une petite discussion avec Kamek.

Lorsque le soleil se coucha derrière les nuages noirs et que la luminosité naturelle baissa dans le château, Solfège retourna tranquillement à la chambre de Junior. Elle était passée par la cuisine pour avaler quelque chose depuis qu’elle avait passé la journée entière avec Bowser dans cette fournaise. Un fruit et un verre d’eau lui suffisaient, impatiente de prendre du repos. De plus, elle était inquiète pour le jeune prince qui n’avait pas donné signe de vie depuis ce matin. Elle espérait qu’il allait bien et qu’il ne lui en voulait pas trop … Même si elle aurait préféré passer un peu plus de temps avec lui. Ereintée, la jeune femme déambula dans le couloir vide entre les statuettes du Roi Koopa, ses yeux se fermant bientôt tout seuls. Masquant un bâillement derrière sa main quand elle arriva enfin devant la porte gribouillée, elle entra dans la chambre pour se rendre compte qu’il n’y avait plus son panier à côté du lit.

Immédiatement, toute sa fatigue se draina alors qu’elle essayait de comprendre pourquoi elle n’avait plus sa place dans la chambre de Junior. L’inquiétude et la peur remplacèrent son sentiment de sérénité pendant qu’elle cherchait désespérément du regard ses affaires qui étaient introuvables. Son cœur commença à courir frénétiquement à l’idée de devoir retourner en prison jusqu’à ce qu’elle n’entende des bruits de pas précipités venir dans sa direction. Ses yeux verts se remplirent de larmes quand Bowser Jr courut dans la pièce avec un grand sourire surexcité, mais ce sourire s’estompa au moment où il vit son regard dévasté. Penchant curieusement la tête sur le côté, le jeune Koopa leva un sourcil à l’expression de Solfège, ne comprenant pas sa soudaine réaction. N’était-elle pas contente de le voir ?

«Bah alors, qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu es triste ?» Questionna-t-il.

«Mes affaires …» Était la seule chose que Solfège réussit à articuler tandis qu’elle levait la main là où avait été son lit. Junior regarda dans la direction pointée puis s’exclama aussitôt.

«Ha ha, je sais où elles sont ! Viens avec moi, je vais te montrer !» Bowser Junior attrapa la main de la jeune femme dans la sienne pour la tirer avec lui à l’extérieur de la chambre qui n’était plus gardée.

Les deux s’enfoncèrent dans le couloir pour finalement s’arrêter à deux portes plus loin. Lâchant la main de Solfège pour ouvrir la chambre, Junior fit un arc élégant tout en invitant l’humaine à entrer à l’intérieur. Sa houppette rouge brossa son bras avec son mouvement alors que ses yeux prenaient en compte les éléments qui l’entouraient. Il s’agissait d’une très grande chambre luxurieuse avec des ornements en pierres et du bois sculptés, notamment sur le magnifique lit à baldaquin central. La pièce étant intégralement décorée avec du rouge, du noir, du gris et du brun, à l’image du château, l’harmonisation des couleurs rendait ce lieu accueillant. Chaleureux même. La pièce était incroyablement grande cependant les meubles étaient adaptés à une personne d’une plus petite taille. Une coiffeuse à sa droite avec un miroir ovale, une commode, deux guéridons, un tapis doux, de grands chandeliers aux quatre coins …

«Alors, elle te plaît ta nouvelle chambre ?» Demanda Junior dans son dos qui se balançait à ses pieds.

«Ma nouvelle chambre ?» S’étonna Solfège en se retournant vers lui avec de grands yeux. Cette pièce était … Pour elle ? Non, cela devait être une erreur.

«Yep ! C’est l’idée de papa. Il m’a dit que c’est pour que t’arrêtes d’être fatiguée quand vous vous entraînez. Et il m’a aussi dit que c’était de ma faute parce que je parle de trop et que je t’empêche de dormir. C’est même pas vrai d’abord !» Rechigna Junior tout en croisant les bras d’une petite moue irritée, n’ayant pas compris qu’il avait été utilisé comme prétexte.

«C’est incroyable … Je n’arrive pas à y croire ! Cet endroit est magique !» Emerveillée, Solfège se promena dans la chambre pour découvrir qu’une nouvelle robe était soigneusement posée sur la couverture rouge soyeuse du lit. Montant les deux petites marches menant à ce dernier, elle constata qu’il s’agissait d’une robe longue avec des manches pendantes. De la même couleur que sa robe de servante, elle remarqua qu’une pierre verte couleur émeraude était incrustée sur le bustier élégant. Sa bouche formant un "O" de surprise à la beauté de cette robe, elle passa délicatement ses doigts sur le tissu pour se rendre compte qu’elle était d’une douceur incomparable. A côté posé sur le coussin se trouvait sa précieuse montre à gousset.

«Tu l’aimes ?» Insista Junior qui jouait avec ses griffes, inquiet que la pièce ne lui plaise pas car il avait aidé Kamek à la redécorer tout à l’heure quand elle était dans la cuisine. Il voulait lui faire la surprise !

«Si je l’aime ? C’est la plus parfaite de toutes les chambres ! Elle est immense !» Rigola Solfège qui se laissa tomber sur le lit d’un léger rebond. Les yeux levés au plafond en pierre, elle croisa les mains sur son ventre lorsque le petit Koopa s’avança prudemment pour venir s’assoir sur le lit. Immense ? Pour lui, c’était juste une pièce standard. En plus le mobilier était trop petit.

«Mais je n’ai pas besoin de tout ça … J’ai déjà tout ce qu’il me faut.» Poursuivit-elle d’un soupir, le sourire s’estompant. C’était déjà beaucoup trop pour elle, elle ne méritait pas un traitement de faveur. Pas plus qu’un autre servant dans ce château.

«Oui, mais tu es une conseillère maintenant ! Tu aurais dû voir la tête de Kamek quand papa lui a dit ! C’était trop rigolo.» Gloussa Junior après s’être penché en arrière sur ses mains, le souvenir du Magikoopa le faisant rire. Il n’avait pas l’air ravi du tout de devoir partager sa place de conseiller avec une humaine, ce qui était assez hilarant quand on connaissait le magicien.

Concernant Solfège, elle était actuellement au paradis. Même si cette pièce ne comportait pas de fenêtre, sans doute pour qu’elle n’essaye pas de s’enfuir maintenant qu’elle n’était plus sous surveillance, elle la trouvait géniale. De toute sa vie elle n’avait jamais eu le droit à une pièce aussi belle et grande pour elle toute seule ! Elle se sentait infiniment reconnaissante pour ce cadeau inestimable, le cœur sur le point d’imploser de joie. C’était tellement généreux de la part de Bowser … Qu’elle se demandait même si elle ne rêvait pas. Mais à priori non, car quand Junior enfonça sa petite griffe dans ses côtes, elle sentit la piqure familière. Pourquoi lui faire un cadeau ? Le panier qu’elle avait était amplement suffisant ! Elle n’avait pas besoin de plus.

«Je crois que papa commence à t’apprécier.» Déclara platement Bowser Jr à côté d’elle pendant qu’il regardait ses mains jointes, le petit museau tombant. Il semblait triste pour une raison inconnue.

«Qu’est-ce qui ne va pas ?» S’inquiéta Solfège tout en se redressant pour regarder son jeune ami mélancolique. Elle n’aimait pas voir cette expression sombre ni entendre cette tristesse contenue dans sa voix. Après quelques hésitations, il releva ses petits yeux noir brillant vers elle.

«Bientôt, tu vas préférer papa à moi … Et tu finiras par m’oublier. Alors je vais à nouveau me retrouver tout seul.» Partagea Junior d’un petit reniflement malheureux, les épaules s’affaissantes. Le petit Koopa jaloux mais inquiet sentit tout à coup un doigt venir se positionner sous son menton puis le tourner pour qu’il regarde l’humaine sérieuse dans les yeux.

«Je peux te promettre que ça n’arrivera jamais. Tu es mon seul et véritable ami, tu comptes plus à mes yeux que n’importe qui d’autre. Avant toi, je ne savais pas ce que c’était l’amitié … J’ignorai même que ça existait. Et puis tu es venu me chercher au fond de cette prison. Tu m’as montrée que même dans les endroits les plus sombres, il y avait de la lumière.» Dévoila Solfège tout en passant tendrement son pouce sur la joue de la jeune tortue, esquissant un sourire affectueux quand ce dernier la regarda avec espoir.

«Promis ?» Junior leva sa plus petite griffe en l’air.

«Promis.» Solfège plaça son petit doigt contre le sien pour faire sa promesse.

Aujourd’hui était décidément un jour rempli de surprises. Bowser avait fait preuve de générosité et elle était officiellement passée de servante à conseillère du Roi des Koopas. Alors qu’elle écoutait les babillages de Bowser Jr sur ses choix en termes de décoration, Solfège se demandait de quoi sera fait le lendemain.

A suivre …

Encore un chapitre très mignon, j’adore écrire ces passages. La relation de Solfège et de Bowser évolue lentement, c’est évidemment voulu. Je tente de respecter un maximum les personnages de Nintendo, donc pour moi il est normal que ça prenne du temps (Peach ne peut pas être oubliée aussi facilement). Mais ne vous inquiétez pas, tout vient à point à qui sait attendre !

VP

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