Chante pour moi
Chapitre 3 – Faire connaissance
Solfège fût tirée de son sommeil lorsqu’elle entendit quelque chose rebondir sur les barreaux de sa cage. Somnolente et quelque peu d’une humeur maussade, la jeune femme gémit doucement avant de masser ses yeux avec ses poings pour finalement retomber dans les bras de Morphée. Quelques secondes passèrent jusqu’au prochain choc contre la grille qui était beaucoup plus fort, suffisamment pour faire balancer la cage sur son crochet. Désormais parfaitement éveillée, elle glapit de surprise puis se redressa rapidement en priant pour que la cage ne vacille pas droit dans la lave en fusion. Après quelques balancements sans conséquences, elle se sentit soulagée. C’était moins une ! Encore un peu et c’était le plongeon assuré ... Libérant un soupir fébrile, Solfège s’assit avec sa main droite au-dessus de son cœur qui tambourinait sauvagement contre ses doigts.
Elle était encore complètement déboussolée par son sommeil agité sous cette chaleur étouffante … Elle avait l’impression de fondre. Mais tandis qu’elle reprenait ses esprits après ce petit moment intensément stressant, un crochet apparut au-dessus de sa tête pour agripper les barreaux. Avant même qu’elle ne puisse crier, la cage fût brusquement tirée vers le rebord où une petite tortue familière l’attendait. Sautillant de bonheur alors qu’il déverrouillait la porte de la cage dorée à l’aide de sa griffe, Bowser Jr s’éloigna pour permettre à l’humaine confuse de sortir. Ce qu’elle ne fit pas, à son plus grand désarroi. Était-elle en colère contre lui ? Avait-il fait quelque chose de mal ? D’un sourcil rouge arqué, le jeune Koopa joua avec la dernière pierre qu’il n’avait pas jetée pour la réveiller pendant qu’il scrutait Solfège toujours assise dans sa cage. Le visage tombant, les bras autour de ses genoux, elle semblait craintive …
«Bah alors, tu viens ? On va jouer !» Pressa Junior avec impatience, ne comprenant pas son soudain manque d’enthousiasme.
«Je ne peux pas …» Chuchota Solfège d’une secousse désolée de sa tête, ses yeux verts remplis de tristesse rivés sur l’enfant qui ne comprenait tout simplement pas ce qui la retenait de le suivre. Si elle sortait, elle s’exposait au risque de se faire attraper … Et donc de recevoir une punition. Elle n’avait pas envie de contrarier davantage la tortue colérique.
«Pourquoi ? Moi je veux jouer ! En plus tu ne risques rien, papa est parti ! Il ne reviendra pas tout de suite.» Assura ce dernier tout en hochant vivement la tête d’un sourire.
Bon après tout, peut-être qu’une petite promenade ne lui ferait pas de mal … Si elle était courte, elle pourrait vite revenir dans sa cage sans que personne ne la remarque. Elle saura se faire discrète ! Confortée dans cette idée et désireuse de découvrir cet endroit, Solfège étendit une jambe puis l’autre pour sortir sur le rebord à côté du petit Koopa surexcité qui serra les poings de victoire d’un petit cri de joie. Elle eut à peine le temps de se lever que Junior se précipita dans les escaliers en colimaçon sans faire attention si elle le suivait ou non, tout simplement ravi d’avoir un compagnon de jeu. Tombant presque à la renverse tant ses pas étaient précipités, il atteignit le fameux hall aux statuettes avec l’humaine sur ses trousses. Durant tout le trajet, Solfège n’avait de cesse de regarder derrière elle dans la crainte de voir apparaître Bowser ou l’un de ses sbires. N’ayant pas particulièrement envie d’être confrontée à sa colère une fois de plus … Colère qui pourrait s’avérer dangereuse.
Contrairement à la première fois, Bowser Jr était beaucoup plus bavard. Plus ouvert. La petite tortue racontait tout un tas d’histoires palpitantes sur son père et lui, quand il était encore plus petit que ça. Des aventures qu’ils avaient partagées, avant cette grande obsession pour le Royaume Champignon … Avant que le Koopa géant ne jette son dévolu sur la Princesse Peach. Solfège écoutait attentivement ses histoires qu’il racontait avec une certaine mélancolie mélangée à une note de nostalgie, voulant à tout prix retrouver ces moments de complicité perdus avec son père. C’était touchant l’amour et l’admiration qu’il lui portait. Cependant cette tristesse contenue dans sa voix enfantine donna de la peine à Solfège qui ne put réprimer un sourire affecté. Cet enfant manquait cruellement d’affection, c’était une évidence. Sinon, pourquoi chercherait-il de la compagnie parmi les prisonniers ? Simplement parce qu’il avait besoin d’un peu d’attention, comme tout enfant de son jeune âge.
«Hey, tête de citron !»
«Face de kiwi !»
Interloqués, Bowser Junior et Solfège s’arrêtèrent dans le couloir à ces voix appartenant à des enfants Koopas presque adolescents qui venaient d’apparaître à un croisement. Lemmy, Ludwig, Morton, Wendy, Iggy, Roy et Larry, les sept plus jeunes sbires de Bowser ou plus communément appelés Koopalings se moquaient allègrement de Junior tout en tournoyant leurs baguettes magiques dans les airs. Tous très colorés et adoptant un comportement des plus arrogants, ils ricanèrent lorsque le plus jeune Koopa se mit à grogner d’agacement puis qu’il serra les poings au point de devenir tout rouge dans le visage. Visiblement, ils ne s’entendaient pas très bien.
«Arrêtez de vous moquer de moi où je vais le dire à papa !» Menaça vigoureusement Junior d’une griffe pointée dans leur direction.
«Bouhouhou, j’ai peur !» Roy fit mine de pleurer en massant ses yeux derrière ses lunettes rose.
«Il est même pas là … Et le seul qui risque de se faire gronder c’est toi parce que tu te promènes encore avec l’humaine !» Railla Ludwig tout en positionnant ses poings à ses hanches d’un froncement de sourcils, sa petite quenotte proéminente le faisant zozoter.
«Une autre humaine ? Ici, au château ?» S’étonna la seule fille du groupe, Wendy. Redressant son joli nœud rose à points blanc sur sa tête quand Iggy la bouscula par mégarde, elle leva le menton d’une petite moue agacée.
«Ce n’est même pas une princesse ! Elle ne porte pas de couronne. Pourquoi le boss la garde alors si elle n’a aucune utilité ? A quoi elle va nous servir ?» Perplexe, Iggy se tourna vers ses camarades pour ensuite lever les mains de consternation. Habituellement, les prisonniers sans intérêt ne faisaient jamais long feu … Sans jeu de mot.
«Pourquoi elle porte la robe de Peach ?» S’interrogea ensuite Morton tout en se grattant le haut du crâne chauve de confusion.
«Laissez-la tranquille ! C’est ma prisonnière.» S’interposa Bowser Junior d’un pouce contre son torse tout en insistant bien sur le "ma prisonnière ", ce qui fit rire les autres.
«Que dalle ! Tu n’es même pas capable de te débrouiller tout seul alors t’occuper d’une prisonnière … Même pas en rêve !» Ridiculisa Larry qui tira la langue lorsque le plus petit Koopa tapa son pied sur le sol de colère, sur le point de piquer une crise. Il continua de le défier du regard jusqu’à ce qu’il ne cède d’un soupir d’abattement, les épaules tombantes de défaite. Il n’avait aucune chance de tenir tête face à sept rivaux plus âgés que lui mais surtout plus costauds !
«On s’en va.» Maugréât Junior tout en attrapant le bras de Solfège pour l’emmener avec lui.
«Ouin ouin, gros bébé !»
«Nananère !»
«Ne te retourne pas. Ils sentent ta peur.» Prévint le jeune Koopa à épines au moment où il vit l’humaine regarder derrière son épaule aux Koopalings qui leur faisaient tous des grimaces pour se moquer d’eux.
«Pourquoi sont-ils méchants ?» Demanda-t-elle une fois suffisamment éloignée, étonnée par leur comportement vis-à-vis d’un enfant plus jeune et surtout fils du Roi Koopa. Elle n’avait pas du tout apprécié ce triste spectacle d’autant plus que c’était de la méchanceté gratuite.
«Ils sont jaloux de mon intelligence hors du commun ! Parce que je suis plus brave et plus fort qu’eux et que papa me préfère.» Répondit fièrement Junior qui avait retrouvé son adorable sourire plein de confiance. Mais évidemment, il mentait.
«Tu n’as pas d’autres amis ici au château ?» Solfège le regarda avec peine lorsqu’il secoua tristement la tête en réponse, le menton tombant bien bas. Il s’arrêta de marcher pour laisser traîner son pied sur le tapis rouge alors qu’il haussait les épaules avec embarras, fuyant son regard insistant avant de renifler avec dédain.
«Et puis d’abord, je n’ai pas besoin d’amis ! Je me débrouille très bien tout seul.» Grommela-t-il après avoir croisé les bras puis levé son petit museau rond en l’air d’un petit rictus contrarié.
L’humaine face à lui l’étudia un instant. Elle voyait bien que d’admettre qu’il n’avait pas d’amis lui faisait plus de mal qu’il ne voulait laisser paraître. Se cachant derrière cet air prétentieux, sans doute à cause de son éducation quelque peu douteuse, le jeune enfant souffrait d’une grande solitude. Ce petit épisode fâcheux avec les sept autres Koopas ne faisait que renforcer sa constatation déjà faite hier. Elle se demandait quel genre de relation il entretenait désormais avec son père malveillant … Une question qu’elle n’osa cependant pas poser car Bowser Jr reprit la marche vers les escaliers menant à l’étage supérieur du château, là où se trouvait sa chambre gigantesque débordante de jouets en tout genre. Son fameux repère solitaire. Esquissant un faible sourire, la jeune femme souleva sa robe rose pour le rattraper dans le couloir avant qu’il ne commence son ascension. La petite tortue reprit la parole d’un ton plus joyeux cette fois-ci.
«Je t’aime bien. C’est vrai, tu ne t’es pas moquée de moi, et tu n’as pas essayé de t’enfuir … Tu es plutôt docile comme prisonnière. Je ne suis pas obligé de te courir après comme avec les autres ! Même si j’aime bien jouer à cache-cache des fois. J’adore jouer à ce jeu avec papa ! Car c’est toujours moi qui gagne. Je suis imbattable !» Junior resta à côté de Solfège au lieu de foncer comme une furie jusqu’aux sommets des marches, partageant ses pensées à haute-voix avec enthousiasme. Puis il insista après avoir senti le regard de l’humaine sur lui.
«C’est moi le plus fort ! Je gagne toujours. Mais ces derniers temps, papa n’a plus le temps de jouer avec moi … Il est tout le temps occupé avec des trucs d’adulte. C’est ce qu’il me dit à chaque fois … Mais je ne suis pas stupide. Je sais qu’il essaye de conquérir le monde pour nous offrir un plus grand terrain de jeu ! Comme ça, on pourra faire des caches-caches encore plus grands ! Tu joueras avec nous ? Hein ? Dis oui !» Supplia le petit Koopa qui joignit ses mains devant lui d’un regard de chien battu, cette demande prenant Solfège de court qui répondit la première chose qui lui vint à l’esprit.
«Cela semble amusant.» Acquiesça-t-elle d’un sourire maladroit.
«Yay ! J’ai hâte de le dire à papa.» S’exclama Bowser Junior d’un sautillement de joie avant de courir dans les escaliers beaucoup trop grands.
Le sourire de Solfège mourut instantanément à cette réponse tandis qu’un frisson lui parcourut l’échine. Elle n’était pas certaine que son père ait la même réaction enjouée que lui à cette annonce … Grimaçante à l’idée de se faire rôtir par le Roi Koopa au tempérament hargneux, elle secoua la tête avant de rattraper l’enfant qui avait beaucoup d’énergie à revendre semblerait-il. Il ne s’arrêtait jamais de courir ! Tout le contraire d’elle qui sentait que ses forces commençaient cruellement à lui manquer depuis qu’elle n’avait rien avalé de solide en plusieurs jours de captivité. Mise à part de l’eau, elle n’avait rien dans l’estomac, ce qui se répercutait sur ses muscles et donc son endurance. Sentant que sa tête se mettait à tourner de plus en plus vite, la jeune femme posa une main gantée sur son front après avoir atteint le sommet des marches avec difficultés. Elle était essoufflée, elle avait l’impression que le monde autour d’elle se balançait, de petites étoiles faisant le tour de sa tête rousse. Ce comportement interpella rapidement Bowser Jr.
«Bah, qu’est-ce que tu as ? On dirait que tu as vu un Boo !» Ricana-t-il mais au grognement provenant de l’estomac de Solfège, il s’arrêta net pour la regarder avec surprise. Il cligna des yeux puis finit par se redresser d’un claquement de doigts ; «oh, tu as faim ! Allons à la cuisine ! Je suis sûr qu’on trouvera quelque chose à manger.»
Et c’était reparti pour faire le chemin inverse car évidemment, la cuisine se trouvait au rez-de-chaussée. Retenant un soupir de découragement à toutes ces marches qu’elle devait réemprunter, Solfège fit de son mieux pour suivre mini Bowser qui n’avait à priori pas de temps à perdre. Bien-sûr, ce dernier voulait jouer ! N’étant pas assez rapide pour lui, il attrapa vite sa main pour l’entraîner avec lui dans un autre couloir déserté qui menait tout droit à la cuisine royale. Une cuisine qui, comme toutes les autres pièces de ce château, était adaptée à la taille imposante de Bowser. Les comptoirs de travail étaient immensément grands tout comme la vaisselle soigneusement rangée dans les meubles, un panier de fruits et des confitures étant la seule nourriture qu’elle avait repérée depuis le sol. Solfège était impressionnée par la taille des chaises … Comment allait-elle grimper pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent ?
«Admire le pro !» Bowser Jr leva son doigt quand il vit l’inquiétude dans les yeux verts de Solfège. Il avait réussi à déchiffrer son regard pour savoir exactement à quoi elle pensait ! Gonflant le torse, le petit Koopa prit de l’élan avant de s’élancer gracieusement dans les airs puis de disparaître à l’intérieur de sa carapace verte tournoyante pour rebondir contre le comptoir. Ce qui le propulsa en arrière vers l’une des chaises qu’il utilisa ensuite pour sauter entre les casseroles suspendues jusqu’au panier de fruits trois mètres plus haut.
Solfège se mit à applaudir joyeusement quand il atterrit à côté de ce panier garni pour fièrement brandir une délicieuse pomme rouge dans les airs. En revanche il avait encore une autre idée derrière la tête d’après son petit sourire espiègle. Disparaissant un instant de son champ de vision, il revint quelques instants plus tard avec une cuillère en bois en main qui faisait pratiquement sa taille. L’humaine en contre bas arrêta aussitôt d’applaudir quand il installa la pomme dans la cuillère qu’il mit en équilibre sur le rebord du comptoir pour faire une cascade dans le but de l’impressionner. Sans faire attention au danger. Junior prit trois pas en arrière puis sauta sur le manche de la cuillère pour projeter le fruit dans les airs pendant qu’il retombait au sol d’une roulade maitrisée, assez rapidement pour rattraper la pomme qu’il offrit à Solfège bouche bée par une telle démonstration d’agilité.
«C’était très dangereux ! Tu aurais pu te faire mal !» S’offusqua-t-elle avec de grands yeux choqués, mais quand Bowser Jr perdit son sourire fier pour regarder le sol avec déception, elle ne put s’empêcher de le féliciter ; «mais je dois dire que tu es incroyablement agile et doué en saut. Tu m’as beaucoup impressionnée !»
«C’est vrai ?» Heureux d’entendre des louanges, son sourire resplendissant réapparut alors que Solfège croquait dans la pomme juteuse d’un petit gémissement de bonheur.
«Oui, c’était très impressionnant.» Répéta-t-elle avec la bouche pleine. Elle manquait de politesse mais tant pis, sa faim avant le reste. Elle avait presque oublié à quel point c’était merveilleux le goût d’une pomme … Un fruit si simple pourtant tellement délicieux ! Elle se mit à rire lorsque Junior commença à rougir par ses compliments et qu’il ressemblait presque à la pomme qu’elle était en train de déguster. Grattant l’arrière de sa tête avec embarras, la petite tortue sentit son cœur se gonfler à ce rire des plus chaleureux. C’était une belle mélodie. Il aimait son rire, tout comme il aimait sa douce voix.
Après ce petit moment de complicité dans la cuisine, Solfège et Junior repartirent dans le couloir en direction de la chambre salle de jeu. Maintenant qu’elle était repue, c’était plus facile pour elle de suivre l’enfant hyperactif aux bavardages incessants mais surtout pour parcourir toute cette distance entre les différentes pièces du château. Car elle en faisait des kilomètres ! Les bras croisés dans son dos, la jeune femme aux cheveux rougeoyants riait de bon cœur avec le petit Koopa qui lui contait toutes sortes d’aventures toutes plus folles les unes que les autres. La plupart étant sans doute inventées de toutes pièces pour se rendre intéressant. Il était attachant oui, un vrai petit casse-cou qui avait déjà un certain égo pour son âge ! Avait-il pris ça de son père ? Très certainement.
Solfège sourit sciemment lorsqu’il lui parla de Kamek et de sa relation avec ce dernier. Elle se souvenait du magicien en robe bleue avec de grosses lunettes ainsi qu’un petit zozotemment assez prononcé qui suivait Bowser un peu partout. Un peu comme son ombre d’ailleurs. Elle ne l’avait vu qu’une seule fois, mais apparemment Bowser Jr l’appréciait car il disait aimer passer du temps avec ce dernier pour entendre des histoires sur son père ou jouer à saute dada. C’était plutôt adorable de la façon dont Junior parlait de son père et de son entourage, elle pouvait facilement détecter l’amour et la fierté dans son ton exalté pendant qu’il faisait de grands gestes pour imager ses propos. Elle avait l’impression qu’il essayait de lui faire voir un autre côté de Bowser qui était bien différent de ce qu’elle avait vu jusqu’ici, bien loin de cette apparence terrifiante de tyran sans scrupule qui n’était qu’à la recherche de gloire et de pouvoir.
S’appropriant tout ce qu’il trouvait sur son passage …
Le cœur se serrant douloureusement dans sa poitrine, le sourire de Solfège se résorba tandis qu’elle rentrait dans la chambre du petit Koopa qui avait préparé pleins de jouets sur le tapis central. Ils s’installèrent tous les deux puis jouèrent ensemble pendant une bonne heure avant que l’horloge derrière Solfège ne sonne le retour de Bowser. Le ding dong répétitif la figea. Mieux ne valait pas qu’ils le croisent dans les couloirs ! Ou la sanction pourrait être terrible. Pour tous les deux. Junior n’avait pas spécialement envie de perdre sa nouvelle amie parce qu’il lui avait encore désobéi. Surtout depuis qu’il était régulièrement de mauvaise humeur … A cause de Peach et du royaume Champignon. Précipitamment, il attrapa la main de Solfège pour la conduire en dehors de sa chambre pour rejoindre les escaliers et enfin le couloir menant à la prison.
Pendant le trajet en sens inverse, la petite tortue lui expliqua qu’il reviendra le lendemain lorsque son père sera reparti avec Kamek et son armée pour récupérer une partie de son territoire. Faisant bien attention de ne croiser personne, les deux se cachèrent derrière les statuettes quand ils entendirent des voix dans le couloir. Après quelques secondes cachés, ils s’empressèrent de descendre le grand escalier en colimaçon pour atteindre le souterrain où toutes les cages vides attendaient d’être remplies. Il poussa gentiment Solfège à l’intérieur de la sienne puis verrouilla le verrou avant de la remettre à sa place au-dessus de la lave, comme si de rien était. Il fallait que tout soit impeccable ! Il s’assura que personne n’était dans les parages de quelques regards en arrière pendant que l’humaine lissait sa robe et ses cheveux pour pouvoir s’assoir au centre de sa cage dorée, faisant mine d’être malheureuse derrière les barreaux pour n’éveiller aucun soupçon.
«Je reviendrai te chercher demain ! A plus !» S’écria Junior qui disparaissait d’ores et déjà en haut des escaliers.
«Je t’attendrai.» Murmura doucement Solfège d’un sourire qu’elle ne put retenir, impatiente de pouvoir découvrir de nouvelles choses aux côtés de son jeune ami. Les mains jointes contre sa poitrine, elle ferma les yeux tandis qu’elle se remémorait tous ces bons souvenirs. Infiniment reconnaissante d’avoir eu ce privilège.
Le silence retomba vite dans la prison. Demain allait être très long à attendre …
Très, très, très long.
A suivre …