Ghostbusters Underneath

Chapitre 8 : Bad to the bone

4214 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/02/2021 19:37

Chapitre 8

Bad to the bone

Bad to the bone


New York, Manhattan , QG SOS Fantomes

3 juillet 1990, fin de mâtiné.



           Spengler, Venkman et Zeddemore avait pris le temps de retourner au QG pour fermer les yeux quelques heures et se rafraichir. Avant de revenir à la caserne, ils avaient déposé Giselle a son appartement de Washington Square et était repassé récupérer le matériel laissé sous clé dans un casier des docks. Pete ronflait encore dans le dortoir, et Winston, de nouveau en tenu, rangé sommairement la salle commune. Egon après avoir purgé les pièges dans l’unité de stockage du sous-sol, remontait tranquillement. Il avait également pris le temps d’enfiler sa combinaison beige et refermé son vestiaire. Une petite voie l’appela par la grande porte du hall toujours ouverte :

« -Docteur Spengler ? Excusez-moi de vous déranger… »

Un fin petit monsieur à l’abondante chevelure grise argent avança timidement. Agé mais semblait plutôt fringuant, il portait une vieille veste de baseball et de grosse lunette :

« -Vous partez encore cassez des fantômes, hein ? Demanda-t-il en minant crochet du droit.

-On ne peut rien vous cacher Monsieur Victor. Accorda Egon, d’un ton poli.

-Dites, Monsieur Venkman est là aujourd’hui ?

-Il se repose à l’étage. »

Monsieur Victor sembla déçu, Egon proposa :

« -Voulez-vous que lui fasse une commission ?

-Et bien, c’est pour le barbecue de demain… Avec les gosses on se demandait si ça tenait toujours ? »

Peter lui en avait parlai, et Egon trouvait l’idée excellente. Il avait obtenu l’autorisation d’organiser un petit barbecue pour célébrer le 4 juillet sur l’un des terrains de basket du quartier et s’était engagé à «venir griller personnellement les saucisses !». Depuis la reprise de leur activité, la relation avec le voisinage était vraiment bonne, et passer du bon temps tous ensemble était important. Venkman avait prétexté un coup médiatique à petite échelle, mais la vérité c’est qu’il adorait le vieux Victor et son association de quartier. Les gamins y trouvait du soutiens moral et pouvait faire des tournois de basket. Peter y emmenait même Ray ou Winston de temps en temps. Egon ne savait pas trop quoi répondre au vieux monsieur. Il opta pour une réponse honnête:

« -Monsieur Victor, je ne saurai que trop vous conseillez de rester à l’abris ces prochains jours. Nous organiserons un barbecue dès que possible, je vous le promets. »

Le vieil homme resta interdit, la bouche ouverte, puis inquiet:

« -Vous êtes pas en train de m’annoncer une nouvelle fin du monde ?

-Pas si on peut l’éviter. »

Il tourna le dos à son interlocuteur en direction de l’escalier. S’arrêta, se retourna, puis, très courtois : « je vous souhaite une bonne journée Mr Victor, mes hommages à votre épouse. »


           Peter sorti du dortoir avec les cheveux en bataille, un vieux pantalon noir et t-shirt blanc. Tout en regardant son ami finir de ranger, il s’installa lentement a la table et pris un petit pain au lait d’un sac en papier marron. Winston le dévisagea.

« -Me regarde pas comme ça, Winnie! Se défendit Venkman d’un sourire. C’est la dernière fois que tu ramènes du monde à la maison.»

Egon arriva en haut des marches, en rejoignant la table il annonça:

« -Mr Victor vient de passer, j’ai dû reporter votre barbecue à plus tard. »

A cette annonce Peter laissa lourdement tomber sa tête contre la table. Winston posa son balai contre l’un des établis et rempli sa tasse au pichet de la cafetière qui avait fini de couler et rejoint ses amis.

« -Comment on s’organise ?

- Avec Venkman on prendra l’Ecto-1, on repassera via les souterrains et on rejoindra la station Von Horne. De là nous n’aurons plus qu’à remonter la rivière de Slime. De ton coté, tu prends le prototype de l’Ecto-5. Essai de trouver le fantôme qui hante le domicile de Peck. Si le slime envoi des fantômes kidnapper ses cibles, tu pourras peut être apprendre à quel endroit il était censé l’emmener.

- Si il communique, précisa Winston.

- Si il communique. »


           Glissant le long de la rampe Winston arriva dans le hall en un rien de temps. Dans un coin, derrière la cantine métallique de Stantz, sous un vieux drap que Winston souleva dans les aires, se trouvait l’Ecto-5 : Une ancienne Harley Davidson Hollandia de 1950 et son side-car. Ray y avait ajouté quelques modifications de son cru, et bien évidemment, repeinte aux couleurs de la société : blanche et rouge, et sur quelques contours un liseré de sécurité noir et jaune, sans oublié le fameux logo sur le nez du side-car et sur les côtés du réservoir. Les chromes rutilant et le phare caractéristique du modèle étaient intact, ç’eut été un crime de trop modifier la moto en elle-même, mais l’assise en avait été modifiée pour recevoir un passager. Les véritables changements étaient sur le side-car, fermé en un caisson servant de coffre et de détecteur PKE géant, gyrophare et antenne obligatoires. Winston ouvrit le coffre et y installa son pack a proton, un talkiewalkie boosté par les soins de Stantz, son piège et un PKE, et en sorti le casque bol blanc et rouge et se le sangla sous le menton. Il chevaucha l’engin, le fit ronronner puis vrombir, et dans un agréable grondement quitta le QG.



New York, Manhattan , St. Mark's Place

3 juillet 1990, début d’après-midi


               Les journées de Louis Tully étaient généralement bien remplies : lorsqu’il n’était pas au tribunal à plaider pour des affaires de fraudes, il y avait toujours des rendez-vous au quatre coin de New-York à vérifier les trésoreries et les factures de diverses petites boites. C’était un petit bonhomme derrière d’énorme lunette dans un complet gris a rayure noires trop grand, mais Louis Tully se sentait grand. Non content d’avoir une clientèle de plus en plus nombreuse et fidèle et de se faire une petite réputation au barreau, il vivait depuis le début de l’année une folle histoire d’amour avec la merveilleuse, l’excentrique Janine Melnitz. L’emploi du temps de Louis l’avait contraint à décevoir sa douce: occupé qu’il était, impossible d’accompagner Janine durant ses congés dans sa famille. Mais Louis restai un homme comblé, un homme heureux et un ami dévoué. Et lorsque son ami Ray Stantz, alité à Bellevue Hospital, lui avait demandé ce matin un petit service, impossible pour le comptable et l’avocat de Sos Fantômes de refuser. Le soleil était haut, beau et chaud. L’animation du quartier de Noho n’était pas du gout du petit homme, mais il s’en accommodait. Il avait à peine quitté la station d’Astor que sa sacoche se mit à sonner. Il en extirpa une énorme brique de plastique grise et blanche, un DynaTac que Louis avait eu auprès d’un client endetté et en était très fier. Il se colla le gros téléphone sur l’oreille :

« -Salut ma louloute! Brailla-t-il dans le combiné. Alors, comment se passe ces vacances ? »

De l’autre côté de la rue, le petit bonhomme passa au vert. La douce voix nasillarde grésilla :

« -Salut Louis. Comment ça se passe avec les gars ? Elle embraya sans attendre la réponse : Ici, ça va. L’oncle Maurice se plaint qu’tu sois pas v’nu, il voulait prendre sa revanche au Monopoly…

-Il pourra jamais me prendre la Rue de la Paix, j’suis un caïd de la finance ! Plaisanta Louis.

-Tu fais quoi mon bichon ?

-Ray m’envoi dans sa librairie faire une course et vérifier un truc. Tu sais, à force de ne jamais ouvrir, elle va faire faillite sa boutique. Déjà que la trésorerie n’est pas jolie jolie, si en plus les clients passent devant un rideau baissé à longueur de journée…

-Qu’est-ce qu’ils ont encore besoin de leurs vieux bouquins? Coupa Janine. S’ils ont encore énervé je ne sais quelle divinité on va avoir droit à des tremblements de terre, des retards de métro…

-On fera la paperasse ensemble ma louloute, gazouille Louis, romantique.

-Pourquoi c’est à toi de jouer les coursiers ? » S’inquiéta Melnitz radoucie.

Louis arriva devant la devanture de Ray’s Occult Books. Les néons dans la vitrine étaient éteints, la grille baissée… Il chercha les clés dans sa sacoche en essayant, tant bien que mal, de plaquer avec l’épaule le gros téléphone contre son oreille :

« -Ray est à l’hôpital. Commença-t-il, avant de bégayer : I-i-il s’est ba-ba-battu avec Peter, je crois.

-Ils ont fait quoi ? » Hurla la secrétaire des Sos fantômes. « J’peux pas m’absenter une sem… » Et la voix nasillarde se tue.

« -Janine ? Louloute ? »

Louis secoua le téléphone : plus de batterie. Il haussa les épaules : « Elle sera rentré demain matin », pensa t’il en rangeant l’engin dans son petit sac.

           La boutique était sombre, en désordre et empli de l’odeur caractéristique des vieux bouquins. De longues rangées d’étagères rempli de livre disparaitre couvraient les murs et des ouvrages tenaient empilés de ci de là par on ne sait quel miracle. Louis posa sa sacoche sur un coin du comptoir de verre, et s’installa sur le petit tabouret du gérant. Il était tenté de feuilleter le livret de compte, mais il n’était pas là pour le plaisir. Il fit tourner le cadran du téléphone rouge afin d’obtenir le standard de Bellevue, et, enfin, la chambre de Raymond Stantz :

« -Salut Ray, alors ça va mieux ce cou ?

-Pas beaucoup mieux que depuis ce matin, Louis. Répondit ce dernier avec un soupçon d’agacement.

- Ha, c’est jamais la joie les journées à l’hôpital. Compatie Louis. Mais faut en profitez, les repas sont préparés par des nutritionnistes agréés, et les apports sont toujours équilibré.

-T’as pas vu mon assiette de midi, Louis… As-tu trouvé le bouquin dont je t’ai parlé ?

-Bah, j’appelai pou-pou-pour ça. C’était comment le nom déjà ? Demanda Tully un peu gêné.

-Le Tobin, Louis, le Tobin. S’irrita Stantz. Je pense l’avoir laissé sur le comptoir.»

Il fallut a Louis quelques minutes pour clarifier l’espace de travail, organisant a la vas vite d’une part les factures, d’un côté les livres réservés, de l’autre ceux à expertiser et il mit les restes d’un déjeuner et divers emballages à la poubelle.

« -Je crois que je l’ai! Fit-il au bout d’un moment qui parut à Ray interminable. Un pavé en cuir noir et les rebords argentés ? Dis donc Raymond, ça doit valoir une somme un ouvrage pareil!

-Inestimable. J’ai besoin que tu regardes au chapitre sur Gozer, plus précisément les répercussions de son premier bannissement… »

Louis n’eut pas de mal à trouver le chapitre mais pris le temps de le lire avant de le synthétiser a Stantz qui trépigné de l’autre côté de la ligne :

« -Alors je sais pas si j’ai tout compris, mais Gozer c’était pas un marrant, dis ? Hein ? Hey, mais c’est lui qui m’avait changé en chien !

-Oui, Louis, c’est lui. » Ray puisait dans ses réserves de patience : « Lorsque les disciples de Tiamat l’ont banni, les Sumériens ont-ils encore souffert de catastrophes naturelles ou paranormal ?

-Alors, le lien n’est pas clair, mais ça parle d’un Sluar… J’ai pas bien compris c’que c’était… Et de la Rivière du Mal. Les disciples de Tiamat ont tentés de tarir la Rivière du Mal, mais la rivière se serait défendu. C’est possible, ça ? »

Ray ne pris pas la peine de répondre. Le Tobin confirmait leurs hypothèses. Il avait pourtant lu et relu ce passage et n’y avait étrangement pas prêté plus attention. Le texte lui revenait à l’esprit désormais :

« -Et des flots de rage et de colère naquit l’émissaire de la vengeance, et sous ses coups tombèrent bien des Disciples de Tiamat… » Récita-t-il dans le combiné.

« -Ouais, mais je crois qu’ils ont gagné quand même à la fin. Commenta Tully de sa voix éraillé. Dites ? Si tu t’en souviens, pourquoi tu m’as fait venir jusqu’ici ?

-Louis, as-tu moyen de me déposer ce livre a l’hôpital au plus vite ?

-Oui bien sûr ! J’ai un rendez-vous en toute fin d’après-midi, mais d’ici là je suis dispo. C’est un dépôt de bilan, y a plus grand-chose à faire, mais on peut sauver les meubles, comme on dit… Enfin, là on va vraiment essayer de sauver le mobilier, y a pas de petites économies… »

Ray qui ne l’écoutait plus ajouta :

« -Et trouves moi le New York Forgotten History, dans la section tourisme s’il te plaît. 

-Okay, mais tu ne préfèrerais pas que je te ramène un roman à la place ? »



O

New York, Manhattan, Lincoln Square

3 juillet 1990, au même moment

           Winston sillonnait les rues de Lincoln Square en direction du loft de Walter Peck. Les bras de Giselle autour de son torse, l’envoutante brune collée à lui, tous deux grisaient par la ballade en moto. Ils avaient vite compris que personne ne prendrais le temps de les écouter lors de leur bref passage à la mairie. L’adjoint du Maire laissait un délai de 48h aux chasseurs de fantômes pour retrouver Peck et Winston eu peur l’espace d’un instant de se retrouver de nouveau derrière les barreaux ou chez les fous pour avoir ne serait-ce que suggéré de reporter le feu d’artifice du 4 Juillet. L’Ecto-5 ralenti au pied d’un gratte-ciel de verre et de béton. Giselle leva le pouce pour signifier qu’ils étaient au bon endroit et indiqua l’entré d’un parking visiteur sous une arche blanche. Une fois la moto garée dans la petite cour et le moteur coupé, Giselle ôta le casque que lui avait prêté son ami et refit passer ses cheveux par-dessus le col de son veston en cuir. Elle avait opté cette fois pour une tenue plus adéquate: toujours un chemisier blanc mais accompagné cette fois ci d’un jean taille haute et de bottines. Winston ne put s’empêcher de lui sourire. Il descendit à son tour, rangea les deux casques dans le side-car et enfila son équipement.

« -J’espère que le concierge ne va pas faire des bonds en me voyant arriver.

-Je l’ai appelait ce matin. Il avait l’air ravi qu’un Ghostbuster vienne faire le ménage au 11ème étage, fit Giselle amusée. Vous êtes de véritables célébrités !

-C’est surtout qu’on rend service. » Précisa Zeddemore.

           

           Derrière son pupitre, au milieu d’un hall de marbre immaculé, le concierge avait été plus que charmant, mais ils ne les avaient laissé passer qu’en échange d’un autographe.

« -Pour ma nièce, » menti t’il sans même rougir.

Les numéros défilaient sur l’écran digital de l’ascenseur. Galvanisés de passer de nouveau du temps, les anciens amants n’arrivaient pas à trouver les mots pour briser le silence.

« -Je vais reprendre mes études, annonça Winston. Histoires Anciennes. »

Un large sourire se dessina sur le doux visage de la brune, sincèrement ému par cette nouvelle, puis feignant une solonnelité d’un hochement de tête:

« -Félicitation futur Dr Zeddemore !

- Merci, mais on n’en est pas encore là. Entre les nuits de boulots et les études, les mois qui arrivent s’annoncent éreintants. Mais je suis motivé.

-Tu en es capable. Tu es bosseur et consciencieux. Et tu le mérites. »

Tant de compliments le mirent presque mal à l’aise. Il ne put répondre que d’un sourire en coin.

Après un court silence et quelques regards complices, la porte de l’ascenseur s’ouvrit sur le 11ème étage. Dans le couloir, un long tapis bleu-roi desservait les quelques portes cadrées de fougère, et au fond, une large fenêtre offrait une vue imprenable sur l’Hudson. Giselle ouvrit le passage, en cherchant les numéros dorés sur les portes.

« -C’est ici, indiqua t’elle calmement.

-Oui, sans aucun doute. »

Le détecteur PKE de Winston s’affolait déjà.

Walter Peck habitait un petit duplex avec un escalier en colimaçon menant à une mezzanine dont le garde-corps en verre brillait sous la lumière de l’après-midi offerte par l’immense baie du balcon. Sur la gauche, une petite cuisine ouverte sur la grande pièce à vivre, deux gros fauteuils face à un écran géant encastré dans le mur de brique blanche. Winston ne put retenir un long sifflement d’admiration :

« -C’est un sale type, mais il n’est pas à plaindre ! »

Gênée, Giselle ne releva pas la remarqua: son appartement n’était pas bien différent. Elle ramena son ex à des considérations plus pratiques :

« -Bon, Champion, quelle est la procédure?

-On cherche, commença ce dernier en balayant l’espace avec les antennes de son appareil, on patiente. Ils sont timides parfois… »

Giselle hurla. Winston n’avait pas terminé sa phrase qu’un fantôme en peignoir traversa le mur derrière lui et lui passa au travers l’épaule, laissant au passage une belle trace baveuse. C’était un homme en pantoufle dans la vingtaine, le visage creux et mal rasé, les cheveux ébouriffés et les yeux creux. Dans les tons grisâtre et transparent, il avait à peine prêté attention aux deux visiteurs. Giselle et Winston le regardèrent médusés, il venait de sortir une bud fraiche du frigo et s’était mollement installé dans un des fauteuils. Il fit sauter la capsule avec les dents, et vida lentement le contenu de la bouteille entre ses lèvres. La bière lui passa au travers pour se rependre dans les coussins.

« -Ho naaan… » Fait-il avec les bras levés. 

Il se leva, constata les dégâts, et changea de fauteuil. Il amenait de nouveau le goulot à ses lèvres lorsque Winston lui notifia :

« -J’ai bien peur que le résultat soit le même. 

-Ouais, je sais bien, fit le spectre d’une voix vibrante et fatigué. Mais j’avais très envie d’une bière, là. »

Giselle resta en retrait, les bras en croix, à regarder Winston ranger son PKE et s’approcher du triste pantouflard. Il s’agenouilla :

« -Salut vieux, moi c’est Winston.

-Hello… Moi c’est Mike… Ou c’était… »

Le fantôme semblait pensif. Winston ne savait pas trop comment s’y prendre, ayant rarement l’occasion de trouver un esprit si peu agressif.

« -Tu sais, je suis chasseur de fantômes, c’est mon job. D’ordinaire on m’appel pour des poltergeists, ce genre de chose…

-Désolé vieux… Fit Mike en baillant. Ici c’est relax… C’est le barbu qui vous envoi ?

-Pas tout à fait non.

-Je crois que je l’ai énervé, je l’ai pas vu depuis des jours… »

Mike s’emblait désolé. Il regardait autour de lui avec lassitude.

« -Il était pas tellement patient. Expliqua le malheureux. Il vit seul, alors j’ai cru qu’il serait content d’avoir de la compagnie…

-Oui, il n’est pas facile a vivre. Compatis Winston. Comment es-tu arrivais ici Mike ?

-Je vivais ici, et je suis mort ici. Il y a longtemps je crois. J’ai toujours était ici. Mais un jour, j’ai senti un regain d’énergie, je me serai presque senti vivant à nouveau…

-Et tu saurais me dire pourquoi?

-Aucune idée. Tout ce que je sais, c’est que je devais emmener le barbu de gré ou de force a la station Warren. Mais j’avais pas envie, et j’aimai bien sa compagnie…»

Winston réfléchit :

« -Tu veux dire Chambers Street Station ?

-Non. La station Warren. »

Zeddemore se releva et tourna le dos à Mike. Il décrocha son canon à proton. Giselle voyait l’hésitation dans les yeux de son ami.

« -La suite ne va pas te plaire Gigi. A moi non plus, ceci dit. » Lui confia-t-il.

Mc Neal posa sa main sur son épaule et plongea son regard dans le siens.

« -Tu permets que je tente une approche différente ? »

Il s’écarta de bon gré, et rangea son arme. Giselle s’accroupie à son tour, morte de peur. Elle prit une lente inspiration :

« -Bonjour Mike, je suis le Docteur McNeal.

-Hello Doc. Salua-t-il d’un sourire blasé.

-Puis je me permettre de vous poser une question ? »

Mike acquiesça d’un mouvement de tête. Elle hésita, puis :

« -Qu’est-ce qui vous retiens ici ?

-J’en sais trop rien…

-Si je me proposer de vous rendre un service… Mike, que pouvons-nous faire pour vous ? »

Le spectre posa sur le tapis la bouteille de verre qu’il faisait tourner dans ses mains depuis le début de la conversation, et se pencha et, confus :

« -C’est la première fois qu’on me demande ça… Vous pourriez appeler ma mère peut être ? »

Giselle tourna son regard vers Winston. Il n’avait jamais jusqu’à présent rencontré un tel cas de figure, et l’improvisation dans laquelle s’était lancé son amie le désarçonné un peu. Il haussa les épaules, et Giselle consenti à la requête du fantôme qui expliqua :

« -Je n’ai jamais été quelqu’un de bien. Je n’étais pas bosseur. J’étais menteur, voleur… Je trafiquai dans des combines… Bref, j’ai vraiment pas simplifié la vie de mes parents. Mais ils ont tout fait pour m’aider à leur manière. Ils me payaient le loyer et mon père me dégotté des entretiens d’embauches auquel je n’allais jamais. »

Le regard perdu dans le loin, Mike continua :

« -Un jour j’ai volé la voiture de ma mère. Une magnifique Delage D8. Elle l’adoré. J’avais besoin d’un véhicule pour ramener des caisses de wisky d’une distillerie de Newark. J’ai fait une sortie de route… »

Des larmes coulaient le long des sillons de ses joues.

Il retrouva son calme, et récita à Giselle un numéro de téléphone. Lentement, elle se releva, lança un regard perdu à Winston, puis alla décrocher le combiné en plastique blanc du mur de la cuisine. La tonalité était lente et lourde, l’attente interminable. Puis une voix de vieille femme décrocha. La vieille dame demanda par deux fois à qui elle avait à faire. Giselle ne put répondre que :

« -Mike est désolé pour la Delage… »

Les écouteurs émirent des sanglots, et Giselle raccrocha. Elle semblait plus pâle qu’à son habitude. Winston la serra dans ses bras, sentant ses larmes au travers le tissus de sa combinaison. Le chasseur de fantômes jeta un regard aux fauteuils. Ils étaient vides. Tout un gardant Giselle contre son cœur, il décrocha son PKE et scanna la pièce. Les voyants étaient aux verts.

« -Mike est parti. »






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