Le vampire de Londres

Chapitre 4 : Bolognaise ou saumon ?

2090 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:58

Chapitre 4

 

Molly, le regard rivé sur ses baskets n'ose pas relever la tête et prie pour que les paroles de Sherlock suffisent à garder éloignés les drogués. Elle entend au loin la voix du détective mais ne comprend pas le sens de ses paroles. Elle n'arrive pas à faire le point sur ses sentiments pour lui. D'un côté, son caractère insouciant et immature et son manque évident de tact l'exaspère au plus haut point. Mais, d'un autre côté, ses capacités intellectuelles hors du commun et sa personnalité unique l'attire, l'empêchant de discerner ses véritables sentiments. Elle est déstabilisée dès qu'elle le voit, ses cheveux bruns et ses yeux bleus profonds la rend folle! Et sa voix … Molly se mord la lèvre, des frissons lui parcourant tout le corps. Elle soupire, les yeux rivés sur le sol et les mains glissées dans les poches de son blouson. Après quelques minutes elle relève la tête et tombe nez-à-nez avec Sherlock, les mains dans le dos. Surprise, elle rougit, incapable de cacher sa gêne.

 

«- Nous pouvons y aller, dit calmement le détective, j'ai toutes les informations qu'il me faut.»

 

Molly acquiesce et sans dire un mot, se dirige vers le taxi, impatiente de s'éloigner de ces junkies et du contact électrisant de Sherlock. Une fois bien installée dans le siège arrière, elle se tourne vers lui pour lui demander des explications mais celui-ci la prend de court:

 

«- D'après mon contact, il n'y a qu'un dealer à Londres qui peut fournir autant de drogue à la fois. Il n'est pas facile à contacter car ils se méfie de tout le monde mais je pense savoir comment le contacter et surtout le localiser. De plus, il paraît que ce type est …

- Merci», la coupe soudain Molly.

 

Un silence s'installe. Sherlock regarde la jeune femme, un sourcil levé, dubitatif.

 

- Merci pour tout à l'heure, quand vous m'avez défendue contre les dealers, s'explique la jeune femme.

- C'est normal Molly, c'est normal … Vous êtes plutôt belle donc que ce genre d'homme soit attiré par vous est tout simplement humain».

 

Molly ne sait plus où se mettre. Elle tourne la tête vers la fenêtre en murmurant un «merci quand même» à peine audible et tente de cacher son visage dans sa veste. Sherlock ne peut s'empêcher de sourire face à la gêne de la jeune femme. A l'extérieur, la lune au trois quarts éclairée illumine la ville endormie et le ronronnement du moteur apaisant réconforte Molly après cette éprouvante rencontre avec les dealers. Elle ferme les yeux et savoure la musique de jazz qui s'échappe du poste de radio. Puis elle repense aux paroles de Sherlock et une question lui brûle soudain les lèvres:

 

«- Qui est le Vautour?» Dit-elle en se tournant vers le détective.

 

Plongé dans son palais mental, Sherlock met quelques secondes avant de répondre, les yeux encore perdus dans le vague.

 

«- C'est le plus gros baron de drogue de Londres. Il vaut mieux ne pas avoir de problèmes avec lui. Dans le cas contraire, ton séjour sur Terre pourrait devenir un enfer.

- Et comment connaissez-vous ce genre de personne? Demande-t-elle d'un ton réprobateur.

- J'ai eu … comment dire … Une adolescence assez mouvementée?» Répond le détective, un petit sourire au coin de la bouche.

 

Molly secoue la tête, exaspérée. Soudain, le taxi s'arrête, à la demande de Sherlock. Incrédule, la jeune femme se tourne vers lui, sans comprendre. Le détective lui fait un clin d’œil puis sort de la voiture précipitamment. Elle le regarde faire le tour du taxi puis se diriger vers sa portière avant de l'ouvrir d'un geste.

 

«- Madame, dit-il d'un ton courtois en l'invitant à sortir.

- Merci très cher», lui répond Molly, sur le même ton, amusée par la situation.

 

C'est le sourire aux lèvres qu'ils se dirigent vers le petit restaurant italien, de l'autre côté de la rue. A l'intérieur, l'ambiance est chaleureuse et une bonne odeur de pizza emplit les narines de la jeune femme. Le restaurant est bondé de monde qui se régale de lasagnes ou de pâtes à la bolognaise. L'appétit de Molly s'ouvre soudain et ses yeux pétillent à la vue d'une pizza géante sur le bar qui attend d'être servie. Un serveur s'approche d'eux, des cartes à la main.

 

«- Bonsoir Messieurs-Dames, souhaitez-vous être servis à table ou prendre des plats à emporter? Nous avons une table pour deux un peu à l'écart où vous serez tranquilles.

- Nous prendrons à emporter, s'il-vous-plaît, répond Sherlock, sans comprendre le sous-entendu du serveur.

- Ah très bien, je comprends, vous désirez un peu d'intimité, fort bien! Je vous invite à vous diriger vers le bar pour choisir votre repas. Un apéritif vous sera servis en attendant que votre commande soit préparée».

 

À ces mots, le serveur les salue d'un geste puis se dirige vers un groupe de personnes pour les accueillir à l'entrée du restaurant. Gênée par les sous-entendus de ce dernier, Molly n'ose plus regarder Sherlock. Elle porte la main à son cou et commence à jouer avec son pendentif en essayant d'oublier le petit sourire coquin du serveur . Soudain, une main se posant sur son omoplate la fait sursauter. Elle relève la tête et voit Sherlock, la guider vers le bar du restaurant, les yeux perdus dans le menu affiché au dessus du comptoir. Molly l'imite, lève la tête et commence à choisir son plat.

 

«- Un pizza à emporter, ça vous tente? Lance-t-elle au détective

- Oui, j'allais justement vous le proposer. Bolognaise ou saumon?

- A la bolognaise!» S'exclame-t-elle un peu trop fort.

 

Honteuse, elle plaque sa main contre sa bouche. Sherlock amusé par l’enthousiasme de la jeune femme ne dit rien et se dirige vers le bar pour passer commande auprès du restaurateur. Il revient avec deux verres de vin rouge à la main et une coupelle de cacahuètes dans l'autre. Il lui tend son verre et trinque avec elle, les yeux plongés dans ceux de la jeune femme.

 

«- Je vois que la cuisine italienne te plaît, remarque Sherlock. Je retiens au cas où je devrais me faire pardonner, un jour ou l'autre»

 

Molly se fige par son tutoiement soudain mais sourie fébrilement, toujours gênée d'être dans ce restaurant en sa compagnie. Après quelques instants, leur repas arrive dans les mains du serveur qui les avait accueillis quelques minutes plus tôt. Avec un grand sourire, il leur tend le carton de pizza et repart, sans oublier de leur lancer un petit clin d’œil. Les deux acolytes sortent du restaurant italien, leur repas en main et la faim au ventre. Ils montent dans un taxi puis au bout d'une vingtaine de minutes, arrivent en bas de l'immeuble de Sherlock. Mme Hudson, un peu surprise que le détective soit accompagné de Molly, les accueille chaleureusement. Ils montent tous deux au premier étage, pressés de savourer leur repas. Sherlock ouvre la porte à Molly puis entre à son tour. La jeune femme, plantée en plein milieu du salon, ne sait pas trop quoi faire. Elle le regarde enlever sa veste, la jeter sur le canapé, se diriger vers elle et lui prendre la pizza des mains.

 

«- Tu peux accrocher ta veste sur le porte-manteau de l'entrée si tu veux», dit Sherlock avant de se diriger vers la cuisine.

 

Molly acquiesce et s'exécute puis rejoint le détective, occupé à faire de la place sur la table de la cuisine. Impressionnée par la quantité d'objets divers sur la table, la jeune femme rigole nerveusement.

 

«- Laisse tomber, on a qu'à manger dans le salon.

- Si tu veux, dit Sherlock, prend la pizza je vais chercher du vin».

 

Dans un sourire, il se retourne et attrape deux coupes de vin dans une armoire pendant que Molly s'assoit en tailleur sur le tapis et commence à découper des parts. Il revient, une bouteille de vin rouge dans la main droite, les verres dans l'autre et s'assoit face à Molly. Il ouvre la bouteille, un Bordeaux de quinze ans d'âge, puis en verse un peu dans chaque coupe avant de lui en tendre une. Ils commencent à manger dans le silence, Molly fermant les yeux pour savourer sa part. Quand elle les rouvre, elle voit Sherlock qui la regarde fixement tout en essayant de réprimer un fou rire.

 

«- Bah quoi? Dit-elle, la bouche encore pleine de bolognaise.

- Tu as un peu de …» Répond Sherlock en désignant la commissure de ses lèvres.

 

Molly reste figée, trop gênée pour bouger. Elle voit soudain Sherlock tendre le bras et approcher sa main de son visage. Tétanisée, elle n'ose même plus respirer. Du pouce, il lui enlève délicatement la tache de sauce tomate au coin de sa bouche, un petit sourire illuminant son visage et une lueur de malice dans les yeux. La jeune femme, déstabilisée par le contact électrisant du détective, le regarde dans les yeux pour essayer de lire ses intentions mais celui-ci reste fixé sur ses lèvres: «Qu'est-ce qui lui prend, qu'est-ce qui se passe? Oh purée, je dois faire quoi là??». Paniquée, elle le voit se rapprocher d'elle, les yeux plongés dans les siens. Elle sent son souffle chaud caresser la peau de sa joue faisant accélérer les battements de son cœur. Elle veut se rapprocher mais son corps ne lui répond plus, elle n'est plus maître de rien. Leur bouche ne sont plus qu'à quelques millimètres. La main de Sherlock est toujours posée sur la mâchoire de la jeune femme mais celui-ci ne semble pas vouloir l'enlever. Soudain, la porte s'ouvre et laisse apparaître Mme Hudson, un plateau dans les mains.

 

«- Bonsoir les enfants, je vous ai apportés un peu de thé pour la digestion».

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Voilà voilà :)

J'espère que ce chapitre vous a plu, surtout n'hésitez pas à nous laisser un petit commentaire pour nous faire part de vos ressentis :p

Kiss kiss les gens :D

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