Star wars épisode 10: Le Nouvel ordre Jedi

Chapitre 32 : Jour de conseil

5470 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/08/2024 12:40

Harlow avançait péniblement vers la base de la République Stellaire Unifiée, utilisant ses dernières gouttes d'énergie. À l'intérieur, Katarn enfila un manteau grenat arborant le symbole du Nouvel Ordre, identique à celui qu'il avait perdu lors de son combat contre les acolytes de Darth Kachina. Il préparait mentalement ses arguments pour le conseil, redoutant les tensions que ses révélations pourraient susciter au sein de l'ordre. Mis à part les hauts maîtres Thalen, Shailare, et Meywine, le reste du conseil ignorait tout de ce qui s'était passé il y a vingt ans, et sachant que son amie chercherait à être la plus transparente possible, cela mettrait sa position en danger. Surtout maintenant, avec des Jedi comme Koffi, qui avaient leurs propres agendas et siégeaient au conseil.

Alors qu'il passait en revue tous les scénarios possibles dans sa tête, Valia interrompit le Jedi.

- Maître, nous sommes arrivés, les portes de la base s'ouvrent, annonça-t-elle.

Dès que Harlow franchit les portes, il s'effondra au sol tel un animal mourant. Plusieurs droïdes mécanos se précipitèrent à son chevet tandis que Katarn et les siens sortaient du vaisseau.

Valia et Zain furent impressionnés par la base militaire, une forteresse imposante sur une plaine aride, ses structures massives s'élevant au-dessus des rochers déchiquetés. Les murs de béton armé et de dur acier peints en gris et noir, ornés des emblèmes de la république pour marquer le territoire. Des canons blasters et des tourelles défensives montés sur les hauteurs, scrutant l'horizon pour tout signe d'intrusion. C'était leur première visite dans ce genre de base. Ils observaient les soldats en uniforme courant, l'odeur du carburant, et les X-wings au sol. Ils ne savaient plus où donner de la tête. La jeune Zeltrone remarqua une militaire Gran, qui donnait des ordres à plusieurs subalternes, s'avancer vers eux.

- Voici la générale Viskra. Nous avons mené plusieurs missions ensemble lorsqu'elle faisait partie des Rangers. Elle et moi, ça remonte à vingt ans, précisément lors de la mission que je vous ai rencontrés, déclara Katarn aux deux padawans.

- Coleman, mon chou, tu as l'air affreux ! Moi qui pensais que le soleil de Serenno t'aurait fait du bien, lui dit Viskra en le prenant dans ses bras.

Katarn sentit ses côtes se briser sous les muscles de la Gran, mais ne dit rien. Viskra n'aimait pas qu'on refuse ses gestes de tendresse, et il n'était pas question de la contrarier. Il avait besoin de son aide.

- Le soleil de Serenno est pas mal, mais l'insurrection et les seigneurs Sith ont un peu terni mon séjour ici, se moqua le Jedi.

- Au fait, voici ma padawan, Valia Laurine, et le padawan chercheur, Zain Solaris, ajouta Katarn en désignant les deux jeunes Jedi.

Valia ne pouvait s'empêcher de sourire à l'idée qu'on la réfère à elle comme la padawan de Katarn.

- Oh, mais elle est adorable, ta padawan, avec sa peau rose et ses petites cornes. Attends, tu as dit que son nom est Laurine, tu es devenu prêcheur toi ? lui demanda Viskra d'un air suspect.

- Longue histoire, que je vous raconterai un autre jour. Là, j'ai besoin de contacter Scarif en urgence et de faire réparer mon vaisseau, reprit Katarn.

- Je m'occupe de ton vaisseau. Ce pauvre Harlow, un jour, il te laissera à cause de toutes les bêtises dans lesquelles tu l'entraînes. Pour Scarif, ils sont en ligne et, d'après ce que j'ai compris, ils sont très énervés contre toi. Ils veulent une session privée. D'un autre côté, j'ai le chancelier Narek en attente. Je ne comprends rien à ce qui se passe. On m'a demandé de reprendre la planète à des insurgés et, à mon arrivée, je ne trouve aucune armée. Ça n'a pas de sens, dit la générale, énervée par la situation.

- Pour l'instant, tout ce que je peux vous dire, c'est que l'insurrection était un leurre pour vous attirer ici. Nous avons un ennemi en commun qui rassemble ses forces sur Coruscant. Si j'étais vous, je demanderais au chancelier de mettre l'armée en état d'alerte maximale et d'envoyer tout le monde sur Coruscant. Parce que si nous ne l'arrêtons pas maintenant, l'avenir de notre galaxie sera incertain, déclara Katarn avec sérieux.

Katarn, Valia, et Zain suivirent Viskra à l'intérieur de la base. Un réseau complexe de couloirs et de salles connectant les différentes sections de la base. Les corridors éclairés par des néons blafards, leur sol en métal usé résonne des pas militaires qui s'y déplacent rapidement. Des écrans de contrôle affichent des données stratégiques, surveillant les activités dans et autour de la base. Les soldats en uniforme, toujours impeccables, se déplaçant avec discipline, leurs armures brillantes reflétant la lumière des lampes au plafond.

- Tu sais, petite Laurine, tu as un sacré maître en Coleman. Ç'a un peu démarré du mauvais pied entre nous, mais je peux te dire que de tous les Jedi avec qui j'ai travaillé, il est le plus fiable, surtout quand la situation tourne mal, confia Viskra à Valia qui marchait à côté d'elle.

- Oui, j'en suis témoin. Il est peut-être dur sur les bords au premier regard, mais quand on a besoin de lui, il fonce sans se soucier de ce qui peut lui arriver, répondit timidement la jeune Zeltronne.

- Crois-moi, il s'est plutôt calmé avec le temps. Tu aurais dû le voir jeune, une tête brûlé et teigneux comme pas possible. Heureusement, votre grand maître a réussi à lui implanter un peu de bon sens dans son crâne en métal. Mais pas assez, si tu me demandes mon avis, sinon il n'aurait pas fini exiler, révéla Viskra.

- Lui et le grand maître sont plutôt proches ? demanda Valia, incertaine que Viskra pourrait répondre à sa question.

- Proches, haha, dis surtout inséparables. En tout cas, c'était il y a longtemps, avant qu'elle ne rentre au conseil. Je ne sais pas ce qui s'est passé entre eux, peut-être juste le poids des responsabilités, mais quand ils étaient jeunes chevaliers, on ne pouvait pas voir l'un sans l'autre. Et quand je dis inséparables, pas seulement durant les missions, si tu vois ce que je veux dire, dit Viskra en clignant de ses trois yeux à Valia.

Valia se souvenait de sa discussion avec Katarn où il lui avait révélé avoir été marié. Encore une fois, ses soupçons se reportèrent sur le grand maître, mais son cerveau n'arrivait pas à concevoir cette idée.

- Quand un jeune garçon est recueilli à un certain âge par une famille prestigieuse comme les Brightstar, difficile de résister à leur héritière. Tu l'as vue, votre grand maître ? Avec ses grands yeux noisette et son sourire angélique. Ma chère, j'ai vu des marchands se battre pour lui offrir à boire, des politiciens la couvrir de faveurs pour gagner sa confiance. Des rois nommaient leurs enfants après elle, pour qu'elle les bénisse dans la Force. Elle ne laisse personne indifférent, votre grand maître, expliqua Viskra avec une certaine pointe de jalousie.

- Maître Katarn a été élevé par les Brightstar ? Mais il m'a dit qu'il avait grandi avec son meilleur ami Sedu, continua Valia.

- Ah oui, le beau Sedu ! Lui aussi avait été recueilli par les Brightstar, d'après ce que Coleman m'a raconté. Il a quitté le Nouvel Ordre après l'échec de leur mission de capture de Nit Braum. Ils formaient un beau trio, mais lui était plus un frère pour eux deux qu'autre chose, informa la Gran.

- Euh, Valia, loin de moi l'idée de mettre fin à ta séance de potins sur maître Katarn, mais tu devrais te concentrer sur ce qui nous attend face au conseil, exhorta Zain avec sarcasme, lui qui prit la parole pour la première fois, ne voulant pas être le seul à paniquer à l'idée de faire face à la plus haute autorité Jedi.

- Oh, quel rabat-joie celui-là. Tu dois être du genre à donner les réponses même quand on ne te le demande pas, riposta Viskra envers Zain.

Zain baissa les yeux, se sentant écrasé par l'aura de la Gran qui le dévisageait, tout en se disant qu'il comprenait pourquoi ç'avait mal démarré entre elle et Katarn.

- Bon, voici la salle de communication. Je vous laisse, je vais au rapport voir si ce que tu nous as dit sur Coruscant était vrai, indiqua Viskra.

Le trio entra dans la salle équipée d'une grande table holographique où des projections en trois dimensions montrent les déploiements de troupes et les mouvements ennemis. Des officiers de haut rang sortirent de la salle sous ordre du generale pour laisser place au Jedi et refermèrent la porte derrière eux.

Katarn pressa la commande qui fit apparaître le conseil du Nouvel Ordre Jedi. Les neuf membres étaient tous présents, des six secrétaires aux deux hauts maîtres ainsi que le grand maître.

- Coleman, peux-tu nous expliquer comment tu t'es retrouvé sur Serenno et pourquoi Valia Laurine se trouve avec toi ? Et tant que tu y es, peux-tu nous dire ce qui se passe sur cette planète ? Où sont nos chercheurs ? ordonna le grand maître avec calme, mais une jointe d'impatience que Katarn reconnut.

- Valia a eu une vision dans la Force lui indiquant que son ami Zain Solaris était en danger. Nous nous sommes vite rendus sur Serenno où nous avons découvert que les chercheurs avaient été massacrés, Zain est le seul survivant. Tout de suite après l'avoir retrouvé et sauvé de ses kidnappeurs mon vaisseau a été abattu, et l'insurrection a été lancée. Nous avons donc marché jusqu'à la base pour vous contacter, répondit le Jedi d'un ton direct.

Valia pouvait voir les visages des membres du Conseil afficher leur incompréhension devant ce que venait de dire son maître.

- Qui a assassiné les chercheurs, et pourquoi avoir pris le jeune Solaris en otage ? demanda le Haut Maître Thalen, qui se redressa de son siège, se concentrant sur les réponses à venir.

- Une Sith du nom de Darth Kachina. Elle n'était pas seule, elle fut aidée par le Général Dox de l'armée de Serenno et par des mercenaires du syndicat Dravenko. Ils cherchaient la bague du Comte Dooku que les chercheurs venaient de déterrer lors de leurs fouilles. Zain l'avait littéralement avalée, et ils l'ont pris pour l'interroger, répondit Katarn.

À la révélation de l'existence d'une Sith, des murmures commencèrent à se faire entendre parmi les Maîtres Jedi, qui s'affolèrent.

- Pourquoi ne pas avoir contacté Scarif immédiatement après avoir découvert la mort des chercheurs ? Vous avez outrepassé vos prérogatives. D'ailleurs, si cette histoire de vision est vraie, vous auriez dû nous appeler directement depuis Ahch-To au lieu de foncer sans rien dire, lui reprocha Maître Koffi, le tout nouveau secrétaire.

Valia ressentit derrière les reproches de Koffi une animosité particulière envers Katarn. Elle ne laissa pas son maître répondre.

- Oui, c'est juste, j'ai eu une vision de l'attaque de Darth Kachina sur les chercheurs, et avant même qu'on puisse en faire part au monastère, Harlow, le Purgill de Maître Katarn, était déjà en route, balbutia la jeune Zeltrone, qui trouva que prendre la parole devant cette assemblée était bien plus difficile que ce qu'elle avait imaginé.

- Padawan Laurine, attendez votre tour pour parler. Pour l'instant, nous interrogeons Katarn, siffla Koffi.

- Ce que Valia a dit est correct. Les Purgills sont des êtres sensibles à la Force, et le mien a partagé la vision de Valia et a ressenti l'urgence de l'affaire, et il a bien fait. Dès que nous sommes arrivés, toutes les communications extraplanétaires ont été mises sous surveillance. Si j'avais appelé Scarif, j'aurais condamné Zain à mort, dit Katarn, qui d'un geste de la main fit reculer Valia et se mit devant elle comme pour la protéger.

- Tu nous as parlé d'une Sith. Es-tu sûr de cela ? l'interrogea le Haut Maître Shailare.

- Oui, je l'ai affrontée à deux reprises, et elle s'est annoncée comme telle. Sa connexion au côté obscur était si puissante qu'elle pouvait reproduire des techniques de possession des sorcières de l'ancien temps. Elle était entraînée à l'art du sabre laser et n'était pas une simple manieuse sombre, révéla Katarn.

- Où est cette Sith maintenant ? enchaîna Shailare.

- La Sith est morte. Valia l'a battue en duel au sabre, et j'ai pu la capturer. Malheureusement, elle est parvenue à s'échapper et à se donner la mort, mais pas avant que nous ayons pu sonder son esprit. L'insurrection, comme je l'avais déjà déduit après mon arrivée sur Serenno, n'était qu'une diversion. Le Général Dox, ainsi que Lazlos Lin, chef du syndicat Dravenko, sont à la solde du maître de Darth Kachina. Ils n'ont fait qu'attirer l'attention de la galaxie sur eux en jouant aux insurgés. La vérité réside ailleurs, et elle est bien plus terrifiante, dit le Jedi en fixant le Conseil.

- Quelle vérité ? demanda Fildar Glayssid, le secrétaire Jedi Mon Calamari.

- Malheureusement, je ne peux la révéler au Conseil, seuls le Grand Maître et les Hauts Maîtres peuvent l'entendre, annonça Katarn.

Encore une fois, des murmures envahirent la salle.

- Il n'y a pas de secret entre le Grand Maître, les Hauts Maîtres, et nous, les secrétaires. Ce n'est pas ainsi que fonctionne le Conseil du Nouvel Ordre Jedi, intervint Maître Lylara Tress, la secrétaire Twi'lek.

- Je ne peux rien vous dire, je suis tenu par un serment fait il y a vingt ans, répéta Katarn.

À cette déclaration, Meywine ainsi que Shailare et Thalen comprirent qu'il s'agissait de ce qui s'était passé durant la mission de capture de Nit Braum.

Regardant à gauche puis à droite, le Grand Maître saisit la parole.

- Membres du Conseil, il y a des secrets passés entre Grands Maîtres que le reste du Conseil ne connaît pas. Ce fut décidé il y a longtemps par nos fondateurs. En tant que Grand Maître, je me dois de les préserver, dit Meywine d'une voix tremblante.

- Grand Maître, si garder ces secrets protège notre ordre, alors vous n'avez fait que votre devoir imposé par nos ancêtres. Personne ici ne peut vous le reprocher, ni à vous ni à votre prédécesseur, Haut Maître Thalen. Cependant, j'ai personnellement toujours pensé que le leader de notre ordre doit faire confiance avant tout à la Force et non aux traditions. Les époques changent, les personnes aussi. Ce qui tenait il y a quatre cents ans ne tient peut-être plus aujourd'hui. Vous devez trouver en vous la force d'écrire votre chemin en tant que Grand Maître et non juste appliquer ce que les ancêtres ont dicté. C'est grâce au renouvellement des esprits que nous resterons le Nouvel Ordre Jedi, implora Maître Gartock, le secrétaire Trandoshan.

Après un court moment de réflexion avec les Hauts Maîtres, Meywine reprit la parole.

- Vous savez tous ici que depuis que j'ai été nommée Grand Maître, j'ai œuvré sans relâche pour que notre institution soit la plus transparente, afin que la confiance règne entre nous. Il est vrai que je suis obligé par serment de garder certains secrets, mais cela ne vaut pas la peine de mettre en péril la vie d'innocents. Si garder ces secrets entrave notre mission de préserver la paix, alors ils deviennent des fardeaux et non des sécurités. Je me tourne donc vers le Chevalier Coleman Katarn. Quelle est l'ampleur du complot que tu as découvert, et cela vaut-il la peine de mettre à nu ce que nos ancêtres ont voulu cacher ? lui demanda personnellement le Grand Maître.

- Oui, je pense que le temps des secrets est révolu. Si nous n'intervenons pas immédiatement, alors nous serons anéantis, répliqua d'un ton grave Katarn.

- Alors, tu as ma permission de parler, confirma Meywine.

- Darth Nihilus a encore frappé. Depuis vingt ans, il a reformé ses rangs et amassé des artefacts appartenant à des Sith très puissants afin de les ressusciter grâce à la Cérémonie de l'Ascension des Sith. La bague du Comte Dooku fait partie de ces artefacts, et c'est pourquoi il a envoyé sa disciple la ramener. Il comptait sur l'insurrection de Serenno comme diversion. Pendant que la République se préoccupait de récupérer la planète et les Jedi de leurs chercheurs, il allait performer la cérémonie sur Coruscant, dans l'ancien temple de l'Ordre Jedi, le jour du 450ᵉ anniversaire de leur destruction. Comme nous le savons tous, à cause du massacre perpétré dans ce temple, il est devenu un lieu entaché par le côté obscur, donc l'endroit parfait pour pratiquer cette cérémonie. Mais comme je suis arrivée à l'improviste et que Dox est un lâche, il a paniqué et a déclenché le plan plus vite que prévu afin de m'empêcher de vous contacter. Puis il a baladé la République en abandonnant la planète, rejoignant sûrement son maître sur Coruscant avec son armée. Si nous n'agissons pas vite, Nihilus se retrouvera avec une armée composée de celle de Serenno, du syndicat du crime, et de plusieurs dizaines, voire plus, de Seigneurs Sith fraîchement revenus à la vie, révéla Katarn.

Alors que les secrétaires n'arrivaient pas à comprendre ce que venait de dire le Jedi, le visage du Haut Maître Thalen devint livide.

- Impossible, impossible. J'ai tout fait pour que ça n'arrive pas. Nous avons augmenté notre recensement des forces sensibles, notre surveillance des mondes de la pègre... rien n'indiquait que Nihilus était encore en vie. Et puis, il était mourant ; l'enfant Mirialan devait être sa dernière résurrection. Pourquoi n'a-t-il pas disparu, pourquoi ?! hurla le Haut Maître sous les yeux du reste du Conseil, étonné de le voir perdre son sang-froid.

- Je ne sais pas comment Nihilus est resté en vie. Peut-être qu'il a joué le tout pour le tout et a simplement transféré une dernière fois son âme dans un nouveau corps. En tout cas, il a comme bras droit Nit Braum. Cela explique comment il a pu échapper à notre vigilance. De plus, il s'est approvisionné dans les bordures extérieures. Meywine, la Sith Darth Kachina n'est autre que Ayna des nomades pieux de la Force. Braum a attaqué le village, tué les parents et pris les enfants pour en faire des soldats à la solde de Nihilus, ajouta Katarn, oubliant qu'il s'adressait au Grand Maître.

- Ascension des Sith, Darth Nihilus, nomades pieux ? Mes confrères conseillers et moi sommes perdus. Pouvez-vous nous éclairer, Grand Maître ? demanda Koffi, qui semblait étrangement amusé par la situation.

- Pas maintenant. Tu en es sûr, Coleman ? C'est elle, c'est Ayna que tu as vue ? S'exclama Meywine, choqué.

- Oui, pas de doute. À la fin, elle nous a laissé sonder son esprit sans résistance pour que je voie ce que Braum et Nihilus ont fait aux nomades. Keyanna est en vie, elle fait partie des centaines d'otages cryogénisés que Nihilus va sacrifier pour leur implanter les esprits des anciens Sith dans leurs corps.

- Haut Maître Shailare, appelez Edene Laurine afin qu'elle informe le Sénat et la Chancellerie que nos chercheurs ont été assassinés sur Serenno par ordre du Général Dox, ce qui fait de lui l'ennemi du nouvel Ordre Jedi. Qu'elle demande leur assistance pour l'interpeller et les informe que nos sources le placent en ce moment sur Coruscant avec d'autres membres de syndicats criminels, en train de comploter pour détruire la République. Pour le reste, rassemblons tous les chevaliers présents ici sur Scarif. Nous nous rendons immédiatement à Coruscant afin de mettre un terme une fois pour toutes à Darth Nihilus, ordonna le Grand Maître.

Le Haut Maître Shailare quitta la pièce en vitesse, exécutant les directives du Grand Maître.

- Je vais prendre un vaisseau et vous rejoindre sur Coruscant, déclara Katarn.

- Non, tu en as assez fait. Tu as enfreint un million de règles en te rendant comme tu l'as fait sur Serenno. Mais sans cela, nous n'aurions jamais découvert ce qui se tramait. Maintenant, ta mission est d'escorter Zain et Valia sur Scarif. Nous discuterons du reste après, répondit le Grand Maître.

- Hors de question que je laisse passer ça. Zain et Valia sont assez grands pour se rendre tout seuls sur Scarif. J'ai promis à Ayna de sauver sa sœur. Tu sais que je ne reviens jamais sur ma parole. Et j'ai des comptes à régler avec Braum, se révolta Katarn.

- Ce chevalier ne semble pas comprendre la situation dans laquelle il est. Tu t'adresses au Conseil, baisse d'un ton. Ne laisse pas tes familiarités avec le Grand Maître te faire oublier ta place, Katarn, le reprit Koffi.

- Ne te mêle pas de cela, Koffi. Ce n'est pas parce que tu es conseiller depuis quelques jours que je vais te laisser me parler comme ça. Si tu le veux, quand je reviendrai sur Scarif, toi et moi, on ira faire un tour et voir si tu arrives à me faire savoir où est ma place, prévint Katarn, enragé.

- Tu me menaces ? Tu menaces un membre du Conseil ? Vous l'avez entendu, ce chevalier a perdu la raison. Il nous déshonore, il faut le bannir sur le champ ! hurla Koffi.

- Cela suffit, Koffi. Nous n'avons pas le temps pour cela. Coleman, tu as une mise à pied sans paie de cinq jours pour insubordination. Ne me fais pas répéter. Prends Valia et Zain et ramène-les sur Scarif. Ceci est un ordre clair, net et précis du Grand Maître du nouvel Ordre Jedi. Si tu l'enfreins, non seulement je te bannirai de l'ordre, mais tu seras jugée pour trahison et envoyé dans la prison de Mytus. Tu m'as bien compris ? affirma avec puissance Meywine. Coleman sentit sa présence dans la Force comme si elle se tenait derrière lui.

Alors que les deux anciens camarades se faisaient face, aucun d'eux ne voulant céder, quelqu'un frappa à la porte.

- C'est moi, Viskra. Il faut que je parle d'urgence au Conseil Jedi, dit-elle.

Zain, qui était un spectateur mortifié depuis le début, assis dans un coin, se précipita pour lui ouvrir la porte après que Katarn lui eut fait signe de le faire.

- Coleman, mon chou, toute la base t'entend crier. J'adorerais avoir autant de liberté avec mes supérieurs, se moqua la Gran.

- Générale Viskra, nous vous écoutons, dit Meywine, connaissant la Gran, très facilement distraite.

- Ah, le Grand Maître des Jedi! quelle joie de vous voir. Malheureusement, je n'apporte pas de bonnes nouvelles. J'étais en réunion avec la Chancellerie quand la Voix des Jedi nous a informés de vos demandes. Et sachez qu'il n'y a pas qu'à Serenno où il y a eu des insurrections. Dans d'autres planètes, certains de nos contingents se sont rebellés et ont quitté leurs postes. Comme Coleman nous a déjà indiqué Coruscant comme l'endroit où se trouverait Dox, nos scanners nous ont montré que les insurgés se sont tous réunis là-bas. Les Rangers de la République ont aussi confirmé que plusieurs de leurs barrages ont été attaqués par des mercenaires qui se dirigent vers Coruscant. Il semblerait que vous ayez raison et qu'un complot d'une grande envergure s'organise contre nous. Je vais prendre mes troupes, rejoindre les Rangers qui vont bientôt arriver, et aller leur apprendre la vie à ces scélérats. Je suppose que je vous trouverai là-bas, déduis Viskra.

- Voilà, ils rassemblent leurs forces et se barricadent pour pratiquer son rituel. C'est maintenant ou jamais, Meywine, dit Katarn, agité.

- Oui, Générale Viskra. Nous nous retrouverons là-bas. Vous vous êtes déjà mobilisés, donc vous arriverez plus tôt que nous. D'après nos informations, Dox et ses complices sont dans l'ancien temple Jedi. Cela nous serait d'une grande aide si vous parveniez à créer un couloir d'atterrissage sur Coruscant pour qu'on puisse prendre d'assaut le temple, proposa le Grand Maître.

- D'accord, je vais faire passer le mot. Nous vous laisserons le temple pendant que nous contrôlerons le périmètre autour de la planète, accepta Viskra, qui sortit de la pièce.

- Ne fais pas ça, Meywine. Ne me laisse pas derrière. Je l'ai cherchée partout, c'est ma chance de mettre fin à 20 ans d'agonie, implora Katarn.

Meywine baissa les yeux. Elle savait ce qu'elle allait dire ne serait pas accepté par son ami. Mais les choses avaient changé ; elle était maintenant celle en charge, et elle ne pouvait faire d'exception. Un chevalier fraîchement réintégré, qui venait d'enfreindre plusieurs règles du code, ne pouvait faire partie d'une mission aussi importante. Coleman était vu comme un élément incontrôlable par les autres membres du Conseil. Elle avait déjà couvert ses actions à plusieurs reprises, mais en position de faiblesse à cause des dernières révélations, elle ne pouvait plus se permettre de faire du favoritisme.

- Coleman, je sais ce que tout cela représente pour toi. Mais aujourd'hui, tu dois penser comme un chevalier Jedi. Ne laisse pas la colère obscurcir ton jugement. Laisse-moi m'occuper de Braum. Rentre sur Scarif, l'exhorta Meywine.

Katarn coupa la transmission sans rien affirmer au Grand Maître. Il sortit de la pièce, suivi des deux Padawans.

- Bon, mission réussie, nous avons averti le Grand Maître. Nous avons accompli notre devoir. Maintenant, retour à la maison, ricana Zain, espérant de tout son cœur que c'était le futur plan de Katarn.

- Oui, tu as tout compris. Je vais demander à Viskra un vaisseau pour que vous rentriez à Scarif, répliqua le Jedi.

- Et vous, Maître ? Vous comptez vraiment désobéir ? demanda Valia, connaissant déjà la réponse.

- Elle m'a regardé droit dans les yeux, elle m'a demandé de sauver sa sœur. Elle est morte le sourire aux lèvres parce qu'elle savait que j'étais du genre à tenir parole. Les nomades ont été exterminés à cause de moi. Si j'avais capturé Braum, rien de tout cela ne serait arrivé. Alors au diable les menaces de Meywine, je préfère finir prisonnier sur Mytus que d'être hanté par ma conscience jusqu'à la fin de mes jours. Donc oui, je vais sur Coruscant, et il se passera ce qui se passera. Dit Katarn avec détermination et regret.

- Je viens avec vous, affirma la jeune Zeltronne.

- Quoi, Valia ! Non, on rentre sur Scarif, là ça devient n'importe quoi. Tu ne sais plus où tu mets les pieds. Implora Zain.

- Zain a raison, c'est trop dangereux cette fois-ci. C'est la guerre, un champ de bataille. Tu n'as rien à y faire. Tu n'es pas prête pour cela. Lui dit Katarn, qui augmenta la cadence de ses pas comme s'il voulait s'échapper.

- Je suis arrivée à battre Kachina, j'ai donc le niveau pour affronter des manieurs sombres et des mercenaires. Il vous faudra quelqu'un pour couvrir vos arrières si vous voulez entrer dans l'ancien temple et retrouver la sœur de Kachina. Seul, c'est impossible à faire. S'il vous plaît, maître, je suis aussi une Jedi, c'est ma mission de protéger la galaxie des Sith. Supplia Valia.

- Non merci, je me débrouillerai, Valia. J'ai déjà la mort de toute une communauté sur la conscience, je ne veux pas avoir la tienne aussi. Répondit Katarn.

- De toute façon, vous n'avez pas le choix. Si vous refusez de m'emmener, je répéterai les ordres du Grand Maître à la générale Viskra, qui refusera à son tour de vous prendre avec elle sur Coruscant. J'imagine que c'est là où vous vous rendez à ses quartiers. D'ailleurs, comment arrivez-vous à vous retrouver ici ? J'ai l'impression que tous les couloirs sont les mêmes. Dit Valia, confuse par le chemin emprunté.

- Toutes les bases de la nouvelle République sont identiques. Tu en as vu une, tu les as toutes vues. Sinon, je dois avoir une mauvaise influence sur toi. Du chantage, vraiment ? Observa le Jedi.

- Notez, maître, que moi, je n'ai rien dit et que je suis prêt à appliquer à la lettre vos ordres. S'interposa Zain.

Valia jeta un regard noir à son camarade. S'il pouvait utiliser sa psychométrie sur elle, il entendrait sûrement les mots "gros fayot" lui être lancés à la figure.

Alors que Katarn allait de nouveau refuser la demande de Valia, il arriva au bureau de la générale, qui était entourée de son commandement.

- Oui Coleman, vous avez terminé la réunion. Nous allons partir dans très peu de temps. Tu vas voir, pendant que tu te la coulais douce durant ton exil, moi, je suis devenue générale et on m'a offert un vaisseau amiral tout neuf, nouvelle classe avec le dernier cri en termes de technologie. Ses moteurs hyperdrive transpercent l'hyperespace comme du beurre. On arrivera à Coruscant en un rien de temps. Se réjouit la Gran.

- Très bien, moi je vais vous accompagner, pour mes padawans...

- Nous allons vous accompagner aussi. L'interrompit Valia.

- Ah bon, tu es sûre ? Tu es certaine que ce sont les ordres du Grand Maître ? La questionna ironiquement Zain.

- Oui, elle m'a dit d'accompagner Maître Katarn. Par contre, pour toi, je n'ai pas bien saisi, la transmission s'est coupée. Mentit Valia tout en lançant un regard à Zain, l'implorant de jouer le jeu.

- Elle m'a dit que je pouvais venir avec vous. Répondit Zain, abattu.

- Bien, tout semble en ordre pour notre départ. Allons rejoindre mon second, il nous attend sur le vaisseau. Les invita la générale.

Katarn n'avait pas le choix que de suivre le mensonge de Valia. Il ne pouvait en vouloir qu'à lui-même, après tout, elle ne faisait que prendre exemple sur son maître. Mais il était surpris du choix de Zain et, alors que le vaisseau amiral s'affichait devant eux dehors, il lui en fit part.

- Zain, il est encore temps pour toi de faire demi-tour. Attends ici qu'on vienne te chercher. Lui proposa Katarn.

- Non, c'est bon, je vais venir. Je ne peux pas laisser Valia toute seule, sinon qui couvrira ses arrières quand elle couvrira les vôtres ? Riposta sarcastiquement le Solaris.

- C'est l'effet domino de votre mauvaise influence sur moi, maître. Se moqua Valia.

- Oui, par contre, il ne faudra pas compter sur moi pour de grands actes de bravoure. J'ai déjà été déclaré mort une fois, je ne compte pas revivre cette expérience avant très longtemps. Idéalement dans mon lit, à un âge très, très avancé. Prévint en riant Zain.

- Eh bien, je n'aurais jamais cru me faire dominer par une petite Zeltronne qui arrive à peine à formuler une phrase. Je me fais vieux. Dit Katarn, rassuré de voir la passion toujours exister chez les jeunes de cette nouvelle génération.

Le trio embarqua dans le vaisseau de la générale Viskra. Leur nouvelle destination : Coruscant, là où les attendait une bataille décisive pour l'avenir de la galaxie.

Laisser un commentaire ?