Star wars épisode 10: Le Nouvel ordre Jedi
Chapitre 33 : Le voile des vingt dernières années
5719 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 05/09/2024 17:31
Le vaisseau amiral fendait l'hyperespace avec une grâce imposante, ses réacteurs ioniques illuminant la noirceur absolue de l'univers d'une lueur bleutée. À l'intérieur de ses coques massives, le bourdonnement sourd des moteurs résonnait, vibrant à travers les parois métalliques comme un murmure constant de puissance.
La Général Viskra n'avait pas menti, son vaisseau était à la pointe de la technologie, doté des dernières innovations en matière de voyage interstellaire. Les moteurs hyperdrive de nouvelle génération traversaient l'hyperespace comme un couteau chaud dans du beurre, réduisant considérablement le temps de transit habituel. Les systèmes de navigation étaient tout aussi sophistiqués, offrant des trajectoires optimisées et des mesures de sécurité renforcées, garantissant une traversée sans encombre à travers les méandres du cosmos. Chaque détail du vaisseau, des consoles holographiques aux boucliers défensifs de haute technologie, témoignait de l'ingéniosité et de l'expertise de la Nouvelle République, prête à affronter les périls se profilent à l'horizon.
Valia et Zain se tenaient dans le cockpit, leurs yeux écarquillés, absorbés par la vue qui s'offrait à eux. C'était la première fois qu'ils se trouvaient à bord d'un vaisseau amiral aussi avancé, et l'émerveillement brillait sur leurs visages. Les écrans holographiques projetaient des cartes stellaire en trois dimensions, des points de lumière représentant l'avancée du reste de l'armée de la republique. Chaque console était une œuvre d'art technologique, avec des commandes tactiles et des affichages lumineux qui répondaient instantanément aux gestes des opérateurs.
-Regarde ça, Zain! Murmura Valia, sa voix teintée d'une excitation à peine contenue. -C'est incroyable... Je n'ai jamais vu une telle maîtrise de la technologie.
Zain hocha la tête, ses yeux capturant chaque détail du cockpit.
-Oui... Ce vaisseau pourrait rivaliser avec "le Chuwi" le vaisseau de maître Tarkarbacca réputé pour être le joyaux de la flotte Jedi. Répondit-il, ébahi. Avec ce vaisseau nous arriverons très bientôt.
Les deux jeunes Jedi étaient fascinés par la vue panoramique qui s'étendait devant eux. Les étoiles de l'hyperespace défilaient comme des traînées brillantes, chaque lumière représentant des mondes inconnus, des possibilités infinies. Le cockpit, avec ses murs courbes et ses baies vitrées imposantes, leur donnait l'impression d'être en pleine immersion dans les profondeurs de l'univers.
Valia, en proie à une curiosité croissante, se détourna de l'hologramme fascinant devant elle et réalisa soudainement l'absence de son maître, Katarn. Elle ferma les yeux et se concentra, utilisant la Force pour le localiser quelque part dans les profondeurs du vaisseau. Les pulsations subtiles de l'énergie vitale de Katarn la guidèrent, mais la complexité de la structure du vaisseau amiral la déconcerta rapidement.
Elle se fraya un chemin à travers les couloirs métalliques du vaisseau, chaque pas résonnant doucement sur le sol. Les parois étaient tapissées de panneaux de commandes, de lumières clignotantes et de symboles techniques qu'elle ne comprenait pas tout à fait. Des câbles d'alimentation se frayaient un chemin le long des murs, connectant divers appareils dont la fonction lui échappait. Des portes se succédaient, certaines menant à des chambres d'équipage impeccablement ordonnées, d'autres à des salles de briefing pleines d'écrans holographiques. À chaque tournant, elle découvrait un nouvel aspect du vaisseau, comme une salle de maintenance avec des droïdes astromécaniciens, ou un couloir de service rempli de casiers contenant des combinaisons spatiales et des équipements de survie.
Le vaisseau semblait à la fois vaste et labyrinthique, un dédale technologique où l'on pouvait facilement se perdre. Des ponts supérieurs aux hangars d'atterrissage, tout était organisé avec une précision militaire, mais l'agencement lui-même paraissait presque déconcertant. Les murs, froids et métalliques, donnaient au lieu une atmosphère à la fois stérile et imposante. Des membres de l’équipage passaient à côté d’elle, se déplaçant avec détermination, leurs uniformes impeccables et leurs regards concentrés sur leurs tâches.
Valia s’arrêta un instant devant une immense baie vitrée qui offrait une vue imprenable sur l’hyperespace. Elle se sentit minuscule face à l’immensité des étoiles et des galaxies lointaines. La lumière des étoiles se reflétait sur les parois chromées, créant des jeux d’ombres et de lumières qui dansaient dans le couloir. Elle réalisa que, bien qu'elle soit une Jedi, il y avait encore tellement de choses à découvrir et à comprendre, non seulement dans la galaxie, mais aussi dans la Force elle-même.
Après de longues minutes à se frayer un chemin à travers les corridors métalliques du vaisseau, Valia finit par localiser Katarn. Il se trouvait dans une pièce isolée, un petit hangar au fond du vaisseau. L'endroit était plongé dans une semi-obscurité, éclairé uniquement par les faibles lueurs des voyants lumineux sur les murs et le léger scintillement des étoiles au travers d'une petite fenêtre.
Katarn était assis en tailleur au centre de la pièce, parfaitement immobile. Il méditait, les yeux fermés, sa respiration lente et régulière. Son calme contrastait avec le bruit incessant des machines du vaisseau et le bourdonnement sourd du moteur hyperluminique. Valia, respectueuse de son maître, s'approcha silencieusement et s'assit près de lui, croisant également les jambes dans une posture de méditation. Elle resta là un moment, immobile, à observer la paix qui émanait de Katarn, cherchant à puiser dans cette tranquillité.
Elle ferma les yeux et tenta de calmer son esprit agité, inspirant profondément, laissant la Force la guider vers un état de sérénité. Elle savait que Katarn méditait pour se ressourcer et trouver des réponses aux questions qui tourmentaient son esprit, et elle espérait en faire de même. Doucement, elle chercha à établir un lien mental avec lui, tendant son esprit vers celui de son maître comme elle avait appris à le faire.
Elle se concentra, laissant ses pensées se fondre dans le flux de la Force, essayant de ressentir les pensées et émotions de Katarn. Le lien ne se forma pas tout de suite, mais après quelques instants de patience et de concentration, elle sentit une présence familière dans son esprit, celle de son maître. Il était là, mais sa pensée était lointaine, comme s’il était plongé dans des souvenirs anciens ou des réflexions profondes.
Valia perçut alors une vague de sentiments ,une étrange mélancolie mêlée d'un profond désir
Dans le calme de sa méditation, Valia entendit soudain une voix résonner dans son esprit. C'était la voix de Katarn, douce mais ferme, comme un murmure lointain traversant le silence.
- Bien joué, Valia. Dit-il, sa voix résonnant clairement dans son esprit.
-Tu t'es beaucoup améliorée. Ton lien mental s'est formé avec plus de facilité et de précision. Tu as parcouru un long chemin depuis tes premières tentatives.
Valia sentit une chaleur douce en elle, une vague de fierté mêlée de soulagement. Recevoir les félicitations de son maître la remplissait d'une certaine joie.
Katarn continua, sa voix mentale résonnant avec une clarté rassurante.
-Avec cette maîtrise, tu seras bientôt capable d'agir comme émetteur. C'est une compétence précieuse. Mais n'oublie pas, que cette capacité nécessite une grande concentration et une volonté forte. Utilise-la avec discernement.
Valia hocha la tête doucement, absorbant les paroles de son maître. Elle ressentait la profondeur de ses enseignements, non seulement dans ses mots, mais aussi dans l'énergie qu'il dégageait à travers la Force. Elle comprenait que ce n'était pas seulement une question de pouvoir, mais aussi de responsabilité.
Valia prit une profonde inspiration, laissant ses pensées se concentrer davantage, puis répondit à son maître à travers le lien mental qu'ils avaient établi.
- Vous aviez raison, Maître. Dit-elle, sa voix mentale calme mais chargée d'une nouvelle confiance. L'expérience est vraiment le meilleur enseignant. Ce qui s'est passé dans la forêt noyée... cela m'a ouvert les yeux. J'ai compris tant de choses sur moi-même et sur la Force. Grâce à cette épreuve, j'ai maintenant une bien meilleure connaissance du lien mental. Je peux sentir les flux et les reflux de la Force plus clairement, et je comprends mieux comment créer cette connexion.
Elle sentit une vague de calme émaner de Katarn, un signe de son approbation. Il avait souvent répété que la vraie maîtrise ne venait pas seulement de la pratique ou de l'entraînement, mais des épreuves réelles auxquelles un Jedi est confronté. Valia savait que c'était une leçon apprise dans la douleur et le défi, mais une leçon précieuse néanmoins.
Katarn interrompit un instant le silence, sa voix mentale teintée d'une légère amusement.
- Valia, je ressens ta curiosité à travers notre lien. Dit-il.
-Il est devenu tellement puissant maintenant que je peux percevoir non seulement tes pensées mais aussi tes intentions. Tu es venue ici pour m'interroger sur mon passé, n'est-ce pas ?
Valia, légèrement surprise, laissa échapper un sourire en coin. Elle avait effectivement l'intention d'en apprendre davantage sur les années passées de son maître, des années qui restaient en grande partie un mystère pour elle.
- Comme toujours vous arrivez à bien me cernée. Répondit-elle mentalement, sa voix empreinte de respect et d'intérêt.
- Je dois avouer que je suis vraiment fascinée par votre passé, Maître. Il est la clé pour comprendre comment nous avons atterri tous ici, et vous êtes la seule personne qui peut me l'expliquer. Il y a des zones d'ombres que j'aimerai éclaircir comme votre technique dans la forêt, c'était bien l'équilibre dans la force! Aussi Votre relation avec maître Koffi dans j'ai senti une vraie animosité en vers vous. De plus, je me dis que peut-être parler de tout cela pourrait aussi vous aider à vous préparer pour ce qui vous attend sur Coruscant. Ça pourrait être une bonne façon de mettre un peu d'ordre dans votre esprit, non ?
Katarn demeura silencieux un moment, comme s'il réfléchissait à la meilleure façon de répondre. Valia ressenti un dilemme se jouait en lui. Entre la nécessité de se confier, de lever un poids et la honte de se sentir un vieux fragile incapable de gérer ses émotion. Finalement, il parla à nouveau, sa voix mentale chargée de profondeur.
- Mon passé est complexe, Valia. Il est tissé de succès mais surtout d'échecs, de luttes et de triomphes. Chaque expérience a laissé une empreinte sur moi, et chaque décision que j'ai prise a contribué à me forger en tant que Jedi. Je suis prêt à partager avec toi ce que je peux, mais sache que certaines histoires sont marquées par des blessures que le temps ne guérit jamais complètement. C'est pour celà que la plupart sont secrètes. Es-tu prête à entendre ces récits, avec tout ce qu'ils impliquent ?
Valia ressentit un mélange d'anticipation et de bonheur à l'idée que son maître s'ouvre à elle. Un signe de confiance et d'affection qui réchauffa son cœur. Elle savait que connaître le passé de Katarn signifiait aussi faire face à des aspects douloureux de son histoire, mais elle était déterminée à comprendre les forces qui l'avaient guidé jusqu'à présent.
- Qu’est-ce que tu aimerais savoir en premier ? Se décida à lui demander le Jedi.
Valia hésita un moment avant de répondre.
- Je voudrais en savoir plus sur votre relation avec le Grand Maître. Vous avez mentionné sur Serenno, que vous avez été marié. Est-ce que c’était avec le Grand Maître ?
Katarn répondit par un « oui » sec, son ton trahissant une irritation apparente face à la révélation de ce secret. Valia, amusée, ne se laissa pas décourager. Elle poursuivit avec une excitation marquée.
- Comment cela s’est-il passé ? Je le soupçonnais un peu, mais je peine à comprendre comment une femme comme le Grand Maître a pu finir avec quelqu’un comme vous, sans vouloir vous offenser.
Katarn soupira fort dans la tête de Valia puis se lança dans son récit avec une intensité palpable.
- Je t'avoue que j'avais une relation assez compliqué avec elle quand nous etions à l'académie. Je ne m'aimais pas beaucoup à l'époque, j'avais peur que les gens me jugent à mon nom de famille "Katarn". J'étais à la recherche de gloire pour prouver ma valeur, mais difficile d'en avoir quand ta rival n'est autre que l'héritière Brightstar, la fille de la prophétie. Du coup je lui en voulais pour tout et n'importe quoi. Cependant après le départ de Sedu, elle et moi avions un nouvel objectif, capturer Nit Brown. Pour cela je devais devenir plus fort. À cette époque, je me suis fait forger mon sabre laser que j'ai toujours, avec du métal Madog, un matériau réputé pour sa densité et sa robustesse. La poignée du sabre était lourd, et chaque entraînement demandait une force et une précision accrues pour le manier efficacement. Je m’entraînais sans relâche, mais il était clair que j’avais besoin d’aide pour maîtriser cette arme.
C’est alors que Mey , c'est comme celà que je l'appelle, est venue à mon secours. Elle m’a soutenu dans mes sessions d’entraînement, devenant ma partenaire,m’offrant ses conseils et son expertise, et ensemble nous avons travaillé dur pour perfectionner notre technique. Ses encouragements et son soutien m’ont non seulement aidé à m’adapter au poids du sabre, mais ont également renforcé notre lien.
Je n'étais pas le seul bénéficiaire de nos entraînements poussées, Mey aussi, de son côté, a tellement progressé dans l'art de la maîtrise de la force, créant une technique unique qui lui vaut le surnom de la 'Seraphine'. Cette technique élégante et dévastatrice a non seulement affiné ses compétences, mais a également solidifié son statut parmi les Jedi. Son nom est devenu synonyme de respect et d’admiration dans toute la galaxie.
À mesure que nous partagions ces moments de lutte et de progrès, notre relation est devenue plus profonde. Ce n’était plus simplement un partenariat entre camarade, nous avons retrouvé notre complicité du temps ou nous etions enfants sur Mytus. Nous avons commencé à nous comprendre sans mots, à anticiper les besoins de l’autre, et notre connexion est devenue si profonde que j'avais perdu toute la jalousie et la colère qui empoisonaient mon esprit quand j'étais à l'académie.
Nous avons partagé des moments de vulnérabilité durant nos missions pour détruire les syndicats criminel et tenter de mettre la main sur Braum, notre affection l’un pour l’autre s’est intensifiée, et tout celà se transforma en une relation intime pleine d’amour. Nous nous sommes marié en secret il y a de cela quinze ans.
Valia, absorbée par le récit de Katarn, posa une question avec une curiosité sincère.
- Que s'est-il passé entre vous ? Pourquoi n'êtes-vous plus ensemble?
Katarn, la voix empreinte de tristesse, expliqua.
- La vérité est comme ta grand-mère Zahira Laurine l'avait prédit, l'émancipation de Mey eut des répercussions inattendues. Des tensions sont apparus au sein du nouvel ordre Jedi. De nombreux membres fanatiques des trois familles fondatrices qui voyaient dans l'émancipation de Mey un crachat sur la mémoire de leurs ancêtres, ont commencé à répandre des rumeurs sur elle, mettant en doute son engagement envers les Jedi et accusant Maître Thalen de favoritisme. Ce climat hostile a rendu sa vie de Jedi difficile.
Mey a travaillé sans relâche pour regagner la confiance des membres de l'Ordre et des politiques de la galaxie, et elle a finalement réussi à se faire accepter, notamment grâce à des prouesses au combats contre les pires organisation criminelles de la galaxie.
Lorsqu'un poste de secrétaire au Conseil s'est libéré, Maître Thalen lui a offert de se présenté. Mais les pressions des membres fanatiques se sont encore une fois intensifiées. ils faisaient tout pour qu'elle perd le poste et qu'elle ne s'engage pas davantage.
Ce fut une période très douloureuse pour elle. Les attaques incessantes et les critiques ont ébranlé son esprit et son cœur. Elle était tellement affectée et en colère qu’elle demanda à renoncer à son nom de famille Brightstar pour adopter le mien, Katarn. C'était une décision symbolique, une tentative de se détacher des attentes et des jugements extérieurs, de redéfinir son identité loin des pressions familiales. Cela a aussi marqué la fin de notre relation, un tournant que ni elle ni moi n'avions prévu.
Katarn s'arrêta pour reprendre son souffle puis poursuivit avec une note de regret dans sa voix.
- Bien que Mey m'a aidé à me réapproprier ce nom autrefois synonyme de souffrance, et le transformer en un symbole de justice et d’intégrité. Je n’étais pas prêt à accepter qu’elle endosse ce poids également. Je voulais la protéger. Je voulais qu’elle conserve son identité, qu’elle ne soit pas associée aux difficultés et aux préjugés qui avaient marqué mon passé.j'ai donc refusé.
Je croyais sincèrement que prendre mon nom pourrait nuire à son ascension en tant que membre du conseil Jedi. Elle avait déjà suffisamment à affronter avec les critiques et les attaques des familles fanatiques. Je ne voulais pas ajouter à ses épreuves . Bien sur comme je suis très maladroit dans la façon que j'ai de montrer mes intentions, je ne suis pas arrivée à le convaincre que c'était une mauvaise idée. Mey, elle m’a reproché ma lâcheté, disant que je n’assumais pas notre relation. Que j'étais encore ancré dans mon passé, incapable de le dépasser complètement. Elle m’avait aidé à transformer ma propre histoire, mais je restais paralysé par le fantôme de mon père, incapable de tourner la page et d’embrasser pleinement notre avenir commun. Pour elle, cela signifiait que je ne pouvais pas lui offrir le futur qu'elle espérait à mes côtés. Elle cherchait à avancer, à construire quelque chose de nouveau, mais mon incapacité à assumer ma propre histoire nous freinait, et elle ne pouvait pas envisager un avenir avec quelqu'un qui n'était pas prêt à se libérer de ses chaînes. Elle avait investi trop de temps, trop de sentiments pour au final entendre un non de ma part. Et elle avait raison, elle méritait mieux. Nous nous sommes donc séparés, non pas parce qu'il y avait un manque d'amour, mais parce que je n'étais pas prêt à laisser derrière moi les ombres qui hantaient encore mon cœur.
Valia ressentit la tristesse émanant de son maître, comme une vague glaciale qui traversa leur lien mental. Elle regretta aussitôt d'avoir posé cette question, sentant qu'elle avait réveillé des souvenirs douloureux. Gênée, elle chercha une autre question pour détourner l'attention de ce moment de vulnérabilité. Elle hésita un instant avant de parler à nouveau.
-L'équilibre de la Force...Commença-t-elle doucement.
-Est-ce la raison de votre exil sur Ahch-To ? Et comment avez-vous appris à maîtriser cette technique si dangereuse ?
Katarn hocha lentement la tête, comme s’il pesait ses mots avec soin avant de répondre.
- Oui et non, Valia. J’ai bien été exilé à cause de l’équilibre dans la Force, mais ce n’était qu’une partie de la vérité. Derrière tout cela se cachait une manœuvre de Koffi pour affaiblir Mey.
Il souffla un coup, se perdant dans ses souvenirs.
- Quand j’étais plus jeune, j’étais fasciné par l’équilibre dans la Force. Je pensais que c’était le seul moyen pour moi de rivaliser avec Mey, qui était toujours bien en avance sur moi. Durant la mission pour capturer Braum, chez les nomades, Keyanna, la sœur d’Ayna, m’a montré le journal de Quillan Vox, son ancêtre. Un ancien Jedi qui avait tenté, lui aussi, de maîtriser l’équilibre, sans succès. Il avait laissé des écrits sur ses échecs et ses découvertes, j'ai pris avec moi les pages qui traitaient de ce sujet.
Pendant les années où j’étais en couple avec Mey traquant Braum, je n’ai pas porté beaucoup d’attention à ces écrits. Mais après notre séparation, je me suis replongé dans cet entraînement en secret, j'avais besoin d'une distraction. J'étais déterminé à comprendre ou avait échoué Quilan. J’ai fini par réussir… partiellement. Je peux atteindre cet état d’équilibre, mais seulement pour quelques minutes à la fois.
Katarn serra les poings, sa voix devenant plus grave.
- Il y a cinq ans, alors que j’étais le seul chevalier sans padawan, le Conseil m’a fortement encouragé à en prendre un. J’ai choisi délibérément le dernier de la promotion, pensant pouvoir l’aider à surmonter ses lacunes.Beeb Agru un petit neimoidien qui faisait peine à voir. Ce que je ne savais pas, c’est que ce cher Beeb fouinerait dans mes affaires et découvrirait les pages du journal.
Il m’a dénoncé à Koffi directeur de l'académie, qui a sauté sur l’occasion pour m’accuser de cacher un savoir interdit. Il a demandé mon bannissement. Mey, grâce à son influence au sein du Conseil, a réussi à réduire ma sentence à un exil.
Il se tut, laissant ses mots flotter dans la tête de sa padawan , lourds de regrets et de vérités révélées.
Valia fronça les sourcils, visiblement perplexe. -Mais je ne comprends pas… Pourquoi Koffi aurait-il voulu vous bannir, Maître ? demanda-t-elle doucement, cherchant à comprendre la complexité de la situation.
-Et en quoi votre bannissement aurait-il affaibli le Grand Maître ?
Katarn se tourna légèrement vers Valia, son visage exprimant une certaine amertume en repensant à ces événements passés.
-Depuis le début, Koffi et moi n’avons jamais été sur la même longueur d’onde. Lors de ma dernière année à l’académie, Koffi est revenu pour être nommé assistant professeur en théologie. Il organisait des groupes de discussion et a invité Sedu et moi à y participer.
Il marqua une pause, se remémorant ses souvenirs.
- Rapidement, nous avons découvert que ces discussions n’étaient qu’un prétexte pour prêcher les préceptes de l’ancien ordre Jedi. Koffi était convaincu que l’ordre avait été infiltré par les politiciens et les riches de la galaxie, et que certains ne cherchaient à obtenir le titre de Jedi que pour servir les intérêts de leurs familles. Lors de ces réunions il invitait exclusivement les élèves n'ayant pas de parent de haut rang , c'est pour cela qu'il a cru que Sedu et moi seraient peut-être intéressé par ce qu'il avait à dire. Il prônait un retour à l’ancien système, où les Jedi seraient complètement dévoués à la Force, et ou ils seraient sous l'autorité de la République qui élit ses dirigeants, étant les véritables voix du peuple. Selon lui, l’ordre ne devait pas être un corps indépendant. Et les Jedi ne devaient ni aimer ni fonder une famille, mais se déconnecter de leurs sentiments pour mieux accomplir leurs missions
Valia écoutait attentivement, effrayé par cette version de Koffi dont elle soupçonnait déjà ses intentions. Katarn continua, son ton devenant plus ferme.
- Naturellement je désapprouvais fortement sa vision. Je me disais si j'avais vecu sous l'ancien ordre je n'aurais jamais eu la possibilité de devenir un Jedi. J'aurais été jugé bien trop âgé selon leurs règles strictes. Et même si j'avais été accepté, on m'aurait demandé d'oublier mon passé, de renoncer à ma colère. Mais cette colère. Elle était trop ancrée en moi. Tenter de l'enterrer aurait seulement servi à l'accroître.
Il marqua une pause, ses yeux se perdant un instant dans les souvenirs, avant de revenir vers Valia.
-Le nouvel ordre, c'est lui qui m'a sauvé. Grâce à lui, j'ai trouvé quelque chose de bien plus précieux que la simple maîtrise de la Force. J'ai trouvé l'amour d'une famille… et l'amour d'une femme. C'est en remplissant mon cœur de cet amour que j'ai pu chasser la haine qui m’habitait. Ce n'est pas en essayant de l'oublier ou de la réprimer que l'on se libère de la colère. Non. On doit la combattre en s'entourant de ce qui nous élève, de ce qui nous rend entier.
Ce que je trouvais le pire, c'était le danger que quelqu'un comme lui se retrouve à l'académie à remplir les têtes des plus jeunes et a créé de la discorde entre les Jedi. Mais ce que je trouvais le plus étrange et que Koffi défende de telles positions alors qu’il était lui-même très proche de ta famille Valia, étant le padawan de ta grand-mère.
Bref je ne me suis jamais caché de ce que je pensais de ses idées et de lui, et lorsque Mey et moi sommes devenus chevaliers, nous avons utilisé notre influence pour dénoncer publiquement ses positions.
Il soupira, secouant la tête légèrement.
- Après ma séparation avec Mey, j'ai un peu disparu des radars, toujours en mission,ne venant que rarement sur Scarif. Pourtant, pour beaucoup de chevaliers, j’étais encore un exemple pour eux. Je ne sais pas si Beeb était le complice de Koffi ou s’il n’a fait que rapporter ce qu’il a trouvé par devoir. Après tout, j’étais coupable d’avoir caché un savoir interdit.
Katarn toujours les yeux fermés tourna vers Valia, son expression marquée par une douleur réprimée.
- Koffi a utilisé cette situation pour nuire à ma réputation et à celle de Mey, dont le nom circulait déjà pour devenir Haut Maître. Mais la concernant il a raté son coup. Mey m’a défendu avec une telle vigueur qu’elle a impressionné les autres membres du Conseil. Même si elle était furieuse que je possède le journal, elle savait que ma vocation de Jedi était plus importante que tout, et elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour me protéger. Après mon procès, elle obtenu le titre de haut maître.
Il fit une pause, un sourire mélancolique se dessinant sur ses lèvres.
- Mon exil a duré cinq ans. C’est pendant cette période que Mey a décidé de reprendre contact avec moi. Elle ne voulait pas que je me sente seul sur Ach-to. C’était une étrange ironie… être éloigné de l’ordre m’a en fait rapproché d’elle, même si ce n’était pas comme avant.
Valia secoua légèrement la tête, encore perplexe après les explications de Katarn.
-Je ne comprends pas. Dit-elle lentement, cherchant les bons mots. Je connais maitre Koffi depuis que je suis toute petite. Il a toujours été très proche de ma grand-mère et de ma mère. Elles l'ont toujours traité comme un membre de la famille. Et pourtant, il prêche le retour aux anciens préceptes Jedi, alors même que nous les Laurine bénéficions tellement du nouveau système établi par le nouvel ordre Jedi.
Katarn hocha la tête, l'air grave.
- Je comprends tes doutes, Valia. C'est vrai que Koffi est difficile à cerner. Il a toujours été un peu... insaisissable, même pour ceux qui pensent le connaître.
Valia continua, son regard se faisant plus intense.
-Ma mère et ma grand-mère ne sont pas des idiotes, elles ne se laisseraient jamais influencer par quelqu'un qui pourrait menacer leur position. Alors pourquoi soutiennent-elles quelqu'un qui va à l'encontre de tout ce pour quoi elles se battent ? À moins qu'il y ait quelque chose que je ne vois pas... quelque chose que je ne comprends pas.
Elle hésita, ses soupçons pesant lourd dans son esprit. Devait-elle en parler à Katarn ? Lui dire qu'elle commençait à se demander si sa famille avait des motivations cachées ? Que, peut-être, Koffi n'était qu'un pion dans un jeu bien plus vaste ?
Katarn sentit la confusion et l'inquiétude de son apprentie à travers leur lien mental. Il posa une main réconfortante sur son épaule.
-L’énigme de Koffi est complexe, Valia. Peut-être plus complexe qu’il n’y paraît. Mais nous devons mettre cela de côté pour le moment. Nous arriverons bientôt à Coruscant, et il y a d'autres priorités à gérer.
Valia acquiesça, mais les doutes ne la quittèrent pas. Avant qu’elle ne puisse creuser davantage la question, elle perçut une autre présence derrière la porte du hangar. C’était Zain. La porte s’ouvrit quelques secondes plus tard, et il les trouva tous deux toujours en méditation.
Zain ouvrit la bouche pour parler, mais Katarn, anticipant ses paroles, le coupa calmement, et a voix haute dit.
- Nous sommes sur le point de sortir de l'hyperespace.
Zain fronça les sourcils, surpris. Comment saviez-vous que... ?
Valia, elle aussi ouvrit les yeux , espiègle, elle enchaîna immédiatement avec un sourire malicieux.
- Et le Générale Viskra nous attend sur le pont du vaisseau.
Katarn et Valia échangèrent un regard complice et éclatèrent de rire. Zain, les soupçonnait de se moquer de lui via leurs lien mental.Frustré,il croisa les bras.
- Vraiment pas sympa, alors votre lien mental là c’est agaçant. D'ailleurs c'est malpoli de couper la parole aux gens comme cela.
Katarn lui adressa un sourire amusé.
-Oh, allons, Zain. Je profite de ces dernières instants de clame pour te taquiner Solaris. Peut-être que je n'aurai plus l'occasion.
Zain roula des yeux et ajouta, d’un ton sarcastique.
-Ah, fantastique. C’est bon de savoir que même au bord de la guerre, vous trouvez encore le temps de jouer aux devinettes dans votre petit club mental.
Valia pouffa de rire tandis que Katarn se contentait de sourire. C'était un bref moment de légèreté avant de plonger à nouveau dans les incertitudes et les dangers qui les attendaient.
OoooooooooooO
Sur Coruscant, là ou se trouve le repaire sombre des enfants de Korriban. La fin de la journée approchait lentement, les ombres des gratte-ciels abandonnés s'allongeant sur les rues en contrebas ou les syndicats du crimes s'étaient installés. Dans la salle du conseil de l'ancien temple Jedi, Zethus le serviteur du seigneur noir des Sith pouvait voir dans l'atmosphère de la planète les premières escarmouches entre leurs forces et les rangers de la nouvelle république.
Son maître lui était en pleine discussion avec Lazloss Lyn. Le vent soufflait légèrement, agitant les rideaux déchirés.
- Les scanners montrent une arrivée massive des renforts Rangers et de l'armée de la République. Annonça Zethus, brisant le silence avec une voix prudente. Ne serait-il pas plus sage d'avancer la cérémonie maintenant que nous avons récupéré ce dont nous avions besoin ?
-Non. Répondit Nihilus d'une voix basse et impitoyable. Nous devons attendre la fin de la journée, le coucher du soleil. C'est à ce moment précis que le côté obscur sera le plus fort, car c'est l'instant où, il y a 450 ans, Darth Vador a massacré les Jedi dans le temple. L'énergie du côté obscur est imprégnée dans ce moment dans le temps. Nous devons utiliser cette force à notre avantage.
Lazloss Lyn hocha la tête en silence, donnant l'impression qu'il comprenait quelque chose au affaire de la force. Nihilus se tourna vers le Duros.
-Prépare tes troupes pour le combat .Ordonna-t-il. Ce soir je t'offre à toi et à tous les criminels de la galaxie de quoi rassasier votre soif de sang. Rangers, soldat de la république et Jedi. Ils vont venir nous arrêter, n'ayez aucune pitiés.
Il se tourna ensuite vers Zethus, ajoutant d'une voix encore plus glaciale.
- Rappelle à Dox mes instructions, et dis-lui que cette fois, il doit les suivre à la lettre, sans déviation. Sinon, c'est la mort.
Zethus inclina la tête, acceptant silencieusement l'ordre de Nihilus.
Le seigneur Sith lui pris une grande inspiration, pour se délecter de l'atmosphère sombre qui emplissait la pièce. Il ressentait la montée du côté obscur, comme une vague de pouvoir inéluctable, emplissant son âme d'une satisfaction perverse. Il n'y avait rien de plus exaltant pour lui que cette anticipation avant la bataille, ce moment où la peur et l'espoir se mêlaient dans une danse macabre. La noirceur qui enveloppait Coruscant n'était pas seulement dans le ciel, elle était dans son être, un enchevêtrement de haine et de puissance brute. Nihilus regarda par la fenêtre, les derniers rayons du soleil commençaient à disparaitre derrière l'horizon, plongeant Coruscant dans un trait rouge. Les yeux du Sith brillèrent d'une lumière sinistre, reflet du mal qui se préparait à déchaîner.