Équilibre
L’obscurité l’avala.
À peine eut-elle mis un pied dans la grotte que le temps, l’espace, et son propre souffle semblèrent se dilater. Le silence y était absolu, si pesant qu’elle crut entendre battre son propre cœur contre les parois de la caverne.
Puis, sans prévenir — le feu.
Un monde en flammes. Des torrents de lave coulant comme des veines incandescentes. Un ciel rouge sang, hurlant.
Mustafar.
Le monde crachait sa colère en geysers incandescents, comme si la planète elle-même hurlait à la douleur.
Au bord d’une plateforme suspendue au-dessus du vide brûlant, Obi-Wan Kenobi la fixait ?
Doremi ne compris pas, elle sentait une haine aussi brûlante pour l’homme en face d’elle, et elle avait qu’une envie le tuer.
Vêtue d’une armure sombre cerclée de rouge, un sabre-laser cramoisi à la main, elle avait les yeux jaune des Sith . Son visage d’enfant avait laissé place à celui d’une jeune femme marquée par le feu, la trahison… et la puissance.
-Tu n’aurais pas dû venir, maître Kenobi, dit froidement la Doremi Sith.
-J’ai dû venir, Doremi, répondit Obi-Wan d’une voix grave. Pour t’arrêter.
Un silence.
Le magma grondait en contrebas.
-Tu étais ma famille, reprit-elle, un frémissement dans la voix. Tu m’as abandonnée. Ahsoka m’a abandonnée. Ils m’ont tous tournée le dos. Et tu es venu ici pour quoi ? Pour m’achever ?
-Je ne suis pas venu pour te tuer…
Il alluma son sabre bleu.
-…mais je ne te laisserai pas continuer.
Elle hurla et se jeta sur lui.
Leurs lames s’entrechoquèrent dans une explosion d’étincelles. Rouge contre bleu. Les coups fusaient avec une violence maîtrisée, une précision mortelle.
Doremi frappait avec toute sa rage, chaque coup animé par des souvenirs déformés par la douleur, la Doremi piégé part la vision, reconnaissait le style de combat qu’elle utiliser avec Dooku, mais plus mortelle.
Elle le repoussa d’un coup de Force brutal. Obi-Wan roula au sol, amortissant sa chute avec agilité. Elle bondit, la lame levée. Il para de justesse.
Le combat reprit, intense, le sol tremblant sous leurs pas. La plateforme bascula légèrement. Des éclats de roche fondue jaillirent autour d’eux, brûlant la peau.
Il désarma un instant, une larme glissant sur sa joue.
-Je suis désolé… murmura-t-il.
Elle frappa.
Il esquiva d’un bond, atterrit sur un bras mécanique suspendu au-dessus du fleuve de lave. Elle le suivit.
Le duel se poursuivit, maintenant au-dessus du vide. Chacun cherchant une faille, un souffle, un instant pour inverser le cours.
-Je me suis retrouver seule !
-Tu n’as jamais été seule, Doremi ! Tu es retournée dans l’ombre !
Ils sautèrent à nouveau, roulant sur une berge rocheuse. Des coulées de lave coulaient tout près. La chaleur était insoutenable.
Elle attaqua à nouveau, son style devenant plus désespéré, plus brutal. Obi-Wan bloquait, reculait, endurait.
Puis il vit une ouverture.
Il sauta sur une pente, en hauteur.
-C’est terminé, Doremi. Je te domine.
Elle s’arrêta en bas de la pente, le regard fou.
-Se serait mal connaître mes nouveau pouvoir.
-Ne fait pas ça Doremi. Je t’en prie. Rends-toi. Il est encore temps.
Elle hurla et bondit.
Obi-Wan ferma les yeux, murmura une prière… et frappa.
Sa lame coupa net.
Doremi poussa un cri de douleur inhumain.
Son bras gauche tomba sur le sol brûlant. Son corps heurta la pente et dévala la roche, s’arrêtant à deux pas de la lave.
Elle haletait, les vêtements fumants, le visage noirci. Ses yeux, pourtant, étaient de nouveau ceux d’une enfant.
-Pourquoi… ? souffla-t-elle.
Obi-Wan descendit, s’agenouilla près d’elle, sans oser la toucher.
-Tu étais comme ma fille… Doremi…
-Je te hais. Hurlant t’elle, malgré le soufre qui remplissait sa gorge.
Obi-Wan baissa les yeux, la gorge serrée.
Puis le silence.
Obi-Wan se releva, incapable de regarder le corps inerte. Il utilisa la force pour ramassée le sabre brisé de Doremi, puis s’éloigna lentement, les épaules voûtées par le poids de sa propre culpabilité.
Un second tableau s’imposa à elle.
Cité des Nuages.
Bespin.
Un lieu suspendu entre ciel et abîme. Le vent soufflait, sinistre, entre les couloirs blancs et les plateformes métalliques. La lumière orangée du coucher de soleil baignait tout d’une chaleur trompeuse.
Doremi était Ahsoka Tano, et ça lui semblait normal, elle avançait prudemment, sabre bleu en main, son cœur battant la chamade.
Elle sentait sa présence. Froide. Imposante.
Elle était là.
-Je sais que tu es là, dack Veydris, lança Ahsoka. Je ne fuis plus.
Une voix résonna dans les haut-parleurs. Froide, tordue par l’ombre.
-Tu as beaucoup grandi, Ahsoka. Plus forte. Plus sage. Mais tu n’es pas prête.
Des pas résonnèrent. De l’ombre surgit dack Veydris, chauve, un appareil de respiration sur la bouche et le nez, des yeux jaunes qui transperce l’âme, la cape noire gonflée par le vent, et une armure terrifiante inhumaine.
Son sabre-laser rouge jaillit dans un grésillement glaçant.
Et elle attaqua.
Le choc des lames illumina les couloirs d’éclairs rouges et bleus.
Veydris dominait le duel : chaque mouvement était fluide, précis, impitoyable. Ahsoka tenait bon, mais reculait à chaque coup.
La rage gronda dans les yeux jaunes de Veydris. Elle asséna un coup si puissant qu’Ahsoka fut projetée en arrière contre un mur.
La Togruta roula, grogna, se releva.
Le duel reprit, plus rapide, plus féroce. Les sabres créaient des arcs de lumière dans les couloirs. Puis Ahsoka frappa fort, propulsant Doremi à travers une vitre. Elles tombèrent sur une passerelle ouverte, au-dessus du vide.
Le vent hurlait. La nuit tombait.
Ahsoka chargea. Elle avait la force de l’espoir. De la douleur.
Mais Veydris esquiva, pivota… et trancha.
Le sabre d’Ahsoka vola hors de sa main. Elle glissa sur la passerelle, au bord du gouffre.
Veydris s’approcha, son sabre levé. Mais elle n’acheva pas le coup.
Elle parlait maintenant d’une voix presque douce.
-Rejoins-moi Ashoka, ensemble nous reverserons l’empereur Vador
Ahsoka la regarda, haletante, la mains crispées.
-J’aimais.
Un silence. Puis…
-Obi-Wan ne t’a j’aimais dit se qui est arrivé à Doremi ?
Elle désactiva son sabre.
-Il m’en a dit assez, vous avez tué Doremi.
-Non, je suis Doremi.
Le choc frappa Ahsoka comme une lame.
-Non, se n’est pas vrai, c’est impossible.
-Lis, dans ton cœur tu sauras la vérité.
Ashoka poussa, un hurlement de désespoir.
-Nnnnnnnnnnnnnnnnoooooooooooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn.
-Viens avec moi, et ensemble, nous renierions ensemble sur la galaxie comme des égal.
Un pas de plus. Une main tendue.
Alors elle fit un pas en arrière… et sauta dans le vide.
Ahsoka disparut dans les entrailles de la cité, accrochée de justesse à une antenne sous la passerelle. Une navette en approche. Un espoir de fuir.
Doremi resta là, seule, le regard perdu dans les nuages.
Nouvelle scène.
La terre. Paris. Le bouclier de l’Étoile de la Mort en fond. Des éclats d’explosions au loin. Et encore cette vision : elle-même en cape noire, trônant sur un siège impérial, surplombant une plaine brûlée. A ses pieds, les sabres de plusieurs Jedi brisés.
Ahsoka, agenouillée, enchaînée.
-Tu as gagné… mais à quel prix ? demanda Ahsoka, la voix faible.
-À celui de la paix par la force.
Un éclair de colère passa dans le regard d’Ahsoka.
-Alors tu es devenue exactement ce que tu craignaient.
Vendris se leva, ignora les mots, leva la main. Les chaînes se serrèrent.
Mais Doremi, la vraie, cria :
-Assez !!
Tout s’effondra.
Elle se retrouva dans le noir, haletante. Son propre reflet apparut devant elle : la version Sith, en armure, couverte de sang et de cendres. Elle tendit la main à Doremi.
-Tu m’as vue. Tu me portes en toi. Je suis ce que tu pourrais devenir.
Doremi serra les dents.
-Non. Je ne suis pas toi, je ne le serai jamais.
Le reflet sourit.
-Tu ne veux pas l’admettre… mais tu ressens tout ce que j’ai ressenti : le rejet, l’abandon, la colère. Même Ahsoka t’a quittée. Tu voulais qu’on t’aime… qu’on t’élève… Et pourtant tu es restée seule.
Doremi avança, les yeux brillants de larmes.
-Oui, j’ai eu peur. J’ai haï. J’ai douté. Mais je ne renoncerai pas à la lumière. Elle regarde sa version Sith. Mais je vais pas rejeter m’a part d’ombre.
Elle tendit la main. La version sombre fut surpris, elle avança et sera la main a Doremi.
-l’ombre a besoin de lumière pour exister, et la lumière a besoin d’ombre pour briller.
Le double disparu, un silence, s'abattue.
Puis une lumière. Douce. Pure. Un cristal flottait devant elle, vibrant d’une chaleur rassurante.
Un cristal Kyber.
Mais sa lumière n’était ni bleue, ni verte…
Elle était violette.
Doremi tendit la main, en larmes. Le cristal se posa dans sa paume.
Elle n’était plus une enfant.
Elle n’était plus une élève.
Elle avait affronté l’ombre en elle-même, sans la rejeter.
Et avait choisi l’équilibre.