Équilibre
Chapitre 6 : Une lumière dans l'obscurité
695 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour il y a 7 jours
La lumière blafarde de la cellule rendait les murs plus étroits qu’ils ne l’étaient. Doremi était assise sur le banc, les jambes croisées, fredonnant très doucement une chanson en japonais. Son regard était vide, fixé sur un point imaginaire. Pour la première fois depuis longtemps, elle n’avait pas peur. Elle se sentait… éteinte.
La porte s’ouvrit dans un souffle mécanique. Ahsoka entra, seule.
Pas de sabres à sa ceinture. Pas de gardes derrière elle. Juste elle, les bras le long du corps et ce regard franc qu’elle ne quittait jamais.
— Je peux te parler ? demanda-t-elle, calme.
Doremi ne bougea pas.
— Si c’est pour me dire que la République est géniale et que Dooku ou les Séparatistes sont les grands méchants loups… tu perds ton temps.
— Grands méchants quoi ?
— Une référence de ma planète. Pourquoi t’es venue ?
— Je ne suis pas venue en Jedi, répondit Ahsoka. Je suis venue… comme une fille de ton âge.
Doremi releva lentement les yeux. Le ton d’Ahsoka n’était ni hautain, ni inquisitif. Juste honnête.
— Tu ne m’intimides pas, tu sais, murmura-t-elle. Même sans sabres, je pourrais me désintégrer en deux secondes.
Ahsoka sourit doucement et s’assit au sol, à une distance raisonnable.
— Je ne suis pas venue pour me battre. Je suis juste curieuse. Toi… tu viens d’où exactement ? On n’a pas su retrouver ton monde dans les archives, et franchement qui appel sa planète terre ?
Un silence. Puis Doremi haussa les épaules.
— Une planète où les gens dansent dans les rues, où les enfants vont à l’école avec des cartables, et où personne ne connaît la Force. Une planète où je n’étais… qu'une enfant parmi d'autres.
— T'a planète te manque ?
Doremi tourna lentement la tête vers Ahsoka. Son masque d’indifférence craqua un peu.
— J’y repense parfois, avoua-t-elle.
Avant Dooku, j’étais une gamine bête qui croyait que les sorcières et les contes existaient. Maintenant je suis un monstre que même les Sith cachent.
Ahsoka fronça les sourcils.
— Dooku t’a appelée comme ça ?
— Non. Mais quand il me regardait, je voyais dans ses yeux que j’étais utile. Pas… vivante.
La Togruta se pencha un peu en avant.
— Tu n’es pas un monstre, Doremi. Je te l’aurais dit tout de suite si je l’avais cru. Tu as combattu parce qu’on t’a appris à le faire. Mais tu n’as tué aucun clone. On l’a vu sur l’enregistrement.
Doremi pâlit. Elle se mordit la lèvre.
— J’ai cru que si je les tuais, je deviendrais le monstre que Dooku voulait. Et j’ai eu peur, ironique pour une Sith.
Ahsoka s’adoucit encore.
— Tu n’es pas une machine, Doremi. Tu as un cœur.
La petite Sith détourna les yeux, murmurant presque trop bas pour être entendue :
— Et si je voulais redevenir humaine… mais que je ne savais pas comment ?
Ahsoka se rapprocha lentement, jusqu’à pouvoir tendre la main. Elle ne la força pas. Elle la laissa là, ouverte, dans l’air.
— Alors je t’aiderais.
Un silence. Doremi la regarda. Longtemps. Puis, du bout des doigts, elle effleura la main tendue.
— Si j’étais un monstre… tu serais mon amie ? demanda-t-elle, si doucement qu’Ahsoka dut tendre l’oreille.
— Et si tu l’étais quand même, est-ce que ça changerait ? répondit la Togruta sans hésiter.
Un mince sourire se forma sur les lèvres de Doremi. Un vrai sourire. Le premier depuis longtemps.
La porte s’ouvrit. Un clone fit signe à Ahsoka.
— Le Conseil t’attend.
— J’arrive, répondit-elle sans se presser.
Elle jeta un dernier regard à Doremi, un regard de promesse silencieuse.
Quand elle fut partie, Doremi resta seule un instant, mais le froid de la cellule semblait… moins glacial. Elle serra la main qu’Ahsoka avait touchée contre sa poitrine.
Et, pour la première fois depuis son arrivée sur ce vaisseau… elle espéra.