Les Gardiens de l’Étoile Écarlate : Légende d’Équilibre

Chapitre 2 : L’Origine du Premier Jedi

1352 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/10/2024 01:59

Chapitre 2 : L’Origine du Premier Jedi

Le nom de Zhevalan résonnait encore dans mon esprit. Le Premier Jedi. C’était un titre dont j’avais entendu parler dans les légendes, un mythe qui semblait aussi lointain que les étoiles elles-mêmes. Mais là, dans cette salle enfouie sous les sables de Dalbrun, face à cet éclat écarlate flottant dans l’air, je comprenais que les histoires anciennes n’étaient que des échos de la vérité. Ce que j’allais apprendre ici dépasserait tout ce que l’Ordre Jedi m’avait enseigné.

« Je suis Zhevalan, le premier à avoir compris ce que vous appelez aujourd’hui la Force. » Sa voix résonnait directement dans mon esprit, douce et profonde, comme celle d’un sage qui avait contemplé les mystères du cosmos pendant des millénaires. « Mais bien avant cela, j’étais simplement un homme. Un homme comme toi. »

Je restai immobile, mon souffle retenu, alors que l’histoire de Zhevalan prenait forme autour de moi, se déversant dans mon esprit comme une rivière d'images et de sensations. Il me montra sa vie, non pas à travers des mots, mais à travers des souvenirs, des fragments d’une époque si ancienne que le concept même de Jedi ou de Sith n’existait pas encore. À cette époque, la galaxie était encore jeune, ses systèmes à peine explorés, et les peuples luttaient pour survivre dans une existence rude et incertaine.

« Je n'étais qu'un simple moine, » commença Zhevalan, tandis que la vision de vastes étendues désertiques, parsemées de temples de pierre blanche, se déployait dans mon esprit. « Je vivais sur une planète perdue, loin des centres de pouvoir et de commerce. Nous cherchions la paix dans la contemplation, mais il y avait toujours ce sentiment, cette force invisible qui nous entourait, que nous ne pouvions ni nommer ni comprendre. »

Le lieu qu’il me montrait était beau dans sa simplicité : des montagnes s’élevaient majestueusement au-dessus de plaines arides, et dans des monastères perchés sur les sommets, des hommes et des femmes méditaient, cherchant à percer les mystères de l’univers à travers la prière et la réflexion. Zhevalan, parmi eux, était jeune, curieux, son esprit insatiable de comprendre ce qui se cachait derrière les voiles du monde physique.

Mais tout changea un jour, un jour où il s’aventura loin des siens, suivant un appel silencieux qui le guidait vers une caverne secrète, enfouie dans les entrailles de la montagne. Là, au cœur de la terre, il trouva un cristal semblable à celui que je tenais dans mes mains. Un cristal qui pulsait d’une lueur rouge, chaude et rassurante, mais en même temps étrangement menaçante. Zhevalan sentit immédiatement sa connexion avec ce cristal, comme s’il était lié à lui d’une manière inexplicable.

« Quand je l’ai touché, tout a changé. J’ai senti la galaxie entière s’ouvrir à moi. »

Soudain, la vision bascula et je me retrouvai dans la tête de Zhevalan, percevant la Force comme il l’avait fait pour la première fois. Un océan d’énergie, vibrant à travers tout, reliant chaque être vivant, chaque pierre, chaque souffle de vent. Mais contrairement à l’enseignement Jedi qui m’avait appris à rechercher la Lumière, Zhevalan perçut aussi l’Obscurité non pas comme une corruption, mais comme une force naturelle, une partie de ce cycle infini.

« La Force est la vie et la mort, la création et la destruction. » Sa voix s’était faite plus profonde. « Les Jedi d’aujourd’hui ne voient que la Lumière et rejettent l'Obscurité, alors que les Sith l'embrassent en ignorant l’harmonie que cela doit créer. Mais la vérité est qu’elles sont inséparables. »

À travers lui, je ressentais cette unité. La Force, sous toutes ses formes, n’était pas divisée entre Bien et Mal, entre Lumière et Ténèbres. C’était une seule et même énergie, circulant constamment à travers l’univers, faisant grandir les mondes et les détruire à la fois. Zhevalan avait compris cela, et il avait cherché à enseigner cette vérité à ceux qui le suivaient.

« J’ai fondé un ordre, un groupe de moines qui, comme moi, avaient senti cette connexion. Nous étions les premiers Jedi, mais pas dans le sens où vous l’entendez aujourd’hui. Nous étions des gardiens de l’équilibre, non de la paix ou de la guerre. »

Les premières images des membres de cet ordre se formèrent dans mon esprit : des hommes et des femmes vêtus de robes simples, portant non pas des sabres-lasers, mais des bâtons ornés de cristaux, semblables à celui que j’avais découvert. Ils méditaient profondément, canalisant la Force à travers eux, non pour combattre, mais pour maintenir l’harmonie entre ses aspects opposés.

Mais la paix de cet ordre ne dura pas.

« Avec le temps, certains de mes disciples commencèrent à rejeter cette idée d’équilibre. Ils voyaient l'Obscurité comme une menace à éradiquer, et la Lumière comme la seule voie possible. »

Des divisions commencèrent à apparaître. Le calme méditatif des premiers temps se transforma en débats houleux, puis en conflits ouverts. Ceux qui voulaient suivre la pureté de la Lumière se nommèrent les Jedi, rejetant les enseignements de Zhevalan sur l'équilibre. Ils voyaient l'Obscurité comme une perversion, une menace à éliminer. De l’autre côté, un groupe plus radical embrassa l'Obscurité, persuadé que c'était la véritable source du pouvoir. Ils devinrent les premiers Sith.

« Je ne les blâmais pas, » murmura Zhevalan, sa voix remplie de tristesse. « Ils ne comprenaient tout simplement pas. L'Obscurité les effrayait, car ils la percevaient comme destructrice, et elle l'est. Mais elle est aussi nécessaire. Tout comme la Lumière. Sans destruction, il n’y a pas de création. Sans ombre, il n’y a pas de lumière. »

Zhevalan resta dans l’ombre, observant ses anciens disciples se déchirer et semer les graines des guerres qui allaient déchirer la galaxie pour les millénaires à venir. La vision m’emmena sur des champs de bataille lointains où les premiers Jedi et Sith s’affrontaient dans des combats titanesques, des mondes entiers ravagés par leur conflit. Mais Zhevalan ne prit jamais parti. Il resta fidèle à sa conviction que la galaxie devait trouver son propre équilibre, même si cela devait passer par le chaos.

« C’est ainsi que tout a commencé, » conclut-il. « Et maintenant, tu dois comprendre pourquoi tu es ici, Kyven Joruun. Ce conflit que nous avons semé continue aujourd’hui. Les Jedi, comme les Sith, ne voient qu’une partie de la vérité. Ils ne voient que ce qu’ils veulent voir. Mais toi, tu es différent. Tu es celui qui peut marcher entre les deux. »

Un frisson me parcourut. Ce n’était pas simplement une leçon d’histoire. C’était un avertissement. Zhevalan n’était pas apparu pour me raconter son passé sans raison. Il me préparait à quelque chose de plus grand. Le cristal écarlate entre mes mains pulsait de nouveau, plus fort cette fois, comme s’il attendait que je comprenne l’ampleur de la tâche qui m’était confiée.

« Tu es l’Éclaireur, Kyven. » La voix de Zhevalan devint grave. « Le dernier héritier de l’équilibre. Tu as été choisi pour ramener l’harmonie dans une galaxie déchirée. »

Je laissai ses paroles se graver dans mon esprit. La galaxie ne connaissait que la guerre, l’éternelle lutte entre la Lumière et les Ténèbres, et les deux côtés étaient aveuglés par leurs idéologies. Si je devais suivre le chemin de Zhevalan, cela signifierait m’opposer à eux tous, Jedi comme Sith. Mais peut-être était-ce là le véritable rôle des Gardiens de l’Étoile Écarlate.

J’étais désormais lié à cette ancienne quête. Et il n’y aurait plus de retour en arrière.

Laisser un commentaire ?