Un de perdu

Chapitre 3 : Si j'avais été là-bas

769 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/10/2013 12:39

Le silence régnait dans les couloirs, étrange, inhabituel. Tout le monde chuchotait. Dans la salle d'embarquement, des techniciens enlevaient les tentures noires et les drapeaux. Quelqu'un ramassa les pétales qui s'étaient échappés de la couronne mortuaire pendant la cérémonie et qui étaient tombés sur la passerelle.

O'Neill détacha son regard de la Porte et fixa ses mains ouvertes. Il était debout dans la salle de débriefing, face à la vitre à travers laquelle Daniel avait contemplé la Porte des Etoiles pour la première fois.

- Tout ça ne peut pas être fini, Daniel, murmura-t-il. Tu ne peux pas partir comme ça...

Une larme s'échappa de son oeil gauche. Il la toucha, étonné de se sentir pleurer. Depuis si longtemps... Daniel pleurait souvent. Carter sanglotait facilement et même les yeux de Teal'c pouvaient être remplis de larmes. mais lui-même...

Il contempla à nouveau ses mains.

- Si j'avais été là-bas...

Il respira profondément, leva la tête.

- Vous autres, là-haut... les hommes en blanc. J'espère que vous l'avez encore pris avec vous...

Sa voix l'effrayait. Elle était tellement vide. Tellement seule dans le silence de la salle de débriefing.

- Monsieur ?

Il se retourna lentement. Le sergent Harriman se tenait très droit devant lui.

- J'ai trouvé ça au poste de commandes. Je crois que ça vous appartient.

O'Neill baissa les yeux sur la longue table rouge et noire. Il déglutit péniblement.

C'était la boite.

SG1SG1SG1

Pete appuya sur la sonnette avec son coude et se redressa, ravi d'avance par l'effet qu'il allait produire. Sam ouvrit la porte et poussa une exclamation de surprise.

L'homme sourit, sans lâcher la rose rouge qu'il tenait entre les dents. Il présenta fièrement les deux autres roses qu'il tenait dans les mains, une jaune et une blanche.

- Alors, mâchouilla-t-il, quelles couleurs pour le mariage, finalement ?

La jeune femme eut un hoquet qu'il prit pour de la joie. Il enleva la rose de sa bouche et se pencha pour l'embrasser. A ce moment-là seulement il s'aperçut qu'elle pleurait.

- Sam ! Qu'est-ce qui se passe ?

Il regardait tour à tour son visage ravagé et la cicatrice qu'elle avait encore sur le front. Elle se décala pour le laisser entrer.

- J'ai pas trop la tête à ça, bégaya-t-elle en essayant de se reprendre. Je...

- Sam... allez, dis-moi ce qui ne va pas, chuchota Pete en l'enlaçant et en essayant de cacher son air alarmé. Il l'aida à s'asseoir sur le canapé.

Elle avait l'air d'avoir perdu dix kilos pendant les trois semaines où il avait été absent. Ses yeux étaient cernés et elle semblait ne pas arriver à expliquer ce qui la minait.

- Sam... s'il te plaît... Tout allait bien, il y a deux semaines, quand je t'ai téléphoné... Samantha... s'il te plaît...

- Daniel... il est mort, balbutia-t-elle. C'est ma faute... je n'ai rien pu faire... je l'ai abandonné... j'ai laissé derrière l'un des nôtres...

- Elle ne sait dire que ça depuis neuf jours, dit une voix sombre derrière eux.

Pete sursauta. Le général O'Neill était debout dans l'encadrement de la porte.

- C'était ouvert, expliqua-t-il en haussant les épaules.

- Daniel était l'un de votre équipe, c'est ça ?

- Oui, dit O'Neill avec l'air de vouloir clore le sujet. Je voudrais que le colonel Carter revienne à la base, continua-t-il. Je lui avais donné un congé en espérant qu'elle surmonterait le choc, mais d'après Hammond et le doc, il vaut mieux qu'elle soit avec ses équipiers habituels et qu'elle continue à travailler.

Pete, désemparé, hocha la tête.

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