Amiral. M

Chapitre 8 : Un commandant déterminé

3164 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 5 ans

Les officiers réunis dans la salle de briefing adjacente à la passerelle se levèrent à l'entrée de Meinhard. Il leur fit signe de se rasseoir et se dirigea vers son siège d'un pas vif et assuré. Une fois installé, il leva vers eux un visage impassible.

— Mesdames et messieurs, dit-il sans préambule, le Sorcier part dans l'heure à destination de Bastion pour réarmer. » Zorn se raidit, stupéfaite, mais il poursuivit d'une voix froide et sèche, presque saccadée : « Le capitaine Greejatus l'accompagne, ce qui laisse le Brunhilde comme seul bâtiment de l’Empire dans le système... et moi-même comme officier commandant. »

Presque inaudible, un soupir de consternation balaya la pièce et un petit sourire étira les lèvres de Meinhard, mais son regard resta de glace. Il avait essayé de les motiver en jouant sur leur ambition, sur leur amour propre, mais s'était heurté à un mur. Très bien : s'ils n'écoutaient pas ses invitations à remplir leurs obligations par amour-propre, il emploierait d'autres moyens.

— Inutile de vous le dire, cela nous place devant de nombreuses contraintes, dont beaucoup sont contradictoires. Néanmoins, notre bâtiment est un bâtiment de l’Empire. Nous accomplirons nos devoirs ou j'en demanderai raison. Est-ce clair ? »

Ses yeux vairons et froids semblèrent empaler chaque officier l'un après l'autre, et Zorn s'agita légèrement sur son siège quand ils s'attardèrent sur elle; mais elle se tut et Meinhard hocha la tête.

— Parfait. Dans ce cas, passons à l'étude précise de nos devoirs et responsabilités, voulez-vous ? » Il enfonça des touches sur son terminal à la tête de la table de conférence et une petite représentation holo du système de Praxlis s'épanouit au-dessus de l'appareil. Il manipula quelques boutons et un pointeur rouge vif apparut.

— Nous n'avons qu'un bâtiment, mesdames et messieurs, et notre problème, en termes simples, c'est qu'un bâtiment ne peut être qu'en un seul endroit à la fois. La Flotte a pour charge d'assister le Contrôle de Praxlis dans la gestion du trafic, y compris pour les inspections douanières de tous les échanges avec la planète elle-même ou avec les installations orbitales de cette dernière, d'aider le commissaire résident et sa police à assurer la sécurité de tous les visiteurs de la planète et, dans le même temps, de garantir la défense du système contre toute menace extérieure. Pour cela, nous devons être présents ici (le pointeur se déplaça à proximité orbitale de Praxlis), ici (il glissa jusqu'au milieu des points en mouvements représentant la circulation aux environs du terminus du saut), bref, ici. » Le pointeur décrivit un large circuit tout autour du système sur le rayon de vingt minutes lumière de l'hyperlimite d'une étoile.

Il laissa le cercle rouge clignoter plusieurs secondes autour de l'étoile centrale de l'holo, puis éteignit le pointeur et s'accouda, bras croisés, sur la table.

— À l'évidence, mesdames et messieurs, un seul croiseur léger ne peut se trouver à tous ces postes à la fois. Toutefois, j'ai des ordres du capitaine Greejatus et je compte les exécuter. »

Muette, incrédule, Zorn le dévisagea. Il plaisantait sûrement ! Un bâtiment seul ne pouvait tout faire, il venait de le démontrer lui-même ! Pourtant, il avait manifestement l'intention de s'y atteler, et elle sentit ses joues devenir brûlantes : elle avait soudain compris à quoi il avait occupé les trois heures qu'il avait passées dans ses quartiers après son retour du Sorcier. Il s'était colleté tout seul avec sa mission impossible, acharné à résoudre le problème sans même essayer de faire appel à ses officiers, car ils avaient prouvé qu'ils étaient incapables de l'aider – elle la première.

Ses mains se crispèrent l'une sur l'autre sous la, table. La responsabilité ultime, dans tous les cas, en aurait incombé à Musel, mais les officiers – et particulièrement le second – étaient là pour aider leur capitaine dans ce type de situation. Pire, Zorn avait perçu la malveillance cachée derrière ses nouveaux ordres; jusque-là, elle soupçonnait qu'il y avait quelque chose entre Meinhard et Greejatus ; à présent, elle en était sûre. Greejatus faisait courir un grave risque à sa carrière en abandonnant son poste, mais il disposait apparemment d'un entregent et d'une influence suffisants pour éviter un désastre total ; tandis que si Musel échouait à remplir les missions qu'il avait rejetées sur lui, toutes impossibles qu'elles soient...

Elle frémit intérieurement et fit un effort pour se concentrer sur ce qu'il disait.

— Lieutenant Venizelos.

— Oui, commandant ?

— Vous choisirez trente-cinq matelots et un officier subalterne pour service détaché. Le Brunhilde escortera le Sorcier jusqu'au point de saut ; dès que il sera parti, vous nous quitterez, vous et le personnel désigné, à bord des deux navettes Lambda. Vous vous rendrez au Centre de contrôle de Praxlis et y assumerez les fonctions d'officier des douanes et de la sécurité pour le trafic du terminus. Vous resterez détaché auprès du Centre de contrôle pour cette mission jusqu'à nouvel ordre. Compris ? »

L'espace d'un instant, Venizelos le regarda d'un œil ahuri, et même Zorn cilla. C'était du jamais vu ! Pourtant, cela pouvait marcher, reconnut-il presque involontairement. Plus grandes que les chasseurs TIE, les navettes Lambda étaient dotées d'une propulsion standard et d’hyperespace, et elles étaient armées... de quatre canons blasters lourds et deux canons lasers jumelés, c'était plus que suffisant pour maintenir l'ordre parmi des navires marchands désarmés.

Cependant, Venizelos n'était que lieutenant de vaisseau et il sera livré à lui-même et une seule mauvaise décision de sa part risquerait de ruiner non seulement sa propre carrière, mais celle de Musel aussi, ce qui expliquait sans doute son teint crayeux et son expression tendue.

Le capitaine, immobile, ne quittait pas Venizelos des yeux et sa bouche prenait un pli inquiétant. Un index tapa doucement sur la table et l'officier tactique sortit de son abasourdissement en tressaillant.

— Euh... oui, commandant ! Compris !

— Bien. » Meinhard garda les yeux fixés sur lui encore un moment, sensible à son inquiétude et à son désarroi, et chassa de son esprit tout sentiment de compassion. Il le jetait à l'eau, mais lui-même avait trois ans de moins quand il avait pris le commandement du l’Aigle-Tueur. Et s'il faisait des conneries, Cyrus Greejatus et ses petits copains veilleraient à ce que ce soit Meinhard qui paie, pas Venizelos. Il n'avait cependant pas l'intention d'en avertir le lieutenant.

— Je vous laisserai des instructions détaillées », poursuivit-il en se radoucissant un peu, et Venizelos poussa un soupir de soulagement qu'il crut manifestement inaudible, puis se raidit à nouveau quand le commandant ajouta : « Mais j'attendrai de vous que vous agissiez selon votre jugement et de votre propre initiative en fonction des nécessités de la situation. »

Il hocha la tête d'un air lugubre et Meinhard tourna son regard dur vers Doma Xantos.

« Capitaine Xantos.

— Oui, commandant ? » Le capitaine de corvette paraissait beaucoup plus sereine que Venizelos, peut-être parce qu'elle savait que Meinhard ne pouvait se séparer de son chef mécanicien pour l'envoyer en service détaché.

« Je veux que vous vous consultiez, vous et le lieutenant Venizelos, avant son départ. Voyez aussi le second. Avant que le lieutenant ne parte, je veux un inventaire exhaustif de tous nos droïdes sondes disponibles. »

Il se tut et Xantos hocha la tête tout en tapant une note sur son bloc mémo. « Bien, commandant. Puis-je demander le but de cet inventaire ?

— Vous pouvez. Une fois que vous l'aurez terminé, je veux que vous commenciez avec votre personnel à séparer la charge utile de senseurs pour les munir de moteurs de maintien à poste simples et d'un programme d'astrogation. » Cette fois, Xantos releva vivement les yeux, sa sérénité notablement érodée. « J'imagine qu'on peut y arriver en transformant les têtes détectrices en balises de signalisation et de navigation. Sinon, je veux un projet de système qui fonctionne sur mon bureau avant treize cents. »

Il soutint le regard du chef mécanicien et Xantos finit par baisser les yeux. Elle dissimulait bien sa consternation, mais Meinhard avait l'impression de l'entendre réfléchir à toute vitesse devant l'énormité de sa mission. Rien que le temps de main-d’œuvre était impressionnant; alors, si elle devait en plus inventer un système à partir de rien...

— Dès que nous aurons débarqué le lieutenant Venizelos et son groupe, reprit Meinhard de la même voix froide et monocorde, le Brunhilde entamera un circuit de balayage sphérique autour de Praxlis. Le lieutenant Steed (l'astrogateur sursauta lorsque le regard du capitaine tomba sur lui) nous calculera la trajectoire la moins longue et nous déposerons nos drones en guise de plates-formes espions fixes. J'ai bien conscience qu'ils seront en nombre insuffisant pour assurer une couverture complète, aussi nous, concentrerons-nous sur l'écliptique. Avec un seul bâtiment, il nous est impossible d'organiser des zones de patrouille selon les règles, mais nous pouvons surveiller les vecteurs d'approche les plus courants.

— Vous voulez que nous les munissions tous de moteurs de maintien à poste, commandant ? demanda Xantos au bout d'un moment.

— C'est ce que j'ai dit, capitaine.

— Mais... » La mécanicienne croisa le regard glacial de Meinhard et modifia ce qu'elle s'apprêtait à dire. « Je pense possible de placer les têtes détectrices dans des balises standard, commandant, mais, vu la quantité dont vous parlez, notre stock sera nettoyé en moins de deux. Il va falloir bricoler des moteurs et des systèmes d'astrogation en nombre industriel; ça ne sera pas donné, et je ne suis même pas sûre qu'on ait assez de pièces à bord.

— Ce que nous n'avons pas, nous le fabriquerons. Ce que nous ne pourrons pas fabriquer, nous le réquisitionnerons auprès du Centre de Praxlis. Ce que nous ne pourrons pas réquisitionner, nous le volerons. » Meinhard eut un sourire sans humour qui lui découvrit les dents. « Est-ce clair, capitaine Xantos ?

— Oui, commandant.

— Un mot, commandant », s'entendit dire Zorn, et les yeux de Musel se braquèrent aussitôt sur lui. Son regard parut se durcir, mais il y lut aussi de la circonspection – et peut-être un soupçon de surprise.

« Oui, mademoiselle Zorn ?

— Je ne sais pas exactement de combien de sondes nous disposons, commandant, mais, ce dont je suis sûr, c'est que vous avez raison quand à l'impossibilité de parvenir à une couverture complète de surveillance, même si nous arrivons à... je veux dire, même après que nous les aurons toutes munies de moteurs de maintien à poste. » Elle parlait d'un ton guindé, elle s'en rendait bien compte, mais, pour la première fois depuis l'arrivée de Musel à bord, il apportait aussi sa pierre à la solution d'un problème. Cela lui faisait un effet... bizarre. Anormal.

« E ? fit le capitaine pour l'encourager à poursuivre.

— Reste le problème de leur résistance, commandant. Elles ne sont pas prévues pour une mise en place de si longue durée. Mais il serait peut-être possible d'augmenter leur longévité en prévoyant une activation discontinue. Leur portée de détection passive est d'un peu plus de vingt minutes-lumière sur une propulsion à impulsion active ; si elles sont positionnées sur la sphère des dix minutes-lumière, elles atteindront jusqu'à plus d'une demi-heure-lumière par rapport à la primaire – soit environ quarante minutes de vol. »

Meinhard hocha la tête. Même le meilleur bouclier antiradiations limitait toujours la vitesse d'un bâtiment.

« Si nous les réglons pour se déclencher pendant, disons, trente secondes toutes les demi-heures, elles devraient pouvoir détecter un vaisseau sous propulsion en espace normal au moins vingt minutes-lumière en avance; ce qui nous donne le temps de réagir et augmente du même coup leur durée de vie d'un facteur soixante.

— Excellente suggestion, mademoiselle Zorn. » Meinhard lui sourit, soulagé qu'elle soit enfin sorti de sa coquille, et elle lui rendit son sourire, un tic nerveux lui agitant les muscles de la bouche. Mais soudain ils se crispèrent à nouveau, comme s'il regrettait cette défaillance momentanée, et Meinhard réprima un froncement de sourcils.

— Lieutenant Venizelos. » L'officier tactique paraissait tellement aux abois quand Meinhard ramena son regard sur lui que, cette fois-ci, c'est un sourire qu'il dut contenir.

— Oui, commandant?

— Le lieutenant Cardons remplira vos fonctions en votre absence. En plus de vos autres tâches avant votre départ, je veux que vous calculiez avec lui le déploiement optimal des drones, en vous fondant sur les données de disponibilité que, je n'en doute pas, les capitaines Xantos et Zorn vous feront parvenir dans l'heure.

— Bien, commandant.

— Parfait. À présent, une fois les navettes détachées et les drones mis en position, je compte placer le Brunhilde en orbite autour de Praxlis. II faudra que j'aie un entretien avec le gouverneur résident le plus tôt possible, ce qui m'obligera naturellement à descendre à terre. Cependant, le départ de nos navettes va nous forcer à nous rabattre sur nos chasseurs TIE pour les inspections des mouvements surface-surface et orbite-orbite; étant donné qu'ils ne disposent pas de moteur hyperespace et que nous manquons de gaz tibanna, il faudra peut-être employer le Brunhilde lui-même pour les transporter d'une orbite à l'autre afin de couvrir toutes les cibles. En outre, la planète se situe à moins de trois minutes-lumière de la limite interne de déploiement des drones et nos détecteurs de bord possèdent une portée bien supérieure à la leur. En demeurant en orbite autour de Praxlis, notre position permettra à nos détecteurs de couvrir le volume le plus critique de notre sphère d'intervention et les drones ainsi libérés iront s'ajouter à ceux qui surveillent d'autres secteurs du réseau. Je veux qu'au moins un drone soit réservé à la surveillance de la planète si nous quittons l'orbite, car je compte faire des circuits périodiques du système intérieur, si possible, bien que nous risquions d'être trop occupés pour en effectuer beaucoup, je le crains. Est-ce bien compris ? 

Il se radossa et son regard passa d'un officier à l'autre; tous acquiescèrent, aucun ne fit le moindre signe de dénégation.

« D'autres commentaires ou propositions ? » demanda-t-il au bout d'un moment. Il n'y en avait pas et il hocha la tête.

« J'annoncerai nos nouveaux ordres et les nouvelles missions à l'équipage à quatorze cents. Lieutenant Venizelos, je vous demanderai une liste du personnel nécessaire à votre groupe avant treize cents. Le capitaine Zorn la contrôlera avant que vous ne me la soumettiez, mais je veux l'avoir approuvée avant de m'adresser à l'équipage.

— Bien, commandant.

Il hocha la tête, les officiers se levèrent et sortirent rapidement de la salle. Ils n'avaient pas l'air particulièrement réjouis, mais au moins, pour la première fois depuis beaucoup trop longtemps, ils semblaient vouloir s'occuper activement de leurs tâches respectives. C'était peut-être bon signe.

Le panneau se referma derrière le dernier ; Meinhard posa les coudes sur la table, et poussa un long et profond soupir. Pourvu que ce soit vraiment un bon signe ! Il avait fait de son mieux pour prendre l'air confiant, mais tant de choses pouvaient aller de travers : les navires marchands pouvaient se montrer chatouilleux sur leur droit de passage, et Venizelos risquait de déclencher un incident interstellaire s'il bousculait un peu trop le capitaine qu'il ne fallait pas; même en appliquant l'idée de Zorn, la durée de vie de leurs détecteurs bricolés resterait épouvantablement limitée. Ils résisteraient peut-être trois mois – avec de la chance –, le temps que le Sorcier revienne, si Greejatus ne trouvait pas un prétexte pour allonger son délai de « radoub ». Et, pire que tout, ces plans partaient du principe que tout se passerait à peu près bien. S'il y avait un problème, il était très vraisemblable que Meinhard en serait informé, mais encore plus vraisemblable qu'il ne serait pas là où il faudrait pour y parer.

En dernière analyse, tout dépendait de son équipage et il frémissait à l'idée des contraintes qu'il allait lui imposer. Venizelos n'allait guère avoir besoin de Stormtroopers, donc il demanderait presque à coup sûr uniquement des matelots, c'est-à-dire qu'il retrancherait presque dix pour cent de l'équipage du Brunhilde; et Meinhard se voyait mal lui refuser les meilleurs hommes, ceux qui avaient la plus grande expérience des petits bâtiments.

Les équipes douanières pour le trafic orbital devraient être formées à partir de ce qui resterait, or il avait déjà remarqué le nombre effrayant de navires marchands en orbite autour de Praxlis. Que pouvaient-ils bien avoir à échanger avec les résidents ? Il n'en avait pas la moindre idée, mais cela représentait visiblement un énorme volume de commerce et son devoir lui dictait de vérifier chacun de ces bâtiments.

Évidemment, la tentation, c'était de se contenter de contrôler les manifestes, mais ce n'était pas ce que lui demandait la Flotte. Ce genre d'examen suffirait pour les transports qui n'entreraient dans le système que pour faire effecteur un second saut ; en revanche, dans le cas de vaisseaux qui commerçaient avec des territoires impériaux ou qui transbordaient des cargaisons autour de Praxlis, il devrait inspecter les navettes de fret et les navires eux-mêmes à la recherche d'indices de contrebande; cela signifiait de longues heures de vérifications éreintantes pour son équipage, et chaque inspection nécessiterait la présence d'un officier ou d'un sous-officier.

Même si il n'avait pas d'autres détachements à effectuer, il allait se retrouver en manque chronique de personnel, et il en voyait d'ici les répercussions : trop peu de personnel égalait des quarts plus longs, moins de temps libre et une rancœur accrue de la part d'un équipage déjà mal disposé, à un moment où il avait besoin que tous cravachent au maximum de leurs possibilités.

Mais encore une fois un sourire étrange étira ses lèvres, et parcourut du regard la salle vide. Eh bien, soit. Son caractère et toute sa formation lui criaient de mener ses hommes, mais si l'autorité ne suffisait pas, il cajolerait ses officiers, il leur botterait le cul, il les secouerait comme des pruniers ou il les terroriserait, mais, d'une façon ou d'une autre et quel qu'en soit le prix, le travail serait fait.

Qu'ils le détestent si cela leur faisait plaisir, cela lui était égal du moment qu'ils faisaient leur devoir.

 

 


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