Le vampire de Londres

Chapitre 7 : Urgences

2416 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:06

Chapitre 7

 

Sherlock tombe dans un bruit sourd après voir été projeté contre la vitre du bureau. Il porte la main à sa poitrine fébrilement et tâtonne sa chemise pendant quelques secondes mais il ne sent rien du tout, aucune goutte de sang n'a coulé comme si la balle avait raté sa cible. «Pourtant le coup de feu m'a envoyé au sol». Il se redresse doucement et scrute chaque partie de son corps pour essayer de trouver l'endroit où la balle l'aurait traversé, en vain. Il se lève et observe quelques secondes la seule porte du hangar d'où le dealer s'est empressé de sortir puis promène ses yeux autour de lui à la recherche de la légiste.

 

«-Molly?» Dit-il d'une voix faible.

 

Soudain, il l'aperçoit quelques mètres devant, allongée face contre terre sur le sol bétonné du hangar. Elle ne bouge pas et ne réagit pas à l'appel du détective. Ce dernier ce précipite vers elle et se penche vers sa tête. Il écarte délicatement ses cheveux et aperçoit ses petits yeux marrons qui luttent pour rester ouverts.

 

«- Restez avec moi Molly, la police ne vas tarder et je vais appeler les pompiers, vous allez vous en sortir. Non non! Ne fermez pas les yeux, restez éveillée!»

 

Il scrute son corps, à la recherche du projectile. Il la retourne sur le dos et aperçoit soudain, entre son cœur et son épaule, une blessure par balle d'où une quantité importante de sang s'échappe. Le détective respire un grand coup pour ne pas paniquer, sort son téléphone et passe un coup de fil à Lestrade pour qu'il fasse venir des secours le plus rapidement possible. Il repose son regard sur Molly et constate avec horreur qu'elle n'a plus les yeux ouverts. Il s'empresse d'enlever son écharpe et de la rouler en boule pour l'appliquer en compresse sur sa blessure afin de ralentir le saignement.

 

«- Aller Molly, j'ai encore besoin de vous», dit-il en posant son oreille sur son cœur pour vérifier qu'il bat toujours.

 

Horrifié, il constate que ce dernier s'est arrêté. Avec empressement, il enlève sa veste, la jette de l'autre côté de la pièce et commence un massage cardiaque tout en continuant de lui parler pour stimuler son cerveau. Au bout de quelques secondes, son cœur repart, faiblement mais suffisamment pour permettre à la jeune femme de tenir jusqu'à l'arrivée des secours.

 

«- Accrochez-vous, je suis là, vous allez vous en sortir. Vous m'entendez Molly? Courage, les pompiers ne vont pas tarder».

 

Tout en continuant de lui parler, il se redresse, récupère sa veste quelques mètres derrière, et la place délicatement sous la tête de la jeune femme. Il écarte ses cheveux emmêlés et les passe doucement derrière son oreille afin qu'elle puisse respirer sans encombre. Il appui un peu plus sur la blessure pour faire en sorte qu'un minimum de sang s'écoule mais l'écharpe devient rapidement couverte de sang. Sherlock commence à s'énerver et entend au fond de lui la voix de son frère: «Frère chéri! Ne vois-tu donc pas qu'elle se vide de sang et que tu es impuissant? Mais fais quelque chose bon sang! Depuis tout petit tu es bête et inconscient, tu n'aurais pas provoquer le dealer, rien de tout cela ne serait arrivé, tu n'es qu'un crétin Sherlock».

 

«- Tais-toi Mycroft, tu ne vois pas que je fais tout ce que je peux pour la garder en vie, oublie-moi un peu!»

 

Après quelques minutes qui lui paraissent une éternité, il entend au loin des sirènes qui se rapprochent rapidement. Les voitures de police se garent dans un crissement de pneu et les pompiers entrent au pas de course dans le hangar, un brancard sous les bras. Ils allongent la jeune femme dessus, la soulève puis l'emmènent en vitesse dans l'ambulance. Sherlock les suit tout en tenant la main de Molly puis monte à l'arrière du véhicule sans demander la permission aux urgentistes. A l'intérieur, un médecin récupère le brancard et commence à placer une perfusion au poignet de la jeune femme, obligeant Sherlock à lâcher la main de Molly. Pendant ce temps, un infirmier découpe sa chemise et commence par éponger le sang autour de la blessure.

 

«- Monsieur, dit un urgentiste à l'intention de Sherlock, vous pouvez vous asseoir si vous voulez. Ne vous en faites pas, elle est entre de bonnes mains».

 

Le détective ne répond pas et se contente de s'installer sur le rebord de l'ambulance, la gorge nouée par les événements. Une fois la patiente solidement attachée au brancard, le médecin fait signe au conducteur de démarrer. Le véhicule s'élance à vive allure, la sirène poussée à fond, vers l'hôpital le plus proche. Sherlock se prend la tête entre les mains et soupire longuement. Il n'a jamais ressentit un tel poids sur son cœur, comme si un sumo de 150 kilos s'était assis sur sa poitrine. Il relève la tête vers Molly, les yeux remplis de tristesse et de honte. Tout est de sa faute, lui et son arrogance ont tout fait foirer. Quel crétin pense-t-il en se massant les tempes, soudaines douloureuses à cause d'un mal de crâne lancinant. Il prend appui sur la paroi de l'ambulance tout en essayant de refouler sa colère qui menace d'exploser à tout instant. Autour de lui, les médecins et infirmiers sont en effervescence. Ils s'agitent autour de la jeune femme, certains réglant des machines, d'autres penchés sur la blessures béante de leur patiente tentant tant bien que mal de réduire l'hémorragie qui menace la vie de Molly.

Sherlock perd toute notion du temps, il passe ses mains dans les cheveux, incapable de détacher son regard de la jeune femme. Il l'observe deux minutes, peut-être deux heures sans pouvoir esquisser un mouvement. Ses cheveux châtains clairs tombent en cascade derrière le brancard et certaines mèches rebelles encadrent son doux visage. Ses yeux fermés donnent l’impression qu'elle dort paisiblement mais la pâleur de son corps contraste avec la sérénité de son visage. Dans un mouvement d'impuissance, Sherlock attrape la main de Molly et la serre dans l'espoir de la réveiller, en vain.

Soudain, l'ambulance s'arrête dans un crissement de pneus et la porte arrière du véhicule s'ouvre dans la volée. Des médecins à l'extérieur s'affairent à réceptionner le brancard pendant que d'autres arrivent de l’hôpital en courant, des mallettes dans les mains. Sherlock suit le mouvement, plus par automatisme que par réelle volonté. Il trottine derrière l'équipe médicale puis s'engouffre dans la clinique, les yeux vitrés par l'inquiétude. Les médecins présents dans l'ambulance quelques minutes plus tôt, font un compte-rendu aux chirurgiens qui récupèrent la patiente.

 

«- On a une blessure au thorax, entre l'épaule et la poitrine. Elle perd beaucoup de sang donc nous l'avons anesthésiée avec un sédatif. La balle n'a pas touché d'organes vitaux mais elle n'est pas ressortie, il faut l'extraire le plus rapidement possible»

 

Les chirurgiens hochent la tête puis se précipitent vers la salle d'opération située au fond du bâtiment. Sherlock court à côté du brancard, la main toujours enlacée dans celle de la jeune femme mais au bout du couloir, une infirmière l'attrape par l'épaule l'obligeant à lâcher la légiste. Il regarde partir le brancard, impuissant, avec l'horrible impression d'avoir perdu une partie de lui. La colère l'envahit et une irrésistible envie de frapper le mur à coups de poing lui prend soudain. Il se ravise, et décide de sortir prendre l'air deux minutes, histoire de calmer un peu ses nerfs à vifs. Sans jeter un regard à l'infirmière qui l'a stoppé devant le bloc opératoire, il revient sur ses pas et sort devant l'hôpital, allume une cigarette et en inhale une grande bouffée.

Ses muscles se détendent peu à peu et il commence à ressentir les effets euphorique du tabac. Il s'assoit sur un banc, un peu à l'écart des autres, et commence à s’immiscer dans son esprit, les yeux perdus dans le vague. Il essaye de comprendre ce qui lui arrive, à cerner ses sentiments mais ces ressentis sont tous nouveaux pour lui. Ses pensées dérivent vers l'image de Molly, sanglée au brancard de l'ambulance comme un animal et trempée par la sueur. Il la revoie allongée sur le sol du hangar, se vidant de son sang et lui, impuissant et paniqué, ne sachant comment réagir face à la douleur de la jeune femme. Il prend soudain conscience que la légiste a peut-être sacrifiée sa vie pour le sauver, alors qu'il ne mérite vraiment pas ce geste. Ce n'est qu'un crétin, égoïste et rancunier qui ne pense qu'à sa petite personne. La voix de son frère résonne dans son crâne: «Sherlock, Sherlock, ce n'est que maintenant que tu te rends compte que tu n'es pas digne de cette admiration que te porte Molly? Je ne te le dirais jamais assez: tu n'est qu'un IMBECILE». Le détective se lève d'un bond, rouge de colère contre les paroles acerbes de son frère même s'il sait qu'il a raison.

 

«- Ferme-là Mycroft!»

 

Autour de lui, des têtes se retournent et le toisent bizarrement. Il se racle la gorge, remet sa veste en place puis jette sa cigarette avant de pénétrer dans l’hôpital. Il se dirige vers le comptoir où l'infirmière qui l'avait séparé de Molly quelques minutes plus tôt tapote rapidement sur le clavier d'un ordinateur. A l'arrivée du détective, elle relève la tête, à peine surprise de le voir prostré devant elle.

 

«- En quoi puis-je vous aider? Dit-elle d'une voix mielleuse, comme si elle parlait à une personne âgée.

- Quand pourrais-je voir Molly? Demande Sherlock d'une voix sourde qui trahit sa colère.

- Monsieur, votre femme vient à peine de rentrer dans le bloc opératoire et …

- Ce n'est pas ma femme! La coupe Sherlock. Mais l'infirmière continue dans sa lancée sans relever la remarque du détective.

- … Et l'opération risque de durer plusieurs heures alors rentrez chez-vous, prenez une douche et reposez-vous quelques heures, elle est entre de bonnes mains ici, ne vous en faites pas.

- Je ne m'inquiète pas! Renifle Sherlock en haussant les épaules».

 

Soudain, le détective aperçoit au doigt de la femme, une trace de bronzage sur l'annulaire gauche. Il remarque également qu'elle a les yeux bouffis et rouges comme si elle avait pleuré pendant un long moment, que le cadre photo posé sur le bureau est vide et qu'une photo est déchirée dans la poubelle derrière la chaise de l'infirmière.

 

«- Et je suis désolé pour le divorce avec votre mari, vous en trouverez un mieux que lui», lance le détective sans grande empathie.

 

L'infirmière ouvre de grand yeux, choquée par les révélations de cet inconnu sur sa vie. Elle se renfrogne, soupire longuement tout en faisant de son mieux pour ne pas se jeter sur la gorge du détective puis se relève et quitte la pièce, sans oublier de lui lancer un regard noir.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Voilà :) Vous en pensez quoi ? ;)

On espère que ce chapitre vous a plu :p N'hésitez pas à laisser un petit com' ;)

Kiss kiss les gens :D

 

Laisser un commentaire ?