Chante pour moi

Chapitre 4 : Condamnation

4267 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/04/2023 18:30

Chapitre 4 - Condamnation

Une routine se mit en place entre Bowser Junior et Solfège. Les deux se voyaient quotidiennement pour jouer ensemble, parler de tout et de rien, dans la plus grande des discrétions bien sûr afin d’éviter de se faire attraper par quiconque. Le château avait des yeux et des oreilles partout. Aucun des deux ne voulaient se risquer à se faire punir ! Cela signerait définitivement la fin de leur amitié naissante, ce que ni l’un ni l’autre ne voulait. Puis chaque jour, Solfège avait le droit de manger quelque chose à la cuisine grâce à Junior car ce dernier ne voulait pas que son compagnon de jeu ne tourne de l’œil à l’improviste. Si elle ne pouvait plus se concentrer, comment pourraient-ils jouer et faire des scénarios de guerre avec ses jouets adorés ? Il ne manquerait plus qu’elle ne fasse un malaise en pleine partie.

Faisant toujours preuve d’une extrême prudence dans ses paroles tout comme dans ses gestes, Solfège ne voulait pas contrarier son mini ravisseur par peur de devoir retourner dans sa prison exiguë. Tout, sauf cet endroit isolé … Elle ne supportait plus d’être enfermée entre ces murs de pierre désuets. Bien que le château manquait de verdure et de soleil, c’était toujours mieux que d’être dans sa cage suspendue au-dessus de cette rivière de lave. A mourir de chaud. Bowser Jr ne lui avait jamais laissé l’occasion de sortir de ces remparts pour revoir la lumière du jour sous prétexte que c’était beaucoup trop dangereux car le vaisseau flottait dans le vide en permanence. Sauf dans certains cas, notamment lors des abordages ou des pourparlers qui arrivaient que trop rarement ces temps-ci. Qui plus est, des Koopas soldats bâtisseurs travaillaient sur la restauration de la partie avant qui avait été sévèrement touchée lors de la bataille à Brooklyn.

Pour ne pas dire pulvérisée par Bowser lui-même …

Ne faisant que des allers et retours entre la cuisine, sa chambre et la prison, les deux se fréquentaient dès que la voie était libre. Donc tous les jours depuis leur rencontre. Ayant entendu des rumeurs circuler comme quoi Bowser était en train de récupérer une zone qui lui aurait été dérobé après sa défaite face à Peach et les autres, Junior avait d’abord mener sa petite enquête auprès des soldats. Pour finalement certifier l’absence de ce dernier. En seulement deux semaines, le territoire de Bowser avait été divisé par deux. Ce qui l’irritait énormément, lui qui avait déjà les nerfs à fleur de peau donc si en plus ils le provoquaient … Junior n’osait imaginer les répercussions sur ses soldats. Même lui avait peur de croiser son père, pour dire ! Il n’avait pas vraiment envie de se prendre un raz-de-marée de reproches pour ci ou pour cela juste parce que son père était mal luné et malheureusement, ça arrivait beaucoup trop souvent depuis peu.

A chaque fin de journée, juste avant que Bowser ne rentre au bercail, Solfège retournait dans sa cage pour attendre avec impatience le jour suivant. Elle n’avait qu’une hâte c’était de pouvoir ressortir et se promener avec Junior dans le château. Même si la plupart des pièces lui étaient interdites d’accès, au moins elle découvrait de nouvelles choses. La petite tortue ne pouvait contenir son excitation à l’idée de la retrouver aux aurores pour de nouvelles aventures, tout ça dans le plus grand des secrets. C’était palpitant ! Il n’avait jamais fait quelque chose de la sorte auparavant, pas même avec Peach car cette dernière n’était jamais réellement considérée comme une prisonnière. Elle avait toujours eu une chambre à sa disposition, et les pièces du château ne lui étaient pas condamnées. Son père avait toujours eu un traitement de faveur spécial pour elle quand les autres prisonniers ne pouvaient espérer aucune forme de compassion.

Le matin suivant, Solfège tournait nerveusement au centre de sa cage avec les bras croisés dans son dos, ses longs cheveux rebondissants sur ses épaules. Elle attendait pour Bowser Junior qui n’était pas vraiment matinal. L’enfant aimait bien faire des grâces matinées à rallonge … Se réveillant parfois aux alentours des midi quand son estomac criant famine lui dictait de se lever. Un vrai paresseux ! Mais ce n’était pas évident pour Solfège qui devait attendre sur sa bonne volonté pour pouvoir sortir et se dégourdir les jambes. Le temps passa et il n’y avait toujours personne en vue sur le rebord. Aucun bruit de pas précipités dans le couloir en colimaçon ni d’éclats de rire prévenant l’arrivée imminente de Bowser Jr. Le silence se rallongeait tandis qu’elle continuait de tourner en rond dans sa cage, s’attardant un instant sur sa magnifique robe de princesse.

Elle était si douce au toucher … Si divinement belle ! Et par chance, elle ne l’avait pas une seule fois souillée en plusieurs jours de cavale dans le château ! Pas une tâche, rien du tout. De quoi la rendre fière pour cet exploit. Le tissu soyeux était intact malgré ses diverses activités, ce qui relevait parfois du véritable défi avec Junior surtout quand ce dernier se décidait à peindre. Ses doigts se mêlant pensivement aux plis de la robe rose, la jeune femme se rassit au centre de la cage pour contempler le mur face à elle. Il y avait des chandeliers accrochés un peu partout dans cette prison circulaire. Elle aimait regarder les flammes vaciller au gré du vent, ce mouvement lui rappelait l’herbe emportée par les bourrasques.

Le temps passa, et Junior n’avait toujours pas pointé le bout de son museau. Décidemment, il devait faire un sacré somme le petit bonhomme ! Avait-elle réussi à l’épuiser hier en faisant une partie de cache-cache improvisée dans sa chambre bordélique ? Une activité plutôt facile, étant donné la quantité astronomique de jouets qui offraient de bonnes cachettes. Dos au rebord, elle se mit à chantonner doucement sous son souffle en attendant l’arrivée de son jeune ami au caractère bien trempé. Elle passa plusieurs heures ainsi à fixer le mur avec ennui jusqu’à ce que, finalement, elle n’entende des bruits de pas en provenance des escaliers. Soulagée mais également très heureuse de revoir Junior, quelle fût sa surprise quand elle se retourna pour se rendre compte qu’il ne s’agissait pas du tout de la petite tortue mais de son modèle adulte effrayant à la grosse voix. Son sourire disparu aussitôt de son visage alors que l’effroi le remplaçait.

«Serais-tu déçue de me voir ? Tu attendais quelqu’un d’autre peut-être ?» Ricana Bowser d’un grognement tandis que le bruit de ses pas lourds résonnaient dans toute la prison. A côté de lui, Kamek apparut dans ce petit pop sonore familier.

«Il semblerait qu’elle soit plutôt effrayée que déçue, Sir …» Souligna ce dernier qui leva le doigt, se recroquevillant lorsque son Maître se tourna brusquement vers lui pour exprimer son mécontentement.

«J’espère bien qu’elle l’est ! Car à présent, je vais m’occuper de ton cas et voir ce que tu sais faire.» Dévoila sombrement Bowser d’un sourire en coin alors qu’il plissait les yeux à la jeune femme en cage.

«Ce n’est pas comme si on t’avait oubliée. Pas du tout !» Le Magikoopa haussa les épaules, ne se rendant même pas compte qu’il avait dit une autre bêtise jusqu’au moment où la tortue maléfique frappa son pied massif sur le sol d’un rictus irrité. Il s’écria de peur en perdant presque sa baguette.

«Je n’oublie jamais rien ! Mais toi tu vas finir par perdre la mémoire si tu continues à m’exaspérer ! Ramène-là par ici !» Ordonna furieusement le Roi des Koopas au visage du pauvre Kamek qui s’exécuta dans la panique avant qu’il ne se prenne un coup de griffe pour son manque de réactivité. Il préférait éviter les sévices physiques !

La cage fût aussitôt enveloppée d’une aura bleuâtre alors qu’elle se mit à flotter comme par magie jusqu’au sol devant les deux tortues. D’un rapide coup de baguette magique, le verrou se déverrouilla puis la porte s’ouvrit pour permettre à l’humaine effrayée de sortir. Ce qu’elle ne fit pas, pour des raisons évidentes. Enfoncée au fond de sa cage, Solfège regardait avec crainte entre Kamek et Bowser jusqu’à ce que le Roi ne claque des doigts pour que le Magikoopa fasse apparaître une perruque blonde dans les airs. Un sourire machiavélique se dessina sur le visage de Bowser avant de forcer la jeune femme à sortir pour ensuite lui enfoncer la perruque sur la tête, obtenant un glapissement indigné de cette dernière à ce geste brutal qui avait failli lui faire un coup du lapin. Elle retira prudemment les quelques mèches de cheveux blonds hors de son visage tandis que le magicien reprenait la parole.

«C’est parfait votre Altesse ! Maintenant elle ressemble à votre princesse adorée.» Approuva Kamek sur le côté d’un vif hochement de tête, passant sa langue sur son museau.

«Oui, elle pourrait presque lui arriver à la cheville … Il lui manque ce tempérament fougueux, son petit côté têtu parfois agaçant.» Constata le Roi des Koopas avec paresse alors qu’il croisait les bras derrière son dos pendant qu’il faisait le tour de Solfège pour constater qu’effectivement, elle ressemblait à Peach. Sauf pour ses yeux verts qui trompaient l’imposture.

«Il suffit juste de la recoiffer un petit peu et elle sera bien présentable ! Un petit coup de rose sur ses joues, et hop, le tour est joué !» Tout en parlant, Kamek secoua sa baguette pour faire apparaître une palette de maquillage afin de mettre en pratique ses paroles.

Solfège sursauta lorsqu’un petit pinceau virevolta devant ses grands yeux verts puis qu’il se mit au travail pour la maquiller exactement comme la princesse Peach. Du gloss sur les lèvres, du mascara sur ses cils, du blush sur ses joues … Un peigne tournoya autour de sa tête désormais blonde pour ensuite brosser chaque mèche de cheveux afin de refaire la même coupe à l’identique. Bientôt, Bowser n’avait plus la jeune femme timide qu’il avait enlevée mais une réplique presque parfaite de la princesse Peach. Son expression colérique devint progressivement quelque chose de plus sympathique alors qu’il admirait le travail de transformation de Kamek. Après avoir vu Solfège dans cette robe, il avait eu l’idée de la déguiser pour célébrer sa victoire récente et peut-être aussi pour soulager son âme en peine. Il n’en était pas sûr.

«Parfait.» Répéta Bowser d’une voix bien moins agressive.

Ce simple "parfait" pinça le cœur de Solfège qui ne voyait plus de la haine dans son regard aigri mais une sorte d’admiration, peut-être même de la considération qui finit par devenir de la tristesse. Ce changement était frappant. Elle était devenue une autre personne et cette personne semblait beaucoup compter aux yeux du Roi qui ne dit rien de plus tandis qu’il se retournait pour rejoindre les escaliers. Immobile sur le rebord, une corde apparut soudainement devant solfège puis ses poignets furent ficelés dans un nœud trop serré. Son cœur manqua un battement douloureux alors que Kamek la tira avec lui pour rejoindre le grand chef en haut des marches, ne voulant surtout pas tester sa patience déjà entamée. La jeune femme déguisée lui obéit sans faire de résistance pendant qu’ils la conduisaient vers une autre partie du château, de la musique atteignant bientôt ses oreilles.

Ils célébraient quelque chose ?

Le plus grand des Koopas poussa les portes menant à une immense plateforme flottante au milieu de la lave où de nombreuses tortues faisaient la fête. Mais également des créatures brunes sans bras, des petites bombes, des bonhommes vêtus de rouge avec un masque blanc effrayant … Il y avait une troupe de musiciens au centre qui se déchainaient sur leurs instruments pour jouer de la musique metal afin de divertir leur public en furie. La fête battait son plein. Des Koopas à la carapace verte, rouge et bleu trinquaient tandis que leur impressionnant Roi se dirigeait vers son trône se trouvant en haut des marches flottantes. Une statue menaçante de Bowser y était représentée à l’arrière. Le Magikoopa tira sur la corde pour faire avancer la prisonnière entre les Koopas qui se mirent rapidement à chuchoter entre eux à son apparence trompeuse. Certains pensaient qu’il s’agissait de la véritable Peach, d’autres voyaient la supercherie grâce à ses yeux verts.

«Avance !» S’agaça Kamek lorsque Solfège s’arrêta pour regarder autour d’elle à tout ce monde qui la jugeait.  Elle grimaça de douleur au mouvement brusque mais ne chercha pas à se défendre pour plutôt admirer les statuettes menaçantes qui décoraient cette vaste plateforme. Décidemment, ce Roi était un vrai narcissique … Se retrouvant bientôt au centre des musiciens qui avaient brutalement cessé leur musique pour la regarder avec perplexité, elle se figea lorsque leur chef s’exprima.

«Aujourd’hui, nous célébrons notre victoire ! Nous avons réussi à repousser les forces ennemies pour reprendre ce qui nous appartenait de droit ! Une fois que j’aurais récupéré le plateau Stella, notre royaume s’étendra au-delà de ses limites et plus personne ne pourra m’empêcher d’étendre mon territoire jusqu’au Royaume Champignon !» Hurla Bowser à la foule qui applaudissait ce nouvel exploit.

«Et elle, c’est qui ?» Interrogea soudainement un Koopa rouge avec lassitude tout en levant sa main à l’humaine attachée.

«Pourquoi elle est déguisée ?» Demanda un autre avec exaspération.

«Ça n’a aucune importance ! Elle est là pour nous divertir et nous offrir une chanson digne de ce nom en récompense de cette victoire. Qu’elle nous montre ses capacités si elle veut vivre.» Bowser s’assit lourdement sur son trône d’un sourire maléfique qui envoya des frissons le long de la colonne vertébrale de Solfège.

«Ouais vas-y, chante !» Hurla un Koopa tout en brandissant son poing en l’air, des Goombas sautillants d’impatience pendant que l’humaine, incertaine, regardait confusément autour d’elle à tout ce monde agglutiné.

Son cœur commençait à courir dans sa poitrine alors que ses yeux verts terrifiés cherchaient une échappatoire. Maintenant elle avait envie de fuir. Tous ces encouragements et ces voix lui hurlant de chanter lui donnait le tournis … En plus de la rendre très mal à l’aise à cause de mauvais souvenirs. Qu’était-elle censée faire à présent ? Elle n’aimait pas recevoir autant d’attention en plus de ressentir de l’inconfort dans cet accoutrement ridicule. Ce n’était pas elle … Elle ne pouvait pas chanter ainsi avec autant de pression. Pas comme ça. Affolée, la jeune femme tourna sur elle-même à la recherche d’un espace entre les soldats où elle pourrait fuir, essayant désespérément de défaire les liens qui la contraignait. Le nœud était si serré qu’il lui faisait atrocement mal aux poignets. Les Koopas autour d’elle cessèrent leurs acclamations pour plutôt la huer quand ils comprirent qu’elle n’allait pas leur donner ce pour quoi elle avait été amenée, la considérant comme une trouble-fête.

«Chante !» Exigea rudement Bowser tout en frappant son poing sur l’accoudoir de son trône, les dents serrées. Cependant l’humaine prit plusieurs pas en arrière de peur, ses grands yeux verts rivés sur lui cassant son dernier brin de patience.

D’un effroyable rugissement à en faire trembler la terre, la tortue cracheuse de feu bondit de son siège pour sauter jusqu’à la plateforme, manquant de peu d’écraser un Goomba. Ses yeux rouges fixant sauvagement l’humaine se montrant une fois de plus désobéissante, Bowser s’approcha rapidement d’elle pour l’attraper dans sa grande main puis l’approcher de son visage. Perdant sa perruque blonde dans le processus. De la fumée s’échappa de ses narines alors qu’il resserrait progressivement son emprise sur Solfège pour la défier, jusqu’à ce qu’il n’obtienne un petit cri de douleur. Il était tout simplement hors de lui. En à peine quelques secondes, cette humaine avait réussi à le faire sortir de ses gongs ! Autour de lui, ses Koopas prirent la fuite pendant que d’autres se réfugièrent dans leur carapace à l’abri de la menace imminente.

Quand Bowser était fou furieux, absolument personne ne voulait s’y frotter !

«Aie, vous me faites mal !» Se lamenta Solfège coincée entre les griffes de la tortue géante furieuse. Elle ne pouvait pas se débattre, ni même essayer de sortir de son emprise … Sa force l’en empêchait.

«Tu crois que je ne savais pas ce qui se passait dans mon dos depuis tout ce temps ?! Que je ne savais pas qu’un de mes prisonniers se promenait librement dans mon château ? Me prends-tu à ce point pour un idiot ? Tu as peut-être réussi à amadouer mon fils, mais ton petit jeu ne marchera pas avec moi !» Tonitrua Bowser dans sa voix grave et redoutable. Levant son autre main pour présenter ses griffes acérées à Solfège d’un grognement, il s’arrêta net quand il eut l’impression de tenir Peach. Cette fragilité … Ses grands yeux terrifiés, cette expression de visage le hantait. Il avait la sensation que c’était la princesse qui le dévisageait avec terreur … S’en était de trop pour lui.

«Si tu ne chante pas pour moi, alors dans ce cas, tu ne chanteras plus jamais pour personne !» Assura le grand Koopa avec fermeté tout en se rapprochant du bord de la plateforme avec l’humaine en main. La laissant glisser pour uniquement la tenir par la corde, il tendit ensuite son bras au-dessus de la lave.

Terrassée à l’idée de mourir de cette façon, Solfège essaya d’attraper la main de Bowser qui tenait la corde, laissant sortir un hurlement de peur quand elle vit les bulles en fusion en dessous d’elle. Son estomac se tordit méchamment quand elle croisa ensuite le regard enragé du souverain diabolique puis qu’il esquissa un sourire mauvais. C’était donc de cette façon que tout se terminait ? Après tout ce qu’elle avait traversé ? Inévitablement dans une situation aussi dramatique que celle-ci, des larmes remplirent ses yeux alors qu’elle se préparait à accueillir la douce délivrance de la mort. Au moins, elle n’aura pas besoin de retourner de là où elle venait ... D’une certaine façon, ce Bowser la libérait. Toutefois elle ne put décrocher son regard apeuré de celui haineux de la créature jusqu’à ce qu’une petite voix familière ne s’élève parmi les Koopas spectateurs de cet acte de cruauté.

«Papa, non !» Bowser Junior se faufila entre les soldats pour atteindre son père et Solfège au bord du précipice. Angoissé à l’idée de voir mourir sa seule amie, la jeune tortue joignit les mains pour supplier son paternel de faire une exception.

«S’il te plaît, ne fais pas ça …» Plaida ce dernier tout en faisant des allers et retours avec ses yeux noirs entre Bowser et sa captive pendante au-dessus du vide. La tension était à son comble ! Plus personne ne parlait dans les rangs, tous accaparés par la scène dans un silence stupéfait. Mais finalement après un court moment de réflexion, le Roi ferma les yeux d’un profond grognement avant de se détourner du vide pour se mettre à rire.

«On dirait que c’est ton jour de chance, petit oiseau. Tu as un bon ange gardien. Mais ne crois pas que ça te sauvera à chaque fois. Mon fils ne sera pas toujours là pour te tirer d’affaire …» Averti-t-il avec beaucoup moins d’agressivité cette fois-ci, une griffe tendue vers elle et un sourcil arqué pour la toiser sévèrement. Il relâcha sa prise sur la corde pour laisser tomber Solfège comme une poupée de chiffon sur le sol dur. Il reprit d’un ton menaçant.

«Ne t’avise plus de tester ma patience si tu espères pouvoir rester en vie.» Agenouillé à côté d’elle, il eut soudainement une idée en regardant Junior qui n’osait pas bouger entre les deux Koopas armés.

«Mais puisque tu tiens tant à jouer les nounous, à partir de maintenant tu seras la servante de Junior et tu lui devras obéissance. Tu exauceras tous ses souhaits. Tu feras en sorte qu’il ne manque jamais de rien ! Et si par malheur j’apprenais que tu n’es pas à la hauteur de ses attentes, alors je te ferais faire le plongeon de la mort !» Déclara-t-il tout en pointant sa griffe en direction du bord de la plateforme pour lui faire comprendre qu’il ne plaisantait pas. Il se redressa une fois certain qu’il avait instauré de la peur dans le cœur de l’humaine pétrifiée sur place.

«A présent disparais de ma vue avant que je ne change d’avis ! Et qu’on lui donne d’autres vêtements ! j’en ai assez de la voir dans cette robe rose ridicule.» Réclama le Roi des Koopas d’un balayage de sa main pour activer ses troupes.

Kamek réapparut aussitôt à côté de Solfège puis d’un tour de baguette, il ôta sa corde ainsi que tout son maquillage qui pourrait rappeler à son chef de mauvais souvenirs. Même si initialement, ça avait été son idée de la déguiser en Peach … Juste parce qu’elle portait sa robe ou parce qu’il espérait secrètement qu’elle se comporte différemment ? Une question qui n’aura sans doute jamais de réponse alors que le Magikoopa ordonnait à des gardes de conduire l’humaine de retour aux cachots en attendant de recevoir de nouvelles directives. Un soldat à la carapace rouge s’approcha de Solfège pour la pousser rudement avec sa lance lorsqu’elle ne bougea pas tout de suite, la faisant à nouveau tomber sur le sol. Sa vilaine chute laissa sa montre à gousset sortir de sa poche qui roula sur la pierre deux mètres plus loin.

«Non, attendez, s’il vous plaît !» Supplia Solfège au moment où un autre garde l’attrapa par les bras pour l’entraîner avec lui. Elle tendit désespérément sa main vers sa précieuse montre à gousset mais le Koopa n’en avait que faire, il ne la laissa pas s’éloigner.

Bowser ne fit pas attention aux supplications de l’humaine tandis qu’il fusillait du regard son fils qui avait osé intervenir dans sa condamnation devant toute son armée. Les mains à ses hanches, il regarda comment Junior s’enfonçait dans sa carapace d’un petit rire nerveux. Quel petit garnement ! Mais comment pouvait-il rester fâché contre lui ? Junior était la prunelle de ses yeux, jamais il ne pourrait lui faire volontairement du mal, c’était pour cette unique raison qu’il n’avait pas condamné l’humaine ingrate. La seule raison, son regard n’avait rien à voir ! Car si ça ne tenait qu’à lui, il s’en serait débarrassé sans une once d’hésitation histoire de montrer qui était celui qui commandait ici ! Rien ni personne ne lui tenait tête ! Pas même les jeunes filles sans défense.

«Que ça ne se reproduise plus.» Menaça calmement Bowser après s’être détourné de son fils pour rejoindre la tranquillité de ses quartiers privatifs.

A suivre …

Ça se complique. En revanche nous pouvons noter l’influence de Junior sur son père, ce qui est une très bonne chose pour Solfège. Pour le moment, c’est ce qui la sauve de sa colère.

VP


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