Huis-clos...trophobie
Chapitre six
Combats
Elisabeth est nerveuse. Cela fait plusieurs heures qu’elle attend de reprendre contact avec SGC.
Que se passe-t-il là-bas ? Tentent-ils vraiment de venir au secours de ses hommes ou simplement d’extraire de cette mésaventure une potentielle utilisation militaire ?
L’un des techniciens en charge des communications la sort de ses rêveries.
-Docteur Weir, j’ai l'appel prioritaire pour la Terre que vous avez demandé. Le général Landry est en ligne.
-Passez-le-moi ! Général, ici Elisabeth Weir. Vous avez du nouveau ?
Le général marque un très court temps d’arrêt, montrant bien qu’il désapprouve la précipitation du docteur Weir. Son empressement à retrouver le colonel Sheppard et le docteur McKay l’agace prodigieusement car il signe son implication personnelle. Le général Landry n’est pas un homme insensible et il comprend parfaitement l’inquiétude d’Elisabeth. Cependant, c’est avant tout un militaire et qui plus est, un général… les sentiments personnels doivent donc être sinon oubliés, du moins laissés de côté au bénéfice de l’action.
-Je pense que vous serez rassurée de savoir que le Deadale est sur zone.
-Oui, merci général. Le colonel Caldwell est un excellent professionnel et je ne pouvais espérer meilleure équipe de secours. Merci mon général.
***
Dans la bulle sous-marine, seul le silence est perceptible.
Le colonel Sheppard continue d’avancer mais sa cheville lui rappelle à chaque instant qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Pire, une sourde douleur qu’il croyait guérie a refait son apparition. Fatigué et littéralement vidé par ses multiples sauts dans l’espace, le colonel souffre de ses récentes blessures et en particulier de sa perforation aux poumons (Fanfic : Autres regards). Sa respiration est difficile et lui occasionne brûlure et tiraillements.
Alors qu’il progresse lentement, Sheppard réalise qu’une nouvelle difficulté vient de faire son apparition. De l’eau s’écoule par de multiples percées au sein du bouclier.
Tout comme le bouclier d’Atlantis lors de leur arrivée, celui-ci semble canaliser ses dernières réserves d’énergie pour préserver le cœur du programme. Ainsi seul le haut du dôme énergétique semble épargné par les brèches.
En voyant l’eau s’infiltrer entre ses pieds puis grimper frénétiquement le long de sa cheville, le colonel ne peut réprimer un frisson d’angoisse. L’eau progresse vite, trop vite !
Il y a déjà quinze bons centimètres d’eau au sol. Un liquide froid et saisissant. Une eau salée, plus algique qu’apaisante.
-Encore un coup de McKay !
Sheppard grimace en pensant à son ami. La présence du wraith, les détonations entendues et maintenant le silence… tout cela n’est guère rassurant.
***
Pourquoi les fantômes ne le laissent-ils pas en paix ?
Rodney McKay est plongé corps et âme dans son cauchemar phobique. Autour de lui, des formes incertaines flottent, dansent et chantent des hymnes à la mort. Un chant doux et enivrant qui hypnotise McKay. De pales et inconsistantes, les silhouettes se transforment soudain en sirènes.
-Rodney, reste avec nous…
-Rodney, viens avec nous…
McKay se laisse bercer avec plaisir. Un petit sourire vient apaiser le visage crispé du scientifique. Il se détend et se laisse aller…
Sa respiration se fait plus lente, plus douce, puis s’arrête.
Il reste ainsi, les yeux grands ouverts sur les divines apparitions. Ses oreilles bourdonnent mais qu’importe, ce n’est que le chant de ses princesses. Sa tête est lourde mais son corps est si léger. Il se sent flotter.
Rodney McKay, l’éternel pessimiste est heureux.
Doucement, comme on ferme la lumière, sa vue s’amenuise, ne laissant plus qu’une petite teinte de couleur au centre de son champs visuel. Dans sa poitrine son cœur bats frénétiquement un appel à l’aide. Rodney le perçoit mais n’en à cure…il est si bien, loin des aléas du corps humain.
C’est alors qu’un bruit sourd tente de l’extirper de son néant. McKay lutte pour rester dans son mortel cocon mais le bruit se réitère. Son cœur bat plus fort et rythme les sensations qui refont surface. Sa poitrine le brûle intensément.
D’un bond, McKay se redresse, la bouche béante et les yeux exorbités. Il prend une grande inspiration, reste un instant en apnée puis reprend son souffle vers une respiration plus harmonieuse.
Comme un homme sortant enfin la tête de l’eau, il regarde hébété autour de lui. Il est toujours dans le sous-marin nucléaire. Son regard se porte à droite puis à gauche, sur les traces qui furent les occupants du Scorpion.
Machinalement, de la paume de ses mains, il essuie le haut de sa combinaison comme si une substance invisible l’avait enveloppée. McKay se débarrasse ainsi de la désagréable sensation de contact avec les fantômes. Le toucher de ses mains avec son torse lui redonne une image complète de son corps, image qui pendant un certain temps s’était évaporée avec ses songes.
Une nouvelle détonation secoue le submersible. McKay pense aussitôt au wraith laissé dehors.
Se pourrait-il qu’il cherche à ouvrir de force l’écoutille ?
Bien sur pour l’ennemi la capture du terrien est non seulement capitale, mais plus encore vitale. Il ne doit pas y avoir tous les jours de bonnes petites vies bien fraîches à déguster.
McKay se relève et cherche du regard la sortie. Dans sa panique, il a fermé toutes les écoutilles derrière lui, espérant se préserver de ses poursuivants imaginaires. Maintenant lucide, le scientifique repart vers la salle de contrôle. Plus il y pense, plus il se demande si les détonations ne sont pas plutôt le fait du colonel Sheppard. Comme pour lui donner raison, une explosion fait un sombre écho dans le sous-marin. McKay commence à courir, ne pensant qu’à une chose, aider son ami.
Oui mais l’aider comment ?
McKay stoppe net sa course, revient sur ses pas, récupère deux, trois petites choses qui pourraient lui être utiles puis repart vers le kiosque et la sortie.
***
Il est là, sur le Scorpion !
Tout en progressant laborieusement vers le centre du bouclier, le colonel Sheppard a bifurqué vers le sous-marin. Si McKay est encore en vie, il cherchera refuge dans un endroit connu… et qu’est-ce qui peut mieux le protéger d’une inondation, si ce n’est un sous-marin ?
En apercevant le Scorpion, le colonel Sheppard avait été pris d’un fol espoir de retrouver McKay. Mais en voyant le wraith debout sur le pont du vaisseau, ses illusions s’étaient envolées.
D’une foulée plus rapide que ne le laisse présager sa patte folle et l’eau qui gagne ses genoux, le colonel se glisse au plus près du sous-marin. S’il doit mourir ici, il préfère autant que cela soit au combat plutôt que dans l’attente d’une noyade certaine.
Le Beretta bien en main, il se positionne. Le wraith semble particulièrement énervé et s’agite sur le volant de l’écoutille.
Un large sourire illumine le visage de Sheppard. McKay est forcement vivant. Il s’est enfermé dans le sous-marin. C’est la seule solution logique et cela explique pourquoi le wraith s’agite comme un chat devant un bocal de poissons rouges.
Trente mètres… encore un peu loin pour atteindre le wraith avec le Beretta.
Sheppard se faufile doucement. Un chat contre un chat.
Le wraith est sans doute affamé et donc une proie plus facile que ses congénères.
Vingt-cinq mètres…faisable pour un tireur comme le colonel Sheppard.
Oui, mais bien qu’affaibli, c’est toujours un wraith, dangereux et diablement difficile à abattre. Sheppard veut mettre toutes les chances de son côté. Le colonel sait qu’il n’est pas dans des conditions optimales et qu’il n’aura sans doute pas la possibilité de tirer plusieurs fois avant un corps à corps inévitable. Il continue sa progression. Le wraith ne l’a pas perçu.
Vingt mètres… plus qu’il n’en faut !
Sheppard vise son ennemi et tire plusieurs fois consécutivement. Les balles sont éjectées avec force et traversent rapidement la faible distance qui les sépare de leur but.
Chaque projectile fait mouche avec brutalité.
Touché au thorax, le wraith perd l’équilibre et tombe au sol. L’eau amortit passablement le choc, mais le wraith ne semble pas se relever de l’impact.
Sheppard s’avance prudemment, loin d’être dupe. Même affamés, les wraiths ont une résistance hors du commun.
Alors que Sheppard n’est qu’à quelques pas, le wraith surgit hors de l’eau, comme propulsé par un ressort invisible. Il se jette sur John qui n’a que le temps de se mettre en garde. Unis par une étreinte loin d’être passionnelle, les deux silhouettes disparaissent à leur tour dans l’eau glacial.
Trente secondes… si court et si long.
Trente-cinq secondes. Le couple émerge brutalement. Le wraith grogne sa rage alors que Sheppard se contente d’une inspiration salvatrice.
Soudainement, comme sous l’impulsion d’une décharge électrique, leurs corps se séparent.
Un instant ils se font face, le regard jaune de l’un, noyé dans le bleu de l’autre.
L’instant suivant ils sont au corps à corps, lame contre lame.
Le couteau du wraith vogue sur des flots invisibles alors que celui de Sheppard reste bien ferme dans sa main. Le combat s’enchaîne comme dans une chorégraphie bien rôdée. Les armes s’entrechoquent, croisant ça et là muscles et muqueuses gorgées de sang.
Au troisième assaut, les deux protagonistes sont à égalités.
Sheppard a le bras gauche entaillé par une belle estafilade, mais c’est une profonde plaie à l’épaule gauche qui le fait souffrir. Décidément cette épaule est la proie de toutes les lames (Fanfic : Aux extrémités de la vie).
Le wraith quand à lui souffre de plusieurs petites plaies au flanc gauche et d’une large incision sur le thorax. Ajouté aux perforations par balles, l’incision est la seule blessure qui ne semble pas se cautériser d’elle-même. Un espoir de vaincre pour le terrien.
Un nouvel assaut, une parade, une tierce puis de nouveau les corps qui se séparent dans le glissement métallique des lames.
L’eau atteint maintenant la mi-cuisse de John. Dans un premier temps le froid endort artificiellement ses multiples blessures. Rapidement l’engourdissement gagne tous ses membres, et bien que ses mouvements en soient ralentis, cela lui octroie un petit répit bien appréciable. Mais c’est sans compter avec les sels marins qui attaquent ses plaies avec délice, donnant au militaire la désagréable impression qu’un couteau est plongé dans chacune de ses meurtrissures.
Voyant le temps passé et l’eau monté, le colonel Sheppard prend la seule solution qui s’offre à lui pour abréger le combat. Il glisse une main dans sa combinaison et en extrait une grenade. Sheppard la dégoupille aussitôt mais à tout juste le temps de la lancer avant que le wraith revienne à l’attaque. La grenade explose bien plus près que prévue, faisant voler en éclats la proue d’une petite frégate.
Poussé par le souffle de la déflagration, le colonel Sheppard perd l’équilibre et s’étale de tout son long dans l’eau agitée. Lorsqu’il en ressort, la tête bourdonnant follement, il a la vision sommaire du wraith debout, inébranlable. Surpris et furieux contre son incapacité à se débarrasser de son ennemi, il ne prend pas garde aux débris de métal et de bois qui tombent autour de lui. Un morceau de la coque vient le frapper de plein fouet, l’assommant sur le coup.
Le corps inarticulé, le colonel John Sheppard s’enfonce dans l’eau glaciale de l’océan terrien.
***
McKay tourne lentement le volant de l’écoutille. L’air frais s’engouffre dans le sous-marin. Son odeur métallique est chargée d’une touche de fumée et d’un soupçon d’amertume… l’odeur du combat, l’odeur de la mort.
McKay se hisse sur le kiosque et découvre l’horrible tableau. Sheppard est inanimé. Seule sa tête et le haut de son torse dépassent de l’eau. Une eau rougie par le sang qui s’écoule abondement de l’épaule blessée et du cuir chevelu du colonel. Le wraith est debout devant lui, inerte également.
Devant ce tableau sans vie, le docteur McKay est submergé par une rage folle. Dans un cri libérateur il arme son colt et tire sur le wraith.
La première balle ricoche sur l’eau à quelques mètres de lui… pas très loin du colonel. La seconde balle s’encastre bruyamment dans un morceau de ce qui devait être le pont de la frégate avant que le colonel Sheppard ne la désintègre. La troisième balle s’enfonce méchamment dans le dos du wraith. Celui-ci se retourne lentement, les yeux chargés de haine. Il se retourne et fait face à un McKay tremblant de colère, le pouce tétanisé sur la gâchette.
Clic, clic, clic…le chargeur est vide.
Le wraith fait encore quelques pas en direction du scientifique.
-Co…colonel Sheppard ! John ! Qu’est-ce que… je dois faire ? John ?!!
McKay bafouille de peur mais ne se sauve pas. Le wraith avance lentement, comme un animal blessé. Il n’en est pas moins effrayant et dangereux. Rodney fouille dans ses poches à la recherche d’une solution. Soudain, il frémit en sentant sous ses doigts les deux grenades que lui avait données Sheppard. Sans attendre, il envoie la première grenade, ne réalisant que trop tard qu’il ne l’avait pas amorcée. Se maudissant intérieurement, il dégoupille la seconde et la jette sur le wraith.
Rapide comme l’éclair se dernier l’attrape au vol et la relance en direction du Scorpion.
L’explosion est assourdissante lorsqu’elle frappe la coque métallique du sous-marin. McKay essaye de se maintenir sur le kiosque mais le submersible entame une lente chute sur le coté, projetant le terrien dans des eaux peu accueillantes.
***
Le colonel Caldwell est serein.
Son vaisseau saura bien retrouver le jumper de Sheppard, surtout dans une zone aussi délimitée que l’océan Atlantique et la zone des Bermudes.
L’idée de sauver le colonel Sheppard et le docteur McKay lui donne le sourire.
Une occasion de moucher cet effronté militaire et cet arrogant scientifique. Une occasion aussi de se retrouver auprès d’Elisabeth.
-Commandant, nous sommes en phase avec la zone de recherche.
Le technicien sort Caldwell de sa douce rêverie.
-Bien, Hermiod, pouvez-vous localiser le jumper ?
L’absence de réponse du Asgard étonne le militaire. Ce silence est d’autant plus suspect que le Asgard a plutôt l’habitude de répliquer des « évidements » ou des « dans deux secondes…voila c’est déjà fait ! ».
Le colonel Steven Caldwell quitte son poste de commandement pour rejoindre le docteur Novak et Hermiod.
L’Asgard ronchonne dans son coin et ne jette qu’un œil discret sur le commandant.
-Novak, que se passe-t-il ?
-Hermiod est contrarié. Il y a un champ de force électromagnétique qui perturbe les données et rend la recherche difficile. Si le jumper s’approche de la surface nous pourrons le repérer et même le téléporter sur le Deadale, mais tant qu’il reste au fond, c’est impossible.
***
Etourdi par la détonation et son impressionnante chute, McKay tarde a reprendre le contrôle de son corps. Il sent la froideur de l’eau qui lacère sa peau comme des millions de petites lames acérées. Il sent l’air de plus en plus frais qui glace la ciliation de ses narines. Sa respiration est douloureuse mais traduit au moins qu’il est encore en vie.
Doucement, McKay se relève. Autour de lui, tout n’est que chaos.
Avions, bateaux militaires ou de plaisance, vaisseaux aliens connus et inconnus, tout n’est plus qu’un capharnaüm monstrueux. Son regard s’évade d’un navire à l’autre sans vraiment accrocher le moindre objet. McKay est encore un peu perdu lorsqu’il capte enfin un élément le raccrochant au présent.
Le wraith est juste à quelques pas de lui, les yeux vitreux, empalé sur le schnorchel du Scorpion. McKay prend alors conscience de la situation. L’ennemi n’est plus, mais un danger bien plus grand les guette.
L’eau atteint maintenant plus d’un mètre, dépassant largement les cuisses du terrien. Affolé, McKay part à la recherche du colonel Sheppard.
Lorsqu’il le retrouve, Sheppard a le teint blafard, les lèvres cyanosées et est à peine conscient. Seule sa tête émerge encore de l’eau. McKay plonge à plusieurs reprises pour dégager son ami de son étau de métal. Enfin libéré, Sheppard se laisse guider docilement par Rodney, sans vraiment réagir. Bien que très inquiet, le scientifique ne se laisse pas gagner par la peur. Il passe le bras meurtri de son ami sur ses épaules et l’aide à avancer.
Maintenant qu’ils sont de nouveau réunis, McKay n’a plus peur…enfin presque.
Il sait qu’ensemble, ils soulèveraient des montagnes. Il fixe intensément Sheppard dont le regard est perdu quelque part dans un monde irréel.
-John, il faut y aller. Aidez-moi.
Devant l’absence de réponse, McKay se contente d’avancer sans vrai but précis, si ce n’est trouver un refuge le plus vite possible.
-Allez, courage, il faut grimper sur ces débris. Nous y serons à l’abri.
Tout en avançant, McKay exprime ses idées à voix haute, conscient de n’être vraisemblablement pas écouté par Sheppard. Pourtant…
Pourtant, le colonel se redresse légèrement et désigne du doigt les restes d’un vieux trois-mâts. McKay est heureux de voir son ami réagir mais ne comprend pas du tout où il veut en venir.
-Non, on ne peut pas monter là-haut.
Sheppard répond d’une voix que l’on croirait sortie d’outre-tombe.
-Pas moi…vous !
-Hein ! Vous voulez que je grimpe en haut du mât ? Pourquoi ?
Sheppard peine à parler.
-Pour trouver le jumper.
-Mais, mais… Allez-y vous, moi je ne pourrai jamais, j’ai le vertige.
Le colonel Sheppard lance son plus beau regard de chien battu. Pour une fois il n’a guère besoin de se forcer pour y ajouter la petite larme et l’étincelle de pitié.
-Ha non hein, pas à moi ! Je ne marche pas … Bon d’accord. De toute façon, on ne peut pas continuer à tourner ainsi en rond.
Sheppard lui adresse un superbe sourire, taquin à souhait.
-Je savais que vous étiez un homme intelligent.
Prenant son courage et le mât à deux mains, le docteur McKay commence son escalade. A mi-chemin il jette un coup d’œil vers la bas. Grave erreur !
Au pied de la mâture, Sheppard s’est laissé aller, ne cherchant plus à cacher son pitoyable état. Il respire doucement, prenant à chaque insufflation d’air un peu plus d’énergie pour les heures à venir. Sa silhouette vue de haut ressemble à un bonbon Kréma fondu au soleil. McKay le regarde avec la nette impression que le bonbon s’étale de plus en plus jusqu’à disparaître en tourbillonnant.
Son vertige est à l’attaque !
Le pauvre scientifique est loin d’être le plus sportif d’Atlantis. McKay aurait certes, aimé une position dans les hautes sphères, mais pas de ce genre là. Paniqué, il enlace le poteau avec toute la ferveur d’un amant.
Une toute petite voix lui parvient des limbes de l’océan.
-Rodney, magnez-vous, l’eau monte carrément vite par ici !!
S’attendant presque à entendre la voix enchanteresse des sirènes, McKay est déçu. Cependant, cela lui assène un petit coup de pied virtuel sur les fesses et le pousse à avancer davantage.
Arrivé au post de vigie, McKay prend une immense inspiration puis regarde confiant autour de lui. Malgré le vertige et l’appel du vide qui le titille méchamment, le spectacle lui paraît magnifique.
La mer a commencé à gagner du terrain et tous les vaisseaux capturés par l’expérience des Anciens sont maintenant la proie de remous écumant de rage. La porte n’est pas épargnée.
-C’est magnifique !!!
-Quand vous aurez fini d’admirer le panorama, souvenez-vous que l’on cherche un vaisseau susceptible de nous sauver…un JUMPER par exemple !!!
Rappelé à l’ordre, le docteur McKay s’active à la tâche qui lui avait été assignée.
D’un regard circulaire il englobe l’ensemble des navires et retrouve aisément le jumper dont l’allure diffère grandement avec les autres navires.
-Il est là !
Le colonel Sheppard se relève et cherche des yeux l’objet de tant d’attention…en vain.
McKay redescend triomphant.
-Je l’ai trouvé ! J’ai réussi.
-Mouais… On en reparlera quand nous serons à l’abri dans le jumper.
-Facile, il est là…heu, par là…
McKay réalise soudain que les distances ne sont pas les mêmes lorsque l’on est au raz du sol, ou plutôt de l’eau. D’une main ferme il aide le colonel Sheppard à se maintenir debout et ensemble, partent dans la direction indiquée.
Un combat commence. Une course contre le temps et l’eau qui œuvre silencieusement.
***