Le vampire de Londres

Chapitre 5 : Confidences

1968 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/04/2016 09:57

Chapitre 5

 

Sherlock enlève précipitamment la main du visage de Molly et s'éloigne d'elle dans un raclement de gorge. La jeune femme, quand à elle, sent le rouge lui monter au visage. Elle maudit tout bas la propriétaire de l'appartement de les avoir interrompu dans ce moment si intense.

 

«- J'espère que je ne vous dérange pas les enfants. Je pensais qu'une petite tasse de thé pourrait vous réchauffer un peu, par le froid qu'il fait dehors! C'est bien un temps à attraper froid ça!

- Merci Mme Hudson mais nous n'avions pas encore finis de manger, dit Sherlock, d'une voix un peu dure.

- Ah, ce n'est pas grave, je vous pose ça sur la table de la cuisine, dit-elle en s'y dirigeant. Oh, bon Dieu c'est quoi ce bazar, vous ne pourriez pas ranger un peu?»

 

Sherlock, exaspéré par Mme Hudson, se lève et se dirige vers elle.

 

«- Oui, Mme Hudson! Dit-il d'un ton las en la poussant vers la sortie. Je rangerai plus tard, aller, au revoir!»

 

Il claque la porte derrière elle et vient se rasseoir en face de Molly qui n'a toujours pas bougé d'un pouce. Pendant quelques minutes, le silence assourdit la jeune femme et le froid, qui s'est installé entre eux, la met mal à l'aise. Puis Sherlock se décide finalement à prendre la parole.

 

«- Est-ce que tu veux une autre part de pizza? Dit-il sans la regarder, les yeux fixés sur son verre de vin.

- Non merci.

 

L'atmosphère est glaciale. Molly ne sait pas quoi dire pour engager la conversation. Elle se racle la gorge et regarde tout autour d'elle pour essayer de trouver un sujet de conversation, en vain. Sherlock, qui remarque la gêne de la jeune femme, ne peut s'empêcher de sourire. Il attrape la bouteille de vin et l'approche du verre de Molly, un sourcil levé. Cette dernière accepte d'un sourire et regarde patiemment le détective la servir. Il remonte la tête et pendant quelques secondes ils se font face, les yeux dans les yeux. Incapable de soutenir son regard perçant plus longtemps, Molly se dérobe puis se penche vers le carton de la pizza pour en attraper une part.

 

«- Tu vois que tu as encore faim, dit le détective d'un ton amusé.

- Oui, et puis cette bolognaise elle est … Mmmh, délichieuse, répond-elle, après avoir mordu dans sa part.

- Oui, en effet. Ce restaurant est vraiment exceptionnel».

 

Molly acquiesce d'un hochement de tête. Après avoir fini sa part de pizza, elle boit un peu de vin puis se cale contre le canapé, les jambes allongées et les pieds croisés, son verre toujours dans le creux de sa main droite.

 

«- Je peux te poser une question? Dit-elle en scrutant la réaction de Sherlock qui accepte d'un hochement de tête. Hum … tout à l'heure dans le taxi tu m'as dit que tu avais eu une adolescence mouvementée. Mais qu'est-ce que tu as pu faire pour connaître le plus gros baron de drogue de Londres.

- Je pense que tu n'as pas vraiment envie de savoir...

- Si je te pose la question c'est que ça m’intéresse, Sherlock.

 

Amusé par le relâchement de Molly grâce à l'alcool, le détective ne peut s’empêcher de sourire. Il s'approche et s'installe à côté d'elle, sa main accoudée sur sa jambe repliée.

 

«- Quand j'étais un enfant, je ne savais pas comment exploiter toute mon intelligence, elle me dépassait. Rien ne me stimulait assez pour que je puisse m'en servir totalement. J'ai alors commencé à fumer et je me suis vite rendu-compte que ce n'était pas assez fort pour moi. J'ai eu quelques mauvaises fréquentations qui m'ont permis d'être en relation avec des petits dealers de mon quartier. J'ai commencé par le cannabis puis je suis monté petit à petit en intensité: cocaïne, héroïne, ecstasy puis à la fin je fonctionnais grâce aux amphétamines».

 

Sherlock fait une pause pour observer la réaction de Molly mais celle-ci ne dit rien et semble attendre la suite. Le détective n'arrive pas à cerner ses pensées, elle semble calme mais il ne sait pas si ce n'est qu'une façade. Il décide alors de continuer son récit. Il prend une gorgée de vin rouge puis se lance.

 

«- Je prenais une telle quantité de stupéfiant que les petits dealers ne suffisaient plus. Comme j'étais un client régulier et que je payais toujours dans les temps, ils m'ont mit en contact avec leurs fournisseurs et progressivement je traitais avec des gros barrons de la drogue comme le Vautour, j'ai même, pendant quelques mois, travaillé pour lui pour gagner un peu d'argent et pouvoir ainsi me payer ma dose. C'est une partie de ma vie dont je ne suis vraiment pas fier. J'aimerai pouvoir revenir en arrière mais c'est impossible. Mes contacts peuvent m'aider aujourd'hui mais je regrette vraiment mon comportement.

- Donc... Tu te droguais c'est ça?

- Très perspicace Molly. En effet, je me droguais pour me stimuler.

- Ah... C'est pas bien la drogue, ça détruit des neurones. Il y a quelques années j'ai étudié l'effet de certains stupéfiants et c'est vraiment passionnant! Surtout les drogues hallucinogènes. Tu savais que le champignon pouvait donner des hallucinations. En fait, il y a une molécule à l'intérieur qui ressemble tellement à un stimulant naturel de notre corps que quand on en mange notre cerveau est hyper stimulé tu vois? Et puis, la cocaïne ça créée une dégénérescence des neurones, c'est fascinant. Parce qu'en fait, la cocaïne ça …

- Très bien Molly, je ne pense pas qu'un cours de chimie sera très utile à cette heure tardive. En revanche, parlons de l'effet de l'alcool, hum?

- Mais tu sais Sherlock, moi je tiens trèèèèès bien l'alcool! J'ai mené une étude sur …

- D'accord Molly d'accord. Je pense que je vais ranger la bouteille de vin, ça sera plus raisonnable».

 

La jeune femme le retient par le bras, mais ce-dernier se dégage doucement d'un petit coup d'épaule. Elle laisse retomber sa main, un expression boudeuse sur le visage. Sherlock rigole tout en se dirigeant vers la cuisine où il dépose le Bordeaux et le carton de pizza dans un coin de la table. Il fait chauffer de l'eau dans sa bouilloire, attrape un plateau au-dessus du frigo et y dépose deux tasses. Une fois l'eau prête il les remplies puis y dépose un sachet de thé. Quand il revient dans le salon, Molly est en pleine discussion avec le crâne posé sur la cheminée et semble bien apprécier sa compagnie. Le détective pose le plateau au sol puis attrape Molly par le bras pour la rasseoir sur le tapis.

 

«- Eh! J'étais en train de négocier pour qu'il me serve un verre de rouge!

- Je pense que tu as assez bu pour ce soir, viens plutôt prendre une tasse de thé, ça te feras du bien».

 

Ils s'installent face à face et boivent leur thé en silence. Après quelques minutes, Sherlock engage de nouveau la conversation.

 

«- Et toi ton enfance alors? Tu étais une petite fille sage ou tu courais après tous les garçons de ton lycée?».

 

L'alcoolémie de Molly ayant un peu diminuée, elle s'étouffe à moitié avec le thé. Après quelques toussotements, elle répond à Sherlock d'une petite voix.

 

«- Je n'est pas eu une enfance très passionnante. J'étais tout le temps plongée dans mes livres de biologie et les garçons ne m'intéressaient pas vraiment.

- Ça n'a pas vraiment changé tu sais. Molly rougit et baisse le regard, gênée. Quoi que … Dit le détective dans un sourire.

 

Pendant plusieurs heures ils discutent de tout et de rien, sur leur passé, leur avenir ou des moments marquants de leur vie. Ils ne voient pas le temps passer. Molly n'a jamais été autant détendue avec un homme. Elle se sent bien et adore la compagnie de Sherlock même s'il peut parfois être imprévisible. La fatigue prend soudain Molly et c'est quand elle regarde son téléphone pour lire l'heure qu'elle se rend-compte qu'il est presque deux heures du matin.

 

«- Je pense que je vais rentrer, il commence à être tard et nous avons encore beaucoup de travail demain matin», dit Molly dans un bâillement.

 

Sherlock acquiesce puis se dirige vers le téléphone pour lui appeler un taxi pendant que Molly prend sa veste et récupère son sac sur le canapé. Ils descendent ensemble dans la rue puis attendent quelques minutes avant que le taxi n'arrive. Sherlock ouvre la portière de la voiture puis pose un baiser sur le front de la jeune femme, la faisant perdre l'équilibre. D'une main sur les hanches, il la stabilise puis la maintien jusqu'à qu'elle monte à l'arrière du taxi avant de refermer la portière. Molly attache sa ceinture puis après avoir indiqué la destination au chauffeur, se tourne vers la fenêtre pour saluer Sherlock d'un sourire. Le taxi démarre mais le détective ne bouge pas et attend de ne plus voir le taxi pour remonter chez lui.

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Voilà voilà :) Vous en pensez quoi ?

Laissez-nous un commentaire pour savoir si ça vous plait, on n'a presque aucun retour sur notre hsitoire et on s'inquiète :s

Kiss kiss les gens :D

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