Les contes de l'Eiesia - Une histoire de famille

Chapitre 4

1374 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/10/2021 18:55

Mario a passé une horrible nuit. Au départ, Achille a expliqué que, par sa qualité d’invité, le plombier allait dormir dans le lit avec les deux filles tandis que les deux cousins, Cursio étant revenu entre-temps, prenaient le canapé. Il y tenait. Et Mario n’a compris qu’après. Pauline était somniloque quand elle se sentait sous une quelconque pression et s’est donc naturellement mise à parler de cuisine pendant son sommeil. Mario le savait et aurait parfaitement pu y survivre. Mais Belina avait certainement été un tractopelle dans une autre vie vu le bruit qu’elle faisait en ronflant. C’est donc tout naturellement qu’il s’est réveillé la tête dans le pâté, lançant le meilleur regard noir qu’il pouvait faire à Achille. Le garçon effronté a souri en réponse. Il savait parfaitement ce qu’il avait fait. Le confit silencieux a été interrompu par la tasse tendue à Mario, une odeur de café s’en dégageant. Il l’accepta et remercia celui qui la lui donnait. Qui était-ce? Peut-être Cursio, le plombier était trop fatigué pour vraiment le savoir.

“Alors,” commença Pauline avec un ton appelant à la réunion. “Mario m’a donné une piste sur Koopapolis. Nous allons nous y rendre aujourd’hui.”

“Il connaît la région, non?” demanda Cursio.

“Demande-lui, il a l’air mieux réveillé.”

Les regards se sont tournés vers Mario, attendant une réponse. Il a hoché la tête, n’estimant pas nécessaire d’en dire davantage. Il savait ce qu’on lui demandait dans cette question, et ce n’était pas juste s' il connaissait la région où ils devaient se rendre.


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La route était longue depuis New Donk et heureusement, Pauline avait une voiture. Ce n’était évidemment pas celle qu’elle a abandonnée il y a maintenant quatre ans, mais un véhicule immatriculé au Chestnut Kingdom. C’était toutefois le même type de véhicule, certainement dans une version plus récente. Ils ont ainsi roulé plusieurs heures, Cursio prenant parfois le volant.

Malheureusement, le réservoir d’essence n’était pas plein à leur départ et, alors qu’ils approchaient la frontière, ils se sont retrouvés à sec. Après débat, Pauline et Mario continueraient le trajet de leur côté et les trois autres iront chercher de l’essence pour ensuite les rejoindre en voiture. Belina a récupéré les clés et le bidon vide que Pauline gardait dans le coffre. Il était d’ordinaire plein, mais le manque de stations services entre le Chestnut Kingdom et New Donk avait eu raison de la réserve et personne n’avait pensé à remettre de l’essence. Le trio s’est envolé, laissant Mario et Pauline seuls.


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La marche s’avérant trop longue, Pauline a volé et porté Mario jusqu’aux abords de la ville. Ce n'était pas une mauvaise idée car ils avaient pu gagner quelques heures comme ça. Ils ont donc commencé à arrêter les passants en montrant une photo d’Ezera en demandant si ils l’avaient vu. Malheureusement, là où Mario avait été d’une aide précieuse pour arriver, sa présence n’encourageait pas les civils à répondre. Mais ça n’a pas empêché Pauline de continuer.

Finalement, après une demi-heure, une femme accepta de leur montrer où était Ezera. C’était ses mots. Le trio a commencé à marcher à travers la ville et alors qu’ils s’isolaient peu à peu. Cette étrangère dégageait le même genre d’aura que Katrina, sa chevelure rousse et ondulée dansant son dos et Mario l’aurait sans doute trouver magnifique si son regard ne brillait pas d’une malice un peu malsaine. Pauline le sentait aussi, son visage formant une moue inquiète.

Le piège s’est refermé dans une ruelle quand l’étrange femme leur a lancé une nuit de papillons, Mario ferma les yeux en remarquant qu’il ne pouvait pas éviter l’attaque.


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Quand Mario a rouvert les yeux, l’étrangère avait disparu et Pauline était à côté de lui, confuse. Ils étaient à New Donk City.

Non.

Ce n’était pas New Donk City.

C’était son cauchemar.

Il ne fallait pas rester ici, ou les ombres-

Attend, où allait Pauline?


Le plombier s’est dépêché de la rejoindre. En face d’eux se trouvaient deux personnes. A bien y regarder, c’était Rodrigo et Ezera qui tenaient simplement une conversation. Le duo a décidé de s'approcher, puis Pauline les a appelés.

Ce n’était pas eux.

Le seul semblant de familiarité dans ce monde était devenu deux insectes humanoïdes dont le cri de surprise de Pauline a suffit à remplir leurs yeux de colère. Donc, ils sont tous les deux partis dans la direction opposée.

Le monde s’effondrait autour d’eux, tombant en des montagnes d’insectes. La terreur que Pauline devait ressentir l’a certainement poussé à courir encore plus vite. Étrangement, malgré la vitesse, Mario ne se sentait absolument pas fatigué. Il était assez endurant, oui, mais pas à ce point. Ca faisait plusieurs rues qu’il sprintait, mais le souffle dans ses poumons n’était en aucun cas douloureux à cause de l’effort.

Puis, ils se sont arrêtés en plein milieu des montagnes. Le paysage n’était en aucun cas étranger à Mario, mais il ne pouvait pas le nommer pour le moment.

Devant eux se trouvait Ezera. Elle regardait Pauline avec dégoût.

“Tu as osé nous mentir.” disait-elle. “Tu as osé nous mentir alors qu’on t’a créé.”

“Quoi? Mais-” commença Pauline, brusquement interrompue.

“Et tu lui as menti aussi” reprit Ezera en pointant vers Mario. “Comment oses-tu prétendre que nous sommes une famille?”

La femme a ensuite fait un pas, tombant elle-même en une nuit d’insectes. Le sol s’est aussi mit à grouiller, les deux protagonistes étant incapable de fuir. Pauline ne criait pas, mais l’horreur évidente dans ses yeux suffisait à expliquer son ressenti. Mario, lui, voulait juste se réveiller, espérer que tout allait se terminer et que-


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Le plombier s’est redressé d’un seul coup, tentant de calmer ce rythme cardiaque.

C’était très certainement l'expérience la plus horrible qu’il ait vécu.

Puis il a repensé à Pauline qui semblait dans le même état, si ce n’est plus secouée. Elle était à sa droite et tentait visiblement de comprendre ce qu’il s’est passé. Ils n’étaient plus à Koopapolis pour une raison qui échappait au plombier, mais ce n’était pas important pour le moment. Il a donc pris l’ex-maire dans ses bras, tentant de la rassurer que c’était terminé, mais en y réfléchissant, c’était probablement lui qu’il essayait de rassurer et non son amie qui avait une peur bleue des insectes. Ils sont tous les deux restés comme ça un moment.


Une voiture a fini par à leur niveau. Cursio en est sorti, rapidement suivi de Belina et Achille. La brune a tenté de leur demander si ça allait, mais Mario était incapable de parler. Pauline, elle, avait toujours le regard perdu dans le vide, repensant certainement à ce maudit cauchemar. On les a finalement séparés pour qu’ils puissent monter dans le véhicule. Ils sont restés dans un silence pesant avant que Mario ne prenne la parole.

“On était à Koopapolis, pas besoin d’y retourner. On nous a indiqué un autre lieu.”

Il n’était pas certain à 100% de ce qu’il allait avancer, mais les regards sur lui l’ont poussé à continuer.

“On nous a montré des paysages de Vegesia, plus exactement le mont Uf.”

“Mais que ferait Ezera dans un coin pareil?” demanda Achille depuis le siège passager.

“Et d’où te vient une idée pareille?” enchérit Belina.

“Je…” hésita le plombier. Puis il lança un regard à son amie qui était restée dans le même état depuis qu’ils s’étaient réveillés. “Je vais vous expliquer ce qu’il s’est passé…"


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