Star wars épisode 10: Le Nouvel ordre Jedi
Quelques jours s’étaient écoulés depuis la bataille de Coruscant, et Valia était de retour sur Scarif. La planète, baignée de soleil, resplendissait d’une lumière douce et paisible, un contraste saisissant avec l’obscurité des événements récents. Le chant des oiseaux, les vagues tranquilles qui venaient caresser les rivages de sable doré, tout sur Scarif respirait la sérénité, comme si la guerre et les pertes n’avaient jamais existé. Mais pour Valia, cette atmosphère radieuse ne faisait qu’accentuer le gouffre qui s’était creusé en elle.
Elle se tenait à la fenêtre de la chambre qui lui avait été prêtée dans la résidence des Laurine, le regard perdu dans l’immensité de l’horizon. Elle n’arrivait toujours pas à croire que Zain n’était plus là.Elle s’attendait à ce qu’il apparaisse soudainement, plein d’énergie, comme toujours, avec une leçon d’histoire à partager. Mais à chaque réveil, la réalité frappait durement. Zain était parti, emporté par la bataille, et Valia ne parvenait pas à s’en détacher.
Les souvenirs de ces derniers jours flottaient dans son esprit, flous et presque irréels. La bataille, les morts, la douleur. Elle avait l’impression que ces événements appartenaient à une autre vie, à un rêve terrible dont elle n’arrivait pas à se réveiller. Mais le vide laissé par son ami était bien réel, et chaque rayon de soleil semblait insensible à sa peine.
Valia ferma les yeux, et l’horreur de ces derniers jours remonta à la surface. Elle se revoyait à genoux, incapable de bouger, écrasée par la présence terrifiante du côté obscur qui émanait de Darth Nihilus. Sous les traits déformés de l’ancien ami de Katarn, dévorée par la haine et le pouvoir obscur prêt à la tuer après avoir exécuté sa cérémonie noir. Des larmes silencieuses commencèrent à couler sur ses joues rose, la padawan sanglotait intérieurement, se demandant ce que l'avenir leur réservait à tous.
Valia savait que ce n’était que le début. La réapparition de Darth Nihilus, une menace que la galaxie pensait disparue à jamais, avait fait trembler les fondements mêmes du nouvel Ordre Jedi. Perçus comme des bastions inébranlables de la paix et de la justice par tout la galaxie,les Jedi avaient vacillé sous le poids de cette force noire. L’ennemi avait frappé là où ils s’y attendaient le moins, et avait prouvé que rien ne serait plus comme avant.
Voulant fuir sa chambre, où elle savait qu'elle ne ferait que contempler le monde depuis sa fenêtre en priant la Force pour des réponses, la jeune Zeltronne prit la décision d’aller voir son maître. Sur le chemin du retour,Katarn avait été transféré à l'infirmerie du vaisseau, elle n’avait pas eu l'occasion de lui parler. Sur Scarif, elle avait été rapidement assignée à résidence pour rédiger un rapport détaillé sur tout ce qui s’était passé depuis son départ du monastère de Luke jusqu'à la bataille de Coruscant. Cette tâche l’avait maintenue occupée. Mais en écoutant les murmures dans les couloirs, elle avait appris que le chevalier Jedi se trouvait encore à l'hôpital de la ville. Il était temps pour elle de lui rendre visite, de comprendre ce qui l’attendait d'elle et peut-être de trouver un peu de réconfort ou des réponses dans leur échange.
Valia enfila un voile sur sa tête, cherchant à se faire la plus discrète possible. Elle savait qu'elle n’était pas en odeur de sainteté dans la résidence familiale. Ses récentes actions avaient attiré bien trop l'attention, et elle pressentait que ce n'était qu'une question de temps avant que sa mère, Eden Laurine, ne lui tombe dessus.
Se faufilant hors de la résidence, elle marcha d’un pas rapide jusqu’à la gare, espérant éviter toute rencontre inopportune. Une fois arrivée, elle prit le train hyper rapide qui desservait plusieurs arrêts de la ville, dont l'hôpital. Assise près d'une fenêtre, elle observait la capitale de Scarif "Newlight" se défiler sous ses yeux, avec son architecture moderne mais organique.
Une fois arrivée à l'hôpital, Valia sentit que l'atmosphère y était particulièrement lourde. Les droïdes et les infirmiers, affairés à leurs tâches, ne purent pas lui indiquer la chambre de Katarn. Elle erra pendant plusieurs minutes dans les couloirs aseptisés, l'inquiétude montant en elle, jusqu'à apercevoir, à un des étages supérieur, une suite gardée par deux chevaliers.
Les deux gardes, vêtus de robes ornées d'une broche représentant le symbole des Brightstar une étoile entouré d'un soleil, surveillaient l'entrée avec une attention particulière. Ce n'était pas bon signe, car les Brightstar n'étaient dépêchés que pour surveiller des prisonniers jugés très dangereux. Un frisson parcourut Valia alors qu'elle réalisait l'ampleur de la situation.
Elle prit une profonde inspiration et s'approcha d'eux, la détermination chevillée au corps.
- Excusez-moi, commença-t-elle d'une voix légèrement tremblante. Je cherche maître Katarn. Puis-je le voir ?
Les deux Jedi échangèrent un regard, puis l'un d'eux, un homme aux cheveux bruns parsemés de gris, répondit d'un ton ferme.
- Sur ordre du Grand Maître, personne n'est autorisé à voir le prisonnier.
- Prisonnier ?Mais.... mais. Bégaya la Zeltronne.
Le deuxième garde, une femme aux cheveux argentés, visiblement irritée, lui répondit sèchement.
-Aucune exception ne sera faites. Si tu ne pars pas immédiatement, jeune Laurine, je n’hésiterai pas à te signaler à la sécurité de l'hôpital.
Valia, frustrée, se sentit piégée.Faire face à ces chevaliers Brightstar serait une perte de temps. Elle chercha un plan à suivre, mais rien ne lui venait à l'esprit.
Alors qu'elle faisait demi-tour, la padawan entendit son nom. Quelqu'un était en train de l'appeler et lui faire signe de venir d’un geste. Valia la reconnu immédiatement, Meywine. Elle se tenait de l'autre bout du couloir. La tête baissée, Valia s'approcha lentement, une lueur d'espoir sur son visage rose.
- Que fais-tu ici, Valia ? demanda Meywine d'une voix rassurante.
Valia se redressa légèrement, la timidité visible sur son visage.
- Je viens prendre des nouvelles de Maître Katarn, répondit-elle poliment. Mais… les gardes m'ont empêché d'entrer.
La détresse dans sa voix était palpable, et Meywine pouvait sentir le désir ardent de Valia de soutenir son maître.
- S'il vous plaît, Grand Maître, supplia-elle. Demandez-leur de me laisser passer.
Meywine hésita un instant, puis proposa.
- Écoute, cela tombe bien que tu sois ici. Avant de te laisser voir Coleman, j’ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi.
Valia acquiesça rapidement, l’enthousiasme illuminant son visage.
- Bien sûr! Je ferai tout ce que vous voudrez !
Meywine lui sourit, heureuse de voir cette détermination. Elle savait qu'en très peu de temps Valia avait lié une belle relation de maître et apprenti avec Katarn. Elle avait espéré qu'ils s'entendent bien, dommage que les évènements survenus avait mis en déroute son plan pour faire de la Laurine une chevalier.
- Keyanna , la fille que tu as sauvé, est elle aussi ici à l'hôpital. Nous avons préféré ne pas la réveiller jusqu'à ce que nous soyons sûr qu'elle va bien. Je viens au nouvelle. Explique-t-elle. J’aimerais que tu m’accompagnes.
Valia hésita un instant avant de demander.
- Pourquoi vous voulez que je vienne avec vous, Grand Maître ?
Meywine la regarda avec une douceur inhabituelle dans ses yeux fatigués.
- Si tout va bien alors nous la réveilleront tout de suite. Mais pour que celà le mieux possible. Je ne veux pas qu'elle se réveille dans une salle d'hôpital entourée uniquement d'adultes et de droïde. Elle a besoin de quelqu'un qui puisse lui apporter une présence plus... proche de la sienne. Elle a traversé des épreuves terribles, et je pense que ta présence, toi, qui en apparence du même âge, pourrait l’aider à s’apaiser. De plus je veux qu'elle sache que c'est toi qui l'a sauvé.
Valia cligna des yeux, touchée par cette idée.
- Je comprends. Mais il faudra lui dire la vérité, ce n'est pas que moi qui l'ai sauvé. C'est aussi Zain et maître Katarn, sans lui nous n'aurions jamais pu la retrouver !
Meywine posa une main légère sur son épaule.
- D'accord, suis moi c'est juste par là.
Le Grand Maître et la padawan entrèrent dans la chambre où Keyanna était branchée à plusieurs appareils et entourée de droïdes médicaux qui s'affairaient autour d'elle. Leur lumière clignotante ajoutait une ambiance stérile à la pièce. Maître Dolna, en dépit de sa petite taille, se déplaçait avec agilité pour vérifier les paramètres vitaux affichés sur les écrans. Elle leva les yeux, surprise de voir Meywine. Maître Dolna, en dépit de sa petite taille, s'affairait autour des machines pour vérifier son état. Elle leva les yeux, surprise de voir Meywine.
- Grand Maître, Hurla-t-elle en saluant.
- Comment va-t-elle ? demanda Meywine, une note d’inquiétude dans la voix.
- Les signes d'activité cérébrale sont très bons, répondit Dolna. Cela signifie que nous pouvons la réveiller à tout moment. Cependant, un scan a révélé une anomalie touchant ses cordes vocales. Je ne sais pas comment cela a pu arriver, peut-être que le tube de créogénisation était défectueux. Malheureusement, ses cordes vocales ont été endommagées par le froid, et elle ne pourra plus parler.
Valia se sentit envahie par un sentiment de culpabilité. Peut-être était-ce elle qui avait causé ce dysfonctionnement en sortant Keyanna du tube. Elle se tourna vers Maître Dolna.
- Est-il possible de la guérir en lui implantant des cordes cybernétiques ?
Dolna hocha la tête.
- Oui, mais ce sera à elle de décider, pas à nous.
Valia baissa les yeux, son cœur lourd. Elle appréhendait maintenant le réveil de la jeune fille.
- Réveillez-la. Je vais m’occuper de traduire ses pensées. Ordonna Meywine résolu.
Un des droïdes médicaux s’exécuta immédiatement, injectant une seringue remplie d’un liquide transparent dans le système de Keyanna. Lorsque le liquide de réanimation commença à faire effet, le visage de Keyanna se crispa, comme si elle luttait contre un cauchemar qui la retenait prisonnière. Ses paupières se soulevèrent lentement, mais ses yeux, d'abord vides, trahissaient une confusion palpable. Elle se redressa brusquement, le souffle court, et sa respiration devint rapide, presque désespérée.
La pièce semblait tourner autour d'elle alors qu'elle balayait son regard inquiet sur les murs de l'hôpital, les machines bourdonnant et les lumières vives l’assaillant. Des souvenirs flous lui revinrent en tête, des images de chaos et de souffrance qui se mêlaient à des visages familiers. Dans un sursaut, elle tenta de se lever, ses mouvements brusques provoquant l'inquiétude des droïdes médicaux qui s'agitaient autour d’elle. Ses yeux écarquillés cherchaient désespérément une échappatoire, et un léger tremblement parcourut ses membres.
- Calme-toi, murmura la voix de Meywine, s'approchant d’elle pour l’apaiser.
Keyanna regarda cette silhouette qui s'approchait d'elle, mais une ombre de méfiance assombrit son visage. Elle ne reconnaissait pas Meywine. Elle tenta de s’exprimer, de lui demander qui elle était et ou elle se trouvait, ouvrant la bouche pour parler,
mais aucun son ne sortit. Sa main se porta instinctivement à sa gorge, À cet instant, la voix de Meywine résonna dans la pièce, calme et rassurante.
- calme toi, Keyanna. Tu n'as rien a craindre
Confuse, Keyanna cligna des yeux, cherchant désespérément à rassembler ses pensées, mais une panique sourde persistait en elle. Elle ne savait pas qui était cette personne, ni pourquoi elle était là. L'inquiétude se mêlait à sa détresse, alors qu'elle luttait pour comprendre sa situation.
Meywine continua à lui parler , sa voix douce et apaisante.
-Tu n'as pas à avoir peur. Tu es sur Scarif, la planète Jedi. Nous sommes tous ici pour t'aider.
Les mots résonnaient comme une mélodie réconfortante dans l'esprit de Keyanna, mais elle luttait encore pour comprendre. L’angoisse dans ses yeux commença lentement à s’estomper, même si le flou de son esprit restait oppressant.
Meywine, observant son état, prit la parole avec douceur.
-Je vais te poser une série de questions, Keyanna. Tu n'as pas besoin d'ouvrir la bouche pour me répondre. Je peux lire tes pensées.
Mais avant qu'elle ne puisse continuer, Keyanna, dans un élan de confusion, commença à poser ses propres questions, l'angoisse perceptible dans sa voix silencieuse. "Qui êtes vous? Comment suis-je arrivée ici ? Où est ma famille ?"
Meywine, qui lisait en elle, au lieu de répondre directement, l'encouragea à plonger dans ses souvenirs.
- Quel est ton dernier souvenir ?
Keyanna fronce les sourcils, se concentrant intensément. Un moment passa, trop long, puis les souvenirs refirent surface, encore flous, mais persistants. Elle revit l'attaque sur son village, la frayeur, le chaos, et, avec une clarté troublante, la mort de son père. La douleur afflue, un écho de désespoir. Encore bouleversée, répéta mentalement sa question, insistant cette fois-ci.
-Comment suis-je arrivée ici ? Que s’est-il passé ?
Meywine, cherchant les mots justes, répondit doucement alors que Valia et Dolna attendait qu'elle partage avec eux les paroles de la nomade.
- Bon même si tu ne m'a pas reconnu, nous nous sommes déjà rencontré toi et même.A l'époque j'avais les cheveux court, teinté en violet. C'est moi Meywine. Raconta le Grand maître alors que les yeux de Keyanna s'ouvrir large , indiquant qu'elle venait de s'en souvenir.
-Ton village a été attaqué par un Seigneur Sith nommé Darth Nihilus. Il voulait se servir de ton corps pour ressusciter d'anciens Sith. Il t’a placée en cryogénisation pendant plusieurs années pour y parvenir.
Elle fit une pause, ses pensées remplies de compassion, puis ajouta.
- Mais Valia, ici présente,et ses compagnons t’ont sauvée de cet enfer.
Valia, s’approcha doucement de la jeune fille.Lui prit sa main avec précaution, comme pour lui transmettre une chaleur humaine, pour lui valider les paroles du Grand maître.
Keyanna tourna la tête vers elle, reconnaissance dans ses yeux fatigués. Même si elle ne pouvait pas parler, ce geste était suffisant pour exprimer sa gratitude. Meywine poursuivit doucement.
- Cependant... durant ton sommeil, tes cordes vocales ont été endommagées. Il ne te sera plus possible de t’exprimer pour l’instant.
Un silence pesa dans la pièce, alors que les mots se répercutaient dans l’esprit de Keyanna.
Valia sentant le besoin de réconforter la jeune nomade, décida de faire basculer la discussion.
- C'est grâce à ta sœur Ayna que je t'ai retrouvée. Lui confie-t-elle.
Le nom d'Ayna sembla faire écho dans l'esprit de Keyanna. Une vague de souvenirs la submergea, et elle ferma les yeux un instant, comme pour assembler les morceaux de son passé. Valia, voyant son trouble, serra un peu plus fort sa main, lui transmettant tout le soutien qu'elle pouvait offrir. Une étincelle s'alluma dans les yeux de Keyanna , son esprit s'agita, et Valia sentit ce flot d'émotions lui traverser l’esprit, Keyanna devait bombardé le Grand Maitre de questions pressantes sur Ayna, sa petite sœur bien-aimée.
Valia baissa les yeux, hésitante, mais elle savait qu'elle devait lui dire la vérité.
- Ta sœur… commença-t-elle calmement, Ayna a été manipulée par Darth Nihilus, elle s’est perdue dans le côté obscur. Mais… jusqu’à la fin, elle ne t’a jamais oubliée. Elle nous a demandé de te sauver.
Le regard de Keyanna vacilla, mêlant douleur et de chagrin. Elle voulait crier, hurler, mais une fois encore, aucun son ne sortit de sa bouche. Le silence étouffait ses émotions, et à défaut de pouvoir parler, elle serra la main de Valia avec une force désespérée. Ses larmes coulèrent silencieusement, inondant son visage, tandis que Valia restait à ses côtés, impuissante mais présente, partageant cette douleur muette.
Soudain, une chose étrange se produisit. Valia entendit la voix de Keyanna, non pas à travers ses lèvres scellées, mais directement dans son esprit. Même Maître Dolna s’approcha pour s’assurer que ce n’était pas un simple mouvement de sa bouche, réalisant que la voix résonnait dans leur tête.
Keyanna criait, furieuse, accusant Meywine avec une rage brute.
- Tout est ta faute ! À toi et à tes amis Jedi ! C’est votre prisonnier qui est revenu pour détruire mon village après toutes ces années !
Meywine, imperturbable, répondait consciente que Valia et Dolna pouvaient entendre les accusations de la jeune fille.
- Coleman m’avait dit que tu pratiquais la Force. Je ne suis donc pas surprise de voir que tu as instinctivement élargi le lien mental entre nous.
À la mention de Coleman, Keyanna hurla de plus belle, le dégoût éclatant dans chaque pensée qu’elle projetait.
- Cet homme sans parole ! Il a volé des pages du journal de Quillan Vox ! Il me croyait trop idiote pour le remarquer. Vous êtes venus dans mon village, et malgré l’hospitalité de mon peuple, vous n’avez apporté que le malheur.
Chaque mot était empreint de colère et de désespoir, ses souvenirs poignants refaisant surface avec une intensité qui secoua même Valia, touchée par la profondeur de cette douleur.
Meywine baissa la tête et, d'une voix empreinte de sincérité, demanda pardon à Keyanna.
-Je suis désolée, Keyanna. C'est ma faute. Je n'ai pas su protéger le secret des nomades. Elle prit une pause, son regard fixé sur la jeune fille.
- Je te demande de te reposer, de prendre quelques jours pour réfléchir. Maître Dolna prendra soin de toi. Et je serai, à ta disposition, pour t’aider dans chaque décision que tu prendras pour ton futur.
Meywine poursuivit, hésitant un instant avant de mentionner la proposition médicale.
- Si tu veux retrouver ta voix, nous pouvons t'implanter des cordes vocales cybernétiques.
Mais Keyanna secoua vivement la tête, refusant catégoriquement, sa voix résonnant de nouveau dans l'esprit de Meywine et Valia.
- Nous les Nomades croyons que quand quelque chose est perdu, c’est la volonté de la Force. Il ne faut pas aller contre cela.
Elle laissa échapper un soupir lourd de chagrin avant d’ajouter
-De toute façon j'ai tout perdu... je n’ai plus rien à dire à personne.
Ces mots frappèrent Valia et Meywine de plein fouet, rendant palpable la profondeur du désespoir de la jeune fille.
Meywine et Valia quittèrent la chambre en silence, laissant Keyanna se reposer et digérer le poids des révélations qui venaient de s'abattre sur elle. Toutes deux savaient que le chemin de la guérison serait long pour elle. Le monde qu'elle avait connu avait disparu, et il lui faudrait du temps pour s'adapter à cette nouvelle réalité.
Meywine, fidèle à sa parole, conduisit Valia vers la chambre de Katarn. Dès qu'elles arrivèrent, les deux gardes postés à l'entrée saluèrent respectueusement le Grand Maître.
Cette dernière se tourna vers eux et dit d'une voix ferme.
-Merrick, Seren, Laissez passer cette Padawan.
Valia! dit-elle doucement mais sévèrement, pour que les deux gardes entendent. tu as cinq minutes. Pas plus.
Les gardes acquiescèrent en silence, alors que Valia entrait dans la chambre, son cœur battant à tout rompre en voyant Katarn, vêtu d’un simple pyjama blanc, assis sur son lit. À première vue, il semblait en bonne santé, à part quelques cicatrices éparses sur son visage. Rien de grave.
-Maître Katarn! s'écria-t-elle en courant vers lui, le prenant dans ses bras.
Mais Katarn resta immobile, ne répondant pas à son étreinte. Valia recula légèrement, remarquant les menottes magnétiques qui maintenaient ses poignets prisonniers du lit.
-Maître...murmura-t-elle, déconcertée, ses yeux fixés sur les liens qui l’empêchaient de bouger. Katarn détourna le regard, le visage fatigué. Puis il leva les yeux vers elle, un léger sourire sarcastique sur les lèvres.
-Ne t'inquiète pas, Valia. Ils veulent juste s'assurer que je ne m’enfuis pas, dit-il en secouant doucement les menottes. Le Conseil a visiblement un peu peur de moi maintenant.
Valia baissa les yeux, toujours troublée par la situation, mais avant qu'elle ne puisse répondre, Katarn reprit, son ton s’adoucissant.
- Et toi, comment tu vas ? J’ai entendu dire que tu t’en es bien sortie… Tu as sauvé Keyanna.
Valia, la voix serrée par l'émotion, répondit en baissant les yeux.
- Je n’étais pas seule, Maître. Zain… le lieutenant Reln et ses hommes m’ont aidée.
À l'évocation de Zain, Katarn perdit tout son air habituel, une ombre traversant son visage.
-Je suis désolé, Valia, souffla-t-il. Tout ceci, est ma faute. Je n'aurais jamais dû vous entraîner là-dedans. À cause de moi, Zain… Zain est perdu.
Les larmes montèrent dans les yeux de Valia.
- Non, Maître, c'est ma faute… Zain m’a suivie, moi, pas vous. Je savais qu'il n'était pas prêt pour ce genre de combat, je le savais… et pourtant je l’ai laissé venir. J'ai été naïve, j'ai pensé que tout se passerait bien.
Elle essuya une larme d’un geste tremblant.
-Je n’ai pas su le protéger. Il comptait sur moi… et je l’ai laissé tomber.
Katarn, le regard empreint de colère, rétorqua.
-Non, Valia, ce n'est pas ta faute ! C'est moi qui suis à blâmer. C'est moi qui ai pris la décision de vous embarquer avec moi. De toute façon, le Conseil a déjà prévu de me punir pour ça. Ils n'hésiteront pas à me tenir responsable.
Valia, déterminée, leva les yeux vers son maître.
- Je vais leur parler, Maître . Je leur ai déjà tout raconté dans mon rapport. Et si besoin est, je les forcerai à comprendre que c'est moi qui vous ai obligé à nous emmener avec vous sur Coruscant, que Zain vous a suivi à cause de moi, parce qu'il ne voulait pas me laisser seule.
Katarn, touché par la détermination de Valia, secoua la tête avec fermeté.
- Non, tu ne feras rien de tout cela. Ce n'est pas la peine qu'on soit tous les deux punis pour ce qui est arrivée. De toute façon, je suis déjà cuit avec le Conseil.
Il marqua une pause, ses yeux se perdant dans le vide.
-J'ai eu une visite très salée du Grand Maître. Elle m'a bien crié dessus pour ce que j'ai fait. Elle sait que j'ai utilisé l'équilibre dans la Force et par extension le conseil sait. Et il n'y a qu'une seule punition pour cela le bannissement.
- Quand aura lieu votre procès ? demanda Valia, l'inquiétude teintant sa voix.
Katarn soupira, son regard se perdant dans le vide. - Demain. Le Conseil attend l'arrivée des chefs des trois familles principales.
- Vous avez pourtant le droit de vous défendre, Maître. Le Code vous permet de choisir un membre de l'Ordre comme avocat, affirma-t-elle avec conviction.
- Je préfère ne pas le faire, rétorqua-t-il, la lassitude marquant son ton. Je me plierai à la punition qui sera ordonnée, quelle qu'elle soit.
- Ce n'est pas dans votre tempérament de capituler, Maître, objecta Valia, déterminée à le soutenir.
Katarn ferma les yeux un instant, la douleur transparaissant sur son visage.
- J'ai déjà été un fardeau bien trop lourd pour Mey et pour mon maître, Haris. Je n'ai pas su arrêter Sedu, et par ma faute, Zain a péri. Je n'ai plus le droit d'être un Jedi.
Valia choquée par les paroles de son maître, s'approcha de lui, son regard intense.
- Maître , n’oubliez pas la promesse que vous m’avez faite. Vous avez juré de me former et de tout faire pour m’aider à devenir chevalier. Sans vous, je ne pourrai jamais y arriver.
Le cœur lourd, elle continua, sa voix empreinte d’émotion.
- Abandonner maintenant serait trahir tout ce que vous avez investi en moi. Je crois en vous, Maître. Et je sais que vous avez encore la force de vous battre pour prouver votre valeur. Vous méritez une seconde chance.
Katarn, avec un regard grave, répondit.
-Tu te trompes, Valia. Tu mérites un meilleur mentor que moi. Je ne peux pas continuer à te guider dans cette voie alors que je ne suis plus digne d’être un Jedi. Tu n’as pas à t’inquiéter. Le Grand maître fera le nécessaire pour assurer que tu deviennes chevalier. Après tout c'était son plan et elle a toujours un autre en réserve en cas ou les choses se passent mal.
-Écoute-moi, ajouta Katarn, son regard se faisant sérieux. Les temps qui viennent vont être très durs. La loyauté et la conviction des Jedi seront mises à l'épreuve. Je ressens un sombre nuage prêt à dévorer le nouvel ordre. C'est pour cela que je te demande de devenir plus forte.
Valia hocha la tête, absorbant chaque mot de son maître.
- Et surtout, poursuivit-il, soutiens Mey . Elle est la seule capable de nous sauver , et elle aura besoin de toute l'aide possible pour y parvenir. Je sais que tu en es capable. Tu as en toi une force que toi-même tu ne soupçonnes pas encore.
Katarn lui sourit faiblement, un éclat de fierté dans ses yeux.
- C'est tout ce que je peux te demander. Ne laisse plus personne te dire qui tu es ou ce que tu dois faire. Reste fidèle à toi même et dans la Force, Valia, car elle est toujours avec toi.
Katarn lui tourna le dos faisant face au mur, lui montrant clairement qu'il n'a plus rien à lui dire.
La padawan, quitta la pièce remplie de tristesse par le discours défaitiste du Jedi. Elle erra dans les rues de la ville, perdue dans ses pensées, chaque recoin lui faisait rappeler un souvenir partagé avec Zain. Quand la nuit tomba, la padawan rentra dans le quartier Laurine, elle s'approcha de la porte d'une chambre qui lui avait été prêtée. En l'ouvrant, elle fut étonnée de découvrir qu'une personne était entrain de l'attendre dans la piece. Portant une robe orange la couleur des Laurine. Pas de doute c'était bien sa mère, Eden Laurine, assise là, l'attendant.
Eden ressemblait à une version plus âgée de sa fille, avec les mêmes yeux verts et les mêmes cheveux blonds. Seules deux petites cornes sur le front manquaient à cette ressemblance. Cependant, la plus grande différence entre elles résidait dans l'expression d'Eden , son regard n'avait rien de bon ou de bienveillant, laissant transparaître une ombre de dureté et de désapprobation.
-Mère ! s'écria Valia, surprise.
Eden ne lui répondit pas immédiatement, se contentant de lui désigner un fauteuil d’un regard sévère, lui ordonnant de s'asseoir.
Valia s'exécuta sans tarder, appréhendant les reproches qu'elle allait recevoir.
- Valia, ta grand-mère et moi sommes très inquiètes pour toi, commença Eden, son ton chargé de gravité .
-Le rapport de Maître Koffi à ton sujet nous a laissés sans voix. Quitter le monastère de Luke, s'aventurer sur Serenno, puis te battre sur Coruscant aux côtés de ce vaut rien de Coleman Katarn... Que t'est-il arrivé pour enchaîner des décisions aussi stupides, une après l'autre ?
Valia n'avait jamais autant souhaité que la terre s'ouvre sous ses pieds. Elle ne pensait pas se retrouver confrontée à sa mère aussi rapidement. Elle croyait qu'elle n'arriverait que demain
Elle balbutia, visiblement troublée .
-Je suis désolée... Les choses ont dégénéré très vite.
Eden continua les reproches, son regard dur.
- Tu aurais pu finir comme Zain Solaris. La famille Laurine ne peut pas se permettre de perdre son héritière. Tu as des responsabilités, Valia, et tu ne comprends pas encore toute l'importance de ton rôle.
Voyant sa fille la tête entre les genoux, le regard désespéré, Eden s'adoucit légèrement. Elle soupira et dit.
- Bon, tout n'est pas de ta faute. Tu t'es fait entraîner là-dedans par ce maudit Katarn. Mais demain, il paiera pour cela. Il t'a mise en danger et t'a détournée de ton chemin.
Entendre sa mère insulter Katarn fit jaillir la colère en Valia. Elle ne pouvait pas laisser passer cela.
- Mère ! Je ne vous laisserai pas insulter mon maître ! s'exclama a-t-elle, sa voix vibrante.
Eden, surprise par ce changement de comportement, s'offusqua.
- De quel maître parles-tu ? Ton maître t'attend au monastère, et tu partiras le rejoindre dès demain. C'est moi-même qui t'emmènerai après l'audience de Katarn.
- Non, je ne partirai pas ! Je ne veux plus être précheuse, je veux être chevalier ! hurla Valia. Se souvenant des dernières paroles de Katarn, de ne plus laisser personne lui dire ce qu'elle doit faire.
- Ma fille. Eden répondit avec un sarcasme évident, tu es tombé sur la tête ? dois-je te faire passer des scanners ? Tu me parles de ce que tu veux, comme si cela avait de l'importance ? Nous sommes les Laurine, nous sommes les voix des Jedi. Nous sommes un pilier de cet ordre. Sans nous, tout ce que tu vois ici sur cette planète n'existerait pas. Tu crois que tes désirs sont plus importants que cela ? Plus importants que la paix et la prospérité de notre galaxie ?
Valia, frustrée, sentit le poids des mots de sa mère. Elle savait que sa famille avait une histoire, mais à cet instant, son propre désir de devenir chevalier semblait plus crucial que jamais.
- Votre héritage, votre prestige ne sont plus un pilier de l'ordre, mais un poison qui consume notre famille, lança la padawan, fouillant le regard de sa mère pour ne pas perdre son courage.
- Regardez comment vous me parlez. Comme si je n'étais pas une personne avec mes propres rêves et mes propres envies. Comme si j'étais un animal dressé pour assouvir une tâche. Ce n'est pas la vie que je veux ! Continua-t-elle.
La jeune Zeltronne prit une profonde inspiration, les yeux de sa mère essayent de crosier les siennes .
-Ce que je veux, c'est aider les gens avec le talent que je possède. Je ne serai jamais une bonne précheuse, mais je sais que je peux devenir une grande chevalier. S'il vous plaît, mère, vous devez m'écouter.
Eden, prise au dépourvu par la passion de sa fille, sentit un frisson d'hésitation. Comme si sur son visage se lisait une histoire jamais raconter. Mais cette expression ne durera pas , la Zeltronne repris vite sa dureté.
- La vie est bien plus complexe que ce que tu imagines, il y a des responsabilités qui pèsent sur nous. Je veux que tu sois en sécurité et que tu réalises ton potentiel, mais pas au détriment de notre famille.
Valia, déterminée à ne pas céder, plaida sa cause.
- Je ne renoncerai pas à mes rêves pour satisfaire les attentes des autres. Je veux prouver que je peux être un atout , pas un fardeau. Je peux faire une différence, et je ne laisserai personne me dire le contraire.
- Maître Koffi m’a prévenu que Katarn t’avait embrouillé l’esprit, commença Eden, soupçonnant que le chevalier Jedi est devenu le point faible de sa fille.
- Nos ancêtres ont prêté un serment que je refuse de violer. Je suis désolée, Valia, mais ta destinée est d’hériter de ma place, comme j’ai hérité de celle de ma mère et comme elle a hérité de celle de la sienne.
Elle marqua une pause, son regard s’adoucissant un instant, avant de reprendre.
- Tu dois comprendre que l’honneur se trouve dans le sacrifice. C’est une vérité que chaque membre de notre famille a dû accepter.
- Alors je ne veux plus faire partie de cette famille. Déclara Valia, réalisant à peine l’ampleur de ses propres mots. Mais c’était trop tard , l'affirmation était lancée, et elle ne pouvait pas revenir en arrière.
Eden, la colère montant en elle, menaça.
- Tu penses vraiment qu’en reniant ton nom, tu parviendras à accomplir ton rêve ? Pour l’ordre, une Laurine reste une Laurine. Si tu n’es pas une précheuse, tu ne seras rien. Je te ferai bannir.
Valia sentit son cœur s’emballer, haussa le ton sans se rendre compte.
- Vous ne pouvez pas faire cela,s’écria-t-elle. Je ne suis pas une marionnette ! Je suis une Jedi, j’ai le droit de choisir ma propre voie.
- Une Jedi!! siffla Eden, les sourcils froncés. Tu es une enfant ! Mon enfant, hurla -t-elle, laissant échapper de ses yeux vert une petite larme.
Un silence pesant s'installa dans la pièce, puis Eden, reprenant un peu de contenance, poursuivit d'une voix plus sérieuse.
-Demain, Jaime Solaris va demander des comptes au Conseil. Il est dévasté par la perte de son fils et tient le Grand Maître pour responsable. Bien sûr, nous ne pouvons pas projeter l’image d’une division alors que la galaxie tremble et attend de nous que nous la protégeons.
Elle marqua une pause, le regard perdu dans ses pensées avant de conclure.
- Koffi vient de me le confirmer à mon arrivée ici. Pour apaiser la colère des Solaris, le Conseil va leur livrer Katarn en pâture. Il sera condamné à perpétuité dans la prison de Mytus. C’est décidé. Même si le vieux Haris va sûrement s’opposer, il ne pourra rien. Sa fille , le Grand maître n’est pas idiote. Elle sait qu'elle a déjà quelques squelettes dans son placard avec cette histoire de nomade dont elle a caché l'existence à l'ordre. Et le fait qu'elle a abandonné la bataille pour aller sauver Katarn. Elle n'aura pas d'autre choix que faire ce que le conseil réclamera.
Valia, sonné par les révélations de sa mère, se redressa et lui rétorqua avec une ferme conviction.
- Vous vous trompez, mère. Le Grand Maître ne laissera jamais faire cela.Elle et Katarn ont un lien spécial !
Eden esquissa un léger sourire, presque moqueur.
-Si tu parles de leurs mariage raté, ce n’est pas un secret pour moi, ma chère. Mais crois-moi, cela ne changera rien à la situation. Et oui c'est une leçon que ta grand-mère m'a apprise et que je vais partager avec toi. Pour être la meilleure des voix de Jedi, tu dois tout savoir sur eux. Notamment la fille de la prophétie. Et Avec la mort de Thalen, même si elle vote contre cette décision, elle n’aurait pas les voix nécessaires pour l’arrêter. Koffi a déjà sécurisé le soutien des secrétaires et du Haut Maître Shailare. La décision est prise.
Eden, voyant le désespoir dans les yeux de sa fille, proposa d'une voix malicieuse
-Cependant, nous ne sommes pas encore demain. Les choses peuvent évoluer, jusque là.
Valia, perplexe, ne comprit pas immédiatement l'insinuation de sa mère. Elle demanda avec inquiétude.
-Comment ça ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Peut-être que je pourrais convaincre Koffi de réduire la sentence, suggéra Eden, réfléchissant à voix haute.
- Si j'y mets du mien, je suis certaine que je peux obtenir à Katarn quelque chose de moins sévère.
Valia se redressa, le cœur battant, réalisant que sa mère avait déjà un plan en tête.
- Je suppose que vous voulez quelques choses, en échange de votre intervention?
Eden, avec une froideur calculée, répondit.
- Je veux que tu retournes au monastère de Luke et que tu oublies toute cette histoire de chevalier. Voilà ce que je veux.
Cette proposition qui n'était en vérité qu'un chantage répugnait Valia, mais la situation la forçait à envisager la proposition. Sauver Katarn d'une condamnation injuste, surtout lorsqu'elle se sentait en partie responsable, lui semblait une priorité absolue. Chaque instant d'hésitation rendait la décision plus lourde à porter. Alors qu’elle cherchait encore ses mots, Eden, impassible, reprit la parole :
- Je te laisse la nuit pour réfléchir. Si tu acceptes, trouve-moi avant le procès, demain au Grand Temple. Mais plus tu hésitera, plus Katarn sera perdu. Seul toi peut le sauver de cette vie de misère qui l'attend. Tu sais sur Mytus il n'aura pas la force pour le protéger, ni un sabre laser. Et depuis une vingtaine d'années il en a arrêté du monde qui sont toujours enfermé dans cette prison. Je pense qu'ils seront très heureux de le voir arriver.
Le cœur de Valia se serra. Le dilemme était insoutenable. Elle baissa la tête, incapable de répondre. Sa mère quitta la pièce comme un fantôme, la laissant seule face à ses pensées.