Équilibre
Le croiseur Venator fendait le ciel de Coruscant à une vitesse vertigineuse. Les membres du Conseil Jedi se tenaient dans une salle dédiée à l’observation de l’atterrissage. Le silence était lourd, ponctué uniquement par les brefs échanges de regard entre les Jedi.
Anakin Skywalker se tenait près du hublot, observant Coruscant se rapprocher à grande vitesse. Son visage était marqué par l’inquiétude, mais aussi par une étrange sérénité. La mission qu’il venait d’accomplir pesait sur ses épaules, et l’ombre cette jeune Sith qu’il avait capturée, flottait dans son esprit.
-Maître Windu, le vaisseau sera bientôt en approche, annonça Anakin d’une voix calme a travers son communicateur a courte portée, sans se détourner du paysage.
Mace Windu, sur la plateforme d’observation, répondit.
-Nous devons être prêts. Cette situation est plus complexe qu’elle n’en a l’air. Nous devons interroger cette fille de manière prudente, mais nous ne savons toujours pas si elle est un véritable danger ou une simple victime, répondit-il, l’inquiétude dans ses mots presque imperceptible.
Ahsoka Tano, plus en retrait, observait la scène sans dire un mot. Ses pensées étaient partagées entre le désir d’en savoir plus sur Doremi et la peur de ce qu’elle pourrait représenter. Lors de leur affrontement, elle avait perçu une hésitation, une lutte intérieure chez cette Sith. Mais était-ce suffisant pour l’épargner ? Ou était-ce un piège destiné à les tromper ? Est-ce que le rancort était sur le point d’entrée dans l’enclot des Banthas ? Ou est-ce le Bantha qu’on livré a une meute de rancorts ?
L’atterrissage se fit dans un calme presque irréel, le Venator se posant délicatement sur l’une des grandes plates-formes d’atterrissage de Coruscant. De l’autre côté de la baie vitrée, on apercevait déjà les immenses bâtiments de la capitale galactique, une mer d’édifices scintillants dominée par le Sénat.
Un peu plus loin, dans l’une des salles adjacentes, un groupe de sénateurs attendait. Le Chancelier Palpatine était à leur tête, entouré de plusieurs figures politiques influentes. Parmi eux, la sénatrice Padmé Amidala observait l’atterrissage avec une grande concentration, son regard se posant brièvement sur le chancelier avant de se tourner vers le vaisseau. La situation était délicate, et elle savait que l’enjeu était bien plus grand qu’un simple interrogatoire.
-Cette jeune Sith pourrait bien être l’une des clés de ce conflit. murmura Padmé à ses collègues, son ton trahissant son inquiétude.
-Il faudra faire attention, rétorqua un autre sénateur, qui était particulièrement nerveux. La république est fragile, et une situation comme celle-ci pourrait la faire basculer.
Palpatine, silencieux jusqu’alors, tourna lentement son regard vers eux. Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres.
-Ce n’est pas qu’une simple jeune Sith, mes amis. C’est une opportunité. Peut-être une chance pour la paix… Ou du moins, pour une paix qui nous conviendrait tous.
Ses paroles semblaient peser sur la pièce, l’atmosphère devenant plus lourde à mesure que son regard passait d’un sénateur à l’autre.
Padmé, bien qu’intriguée, se sentait mal à l’aise avec la tournure que prenaient les événements. Son intuition lui disait que quelque chose ne tournait pas rond, mais elle ne savait pas encore quoi.
Le vaisseau touchait doucement la surface de la plateforme d’atterrissage, et Anakin se tourna enfin vers Ashoka. Il donna un dernier regard à l’extérieur, avant de s’éclipser pour rejoindre les escaliers menant à l’aire d’atterrissage.
Les portes du Venator s’ouvrirent lentement. À l’intérieur, Doremi se trouvait toujours immobilisée dans un dispositif anti-apesanteur qui pouvait être déplacée, les poignets attachés à des menottes renforcées, la force totalement bloquée. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de voir Coruscant de près et n’en aurais sans doute pas l’occation, mais l’agitation autour d’elle laissait présager que la situation devenait de plus en plus sérieuse. L’espace à l’intérieur de la cellule était étouffant, et la lourdeur du silence était plus oppressante que jamais.
Elle avait chanté plus tôt, sa berceuse japonaise, et bien que cela ait apaisé son esprit, le flot incessant des pensées l’avait vite rattrapée. Ses souvenirs d’antan, avant la guerre, avant Dooku et sa trahison envers sa planète, la hantaient à chaque instant.
Le cortège qui s’avança vers la plateforme d’atterrissage était composé de plusieurs Jedi, dont Mace Windu et Obi-Wan Kenobi. À leurs côtés, se tenaient plusieurs membres du Sénat, Palpatine à leur tête. Doremi se retrouva rapidement entourée de regards perçants et d’un nombre imposant de soldats.
Padmé, bien que présente, s’attarda un instant sur la silhouette de la jeune Sith, observant la situation avec un mélange de tristesse et de doute. Elle s’approcha de Palpatine, et lui murmura à l’oreille.
-Pensez-vous vraiment que nous devrions nous laisser emporter par cette situation, Chancelier ? Après tout ce que nous avons vu et vécu, la galaxie ne peut-elle pas se retrouver encore plus dévastée à cause de cette guerre… de cette capture ?
Palpatine, avec son sourire rassurant, posa une main sur l’épaule de la sénatrice.
-Ma chère Padmé, vous êtes une voix précieuse de la République. Mais dans ces moments, il faut faire face à la réalité. L’avenir de la galaxie se décide aujourd’hui.
Le vaisseau était désormais à l’arrêt, et le dispositif anti-gravite de Doremi fut poussée sous la surveillance des gardes clones. La jeune Sith, toujours marquée par la fatigue et l'incertitude, croisa le regard d’Ahsoka Tano, qui se tenait à l’écart, silencieuse mais observatrice.
-est-ce vraiment nécessaire toute cette sécurité pour une enfant ? Demanda Padmé.
Palpatine répondit en prenant soin que Anakin l’entende.
-le conseil semble le penser.
Le Conseil Jedi, l’attente du Sénat et la pression palpable des événements suivants étaient sur le point de s’entrelacer dans une confrontation sans retour.
Le sort de Doremi était désormais entre les mains de ceux qui cherchaient à la comprendre… ou à l’exploiter.
Alors que la foule se dispersait, le Conseil Jedi et les sénateurs se réunirent brièvement pour convenir d’un protocole. L’affaire de la Sith mystère, une enfant formée par le Comte Dooku, ne pouvait pas être traitée comme une simple arrestation militaire. Palpatine, d’un ton solennel, proposa que la jeune prisonnière soit jugée par une commission conjointe du Sénat et de l’Ordre Jedi.
-Un procès public serait… inapproprié, déclara-t-il doucement, son regard glissant vers Padmé. Mais un tribunal spécial, réuni pour évaluer si elle représente un danger ou une victime manipulée… serait une preuve que la République croit encore en la justice.
Obi-Wan Kenobi, qui avait assisté à la scène sans trop intervenir, se retrouva plus tard dans la salle d’interrogatoire où Doremi était retenue, ses mains toujours liées. Il s’assit calmement en face d’elle, essayant d’établir un climat de confiance.
-J’aimerai connaître ton prénom.
-Doremi.
-Doremi, tu vas être jugée, l’informa-t-il d’un ton posé. Ce sera une procédure officielle, encadrée par des représentants du Sénat et quelques membres du Conseil Jedi.
La jeune fille, qui semblait légèrement agacée par le silence pesant de la pièce, leva un sourcil.
-Un procès ? s’étonna-t-elle. Très bien, mais alors… qui sera mon avocat ?
Obi-Wan plissa les yeux.
-Ton… avocat ?
Doremi hocha la tête, tout à fait sérieuse.
-Bah oui ! Un avocat ! C’est obligatoire, non ? Sinon ce serait comme dans un mauvais visual novel où l’accusé se défend tout seul, et finit toujours condamné par le juge qui fait « coupable ! » en lettres rouges. Moi, je veux un type sérieux, costume bleu, cheveux pointus, et qui crie « Objection ! » en tapant sur la table !
Obi-Wan resta un instant interdit, visiblement déconcerté.
-Je… Je ne suis pas sûr de comprendre. Quel est le lien entre… des cheveux pointus et ta défense légale ?
-Tu sais, Phoenix Wright ? Ace Attorney ? Non ? C’est un vieux jeu vidéo sur console ! C’était génial ! Et puis, euh… c’est aussi un fruit, je crois.
Elle marqua une pause, puis se gratta la tête, l’air songeuse.
-Enfin… un avocat c’est aussi un genre de fruit vert, non ? Mais j’imagine mal un avocat-fruit me défendre… je suppose que pour le fruit et la personne se sont des références uniquement présent sur m’a planète.
Obi-Wan ne put s’empêcher de sourire, amusé malgré lui par l’énergie décalée de la jeune fille.
-Je pense que dans notre République, on appelle plutôt cela un « représentant légal » ou un « délégué de défense ». Mais je vais m’assurer que tu aies quelqu’un pour parler en ton nom.
Doremi croisa les bras, faussement solennelle.
-Très bien. Mais j’ai des standards !
Je veux quelqu’un qui ait au moins lu Le Code Jedi pour les nuls, édition annotée par Yoda lui-même.
-Je doute que ce livre existe.
-Eh bien, il devrait !
L’ambiance, un instant allégée par l’humour, redevint plus sérieuse. Obi-Wan se leva doucement.
-Je ne suis pas ici pour te juger, Doremi. Je veux juste comprendre qui tu es vraiment, mais une chose est sûre, tu la plus curieuse Sith que j’ai rencontré.
La jeune fille le fixa, un instant silencieuse. Puis elle répondit, plus bas :
-Suis-je vraiment une Sith ?