Un de perdu

Chapitre 4 : Activation non programmée de la porte

1369 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/10/2013 12:41

Teal'c cligna des yeux et ouvrit la bouche, comme s'il s'apprêtait à parler. Puis il referma la bouche et baissa lentement la tête. Un mois, déjà... A chaque fois qu'il rouvrait les yeux, il s'attendait à le voir. Il avait tout le temps l'impression que Daniel méditait encore avec lui. Enfin, essayait. Daniel était beaucoup trop bavard pour réussir à rester plus d'un quart d'heure les paupières closes, en silence. Mais au moins il faisait parler le jaffa.

Teal'c se déplia lentement et alla jusqu'au lavabo se jeter un peu d'eau au visage. Il croisa son regard dans la glace et un instant, ce fut comme si Daniel était en face de lui, dans le miroir, en train de nettoyer ses lunettes et de demander des nouvelles de Ry'ac et de sa jeune femme. L'image disparut. Teal'c termina de s'essuyer le visage et reposa la serviette. A nouveau, le miroir s'anima. Des flashs de Daniel en train de rire, en train d'étudier des textes anciens... son regard confiant qui se tournait vers Teal'c en attendant la signification d'un mot inconnu. Daniel désespéré par la mort de Sha're... Daniel tentant de se faire pardonner... Daniel essayant de communiquer avec des tas de gens et d'êtres différents de lui... Daniel en train de se disputer avec O'Neill... Daniel rageant de ne pas pouvoir aider... Daniel lui apprenant à conduire...

La glace refléta à nouveau le visage grave du jaffa. Il avala sa salive, fit une croix mentale sur le passé et sortit de la pièce.

- Activation extérieure non programmée de la Porte, activation extérieure non programmée...

Teal'c allongea le pas, les bras croisés dans le dos, selon son habitude.

- Teal'c ! Attends-moi.

Carter, essoufflée, parvint au niveau du jaffa.

- Tu crois que c'est encore une de ces activations bizarres ? Avec les anciens codes de SG1, ceux qu'on a changés parce qu'ils ont été sus par l'ennemi.

- Cela se pourrait, dit Tea'lc en souriant parce que la jeune femme semblait avoir repris des couleurs depuis que O'Neill l'obligeait à réparer tous les générateurs à naqhadah sur lesquels il pouvait mettre la main.

- Tu crois que ça pourrait être Urgo ou Harlan, par exemple ? continua Carter. Je sais, ça parait stupide, mais...

- Ah vous voilà ! s'écria O'Neill en les voyant dans l'escalier.

Il avait l'air extrêmement nerveux. De la sueur brillait sur sa lèvre supérieure. Il faisait les cent pas et le sergent Harriman avait l'air vraiment troublé. Quelqu'un avait laissé tomber son dossier sur le sol et tout le monde regardait la Porte miroiter, derrière la vitre.

- Que se passe-t-il, O'Neill ? demanda Teal'c en levant un sourcil.

- Le code est juste, cette fois-ci.

Carter ouvrit de grands yeux et fixa les écrans. Sur tous les ordinateurs s'affichait la reconnaissance du code : SG 1... en provenance de P9W453.

- Ce n'est pas possible... souffla la jeune femme. Personne... toutes les équipes...

- Quelqu'un n'est pas rentré, dit lentement O'Neill.

Carter avala sa salive avec difficulté.

- Daniel est mort, mon général. Je l'ai vu.

- En effet. Je l'ai vu moi aussi, ajouta Teal'c.

O'Neill inspira puis tapa ses poings l'un contre l'autre.

- Vous l'avez vu tomber sur un champ de bataille goa'uld. Ils l'ont peut-être mis dans un sarcophage...

- Dans ce cas, Daniel n'est peut-être plus Daniel, dit Teal'c. Les jaffas qui nous ont tendu une embuscade appartenaient à Baal.

- Le MALP capte une image, monsieur, dit le sergent.

Un visage brun aux cheveux bouclés et aux yeux très noirs apparut, l'air inquiet. C'était un homme d'une quarantaine d'années.

- Ce n'est pas Daniel, murmura Carter, horriblement déçue.

- Faites bouger la caméra, ordonna le général. Ce type se tient bizarrement, comme s'il tenait quelque ch...

Il y eut un triple cri de surprise.

- Mon Dieu, c'est Daniel... chuchota la jeune femme.

Teal'c pencha la tête de côté.

- Il nécessite une assistance médicale.

O'Neill agrippa le micro.

- Daniel ! Daniel, tu m'entends ?

- Je suis Xiaolin, dit l'inconnu face à la caméra. Habitants de la Tauri, écoutez-moi ! Je suis le frère de Freya de la Tok'ra. S'il vous plaît, aidez-moi ! Aidez-nous...

Les mâchoires d'O'Neill se crispèrent, imperceptiblement, le temps de sa décision.

- Ouvrez l'iris, ordonna-t-il. Xiaolin, vous pouvez passer.

Sam et Teal'c couraient déjà vers la salle d'embarquement. Il y eut le grincement familier puis deux hommes roulèrent sur la passerelle.

- Equipe médicale en salle d'embarquement ! s'égosilla le sergent Harriman dans le haut-parleur tandis que le poste de commandes applaudissait, euphorique.

O'Neill bondit plus qu'il ne monta sur la passerelle. Xiaolin se relevait déjà, s'époussetant. Carter s'agenouilla près du corps, à côté de lui.

- C'est bien Daniel, sanglota-t-elle sans arriver à reprendre le contrôle de ses nerfs.

Le général poussa Xiaolin sans se préoccuper de ses protestations et se laissa tomber à côté du jeune homme. Il lui souleva la tête, lui tapota les joues.

- Daniel... Danny, tu m'entends ? T'es de retour à la maison...

Teal'c se pencha, un grand sourire sur le visage. Daniel toussa. Il ramena une main à sa tête et gémit.

- Ecartez-vous, ordonna le docteur Brightman en se frayant un passage jusqu'au jeune homme.

- ça va pas fort, apparemment, dit O'Neill avec inquiétude.

Daniel balbutia un ou deux mots. Il entrouvrit les yeux. Son regard un peu égaré se promena sur la rampe, sur sa main, sur le visage du général penché sur lui.

- NON ! hurla-t-il. Non, arrêtez ! Pas ça, non... pas encore une fois...

Il hoqueta, se recroquevilla sur lui même sous les yeux stupéfaits de ses co-équipiers. Le docteur Brightman appela des infirmiers avec une civière et ils y déposèrent Daniel. O'Neill était encore sous le choc. Carter suivit la civière mais elle s'arrêta comme si elle avait été piquée par une guêpe, au moment de quitter la salle d'embarquement. Teal'c et le général la rejoignirent à pas lents après avoir désigné Xiaolin à un groupe de soldats.

- Ce n'est pas possible, murmura la jeune femme.

- Baal n'a pas dû se priver pour le torturer, dit sombrement O'Neill. C'est son...

- Ce n'est pas ça, interrompit Carter. Ce qu'il a dit... là, pendant que je suivais la civière...

Teal'c haussa un sourcil.

- Il croit que vous êtes mort, mon général, souffla la jeune femme. Très exactement, il croit que le colonel O'Neill est mort.

Laisser un commentaire ?