Le vampire de Londres

Chapitre 2 : Chez la victime

1837 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 08/11/2016 06:35

Chapitre 2

 

À l'extérieur, l'air frais du mois de mars, remet les idées de la jeune femme en place. Dans un soupir elle se dirige à la suite de Sherlock, vers un taxi arrêté à quelques mètres. La ville est en effervescence, les passants marchent d'un pas rapide et les voitures se succèdent les unes après les autres. Elle monte à l'arrière du taxi, à côté de Sherlock, plongé comme à son habitude dans son palais mental.

 

«- Je vous emmène où? Demande le chauffeur de taxi à Sherlock.»

 

Molly, voyant que celui-ci ne réagit pas, se tourne vers le conducteur et lui indique l'adresse de la victime. Le taxi démarre en trombe et s'insère dans la circulation dense de Londres. La jeune femme soupire, et laisse ses yeux se perdre dans le paysage. Elle repense fébrilement à la scène dans le laboratoire, avec Sherlock et tourne légèrement la tête pour savoir s'il pense à la même chose qu'elle mais celui-ci semble plongé dans ses pensées. Résignée, elle se retourne vers la fenêtre, les yeux dans le vide. «Quelle cruche! Pourquoi me fait-il cet effet?» pense-t-elle. Elle secoue la tête, exaspérée. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres «En même temps, avec ses yeux bleus et ses bouclettes brunes … Et son souffle sur ma joue!». Des frissons parcourent son échine lui donnant une sensation de froid qui la fait tressaillir. Sherlock, les yeux encore fermés, sourit à la réaction de la jeune femme, sachant très bien à quoi elle pense.

 

«- Mais apprenez à conduire bon sang!» s'écrie soudain le chauffeur dans un concert de klaxon.

 

Molly sursaute, revenant soudain à la réalité. Elle regarde Sherlock qui lui ne semble pas perturbé par le freinage brusque du conducteur de taxi. Celui-ci redémarre et quelques minutes plus tard se gare en bas de l'immeuble de Ben McCourtney. Les deux acolytes descendent du taxi et se dirigent vers l'entrée de l'immeuble.

 

«- Nous n'avons pas les clés pour entrer, il faut attendre la police», lance la jeune femme.

 

Sherlock, sans prendre en compte les paroles de Molly, se dirige vers l'interphone et appuie au hasard sur un des boutons. Après quelques secondes, une femme décroche:

 

«Oui, qui est-ce?

- Excusez-moi Madame White, dit-il après avoir lu le nom sur l'interphone, c'est Monsieur McCourtney. J'ai oublié mes clés, pouvez-vous m'ouvrir s'il-vous-plaît?

- Ah c'est toi Ben! Oui bien sûr, je t'ouvre!»

 

Un déclic se fait entendre et après avoir poussé la porte d'entrée, Sherlock s'introduit dans le hall de l'immeuble, Molly sur ses talons.

A l'intérieur, les murs sont sombres et l'atmosphère est pesante. Des pleurs d'enfants en bas-âge résonnent dans le couloir du rez-de-chaussée et le son d'une télévision diffusant un match de football se fait entendre depuis le deuxième étage. Sur la gauche, une multitude de boîtes aux lettres empilées menacent de s'effondrer sous le poids de nombreux courriers oubliés. La porte entre-ouverte du concierge de l'immeuble fait face à Sherlock et Molly, d'où ils aperçoivent un homme d'une quarantaine d'années ronfler dans un fauteuil délabré. La jeune femme, pas très rassurée, se rapproche du détective qui semble amusé par ce tableau. Sans faire attention à elle, Sherlock se dirige vers les escaliers sur sa droite dont les marches grincent à chacun de ses pas. Molly le suit, pas très à l'aise, en se demandant comment ces personnes peuvent habiter dans ce taudis.

 

«- Il a fallu que notre victime habite le dernier étage d'un immeuble sans ascenseur …» soupire la jeune femme en grimpant quatre à quatre les marches, pressée d'arriver en haut de cet escalier antique.

 

Sherlock, sans lui prêter la moindre attention, se dirige vers le seul appartement du dernier étage. Le parquet grince sous les pas des deux acolytes et l'éclairage diffus du couloir crée une atmosphère sinistre. Sans un mot, Sherlock s'arrête devant la porte de Ben McCourtney et commence à observer la serrure qui ne semble pas très solide.

 

«- N'y pense même pas Sherlock, il faut attendre la police qui récupérera le double des clés chez le concierge, nous n'avons pas de mandat de perquisition, menace Molly au détective toujours penché sur la serrure.

- Trop tard! Répond-il triomphant, le sourire aux lèvres tout en ouvrant la porte de la victime, un trombone dans la main.

 

Molly secoue la tête, exaspérée par son comportement «Il n'a pas intérêt à me tenir pour responsable de ses actes, je comprends John maintenant». Absorbée par ses pensées, elle n'entend pas Sherlock entrer dans l'appartement.

 

«- Molly, vous devriez venir voir ça» lui crie le détective de l'intérieur du studio.

 

Cette dernière sursaute, surprise par le ton pressant de sa voix. Elle franchit le seuil de la porte en quelques enjambées et le rejoins dans le salon. L'état de cet appartement est déplorable et reflète très bien le reste de l'immeuble. Des vêtements sales et des emballages de nourritures jonchent le sol, le canapé est tellement recouvert de mégots de cigarettes et de déchets que sa couleur n'est même plus visible et le plan de travail de la cuisine est rempli de vaisselle sale et de boîtes de conserve vides. Des livres sont éparpillés un peu partout et certains meubles comme la table basse du salon sont retournés. Les rideaux tirés assombrissent encore plus cet appartement déjà sinistre et l'odeur désagréable qui s'en dégage ferait fuir n'importe qui en franchirait le seuil.

 

Choquée par l'état effroyable du studio, aucun son ne franchit la bouche de Molly. Elle déambule dans le salon tel un automate, incapable de réfléchir.

 

«- Mais quel être humain peut vivre dans une poubelle pareille? Souffle-t-elle après quelques minutes.

- Sûrement pas un maniaque de la propreté, raille le détective. Regardez sur la table de la cuisine, je ne m'étais pas trompé, ce gars est un vrai junky».

 

Molly suit le regard de Sherlock et tombe sur des sachets de cocaïne, certains à moitié ouverts dont la poudre est éparpillée sur la table et le sol. Des aiguilles posées à côté complète le tableau du parfait drogué.

 

«- C'est pas une vie ça … soupire la jeune femme.

- D'après la quantité de drogue qu'on a là, je pense que très peu de dealers à Londres en vendent autant. Je ne pense pas qu'il ait plusieurs fournisseurs de drogues car les risques d'être arrêtés sont multipliés et les junky préfèrent un dealer régulier. Je connais des contacts dans ce domaine, je pourrais essayer de récolter quelques informations.»

 

Les mains derrières le dos, Sherlock observe minutieusement chaque détail de la pièce, soulève quelques vêtements, ouvre le frigo et fouille dans la poubelle. Il se dirige vers le salon, sort sa loupe et observe avec attention une photo dans un cadre, posée sur une bibliothèque.

 

«- Il a une petite amie, annonce le détective en plongeant ses yeux dans ceux de Molly.

- Ah … ah bon? Répond-elle timidement, déstabilisée par le regard de Sherlock. Comment ce mec peut-il avoir une copine? A moins que ce soit elle aussi une junky?

- Bien vu Molly, c'est elle aussi une droguée. D'après mes observations, elle habite avec lui. On peut voir que parmi tous ces vêtement mornes il y a deux tailles différentes dont celle d'une femme. Elle ne doit pas être très grande, 1m57 au maximum je dirais alors que Ben mesure au moins 1m78. Et regarde sur le plan de travail de la cuisine: les plats tout prêts sont toujours pour deux personnes. Sur cette photo, dit-il en s'approchant du cadre sur la bibliothèque du salon, on peut voir un groupe de personnes qui sont à mon avis tous des junky. Regarde la femme à côté de lui, sa façon de la tenir et sa position protectrice suggère une relation entre eux-deux. De plus, la photo est placée à un endroit visible, elle est donc importante à ses yeux. Ensuite Molly, dit-il en se retournant vers la jeune femme, on voit clairement que …»

 

Au moment même où il se retourne vers la cuisine où se trouvait quelque instant plus tôt la légiste, il la voit détaler à toute allure vers les escaliers de l'immeuble. Surpris, Sherlock la suit en criant son nom:

 

«- Molly!!! Qu'est-ce que j'ai dis de mal?»

 

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Kiss kiss les gens :D

 

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