Star wars épisode 10: Le Nouvel ordre Jedi
Au milieu de la matinée, Valia atteignit le grand temple, le cœur lourd. Elle traversa les couloirs d’un pas rapide, sans saluer ni croiser le regard des autres Jedi présents. Chaque pas résonnait comme un coup de marteau, la rapprochant inexorablement de l'endroit où elle savait que sa mère et Maître Koffi l'attendaient. Elle devinait déjà que tout était soigneusement orchestré. La proposition de la veille n'était pas une simple impulsion de la part d'Eden , tout avait été minutieusement calculé. Koffi n'attendait que son approbation pour décider du sort de Katarn. Soit une condamnation à vie, soit une sentence plus clémente, grâce aux dons d'éloquence d’Eden Laurine.
Durant la nuit, la jeune Zeltronne avait fait son choix , elle ne pourrait jamais vivre avec l'idée qu'elle aurait pu éviter à Katarn de passer le reste de ses jours dans la prison de Mytus. Il aurait beau la détesté si cela lui chantait , elle ne laisserait pas croupir là-bas comme un malfrat.
Valia avait vu juste. À quelques pas de la salle du conseil, elle aperçut sa mère en pleine discussion avec Koffi. Leur posture, leur connivence évidente, lui donnèrent la nausée. Le temps pressait. Sans un mot, elle se dirigea vers eux, elle ne voulait pas rester plus longtemps que nécessaire. Tout ce qu'elle devait faire était confirmer ce qu’ils attendaient d’elle, qu’elle acceptait leur proposition, qu’elle repartirait au monastère de Luke, renonçant ainsi à son rêve.
Valia se figea, son regard chargé de résignation. Elle pouvait sentir le triomphe non dissimulé dans le regard de Koffi, et cela lui donnait une irrésistible envie de le défier en duel, de lui prouver qu’elle n'était pas aussi vaincue qu'il le croyait. Sa mère, attendait elle aussi, impatiente, sachant que les mots de soumission de sa fille viendraient bientôt. Mais alors qu'elle s’apprêtait à prononcer les mots qui scelleraient son destin, une présence inattendue se manifesta.
La main du Grand Maître se posa sur son épaule.
- Valia, mais tu as le don d'être toujours là quand j'ai besoin de te voir.
Le silence qui suivit fut presque palpable. Valia n'était pas la seule à être stupéfaite. Eden et Koffi échangèrent un regard, tout
- Grand Maître, Valia est ici pour m'attendre . Nous avions prévu de partir ensemble au monastère de Luke , après l'audience. S'empressa d'expliquer Eden.
Meywine, imperturbable, esquissa un sourire en coin.
- Ah, si tu souhaites attendre ta mère, Valia, je te propose de le faire dans mon bureau. Je voulais justement vous parler à toutes les deux.Lorsque nous aurons terminé ici, j’aurai une petite annonce à vous faire , et je suis sûre qu’elle vous plaira beaucoup.
La Zeltronne ne put retenir un sourire en entendant les paroles du Grand Maître. Un espoir qu’elle n’osait à peine formuler naissait en elle. Elle s’empressa de quitter la scène, sans rien confirmer à sa mere , se dirigeant vers les quartiers de Meywine. Elle ne pouvait l’expliquer, mais une intuition profonde la poussait à croire que le Grand Maître n’était pas aussi ignorante de la situation que le croyaient Koffi et Eden. Il y avait quelque chose dans son attitude, cette assurance tranquille et ce clin d’œil complice, qui lui faisait comprendre, qu’elle n'était pas seule.
Après cette dirigé vers le bureau et qu'elle s'apprêtait à entrer, la porte s'ouvrit brusquement. Le choc fut assez fort pour qu’elle sente leurs fronts se cogner. Elle recula, réalisant que ses petites cornes venaient sûrement de blesser cette personne.
Elle leva les yeux, Face à elle, un jeune homme de sa taille, aux cheveux marron aplatis et aux yeux bridés, était tombé au sol.
— Aïe... je suis désolé, je ne vous ai pas vue, s'excuse a-t-il en massant son propre front, un sourire contrit sur les lèvres.
Valia se figea un instant, reconnaissant immédiatement son ancien camarade de classe, Geki Keshin.
- Geki ? s’exclama-t-elle, encore sous le choc.
Geki la regarda avec un sourire plus large, visiblement heureux de la voir.
-Valia ! Ça fait un moment ! Je suis content de te revoir, dit-il, son ton amical.
- Je suis désolée, je ne t’ai pas vu sortir, répondit-elle, en essayant de masquer son trouble.
- Ce n'est pas grave, dit Geki en continuant à se frotter la tête. D'ailleurs, tu tombes bien. Le Grand Maître m'a laissé un mot sur son bureau pour venir te chercher. Mais je vois que je n’ai plus besoin de le faire.
- Oui, Répondit Valia. Je l’ai croisée dans le couloir. C’est elle qui m’a dit de l’attendre ici.
- Très bien, dit Geki avec un sourire. Si tu veux, pour passer le temps, tu peux m'aider à ranger le bureau.
Valia se remémorant l’une des dernières discussions qu’elle avait eues avec Zain ici sur Scarif. Il lui avait dit en plaisantant que Geki finirait sûrement comme garde dans un vieux temple oublié. Il semblerait que la réalité soit pire que la blague de son ami, puisqu’à présent on lui donnait les tâches ménagères habituellement réservées aux droïdes.
Le bureau du Grand Maître, avec des holocrones et des textes éparpillés partout, contrastant avec la raffinerie et l'élégance de la chef des Jedi. Geki, voyant l'expression surprise de Valia, lui dit avec un sourire en coin.
— Ne t'inquiète pas, ce n'est pas la faute du Grand Maître. C’est la mienne. Depuis la cérémonie de la Lumière des étoiles, je vis pratiquement ici.
- Comment ça, tu vis ici ? demanda-t-elle, haussant un sourcil
- Eh bien, le Grand Maître a jugé que mon niveau n'était pas assez bon, et que je devais tout revoir depuis le début. Elle m’a donc ouvert son bureau et m'a donné accès à tous ses holocrones et textes pour m’améliorer. Depuis qu'elle m'a prise comme Padawan, c’est ici que je passe pratiquement tout mon temps, répondit Geki nonchalamment.
Valia ne pouvait croire les paroles de Geki. Il était devenu le Padawan du Grand Maître! Mais comment ? et surtout pourquoi ? Bien sûr, Valia avait toujours pensé qu'il était capable de plus que ce qu'il montrait, mais il n'était pas le genre d'élève qu'on aurait imaginé attirer l'attention du Grand Maître. Traditionnellement, celui ou celle qui devenait le Padawan du Grand Maître était considéré comme le meilleur élève de l'académie, destiné à devenir un pilier de l'Ordre Jedi.
La padawan fronça les sourcils, se remémorant les choix inattendus du Grand maître. il y a longtemps , elle avait épousé Katarn et maintenant pris Geki sous son aile. Elle semblait déterminée à soutenir ceux que personne d'autre ne voyait, comme Katarn, à la réputation tumultueuse, et Geki, souvent considéré comme un mauvais élève. Ce rôle protecteur du Grand Maître, la rendait encore plus admirable au yeux de Valia
Geki, tout en s’activant à remettre les holocrons sur les étagères, lança d'une voix calme, sans même se retourner pour ne pas croiser le regard de Valia.
- Je suis désolé pour Zain... Ça doit être dur pour toi, de perdre ton meilleur ami. Je sais à quel point vous étiez proches.
La mention de Zain la frappa Valia en plein cœur, ravivant des blessures qu’elle avait tenté de mettre de côté. Elle baissa les yeux, cherchant ses mots, puis répondit doucement, la gorge serrée.
- Merci.
Elle se mit à ramasser en silence les holocrones par terre , ses gestes nerveux, comme si le simple fait de se concentrer sur les holocrons pouvait la distraire de la douleur qui pulsait en elle. Geki, compris son souhait de ne pas vouloir en parler n’ajouta rien de plus.
Alors que les deux padawans avaient presque fini de redonner un semblant de présence au bureau, un bip strident émana de la ceinture de Geki. Ie faisant sursauter sur place, il se redressa, perplexe.
- Mais qui m’appelle ? marmonna-t-il en sortant son communicateur.
Ses yeux se froncèrent en observant l’écran.
- C'est étrange… l'appel vient du Grand Maître. Pourtant, elle est censée présider le procès de Coleman Katarn. Pourquoi m'appellerait-elle maintenant ?
Valia, qui avait déjà fait le lien dans son esprit, sentit un frisson la parcourir. Elle comprit immédiatement que cet appel pouvait être capital.
- Décroche ! lui cria-t-elle, avec une urgence qu'elle ne parvenait pas à dissimuler.
Geki hésita une fraction de seconde, surpris par la réaction de Valia, avant de finalement de décrocher.
Valia tendit l’oreille, elle retint son souffle, accablée par l'impuissance , elle pouvait entendre clairement ce qui se passait dans la salle du conseil. Le procès était sur le point de débuter'
Katarn ce matin là, engloutit son petit déjeuner sans se faire prier. Après cinq ans d'exil sur Ahch-To à boire du lait de Thalia-syrène, la simple gelée de l’hôpital lui semblait un festin. Il s'était déjà habitué à ses menottes magnétiques qui le maintenaient prisonnier du lit. Bien qu'inconfortables, il savait qu'il n'aurait plus à les porter bien longtemps, son procès était pour aujourd'hui
Alors qu’il finissait de manger, il ne pouvait s'empêcher de penser que cela pourrait être la dernière fois qu'il verrait Scarif.
Son esprit vagabonda un instant vers Valia. Elle se blâmait sûrement pour tout, alors qu'elle n’avait rien à se reprocher. Katarn espérait simplement qu'elle ne ferait pas l’erreur de sacrifier ses propres ambitions par culpabilité. C'était la dernière chose qu'il voulait pour elle.
C'était désormais sa dernière mission , protéger sa padawan officieuse coûte que coûte, lui épargner le moindre blâme. Katarn avait pris sa décision. Lorsqu'il se tiendrait devant le Conseil, il ferait tout pour qu'elle ne soit jamais mise en cause. C'était son dernier acte d'orgueil, un dernier geste en tant que maître, pour racheter l'immense déception qu'il pensait lui avoir infligée.
Mais au fond de lui, le Jedi voulait aussi que tout se termine. Il en avait assez d’être toujours le perdant, celui qui échoue malgré tous ses efforts. Toute sa vie, il s’était convaincu qu’il était destiné à la grandeur. Il croyait fermement que s’il travaillait dur, restait fidèle à ses idéaux, et attendait son heure, viendrait un jour où il serait testé, où il triomphera enfin, prouvant à la galaxie qu'il avait toujours eu raison.
Ce jour-là était venu, mais il n’avait pas triomphé. Il avait échoué. Spectaculairement. Et de cet échec, s'abattit sur la galaxie une des plus grandes menaces qu'elle ait jamais connues. Un innocent padawan avait aussi perdu la vie. Katarn ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Zain n'avait rien demandé, et pourtant, il avait payé le prix fort de ses erreurs.
Katarn était fatigué , il était temps pour lui de voir la vérité en face. Il n'était plus un Jedi, et peut-être ne l'avait-il jamais été. Sa place était loin d'ici, loin de Meywine, qui s’était toujours efforcée de couvrir ses traces, et loin de Valia, à qui il ne pouvait apporter que des problèmes au lieu de l’aider à tracer le chemin de sa destinée.
Après son petit déjeuner, les deux gardes Brightstar, Merrick et Seren, qui montaient la garde, entrèrent dans la chambre de Katarn, suivis par Haris Brightstar. Ce dernier, vieux et sage, avec sa chevelure et sa barbe blanches contrastant avec ses yeux fatigués, témoins des nombreuses nuits blanches qu’il venait de passer, jeta une robe Jedi blanche sur le lit de Katarn tout en désactivant les menottes magnétiques.
- Allez, habille-toi, c'est l'heure de ton procès, ordonna-t-il.
- Vous en faites une tête, maître, rétorqua Katarn en souriant. On dirait que c'est vous qui allez être jugé.
- Sérieusement, Coleman, pas de sarcasme aujourd'hui, je suis sur le point de m'effondrer, soupira le vieux Jedi. Parfois, je me demande ce que j'ai bien pu faire à la Force pour avoir hérité d'un garçon pareil.
- D'accord, d'accord, pas de sarcasme. Mais la robe, c'est obligé ? Pourquoi n'avoir pas récupéré mon manteau et mes vêtements ? Vous savez que je ne supporte pas les robes Jedi, dit Katarn en se levant et en examinant la robe qu'il tenait avec deux doigts, comme si elle était contaminée par un poison.
- Si tu t'inquiètes pour ce que tu vas porter aujourd'hui, je te rassure : bientôt, tu ne connaîtras que nos pyjamas blancs à raie rouge de la prison de Mytus, rétorqua Haris avec un sourire fatigué. Donc, habille-toi, ou je vais demander à Merrick et Seren de le faire.
Merrick et Seren échangèrent un regard inquiet, ne voulant pas se retrouver dans la position peu enviable d'habiller Katarn de force.
Coleman leva les mains en signe de reddition, il revêtit sa robe de Jedi, enfilant rapidement ses bottes noires avant de quitter la chambre.
Une fois à l'extérieur, ils se dirigèrent vers un petit transporteur. Une fois installé et alors qu'il decollait, Haris sortit un tube relié à un petit appareil rempli d'un liquide noir. Katarn se mit en garde, mais avant qu'il puisse protester, Haris plaça des menottes sur ses poignets et, sans prévenir, lui enfonça le tube dans le nez.
Le Jedi sentit sa gorge s'enflammer, comme si une flamme brûlait à l'intérieur. Ses sens s'affaiblissaient, l'entourant d'une brume pesante qui obscurcissait son esprit. Un vertige le prit, comme si sa perception du monde se dérobait à lui.
- De l'Essence de Null-Force ! s'exclama-t-il, la voix tremblante. Franchement, vous n'étiez pas obligé !
- Ordre du conseil, répliqua Haris, implacable. Ils ne veulent pas que tu puisses utiliser la Force. Koffi, d'ailleurs, est très surpris que tu n'aies rien tenté pour t'enfuir depuis ton arrivée sur Scarif. Il a même retardé ma venue, pensant que je t'aiderais.
Katarn grimaça en entendant le nom de Koffi. Il ne pouvait pas croire que, même dans cette situation, il avait été sous-estimé.
- Koffi, comme toujours, fait fausse route. Je ne vais pas m'enfuir, ni me battre contre ce qui va m'arriver. J'accepterai ma punition sans broncher. Tout ce que je veux, c'est que tout cela se termine, dit-il, résigné.
Haris le regarda, l'expression pensive.
- Autant j'ai toujours rêvé que tu te calmes un peu, autant là, je dois avouer que tu me surprends. Je ne pensais pas vivre assez longtemps pour te voir abandonner, répliqua le vieux maître, un léger sourire inquiet aux lèvres.
- Vous ne comprenez pas, maître. Zain Solaris a connu pire que la mort à cause de moi, murmura Katarn, la voix tremblante de regret.J'ai échoué en tant que maître, en tant que Jedi. Je ne mérite pas cette chance.
- Il est vrai que tu t’es perdu. Je t’ai mis en garde maintes et maintes fois contre l’équilibre, mais tu n’as fait qu’à ta tête, et au final, tu n’as mis en danger que toi-même. Mais pour le petit Solaris, ce n’est pas ta faute. Si ça n’avait pas été lui, ça aurait été la jeune nomade qui a été secourue. C’était ce que la Force avait choisi pour lui. Le conseil ne doit pas se focaliser sur ce détail. Nous avons des Sith à combattre, déclara Haris d’un ton ferme.
Katarn était surpris par l’attitude de son maître, comme s’il répétait un discours non pas pour le convaincre, mais pour apaiser les membres du conseil.
- Tu sais que les Solaris vont vouloir un sacrifice pour apaiser leur colère. Au lieu de prendre la responsabilité, le conseil veut se servir de toi comme bouc émissaire, et faire d'une pierre deux coup.Koffi est déjà à la manœuvre. Mais pour des raisons que j'ignore encore, il n’a pas planté le dernier clou sur ton cercueil. Bien qu'il ait déjà convaincu la majorité des membres de son plan, il reste évasif sur ta punition. Confia le vieux Brightstar.
Katarn ferma les yeux, laissant le poids des mots de Haris l'accabler davantage.
- Vous oubliez que Mey est la représentante du conseil. Je préfère que tout me soit reproché plutôt que de la voir affaiblie.
- Folie ! Tu sais très bien que le vrai responsable de cette situation est Thalen. Il a sous-estimé les enfants de Korriban. Mais les membres du conseil ne veulent pas le blâmer pour ne pas mettre en cause l'institution Jedi. Ils préfèrent sauver la face devant la République, tout en faisant de toi un exemple pour le reste des chevaliers.
Haris secoua la tête, la colère et la frustration bouillonnant en lui.
- C’est la réalité de la politique, Coleman. Les Jedi ne sont pas seulement des gardiens de la paix, ils sont également des acteurs sur l’échiquier galactique. Tu es devenu une excuse pour justifier d'avoir perdu la bataille de Coruscant. Un chevalier qui a désobéi aux ordres et fonçait tête baissée pour assouvir une veille vengeance. Cela passe mieux, que l'ancien grand maître qui n'a pas su arrêter une secte Sith dont il connaissait l'existence.
Katarn comprit la frustration de son maître. Lui aussi avait peu de patience pour les enjeux politiques.
- Maître, j’ai quelque chose à vous dire. Cela concerne Darth Nihilus, murmura Katarn.
Haris leva les yeux, son expression se faisant plus sérieuse.
- Je sais. Quand je l'ai appris, je n'ai plus trouvé le sommeil. Je n'arrive pas à comprendre comment ce démon a pu prendre possession du corps de Sedu.
Katarn regarda son maître, les traits vieillis de son visage marqués par des années de luttes et de sacrifices. Il ne lui restait que ses yeux noirs, comme témoins de cette nuit-là où il l'avait sauvé de son père, Jerone. Après cela, il avait toujours veillé sur lui, faisant de son mieux pour l'élever et le former. L' hésitation s’empara de lui. Il savait qu'il devait révéler la vérité à Haris, mais il redoutait les conséquences. Dire à son maître ce qu'était devenu Sedu, son autre fils adoptif, le détruirait. L'idée que deux de ses padawans aient trahi l'Ordre, devenant ainsi des criminels, entacherait à jamais sa réputation.
Alors que le transporteur atterrit dans le grand temple, Katarn prit la décision de laisser encore un peu de répit à son maître. L'heure des révélations n'était pas encore venue.
Une fois au temple, toujours sous la garde des chevaliers Brightstar et de Haris, Katarn fut conduit à la salle du conseil. L’atmosphère y était tendue, les visages des membres du conseil marqués par une gravité palpable alors que le siege du Haut maître Thalen vide brillait par son absence. Katarn fut placé au centre de la salle, comme un accusé en attente de son jugement, tandis qu'Haris rejoignait l’extrême droite, Debout a côté de Eden Laurine et Jaime Solaris.
Les gardes sortirent, laissant Katarn, menotté, avec le tube de l'Essence de Null-Force qui gargouillait à chaque respiration, s’infiltrant en lui et l’emplissant d’une sensation de vertige.
Le Grand Maître brisa le silence en annonçant.
— Chevalier Coleman Katarn, vous êtes ici accusé de pratiques interdites, de haute trahison et d'insubordination ayant conduit à la disparition d'un des membres du nouvel Ordre Jedi, le jeune padawan chercheur Zain Solaris. Avant de commencer votre procès, je vous signale que vous avez renoncé faire appel à un membre de l'Ordre comme avocat, et que par conséquent vous allez devoir vous défendre par vous même.
Katarn acquisa de la tête, son regard déterminé fixé sur le Grand Maître.
Alors qu'elle s'apprêtait à continuer quand,Jaime Solaris l'interrompit. Le père de Zain ne ressemblait en rien à son fils. Seules les tatouages sur son visage pouvaient indiquer un lien de parenté. De grande taille et large des épaules, il arborait une chevelure fine et grisonnante, et une moustache bien dessinée qui masquait partiellement ses lèvres. Ses yeux rouges témoignaient des larmes versées pour son enfant. Le doyen des Phare d’Endor déclara d’une voix troublée .
— Je demande la parole, Grand Maître.
La salle se tut, l’attention des membres du conseil se tournant vers lui.
— Je suis ici non seulement en tant que père, mais aussi en tant que représentant de ma famille. Nous ne pouvons pas rester silencieux alors que mon fils Zain, mon heritier s'est retrouvé dans un champ de bataille, alors que le nouvel ordre m'avait assuré de sa sécurité quand il a été assigné au groupe de fouille du château des comtes de Serenno. Il est impératif que nous comprenions les circonstances qui ont conduit à cette tragédie. Coleman Katarn, en tant que Jedi, a ses propres responsabilités, mais je ne peux m’empêcher de me demander si la responsabilité de ce qui est arrivé à mon fils ne se limite qu'à lui ou bien va au delà du simple mépris envers les ordres.
Des murmures s'élevèrent parmi les membres du conseil, et les grognements de Maître Tarkarbacca se faisaient particulièrement distincts. Koffi, quant à lui, semblait ravi par cette pique. Il prit la parole, s'efforçant de masquer un sourire narquois.
— Maître Jaime, je peux vous assurer que nous partageons tous ici votre peine . Zain était un de mes élèves préférés lorsque j’étais directeur de l’académie. Il aurait fait honneur à son rang et serait devenu un brillant doyen des Phare d’Endor. Cependant, ne laissez pas la douleur vous aveugler. Il n’y a ici qu’un seul coupable, et en tant qu’observateur, vous verrez que le conseil rendra justice à votre fils.
Eden emboitant le pas à son complice , enroulé dans une robe de cérémonie orange , son ton empreint d'une fausse tristesse.
- Oh, comment je vous comprends, mon cher Jaime. Mon cœur pleure ce qui est arrivé à Zain. Vous savez que je l’aimais comme mon fils. Il était le meilleur ami de ma fille. Et en parlant de ma fille, elle aussi aurait été perdue sans le sacrifice de notre regretté Haut Maître Thalen. D'après les récits des chevaliers présents, il n'a pas hésité à sauter sur le seigneur Sith pour la protéger. Jamais je ne pourrais payer la dette que j'ai envers lui. Je ne trouve réconfort que dans l'idée qu'il soit désormais un avec la Force.
Elle continua, le ton de sa voix se durcissant
- Comme vous, je suis aussi victime des agissements de Coleman Katarn. Il a délibérément mis la sécurité de nos enfants en péril en désobéissant aux ordres de notre Grand Maître. S'il avait fait ce qu'on lui avait demandé, votre fils serait toujours avec nous. Et je ne parle même pas de la pratique interdite qu'il utilisa durant la bataille . Alors ne vous trompez pas de cible, Jaime. Ne laissez pas votre chagrin vous aveugler. Nous avons plus que jamais besoin de vous pour ce qui nous attend.
Katarn comprit rapidement que ce procès se transformerait en une mascarade. Une mise en scène orchestrée par Koffi et Eden Laurine, qui exploitaient la douleur d'un père pour se donner le beau rôle et gagner la faveur des membres du conseil.
Maître Shailare, portant un bandeau noir sur les yeux signe de son deuil et assise à gauche de Meywine, s'empara alors de la parole.
- Je vous remercie, chère Eden, pour vos mots à l’égard de mon frère. Thalen n’a fait que son devoir, il a toujours ressenti une grande joie et un profond honneur à protéger et à former nos jeunes pousses. Cependant, je vous prie, ainsi qu’à vous, Jaime, de ne plus prendre la parole que si vous êtes invités par le Grand Maître, qui préside cette audience, ou bien moi, en tant que Haut Maître qui la seconde. Vous n'êtes là qu'en qualité d'observateur. Mon frère avait pour horreur le non respect des règles et des procédures dans cette salle, et je compte bien les faire respecter, en son absence.
Sentant la fermeté de Maître Shailare, Maître Fildar Glayssid, le Mon Calamari, grand diplomate habitué aux situations tendues, s'interposa.
- Nous vivons un moment difficile. Les derniers jours ont été éprouvants pour tout le monde ici. Nous avons un père en deuil, une mère dont la fille a été mise en danger, et nous sommes tous orphelins de Maître Thalen, une lumière qui nous a guidés toute notre vie. Je vous demande donc d’être indulgents les uns envers les autres. Mais le procès doit avancer maintenant. Chevalier Katarn, vous avez entendu les chefs d’accusation. Que plaidez-vous ?
- Je plaide coupable de tous les chefs d'accusation. J'ai fais ce que j'ai fais car je voulais capturer l'ancien Jedi Renégat Nit Braum que je traquais depuis vingt ans. Déclara Katarn haut et fort.
Les murmures s'intensifièrent dans la salle, et Katarn sentit le poids du jugement peser sur lui. Koffi échangea un regard satisfait avec Eden, tous deux apparemment ravis d’entendre cette confession. Jaime Solaris, visiblement troublé par la rapidité avec laquelle Katarn acceptait la responsabilité, se redressa , tandis que des larmes de rage et de chagrin coulaient le long de ses joues.
Haris demanda la parole, et Meywine lui accorda d'un signe de la tête.
- Dans le rapport de la jeune Valia Laurine, elle affirme que c'est elle qui a insisté pour venir avec vous , chevalier Katarn, vous faisant même chanter. Et Zain Solaris l’a suivi elle et non vous. Je suis d'accord que pour dire que vous êtes coupable de pratique interdite , mais la responsabilité de ce qui est arrivé au jeune Solaris n'est pas établie. Si lui-même a choisi de suivre son amie, comment Katarn aurait-il pu l'en empêcher ?
Koffi, visiblement agacé, intervint rapidement.
- Allons, Maître Haris. Je sais très bien que cette affaire vous trouble, car elle touche deux de vos anciens padawans. Mais ne vous transformez pas en avocat. L’accusé a déjà refusé cette option. Katarn était le seul adulte du groupe. Il aurait dû prioriser la sécurité des padawans et revenir sur Scarif. Il a fait le mauvais choix, car en pratiquant l'équilibre, cela a déformé sa perception. Nous savons tous que ceux qui se lancent dans cette pratique finissent par perdre la tête. Cela lui a donné des idées de grandeur et lui a fait croire qu'il peut se mesurer à une armée de Sith sans aucun renfort. Il a même menti a un general de la république et a mené ses troupes aux combats sans aucune autorisation. Vous imaginez ce que pense de nous le senat républicain ?!
Pour la première fois, Katarn était ravi de la présence de Koffi. Il n'était pas d'accord avec la manière dont son maître tentait de détourner la faute vers Valia et Zain, il savait qu'il pouvait compter sur Koffi pour que toute la responsabilité reste sur lui.
Maître Shailare intervint à nouveau.
- Nous devons nous concentrer sur les faits, et non sur les émotions. La pratique de l'équilibre peut être risquée, mais Katarn a également des intentions qu'il est important d'explorer. Si nous voulons vraiment rendre justice à Zain Solaris, nous devons comprendre ce qui s'est réellement passé sur le terrain.
Koffi fixa Shailare avec une expression de surprise, ne s'attendant pas à cette résistance de la part de l’un des membres du Conseil. Maître Lylara Tress, la Twi'lek, en deuil de son maître prit alors la parole.
- Je suis d'accord avec Maître Koffi. Si l'accusé souhaite rendre ce procès plus rapide et indolore, c'est son droit. Le nouvel ordre n'a rien à se reprocher. alors nous devrions passer à la sentence maintenant.
Maître Gartock, le Trandoshan, observa Katarn avec un regard perçant avant de prendre la parole.
- Je tiens à vous remercier, Katarn, de ne pas vouloir faire perdre de temps au Conseil. Pour moi, cela prouve que vous ressentez de profonds remords.
Plusieurs membres du Conseil acquiserent, tandis que d'autres restaient dubitatifs.
- Je pense que nous sommes tous d'accord pour passer à la sentence, déclara Dolna, la petite Ugnaught, d'une voix hésitante.
Meywine, qui avait tout observé, se redressa, l'air grave.
- Eh bien, quel triste spectacle que ce procès, reprit-elle d'un ton résolu.
- Mais je dois dire que je m'y attendais. Entre ceux qui sont incapables de mettre leur deuil de côté et d'autres qui cherchent à expédier cette audience pour éviter que le nouvel ordre ne soit blâmé dans cette affaire, je dois avouer que c'est la première fois depuis que je suis devenu Grand Maître que je ressens une telle déception envers vous, mes chers confrères.
Le silence s'installa dans la salle, chaque membre du Conseil pesant les implications de ses paroles.
Elle poursuivit.
- Jaime, vous avez raison de vous interroger sur la responsabilité de ce qui est arrivé à Zain. Ce n'est pas uniquement la faute de Katarn. C'est aussi la mienne, car j'avais pris l'engagement de ne pas divulguer l'existence des nomades. C'est la faute de Maître Thalen, qui n'a pas réussi à éradiquer la menace des enfants de Korriban. De nos ancêtres qui n'ont pas su stopper le retour de Darth Nihilus.
Elle marqua une pause, laissant le poids de ses mots s'imposer dans la salle.
- Vous pensez que Maître Thalen, s'il était présent, se serait défilé ? Le connaissiez vous si mal que cela? En tant que grand maître je porte en moi toutes les victoires et tous les échecs de mes prédécesseurs.Ils m'appartiennent. Je ne compte pas cacher mes erreurs. Je ne vais pas prêcher la confiance tout en dissimulant la vérité. Alors oui, peut-être que Katarn a amené Zain sur Coruscant et qu'il n'a pas su le protéger. Mais cette histoire va bien au-delà de cela.
Son regard balayait l'assemblée, cherchant à éveiller une conscience collective chez ses confrères.
- Je ne peux pas changer le passé et ramener Zain, poursuivit-elle, la voix tremblante mais déterminée. Mais Jaime, je vous regarde dans les yeux et je vous dis que je suis sincèrement désolée de ce qui est arrivé à votre fils. Je traquerai sans relâche celui qui lui qui lui a fait ça, et je vous jure qu'il paiera, je vous donne ma parole de grand maître. Je lui ferai comprendre qu’en s’attaquant à un Jedi, il s'est attaqué à tous les Jedi. Et je le ramènerai ici, enchaîné, pour que vous voyiez de vos propres yeux que justice sera faite.
- Alors si vous êtes venu ici pour me blâmer, alors faites-le et finissant on. Vous serez dans votre droit, lança-t-elle avec une intensité contenue. Mais ce que je vous demande, c'est de ne pas vous servir de votre malheur pour en causer un autre. Ne semez pas la division dans nos rangs, car le mal est à notre porte et ce sont nos fils et filles à tous qui sont en danger.
Jaime Solaris inclina légèrement la tête, un geste discret mais lourd de sens, comme pour signifier qu'il comprenait les paroles de Meywine et regrettait d'être venu avec l'intention de semer la discorde. Son visage, marqué par la douleur, semblait s'adoucir. Il murmura alors.
- Je vous entends, Grand Maître. Je suis désolé ma peine m'a aveuglé, mais je n'avais jamais voulu diviser nos rangs. Mon devoir est vers l'ordre, je ne laisserai pas ceux qui ont souillé l'âme de mon fils triomphé.
Meywine se leva, le visage solennel, et prit la parole d'une voix calme mais ferme
- Quand à Coleman Katarn, nos lois sont claires. Pour chaque membre de l'Ordre qui pratique l'équilibre, la sanction est le bannissement. Il reste également l'insubordination, qui a coûté la vie à Zain. Koffi a raison sur ce point, Katarn n'aurait jamais dû emmener les padawans à Coruscant. Il n'a aucune excuse pour celà. Il est le seul responsable de ce choix.
- Tout le monde ici connaît le lien qui me lie à lui. Nous avons grandi ensemble, partagé beaucoup de chose ensemble . Je ne peux pas être objective dans cette affaire.
Elle inspira profondément avant de conclure.
- C'est pourquoi je me retire de ce vote. La décision de sa peine vous incombe à tous. Que la justice soit rendue en toute impartialité.
Puis, dans un silence respectueux, Meywine se leva et fit un pas en arrière, laissant la salle plongée dans le trouble.
Eden Laurine demanda de nouveau la parole, que Meywine lui accorda.
- Dans mon rôle d'observatrice, je ne peux recommander de sentence. Mais les paroles du Grand Maître m'ont profondément touchée, tout comme la réponse de Jaime. Justice doit être rendue pour Zain, mais il est essentiel de faire la différence entre justice et vengeance. La vengeance n’est jamais la voie des Jedi. Nous ne devons pas nous tromper d’ennemis. Katarn porte sa part de responsabilité, mais n’oublions pas que Darth Nihilus est le véritable coupable.
Le silence se fit un instant, et Koffi, qui avait suivi ce discours avec une attention, saisit l’occasion pour appuyer ses propos.La venu de Valia avant l'audience était le signe qu'elle avait accepté la proposition de sa mère. Il décida donc d'aller dans son sens.
- L'exemplarité de Maître Eden est admirable, dit-il d’un ton respectueux. Bien qu'elle ait elle-même souffert des actions de Katarn, qui a mis en danger sa fille, elle ne cherche pas à l'accabler mais à rendre justice.
Il se redressa, les yeux fixant un à un les membres du conseil avant de poursuivre.
- Nous devons reconnaître, cependant, que désobéir à un ordre direct et mettre en danger de jeunes padawans a toujours été sévèrement puni dans notre histoire. Ceux qui ont agi ainsi ont souvent été condamnés à l'emprisonnement à vie dans la prison de Mytus. La grande Rey elle-même était intraitable avec ceux qui menaçaient nos plus jeunes membres. Protéger les padawans était sa priorité, et elle aurait insisté sur la nécessité d'exemplarité dans ces cas.
Un murmure traversa la salle, un frisson d'inquiétude se propageant. Katarn sentait l'ombre d'une sentence lourde se profiler, comme un marteau prêt à s'abattre sur sa tête. Cependant, Koffi, gardant son ton mesuré, ajouta avec soin.
- Mais ne négligeons pas un détail crucial. Sans l’intervention de Katarn sur Serenno, nous n’aurions jamais appris le retour de Darth Nihilus et ses ambitions. Si aujourd’hui nous avons l’opportunité de nous préparer à cette menace plutôt que de subir une attaque surprise, c’est grâce à lui.
Haris, dans son coin semblait le plus troublé de tous. Katarn lui aussi était perdu au milieu des manigances subtiles de Koffi. Jamais il n’aurait imaginé que la matriarche des Laurine, et le nouvellement nommé secrétaire Koffi viendraient a son secours. Pourquoi celle qui venait publiquement de l'accuser d’avoir mis en danger sa fille, prennait soudain un ton plus clément ? Et Koffi, habituellement a la rancoeur dur, osait maintenant tempérer la sentence ?.
Koffi poursuivit avec assurance, comme s'il déroulait une stratégie bien pensée :
- Il y a aussi l'arrestation de Nit Braum. Ce renégat qui nous échappait depuis vingt ans. Il sera une source d'informations précieuse pour combattre les Enfants de Korriban, et cela, nous le devons à Katarn. D'ailleurs si nous analysons calmement la bataille de Coruscant, nous verrons que nous avons nous aussi donné un véritable coup au Sith, puisque nous avons décimé la plupart de leurs force. Certes Nihilus s'est enfuie avec les tubes de cryogénisation, mais il lui faudra du temps avant de pouvoir nous affronter sur un pied d'égalité.
Katarn, à l'évocation du nom de Braum , se tendit. Il prit soudain la parole :
- L’avez-vous interrogé ?
Koffi esquiva la question, mais Meywine intervint.
- Non, pas encore, avoua-t-elle. Avec tout ce qui s’est passé récemment, entre les réunions avec la Chancellerie et le reste... Je comptais le faire avant son transfert sur Mytus.
Katarn croisa son regard, l’air grave.
- Alors, vous ne savez pas, Dit-t-il, pesant ses mots.
- Ne savons pas quoi ? demanda Meywine, visiblement troublée.
Katarn inspira profondément avant de lâcher la vérité.
- La véritable identité de Darth Nihilus.
Un silence lourd s’abattit sur la salle, Koffi se redressa, prêt à réagir.
- Nous savons qu'il utilise le corps de votre ancien camarade, Sedu, et il s'est présenté sous le nom de Darth Nihilus dans son message de menace. Je suppose que c'est une malheureuse coïncidence qu'un ancien Jedi ait été piégé par cette secte, souvent ceux qui quittent l'ordre connaissent une fin tragique. Seul et sans défense .ajouta Koffi, cherchant à minimiser l'impact.
Katarn fixa le conseil avec intensité.
- Vous vous trompez. Ce n'est pas Darth Nihilus votre véritable ennemi... mais Sedu, annonça-t-il a forte voix.
Meywine, choquée, fronça les sourcils oublient de vouvoyer Katarn.
- De quoi tu parles ? Je l'ai vu, . Il n'a pas changé, il n'a pas vieilli. C'est l'un des pouvoirs de l'absorption de l'énergie vitale des autres, un des pouvoirs de Nihilus. Cela signifie bien qu'il est possédé par ce Sith.
Katarn secoua lentement la tête.
- Darth Nihilus est bien en lui, mais il ne le contrôle pas. C'est le contraire, répondit-il. Sedu me l'a révélé durant notre combat. Il a absorbé l'âme de Nihilus et, avec ses pouvoirs et ses connaissances, il a trouvé le moyen de détourner l'ascension des Sith pour ne pas perdre le contrôle de son propre corps.
Le silence tomba sur la salle. Meywine ne pouvait contenir son choc.
Lylara demanda, pressé.
- Tu en es sûr ? Comment a-t-il réussi cela ? Et surtout, que veut-il ?
- Oui, j'en suis sûr, il m'a tout montré. Depuis son départ de l'ordre il y a vingt ans, il s'est allié avec Braum pour s'infiltrer dans les phares d'Endor et copier le journal de Darth Sidious. Ils ont réussi leur coup sans se faire détecter, et c'est à ce moment-là qu'il a découvert l'existence d'une technique du côté obscur qui permet de diluer l'esprit d'un Sith en soi et d'obtenir ses pouvoirs ainsi que ses connaissances.
Katarn marqua une pause, observant les visages troublés autour de lui avant de continuer.
- Il a décidé d'appliquer cette technique sur Darth Nihilus, en faisant croire aux Enfants de Korriban qu'il voulait se sacrifier comme dernier hôte de leur maître. Depuis une quinzaine d'années, il leur fait croire qu'il est la réincarnation de Nihilus, mais en vérité, il a ses propres ambitions.
Meywine se rassit, tandis qu'Haris, de son côté, avait l'air d'être sur le point de s'évanouir face à la gravité de ce qu'il venait d'entendre.
Tout le monde se regardait avec inquiétude, jusqu'à ce que Maître Shailare brise le silence.
- Cela explique pourquoi il a tué mon frère. Il voulait venger le petit Mirialan.
- De quoi parlez-vous, Maître ? demanda Maître Dolna d'une voix hésitante.
- Nous vous avons parlé de la mission de capture de Braum il y a vingt ans. Sedu a quitté l'ordre après cela, car il s'était pris d'affection d'un enfant mirialan, celui dont les enfants de Korriban voulaient s'en servir comme nouveau hôte. Le petit est mort durant la mission. L'ordre est venu de mon frère Thalen, et Sedu n'a pas accepté. Il a quitté le Nouvel Ordre juste après. Je suppose qu'il a gardé cette rancœur envers les Jedi tout ce temps et qu'il cherche à nous détruire.
- Non, je ne le crois pas, l'arrêta Katarn. Cela va au-delà de la simple vengeance. Dans ses explications, il se donnait même le rôle de martyr, comme s'il était contraint de commettre tous ces actes pour parvenir à un plus grand bien. Il n'a jamais parlé de vouloir dominer ou de régnier sur la galaxie.
- Cela contraste avec son message de guerre qu'il a envoyé, fit remarquer Maître Fildar Glayssid.
- Si ce que dit Katarn est vrai, alors ce message fait partie de son plan pour duper les Enfants de Korriban, qui cherchent à rétablir un empire Sith, tandis que de son côté, Sedu a d'autres motivations. Déduit Maître Gartock.
- Il t'a dit qu'elle était son plan ? lança Haris, tremblant de partout.
- Non, il ne me l'a pas dit. Je suis désolée, Maître, je voulais vous dire au sujet de Sedu sur le transporteur, mais je n'ai pas pu . Depuis que je l'ai revu ,j e n'arrive pas à y croire. Comment a-t-il pu faire tout cela ? Lamentait Katarn
- Cela change tout ! s’écria Koffi. Nous avons un nouveau problème. Si la République Stellaire découvre qu'un ancien Jedi est à la tête de cette insurrection Sith, cela risque d'avoir de graves répercussions sur nous. Il y a plus de 400 ans, c'était un Jedi qui avait permis à Palpatine de former son empire . Si cela venait à se savoir, le Sénat pourrait blâmer le Nouvel Ordre pour la guerre à venir.
- Et vous voulez que nous mentions à la République ? s’offusqua Maître Lylara Tress.
Eden s’interposa dans la discussion.
- Il est déjà difficile de maintenir la confiance de la République en ces temps troublés. Ce qui est arrivé à Coruscant est encore trop frais ; nous ne pouvons pas ajouter des doutes et des soupçons sur l’Ordre. Pour la galaxie, Darth Nihilus a déclaré la guerre, un seigneur Sith des temps anciens ressuscité. Laissons-les continuer à croire cela pour leur propre bien. Ainsi, ils n'interféreront pas dans notre lutte contre les Enfants de Korriban, et nous pourrons mener le combat à notre guise.
Les voix des membres du Conseil commencèrent à s'élever dans une dispute, mais Meywine interjecta avec fermeté.
- Contrairement à ce qu’a dit maître Koffi, ce n’est pas seulement la trahison d’Anakin Skywalker qui a mené à l’avènement de l’Empire, mais aussi les cachotteries et les secrets de l’ancien Ordre, qui, au fil des siècles, ont perdu la confiance des peuples de cette galaxie. Je ne ferai pas les mêmes erreurs. Je préviendrai le Chancelier Torvan des informations que nous avons. Ce sera à lui de décider s'il doit les partager avec le Sénat. S'il choisit de ne pas le faire, alors cela relèvera de son autorité, et nous n'aurons rien à y voir. Nous devons cesser de penser que nous dirigeons la galaxie. Nous sommes avant tout des gardiens de la paix, non les régents de la république.
Koffi, visiblement irrité, prit la parole pour contester une dernière fois.
- Grand Maître, si je puis me permettre une critique. Vous semblez croire que tous les Jedi sont aussi forts que vous. Mais si demain nous perdons la confiance de la République, que l’on commence à nous voir comme des suspects, que le Sénat hésite à nous apporter son aide parce qu'il pensera que toute cette histoire n'est qu'une guerre interne entre Jedi, et non une menace pour la souveraineté de la République... cela mettra en péril la vie de nos membres. Êtes-vous prête à porter cette responsabilité ?
Meywine répondit sans hésitation, son regard ferme.
- Oui, je suis prête. Nous avons prêté serment, celui d’être meilleurs que nos ancêtres et de ne jamais dévier du droit chemin. Même si la situation devient difficile, je suis convaincue que chacun de nos membres fera son devoir. Tant que notre honneur est intact, le reste... ce sera à la Force de le décider.
Furieux, Koffi lança avec défi.
- J'appelle au vote. Qui est contre informer la République de ces nouvelles révélations ?
Il leva la main, seul dans la salle sous le regard effaré des autres membres. Koffi compris son erreur s'engouffra dans son siège.
- Tromper son allié, c'est se tromper soi-même. Nous ne pouvons espérer l'aide de la République si nous-mêmes ne sommes pas dignes de confiance. De toute façon ce n'est pas le moment pour cette discussion, nous avons un procès à terminer. Dit Gartock avec calme.
- Je pense que cette question est réglée, confirma Maître Shailare. Passons maintenant à la peine de Katarn. Comme nous l’avons discuté, il est indéniable que bien qu’il ait agi avec mépris pour notre code, les informations qu'il a rapportées, ainsi que la capture de Braum, ne doivent pas être ignorées. Ces services rendus au Nouvel Ordre, montre son attachement à notre institution, et prouve qu'il n'a pas le caractère d'un traite, il mérite une sanction moins sévère que dicte nos traditions . Je propose donc le bannissement du nouvel ordre Jedi pour pratique interdite, ainsi qu'une peine de cinq ans d'emprisonnement, dans la prison de Mytus pour insurbondination ayant conduit à la disparition du jeûne Zain Solaris . Katarn sera également interdit de pratiquer la Force à vie. Et chaque fois qu'il enfreindra cette sentence, après sa libération, il sera de nouveau emprisonné sur Mytus pour cinq années supplémentaires.
Les membres du conseil échangèrent des regards, satisfaits de la proposition de Maître Shailare. La sentence semblait juste et équilibrée à leurs yeux. Katarn, calme, se tourna alors vers les représentants des trois familles.
- Maître Solaris, dit-il d'une voix grave, je vous demande pardon pour ce qui est arrivé à Zain. C'était un brave garçon, bien plus courageux et talentueux qu'il ne le pensait.
Jaime Solaris, toujours marqué par la perte de son fils, abaissa son regard sévère, acquiesçant lentement en signe de reconnaissance.
Katarn se tourna ensuite vers Eden Laurine.
- Je vous demande aussi pardon, Maître Laurine. J’ai mis votre fille en danger et lui ai donné un mauvais exemple de ce qu'est un véritable chevalier Jedi. Cela, je ne me le pardonnerai jamais.
Eden Laurine resta silencieuse, son regard détaché, comme si son esprit était absorbé par des pensées plus lointaines, presque indifférente aux paroles de Katarn.
Enfin, Katarn se tourna vers Haris.
- Maître Haris, je vous remercie. Grâce à vous, j’ai pu, ne serait-ce qu’un instant, accomplir mon rêve. Je sais que je vous ai causé beaucoup de soucis, et malgré cela, vous m’avez toujours soutenu. Je vous en suis infiniment reconnaissant.
Maître Shailare intervint à nouveau, brisant l’émotion du moment.
- J’appelle au vote, dit-elle.
Cette fois l'unanimité fut atteinte. Katarn, sans surprise, fut condamné.
D'un geste, les portes de la salle du conseil s'ouvrirent, laissant entrer les gardes Brightstar qui se précipitèrent vers Katarn. Haris descendit à leur rencontre, leur ordonnant d'escorter le prisonnier jusqu'à son vaisseau et d'attendre ses instructions avant de partir pour Mytus. Meywine, de son côté, se dirigea rapidement vers les représentants des trois familles, accompagnée de Maître Shailare. Elles échangèrent discrètement quelques mots à l'oreille de Jaime Solaris et d'Eden Laurine, des paroles que personne d'autre ne put entendre. Une fois cela fait, Meywine fit signe à son père de la suivre.
Le groupe prit la direction de son bureau, où Valia, nerveuse, avait suivi tout le déroulement du procès. La porte s'ouvrit sur elle et Geki, encore sous le choc des événements récents, tentant de comprendre les décisions qui venaient d'être prononcées.
- Alors, Grand Maître, pourquoi cette réunion de dernière minute ? insista Eden, impassible. Valia et moi avons un vaisseau à prendre. Elle doit retourner au monastère de Luke.
Meywine prit une profonde inspiration avant de répondre.
-Avant de vous répondre, chère Eden, j’aimerais signaler quelque chose à vous, Jaime. Coleman a mentionné que Sedu s’était introduit dans les phares d’Endor pour trouver le savoir qui lui a permis de dominer l’âme de Darth Nihilus.
Jaime hocha la tête.
-Oui, c’est exact. Je ne comprends toujours pas comment il a pu réussir cela. Je vais revoir la sécurité des phares pour empêcher d'autres intrusions.
Meywine secoua la tête doucement.
- Ce n’est pas l’intrusion qui m’intéresse. Ce qui est crucial, c’est que si Sedu a réussi à accomplir cet exploit, cela signifie peut-être qu’il y a un moyen d’annuler l’ascension des Sith. Je ne veux pas vous donner de faux espoirs, mais vous êtes le plus grand chercheur de la galaxie, Jaime. Vous avez accès à une immense quantité de connaissances. Peut-être pourriez-vous trouver une solution pour aider Zain et tous ceux qui ont subi le même sort dans ces tubes de cryogénisation.
Les yeux de Jaime s’illuminèrent d’un espoir renouvelé.
- Oui... vous avez raison. Si nous parvenons à comprendre comment Sedu a maîtrisé l’âme de Nihilus, alors nous pourrions peut-être libérer Zain de l’emprise de celle qui lui a été implantée. Je vais mettre mes meilleurs éléments sur le coup et vous prévenir de nos progrès.
Se hâtant, il ajouta .
-Je dois retourner aux phares immédiatement pour commencer ces recherches.
- Que la Force soit avec vous, répondit Meywine d’une voix solennelle, regardant Jaime partir précipitamment.
Elle se retourna alors vers Eden, qui s'était déjà assise sans même demander la permission, observant calmement la scène, tandis que Maître Shailare, et Haris Brightstar malgré leurs âge avancé, restaient debout, silencieux et attentif.
Meywine fit signe à Valia de s'avancer et l'invita à prendre place sur une chaise à côté de sa mère.
- J'ai une nouvelle qui devrait réjouir toute la famille Laurine. Annonça le Grand maître.
Le visage d’Eden se crispa, trahissant une certaine inquiétude.
-Dans ton rapport, tu as mentionné un duel avec une Sith, n'est-ce pas ?
- Oui, répondit Valia, ne sachant pas où cela allait l’amener.
- Sais-tu que tu es la première Jedi en plus de 400 ans à avoir affronté un Sith… et à l’avoir vaincu ? continua Meywine, avec un regard intense.
Valia hocha la tête, mal à l'aise.
-Oui, mais...
Meywine la coupa, poursuivant .
- Même Coleman me l’a confirmé. Il m’a dit que tu t’étais brillamment battue contre elle, ainsi que contre les soldats des Enfants de Korriban, les mercenaires, et les insurgés. Tu as prouvé que tu étais une véritable Jedi.
Valia, bien que fière, répondit avec modestie.
- Merci, Grand Maître.
Eden, toujours sur la défensive, intervint sèchement .
- Oui, ma fille est exceptionnelle, mais je ne vois toujours pas pourquoi nous sommes ici.
Meywine la regarda calmement avant de répondre .
- Comme je l’ai dit, Valia est la première Jedi du nouvel ordre à avoir vaincu un Sith. C’est un exploit qui marque notre histoire. Elle mérite une reconnaissance à la hauteur de cet acte. Et quelle meilleure récompense pour une enfant des trois familles que l’émancipation du serment ancestral ?
Eden, prise de court par cette annonce inattendue, sentit son esprit vaciller. Les mots de Meywine semblaient se dissoudre avant d'atteindre son esprit, ne laissant qu'un vide dans sa capacité à réagir. Elle se retrouva bouche bée, les lèvres entrouvertes, cherchant désespérément une réponse ou une objection, mais rien ne vint.
- Alors, cela veut dire que je peux choisir de devenir chevalier ? s'exclama Valia.
- Oui, avec l'émancipation, tu auras le droit de faire ce que tu souhaites au sein de l'ordre. Maître Shailare ici présente a accepté de porter cette proposition au conseil, où nous passerons au vote. Je lui fais confiance, elle saura les convaincre.
- Cela sera ma dernière tâche en tant que Haut Maître, annonça Shailare. J'ai décidé de me retirer après. Le Nouvel Ordre a été toute ma vie, à moi et à mon cher frère Thalen. Nous avons traversé tant d'épreuves ensemble, et continuer sans lui me serait impossible. Une chose est sûre , il aimait l'initiative chez nos jeunes pousses. Il aurait porté ton cas, Valia, tout comme il avait porté celui du Grand Maître lui-même, s'il était encore avec nous.
- Ne serait-il pas plus adéquat de se focaliser sur l'élection des prochains Hauts Maîtres et des secrétaires plutôt que sur l'émancipation, qui est franchement exagérée ? siffla Eden.
- Les Hauts Maîtres choisissent leurs successeurs, rétorqua Shailare. J'ai choisi Maître Glayssid pour me remplacer. Comme nous le savons, c'est un excellent diplomate et un Jedi très sage il saura être de bon conseil pour le Grand Maître.
- Quant au successeur de Maître Thalen, même s'il ne l'a pas indiqué, j'en ai discuté avec nos membres et le consensus va vers Maître Gartock. Il est le plus ancien des secrétaires, un chevalier respecté par nos membres et par la République Stellaire. Il sera donc un choix parfait pour les combats à venir. Indiqua Meywine.
Eden se sentit prise au piège. Elle ne s'attendait pas à une telle manœuvre et perdit son calme, saisissant violemment la main de sa fille, oubliant qu'elles n'étaient pas seules.
- Valia, nous avons un accord. J'ai tenu ma promesse : Katarn n'a pas été condamné à vie, il ne passera que cinq ans sur Mytus. Tu dois respecter ta part.
Valia, gênée par le comportement de sa mère, se retrouvait soudain, à revoir le sourire sournois et sarcastique de son maître. Elle essaya de l'imiter le plus fidèlement possible.
- Mère !! je ne me souviens pas de vous avoir confirmé quoi que ce soit après notre discussion d'hier. Je suis venue ici aujourd'hui uniquement pour voir mon ami Geki ici present. Dit elle désignant le jeune padawan du doigt.
Geki, qui se tenait au fond du bureau, avait jusqu'alors espéré passer inaperçu, mais il se retrouva maintenant sous les feux des projecteurs.
- Des félicitations s'imposent pour toi, jeune Valia, et pour vous, Eden, ainsi que votre famille. Vous allez connaître la même joie que j'ai éprouvée lorsque ma propre fille a été émancipée, déclara Haris d'un ton moqueur.
Eden, visiblement agacée, répliqua par une grimace, tandis qu'il continuait sans lui prêter attention.
- Alors, que vas-tu décider, jeune Valia ? Demanda le patriarche Brightstar.
- Je vais devenir chevalier. Je souhaite résilier mon adhésion à la branche des Prêcheurs dans les plus brefs délais et commencer à m'entraîner.
- Avec tes exploits, je suis certain que le test de passage au rang de Padawan chevalier ne sera qu'une formalité pour toi. Cependant, il te faudra un maître. Ce n'est pas si simple, car la plupart des chevaliers expérimentés ont déjà des padawans de la dernière promotion.
- Je vais la prendre comme padawan, l'informa Meywine.
- Comment ? Mais vous avez déjà ce petit garçon qui se cache derrière vos étagères ! s'exclama Eden, comme si cela pouvait constituer un argument valable.
- En tant que Grand Maître, notre code me permet d'en prendre plusieurs. D'ailleurs, je suis convaincue qu'elle sera très complémentaire avec Geki. Ensemble, ils s'entraideront pour progresser.
- Je vois que vous avez pensé à tout, Souffla Eden.
- Chère Eden, pourriez-vous m'expliquer cet accord pour alléger la peine de Katarn ? Cela semble fascinant. Rétorqua le Grand Maître avec un clin d'œil.
Pris au dépourvu, Eden lâcha la main de sa fille et se leva précipitamment.
- Ce n’est rien, Grand Maître. Valia m’a simplement demandé d’intervenir en sa faveur, car elle lui est redevable d’avoir pris soin d’elle sur Serenno. J'ai accepté à condition de la ramener moi même sur Ahch-To au lieu d'un vaisseau c'est tout.
- Tu n’auras pas à retourner sur Ahch-To, Valia, tu resteras ici sur Scarif en attendant les procédures de ton émancipation, déclara Meywine.
- Eden, je vous souhaite un bon retour sur la Nouvelle Alderaan. Je compte sur vous pour me tenir au courant des derniers développements au Sénat et à la Chancellerie, ajouta-t-elle en se levant, son regard perçant croisant celui de la Zeltronne l'invitant à sortir . Cette dernière se retourna une dernière fois, observant sa fille d'un regard noir.
Haris, ses yeux brillants de compassion. Il murmura à l'oreille de Valia.
- Si tu as un message à faire passer à Coleman, dis-le-moi, je le lui transmettrai.
Les larmes de joie et de tristesse commencèrent à couler sur le visage de Valia. Elle comprit qu’elle allait réaliser son rêve, mais une profonde mélancolie l’envahit à l’idée que son maître ne serait pas là pour le voir. Sa voix tremblante, elle sanglota en répondant .
- Dites-lui qu’il se trompe, qu’il est un grand Jedi, peu importe ce qu’il pense , ou ce que tout le monde pense. Et dites-lui que je ferai honneur à tout ce qu’il m’a appris.
Quelques heures plus tard, alors qu'elle se tenait toujours dans le bureau du Grand Maître vide, comme si elle n'avait plus d'autre endroit où aller. Valia observait l’immensité du ciel à travers la fenêtre. Les vaisseaux s’élevaient majestueusement, laissant derrière eux des traînées lumineuses. Son cœur se serra en voyant l’un d’eux, un vaisseau de transport sombre, prendre son envol. À bord, elle savait que se trouvait Katarn, en route pour purger sa peine.
Les souvenirs affluèrent dans son esprit : les leçons qu'il lui avait enseignées, les rires échangés, et les combats partagés. Chaque instant passait comme un film, vibrant d’émotions, à la fois heureux et déchirant. Valia se sentit soudainement perdue, comme si une partie de son âme s'envolait avec lui. Elle avait espéré qu’il serait là pour voir son rêve se réaliser, pour le partager ensemble.
Une profonde tristesse l'envahit, mais elle se redressa, déterminée à honorer son héritage et à prouver qu'elle était digne de tout ce qu'il lui avait appris.Elle savait que sa promesse à Katarn serait son guide. Alors qu’elle se concentrait sur l’horizon étoilé, elle murmura pour elle-même, un prière silencieuse "Que la force soit avec nous tous."
OooooooooooooO
Dans un repaire sombre de la galaxie, Sedu se mouvait avec une grâce calculée entre les tubes de cryogénisation qui s'ouvraient l'un après l'autre. Chaque passager émergeant semblait troublé, touchant leur visage comme pour s'assurer qu'ils étaient vraiment en vie. Sedu, suivi de quelques gardes imposants et de son serviteur Zethus, se penchait pour murmurer quelques mots à ses nouveaux soldats, et a chaque réponse qu'il recevait son sourire ne devenait que plus large.
Il atteignit un tube dont l'écran de contrôle était brisé. Il le reconnut immédiatement ,c'était celui où il avait enfermé le padawan chercheur, Zain Solaris. Lorsque le tube s'ouvrit, le Solaris émergea, le visage tatoué impassible, scrutant l'environnement avec une curiosité teintée de confusion.
Sedu se pencha alors vers lui, un éclat d’excitation dans ses yeux. D'une voix sévère, il lui demanda :
- Quel est ton nom ?
Le visage de Zain se déforma en un sourire sournois. D'une voix claire et empreinte d'une autorité nouvelle, il répondit.