Le prix de la vie
INTERMEDE 1 : WINONA
Les deux premières années de Jim avaient été un moment merveilleux. Winona aurait voulu que ces années ne s'achèvent jamais et que son second fils reste à tout jamais un petit garçon aux joues toutes rondes.
Elle avait pensé sincèrement pendant ces deux années arrêter définitivement sa carrière à la Starfleet – ou au moins jusqu'à ce que ses fils aient au moins 15 ans et puissent se débrouiller seuls – pour vivre une vie simple dans l'Iowa. Elle avait acheté une ferme non loin de la maison de ses beaux-parents pour qu'ils puissent voir grandir leurs petits enfants. Sam était ravi d'avoir sa mère auprès de lui, et elle passait des heures à jouer avec lui et à lui raconter des histoires. Elle s'occupait avec soin de Jim, le berçait et lui chantait de vieilles balades apprise sur les vaisseaux où elle et George avaient servi. Le jour, elle était une mère heureuse. La nuit par contre, elle pleurait et ne s'endormait qu'au petit matin en pensant à George.
Peu après que Jim ai atteint ses deux ans, un jour où Winona était avec lui dans le jardin à le regarder jouer, il se tourna soudain vers elle et lui sourit. Ce jour-là, le cœur de Winona qui était déjà brisé après les événements du Kelvin commença à mourir. Le sourire de Jim était le même que celui de George.
À partir de ce jour, elle ne vit plus en Jim qu'une mauvaise copie de George, une épine dans son cœur qui lui rappelai ce qu'elle avait perdue.
Elle avait essayé. Vraiment, de toute son âme, elle avait essayé de continuer à aimer l'enfant, son fils. Pendant deux ans elle continua à lui sourire et à s'occuper de lui, mais c'était avec des gestes machinaux dépourvus d'affection. Sa vie devient d'une monotonie soporifique. Elle s'occupait de ses enfants, rendait visite à ses beaux-parents, s'occupait d'un potager s'en y prêtait attention, accueillait voisins et visiteurs de la Starfleet venus saluer la veuve du héros... Ce n'était pas une vie, et Winona s'enfonçait dans la dépression.
La vie sans George lui semblait dépourvue de saveur, mais pire encore, coincée sur le sol avec ses enfants elle avait la sensation d'étouffer. Bientôt elle se mit à faire des crises d'angoisse qui la laissait tétanisée de terreur. Rapidement, elle réalisa qu'il lui fallait repartir dans l'espace sous peine de devenir folle.
Trois mois plus tard, elle repartait dans l'espace en laissant ses deux fils à ses beaux-parents. Elle eut une bouffée de culpabilité en les quittant, mais le soulagement prédomina. Et puis, se disait-elle pour se réconforter, ses beaux-parents adoraient les enfants, et ils seraient heureux avec eux. Et elle pouvait leur parler une fois de temps à autre, ou écouter les messages enregistrés qu'ils lui laissaient.
Elle resta trois mois dans l'espace, participant à une mission pacifique de la Starfleet sur une planète éloignée, puis redescendit sur Terre, une semaine après le quatrième anniversaire de Jim. Elle lui ramenait un cadeau, mais il le prit sans dire merci et ne l'ouvrit pas de tout le temps de son séjour. Winona n'essaya même pas de s'excuser ou de câliner son fils. Elle ne pouvait pas tellement c'était George qui semblait lui faire des reproches quand elle le regardait. Sam aussi semblait lui en vouloir.
Cette fois, elle resta presque un an sur Terre. Puis l'anniversaire de Jim approcha à nouveau, et elle réalisa qu'elle ne pouvait pas rester à sourire et applaudir devant son fils qui soufflait sur ses bougies alors que cela ferait cinq ans jour pour jour que George était mort.
Un soir, quinze jour avant cette date, elle prit une décision et appela un vieil ami haut gradé de la Starfleet. Quelqu'un dont elle savait qu'il se montrerait compréhensif. Quelques instants plus tard, le visage soucieux du vieil amiral Archer apparut sur son écran. Il lui sourit d'un air paternel, les soucis semblant disparaître de son front quelques instants.
« Winona, cela faisait longtemps que je n'avais pas eu de tes nouvelles. Toi et les enfants allez bien ?
-Parfaitement Jonathan. »
La jeune femme était probablement l'une des très rares personnes à appeler le célèbre amiral par son prénom. Il se trouvait qu'elle était la petite fille d'un de ses vieux camarades et quelque chose comme une petite nièce aux yeux du vieil homme. Il avait toujours suivi sa carrière, lui avait donné des conseils paternels, et c'était lui qui lui avait présenté George Kirk. Après la destruction du Kelvin, il l'avait aidé dans toutes ses démarches, et lui avait juré qu'il serait là pour l'aider si elle avait besoin d'elle. Et maintenant, Winona avait un service à lui demander. Dès qu'elle eut fini de lui raconter son quotidien, la vie dans l'Iowa et quelques histoires sur les enfants, elle aborda le sujet.
« J'ai besoin que vous me rendiez un service Jonathan.
-Tout ce que tu veux Winona. Il y a un problème ?
Winona resta silencieuse un long moment à essayer de rassembler ses idées.
-Je n'y arrive pas, finit-elle par dire, et elle savait que sa voix était tremblante. Je n'arrive pas à rester là, et à faire comme si tout était normal, comme si je n'était pas en train de devenir folle clouée au sol avec tous ces gens qui me regardent avec pitié.
-Je sais ce que c'est, répondit Archer avec une note de pitié dans sa voix. Quand je suis devenu amiral, l'espace semblait m'attirer. C'était comme de goûter à une sensation de manque. On peut quitter l'espace, mais lui ne nous quitte jamais. Mais tu est jeune Winona, tu as deux enfants magnifiques, profite d'eux. Dans quelques années, quand ils auront grandi...
-Je ne peux pas attendre, le coupa Winona d'une voix sèche. Je suis partie trois mois, mais j'ai déjà à nouveau l'impression de devenir folle. Il faut que je reparte.
Archer resta silencieux un long moment. Il connaissais suffisamment Winona pour savoir qu'un tel aveu lui pesait.
-Que veux tu de moi Winona ?
-Je me suis renseignée. La Starfleet organise tous les ans une mission de visite des stations spatiales et planètes les plus proches, la mission Uranus. Elle dure six mois et commence la semaine prochaine. Un mot de ta part pourrait m'accorder un poste à bord du vaisseau. Je passerai six mois à bord, six mois sur Terre. Je crois que comme ça, je réussirai à tenir le coup.
-Entre ma recommandation et tes capacités, c'est certain que tu peux te trouver une place à bord de n'importe quel vaisseau en moins de deux jours, reconnu Archer. Mais réfléchis-y Winona. Tu raterai l'anniversaire de ton fils. Ne pourrait-tu pas attendre plutôt la mission suivante ?
-Je ne peux pas être sur Terre ce jour-là, reconnu Winona d'une voix qu'elle tenta de rendre la plus détachée possible. Je n'y arriverai pas, pas une fois de plus.
Le visage d'Archer se voilà de reproche.
-Et ton fils Winona ?
-Il comprend, mentit-elle en réponse. Je lui ai expliqué, et il est très intelligent. On fêtera son anniversaire en avance.
En réalité, elle savait que Jim ne comprenait pas. Il était trop petit pour cela. Mais dans quelques années, elle lui expliquerait. Dans quelques années, il serait assez grand pour qu'elle puisse s'absenter plus longtemps. Il comprendrait le mal que ça lui faisait à elle d'être là et de faire semblant d'être heureuse ce jour là.
En attendant, elle continuerait à fuir cet enfant qui ressemblait trop à son père.
Archer essaya de la convaincre pendant un long moment, mais elle réfutait chacun de ses arguments. Enfin, il accepta de parler au responsable de la mission Uranus. Winona commença à le remercier, mais il la coupa abruptement.
-J'espère que tu ne me demandera plus jamais de telle faveur Winona. Pense à tes enfants avant tout. Ils ont besoin de toi. »
Sur ces mots, il arrêta la conversation.
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Six ans passèrent, chaque année ressemblant à la précédente. La mission Uranus s'était révélée très satisfaite du travail de Winona, et elle avait poursuivi ces missions semestrielles, se remettant ainsi à travailler au sein de la Starfleet. Les autres six mois de l'année, elle s'occupait de ses deux fils, approchant Jim aussi peu souvent qu'elle le pouvait sans le blesser. Elle n'était jamais sur Terre lors de son anniversaire.
Ses beaux-parents étaient de plus en plus critiques à son égard. Sandra, sa belle-mère, la regardait comme une mère indigne, Winona le savait. Comme si cette femme pouvait comprendre ce qu'elle vivait.
Dès que la navette qui la ramenait à la maison atterrit sur le petit aéroport de l'Iowa après la fin de la sixième mission, Winona vit Sandra qui l'attendait, toute vêtue de noir. En la voyant, Winona fronça d'abord les sourcils. Elle n'était pas prête à subir ses reproches dès son arrivée. Mais ensuite, elle commença à s’inquiéter. Elle s'approcha de sa belle-mère à grands pas, sans attendre d'avoir récupéré son bagage.
Les premiers mots de Sandra furent simples.
« Tibérius est mort, annonça-t-elle.
Winona fut choquée de la nouvelle. Son beau-père était d'une santé de fer six mois plus tôt.
-Quand ? Demanda-t-elle. Comment ?
-Il y a deux semaines. Un arrêt cardiaque foudroyant. Personne n'avait rien vu venir... »
Sandra était à deux doigts de s'écrouler. La mort inattendue de son mari l'avait visiblement écrasée. A partir de là, Winona fut obligée de prendre les choses en main. Sa belle-mère était trop effondrée pour s'occuper de la préparation des obsèques ou des démarches administratives. Cependant, elle s'occupait des enfants, comme elle l'avait toujours fait, et avec autant d'amour qu'elle leur en avait toujours montré. Les enfants devenaient sa raison de vivre. Winona regardait cela avec étonnement et un peu de jalousie. Sam et Jim n'avaient jamais pu lui faire garder le goût de vivre. Pour elle, tout s'était arrêté à la mort de George. Pour Sandra, tout continuait.
L'enterrement vit défiler de nombreuses personnes venues apporter leur soutien à la famille d'un héros. Il y avait aussi beaucoup de charognards venus voir si cette famille ne conservait pas quelques squelettes dans ses placards. Heureusement, tout le village se ligua du côté des Kirk, et personne, aucun journaliste notamment, ne réussit à approcher suffisamment des enfants pour leur poser des questions ou les prendre en photo.
Durant les semaines qui suivirent, Winona se mit à réfléchir. Sandra se faisait vieille elle aussi et un jour elle ne serait plus là. Que se passerait-il si à ce moment là Winona était dans l'espace et incapable de revenir avant plusieurs mois ? Ses deux fils deviendraient pupilles de la Starfeet, n'ayant pas d'autres parents, et il était hors de question que ses fils subissent la médiatisation que la Starfleet aurait voulu leur donner au moment de la mort de George. Ses enfants ne seraient pas deux visages sur les affiches de recrutement. Arrivée à cette conclusion, Winona réalisa qu'il lui fallait trouver un tuteur légal pour ses enfants, quelqu'un qui ne soit pas de la Starfleet.
Elle passa alors plus de temps dans le village, discutant avec ses voisins comme elle ne l'avait pas fait depuis son veuvage. Ensuite, tout s'enchaîna à grande vitesse. Winona détestait faire traîner les choses. Trois mois après la mort son beau-père, Winona épousait l'un de ses voisins, Frank. Il la désirait ardemment depuis longtemps, avant même son premier mariage, était prêt à accepter les enfants d'un autre homme et à les aimer, était un homme responsable et sans histoire.
Avant de rendre leur mariage officiel, Winona expliqua précisément ce que leur mariage serait et ne serait pas. Frank n'aurait jamais le droit de la forcer à vivre sur Terre, ni de choisir quelles missions de la Starfleet elle pouvait accepter ou non. Ce serait à elle de décider si il y aurait du sexe dans leur relation. Il prendrait bien soin des enfants en son absence. Frank accepta tout.
Le matin du mariage, Sandra vint voir Winona dans sa chambre.
« Pourquoi fait-tu ça ? Demanda-t-elle d'une voix triste. Je croyais que tu pleurai toujours George.
-Pour mes fils répondit Winona d'une voix glaciale. Ne doutez jamais de mon amour pour George.
Sandra eut un ricanement moqueur.
-Pour tes fils... Comment ose-tu dire que c'est pour eux ? Depuis que mon Georgie est mort, tu est dans l'air le plus souvent possible, cela fait huit ans que tu n'a pas été là au moment de l'anniversaire de Jimmy, et tu ose dire que c'est pour lui que tu te marie ?
Winona se retourna vers sa belle-mère, furieuse. Celle-ci ne se démonta pas une seule seconde.
-Tout ce que tu as fait depuis dix ans, tu l'a fait uniquement pour toi Winona. Parce que tu est une lâche égoïste qui se complaît dans sa souffrance. Jimmy et Sammy sont malheureux parce qu'ils n'ont pas leur mère auprès d'eux, et maintenant tu leur trouve un beau-père parce que tu pense que je ne suis plus capable de m'occuper d'eux ?
-Vous ne savez pas ce que je ressent !, hurla Winona.
-Si ! C'est mon fils que j'ai perdu Winona, mon seul fils ! Mais toi tu en as deux, bien vivants, et tu est incapable de les regarder et de les chérir ! »
Le geste fut instinctif, mais Winona ne le regretta pas. Une claque fusa et une seconde après, Sandra la regardait en se tenant la joue. Du sang perlait sous ses doigts. Winona quitta la pièce sans regarder en arrière.
Trois heures après, elle était l'épouse de Frank, et leur contrat oral de mariage contenait un terme de plus.
Il était hors de question que Sandra vienne voir Jim et Sam pendant que Winona était dans l'espace. Elle ne laisserait pas cette femme monter ses fils contre elle.
Winona fut une épouse responsable et exemplaire les premiers mois de son mariage. Elle resta huit mois au sol, même au moment de l'anniversaire de Jim. Ce jour-là, elle s’arrangea toutefois pour être absente et alla assister aux cérémonies de commémoration à San Francisco. L'amiral Archer la salua froidement et ne lui adressa que quelques mots. Il lui en voulait encore, visiblement. Le soir, dans sa chambre d'hôtel, elle appela la maison. Elle parla de sa journée à Frank, lui sourit faiblement, l'écouta parler de sa journée puis demanda à voir Jim. Celui-ci apparut à l'écran, un air buté sur son visage.
« Bonsoir Jim. Je voulais te souhaiter un bon anniversaire, déclara-t-elle sans réussir à se forcer à sourire cette fois.
Le visage de Jim devient incrédule.
-Je suis désolée de ne pouvoir être là, mais on m'a demandé de venir pour la cérémonie, et je pouvais difficilement refuser. Je suis sûre que tu compr...
-Menteuse, la coupa Jim d'une voix glaciale.
Et sur ce mot, sans lui adresser la moindre salutation, Jim coupa la conversation. Winona réussit à hocher les épaules, et à se dire que dans quelques années, Jim comprendrait et accepterait, et qu'ils pourraient repartir sur des bases saines. Bien sûr, ils ne seraient jamais vraiment proche, mais ils pourraient au moins s'entendre. Elle se mentait à elle même, bien sûr.
La vie de femme mariée n'était pas très excitante, mais elle s'occupa des deux garçons par intermittence. Elle peinait à croire que Jim avait déjà onze ans et Sam seize. Sam voyait même une fille et voulait lui demander son avis pour les études qu'il voulait entreprendre. Dans un autre monde, elle aurait été curieuse de rencontre sa petite amie, et ravie de l'encourager dans sa voie, mais ici ce n'était pas vrai. Ce fut Frank qui fut aux côtés de Sam pour lui expliquer certaines précautions à prendre et le féliciter de ses notes excellentes. Frank et Sam s'entendaient à merveille. Jim par contre détestait son beau-père. Winona aurait du faire quelque chose à ce sujet, mais elle laissa Frank s'en occuper. Elle avait cessé de s'occuper de Jim alors qu'il avait deux ans, et elle ne savait pas quoi faire du préadolescent qu'il était devenu.
Durant les premiers mois de son remariage, Winona essaya à plusieurs reprises de communiquer avec Jim, mais celui-ci se fermait aussi tôt, ne répondait pas ou s'exprimait uniquement par monosyllabes et la regardait avec mépris. Il ressemblait tant à George que cette expression rendait Winona malade, comme si son époux la regardait par les yeux de son fils.
C'est pourquoi pour la première fois en onze ans elle tenta de parler vraiment à Jim, pas par amour pour l'enfant mais pour que George cesse de la regarder avec de la tristesse et de la déception à chaque fois que Jim croisait son regard.
Elle s'arrangea pour être seule avec lui un jour, et lorsqu'il descendit de sa chambre, Winona s'avança vers lui. Aussitôt, Jim commença à remonter l'escalier.
A ce moment-là, Winona compris enfin une vérité qu'elle s'était refusée à envisager. A force d'éviter son fils, celui-ci en était venu à la détester. Cela n'aurait pas du la surprendre, mais elle avait imaginé que l'amour d'un petit garçon pour sa mère surpasserait tout le manque d'attention qu'elle lui avait offert.
Au lieu de cela, Jim lui offrait un regard hostile.
« Je crois qu'il faut qu'on parle Jim, commença Winona d'une voix incertaine, toujours choquée de cette soudaine révélation.
Jim ne répondit pas, mais la regarda en croisant les bras.
-Je sais que je ne suis pas toujours une mère idéale, continua sa mère en s'accrochant à des phrases répétées de nombreuses fois en préparation de cette discussion.
-Tu parles, l'interrompit Jim. La définition du mot « mère » englobe le fait d'élever l'enfant qu'on a mis au monde. A ce compte là, c'est Grand-ma qui est ma mère.
-Tu est encore très jeune Jim. Un jour tu comprendra ce que cela peut être pour une femme de perdre son mari et de se retrouver seule avec deux enfants.
-Tu plaisante là ?, répondit Jim d'un ton abasourdi. D'où ça te vient cette envie soudaine de jouer à la maman modèle avec moi ? En onze ans tu n'a pas été présente une seule fois pour moi.
-Ce n'est pas parce que je n'étais pas là à tes anniversaires que...
-Parce que tu crois qu'il n'y a que ça ? Où tu étais quand je suis tombé du pommier chez Grand-pa ? Quand Sam a été malade quand j'avais six ans ? Alors n'essaie même pas de devenir ma mère, parce que j'en ai jamais eu.
Sur ces mots, Jim remonta dans sa chambre sans regarder sa mère. Winona resta un long moment a contempler l'escalier, cherchant à comprendre comment elle avait pu laisser son fils, la dernière chose qui lui restait de George, s'éloigner à ce point d'elle.
-Pardon George, finit-elle par murmurer. Je n'y arrive pas.
Le lendemain, Sam eut beau la supplier de rester encore et Frank eut beau essayer de la convaincre avec tous les arguments à sa portée, Winona s'engageait dans une mission de découverte de cinq ans. Elle quitta la Terre sans dire au revoir à Jim, promettant simplement à son époux d'appeler le plus souvent possible. Encore une fois, elle fuyait plutôt que de se confronter à Jim.