Le vampire de Londres

Chapitre 8 : Quand Sherlock s'énerve ...

2529 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 18:10

Chapitre 8

 

Sherlock regarde l'heure sur la pendule accrochée au-dessus du comptoir de l'accueil. Cela va bientôt faire une heure qu'il attend, assis sur les fauteuils inconfortables de la salle d'attente. Il observe les personnes autour de lui et s'amuse à deviner leur vie, histoire de passer le temps. Il se lève et se dirige vers le dernier endroit où il a aperçu Molly. Il marche de long en large, perdu dans ses réflexions, les mains croisées sous son menton. Un médecin l'interpelle au bout de quelques minutes.

 

«- Excusez-moi Monsieur mais vous gênez le passage pour le personnel.

- Hum, hum, bougonne le détective sans un regard pour l'homme qui se tient face à lui.

- Et … votre chemise est … elle est pleine de sang, je pense qu'il serait judicieux d'en changer, les patients commencent à se poser des questions».

 

Le détective sort de sa transe et baisse la tête vers sa chemise. Une énorme tâche coupe sa chemise dans la largeur et des gouttes séchées remplissent le reste de l'espace. Seuls le col et son dos sont indemnes. Sherlock pose une main fébrile dessus, la gorge nouée par les événements de la journée. Il revoit le moment où le dealer l'a menacé de son revolver. Il semble entendre le coup de feu partir et soudain toute la scène lui revient en tête. Il voit Molly se jeter sur lui et le pousser en arrière alors que la balle traverse le corps innocent de la jeune femme et que le tireur prend la fuite, sans se retourner. Son estomac se retourne par la douleur de ce souvenir, chaque parcelle de son corps commence à trembler sous le coup de la colère. Soudain il se sent secouer par les épaules. Il rouvre les yeux et voit le médecin, une lueur inquiète dans les yeux.

 

«- Ça va aller? Lui demande-t-il gentiment.

- Je n'ai pas besoin de votre pitié, raille le détective.

- Votre colère est légitime mais ce n'est pas une raison pour en vouloir au monde entier. Vous savez, vous devriez rentrer chez vous, vous pouvez laisser votre numéro de téléphone à l'accueil pour que nous puissions vous joindre une fois l'opération finie. Nous avons l'habitude des opérations comme celle-ci, les chirurgiens commencent pas lui administrer un lourd anesthésiant puis ils ...»

 

Soudain le portable de Sherlock sonne. Il plonge la main dans la poche de son pantalon, regarde de qui provient l'appel puis se dirige vers la sortie sans prendre la peine d'écouter la suite des explication du médecin. Il sort par les portes coulissantes de l'hôpital puis répond à l'appel de Lestrade.

 

«- Allô? Vous avez des nouvelles sur l'affaire?

- Nous avons réussi à intercepter le dealer qui a tiré sur Molly, soupire Lestrade. Ce con est tombé en panne d'essence sur la nationale à 2km du hangar. Des équipes qui bossaient sur cette route ont trouvé l'arme sur le siège passager quand ils ont voulu l'aider. Ils l'ont tout de suite arrêté.

- Où est-il? Je veux lui parler, dit-il avec une voix remplie de colère.

- Il est au poste de police dans la salle d'interrogatoire, j'ai réussi à vous obtenir 5 minutes et pas une de plus avec lui. Vous pouvez venir quand vous voulez mais je comprendrais si vous voulez attendre demain. D'ailleurs comment va Mo...»

 

Sherlock raccroche son téléphone sans laisser le temps à Lestrade de finir sa phrase. Il a d'autre chats a fouetter que de papoter sur les ragots du jour. Il rentre en coup de vent dans l’hôpital, dépose son numéro de téléphone à l’hôtesse d'accueil puis sort et monte dans le premier taxi vide qu'il croise.

 

Assis à l'arrière du véhicule, Sherlock regarde défiler le paysage à travers la vitre sale du taxi. Il croise les mains sous son menton puis se plonge dans son palais mental pour faire le tri de toutes ces informations. Jamais il n'a ressenti ces sensations lorsque Molly s'est faite tirer dessus. C'était comme si son cœur était coincé dans un étau qui se resserrait de plus en plus et que son estomac se tordait de douleur. Est-ce de la peur qu'il a ressenti? Mais pourquoi aurait-il eu ce sentiment? Il ne l'a jamais eu auparavant. Et puis il a vu beaucoup d'autres blessés par balle, ce n'est pas la première fois qu'une telle chose arrive. «Serait-tu en train de t'attacher à cette pauvre légiste, frère chéri?». Sherlock chasse d'un mouvement la voix désagréable de son frère. Non, ce n'est pas possible pense le détective, je suis un sociopathe de haut niveau, je ne peux pas m'attacher à quelqu'un de cette manière!

Le détective range ces pensées dans un coin de son palais mental puis ouvre le tiroir de l'enquête, une chose qu'il maîtrise plus que le reste. Là au moins il peut garder son sang froid et réfléchir normalement. Il se repasse en boucle l'interrogatoire d'Amanda Baird, la petite amie de la victime, et la rencontre avec son contact. Il s'organise rapidement les tâches à faire pour les prochains jours:

 

1) Vérifier l'alibi de la petite-amie de la victime

2) Aller interroger l'ex-femme de ben McCourtney histoire d'avoir son point de vue sur la victime,

3) Visiter les lieux du crime pour essayer de récolter quelques informations supplémentaires.

 

Mais cette liste peut bien attendre, une chose plus importante le démange. Il veut plus que tout aller interroger l'homme qui s'est enfuie du hangar et qui a tiré sur Molly. L'image de la jeune femme envahit soudain son esprit. Il secoue la tête et la chasse d'un mouvement comme on pourrait chasser un moustique puis, se recentre sur son affaire. Il faut que j'arrête de penser à elle, l'affaire est plus urgente!

La taxi s'arrête devant le poste de police. Il paye sa course puis sort dans l'air frais de Londres en remontant le col de sa veste. De la vapeur d'eau s'échappe de sa bouche à chacune de ses expirations et la brise vient caresser la peau de son visage. Il respire un grand coup puis pénètre dans le bâtiment, décidé à résoudre cette affaire le plus rapidement possible. Le brouhaha à l'intérieur du poste est insupportable et lui vrille les tympans. Des téléphones sonnent dans toutes le pièces, les personnes en garde en vue frappent à coup de pied dans les barreaux de leur cellule et des officiers courent dans tous les sens. Sherlock soupire longuement, agacé par tout ce raffut. Il se dirige vers le bureau de Lestrade et entre sans frapper. Ce dernier, penché sur des papiers, relève la tête et pose son regard sur le nouveau venu. Son visage est pâle et ses yeux sont cernés par la fatigue.

 

«- Mais je t'en prie Sherlock, entre», soupire-t-il, lassé par la désinvolture de son ami.

 

Il se frotte les yeux puis quand il les rouvre, son regard se pose sur la chemise tâchée de sang de Sherlock

 

«- Wow Sherlock! On dirait que t'as égorgé un cochon! T'aurait pu changer de chemise quand même, les gens dans la rue devaient te regarder de travers...

- Tu sais très bien que je me fou de se que pense les gens, répond-il un sourcil levé.

- Bouge pas, je vais t'en chercher une autre, on doit en avoir de la Police en réserve, dit Lestrade en se levant de son siège.

- Il est hors de question que je porte un vêtement de la Police! S'offusque-t-il, faisant sursauter son ami. Et puis je ne suis pas venu pour des conseils vestimentaires, je veux seulement parler au dealer.

- Tu ne vas tout de même pas interroger le suspect habillé de la sorte! Je te donne la mienne si tu veux, j'en prendrais une du service.

- Non c'est bon, ce n'est pas comme si j'allais à une réunion. Je pense que ce type se fout de ma tenue, ce n'est pas son soucis premier. Il est où, je veux lui parler tout de suite»

 

Lestrade soupire, pour la deuxième fois en quelques minutes, puis sort de son bureau et se dirige vers une salle fermée à clé, suivi de près par le détective. Avant de laisser Sherlock entrer dans la salle d'interrogatoire, son ami le prévient.

 

«- Essaie de rester calme. Et n'oublie pas, tu n'as que cinq minutes»

 

Sherlock hoche la tête sans grande conviction puis pénètre dans la salle, décidé à faire parler ce type. A l'intérieur, le gars est assis nonchalamment sur une chaise et regarde le détective avec un sourire aux lèvres, une lueur de surprise dans les yeux.

 

«- Tiens, tiens, tu t'en es sorti. Je dois visiblement m'améliorer au tir».

 

Son ton sarcastique énerve Sherlock mais il tente tant bien que mal de refouler sa colère en faisant abstraction du caractère provocateur du suspect.

 

«- Connaissez-vous Ben McCourtney? Demande-t-il posément.

- Ché pas, j'ai quoi en échange?

- Ché pas, quelques années de taule en moins», répond Sherlock, un air de dédain dans la voix.

 

Le dealer soupire mais ne parle pas. Il s'amuse avec la ficelle de son pull sans se soucier du regard perçant de Sherlock.

 

«- Donc d'après ce qu'on m'a dit, votre nom est Tom O'Neil. Votre casier est long comme mon bras et étant donné la quantité de drogue que les policiers ont retrouvés dans le hangar répertorié à VOTRE nom, vous n'êtes pas prêt de revoir le jour. A cela s'ajoute le port d'arme non légitime ainsi que la tentative de meurtre. Bref, vous êtes enfoncé jusqu'au cou. Je vous conseille donc de coopérer.

- Je vous l'ai déjà dit tout à l'heure, je ne connais pas personnellement ce type en revanche j'ai quelques infos intéressantes sur lui...

- Je vous écoute.

- Je veux quelques chose en échange et n'essayer pas de m'entuber: je le veux écrit sur papier et signé par le directeur de ce service.

- Que voulez-vous? Ne me demandez pas votre libération, il en est hors de question.

- J'aimerais aller au pénitencier de Lewisburg en Pennsylvanie.

- Oh je vois, monsieur vise le luxe. Vous avez envie de visiter l'Amérique du Nord? Très bon choix, c'est accordé!».

 

Sherlock se tourne vers la vitre teintée et s'adresse à Greg qui observe toute la scène depuis l'autre pièce.

 

«- Tu as entendu le Monsieur Lestrade?»

 

Une minute trente plus tard, un officier entre dans la salle et tend un papier à Sherlock sans oublier de lui jeter un regard noir.

 

«- Votre ami vous fait savoir qu'il ne vous reste plus que deux minutes».

 

Puis l'officier sort en claquant la porte. Sherlock balance le papier sous les yeux du suspect, les yeux braqués sur lui. Il lève un sourcil puis lui tend un calepin et un crayon à papier.

 

«- Maintenant que vous avez ce que vous voulez, donnez-moi toutes les infos que vous avez sur McCourtney. Et ne vous méprenez pas, avant de vous envoyer dans cette prison de qualité avec télé et promenade de santé, nous vérifieront vos infos. S'il s'avère que vous nous avez mené en bateau c'est dans la prison de Wandsworth que je vous enverrai. Vous savez, cette prison où les détenus se pendent eux-même avec les draps de leur lit pour échapper à la violence des gardes, hum?»

 

Sherlock le regarde, un sourire carnassier aux lèvres. Le dealer lève les mains, les yeux agrandis par la stupeur.

 

«- C'est bon mon pote, je vais te dire tout ce que je sais et je pense que ça va te plaire.

- Écrit et arrête de fanfaronner, dit le détective en se levant. Ah et au fait, j'ai failli oublier ...»

 

Sherlock se dirige droit vers le dealer et avant même que celui-ci ait le temps de réagir il lui balance son poing dans sa figure.

 

«- Ça c'est pour avoir blessé Molly, crétin!»

 

Puis il sort laissant le suspect à terre, les deux mains servant de compresse pour stopper le saignement de son nez.

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Voilà ;) Qu'en pensez-vous ?

 

Kiss kiss les gens :D

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