Le vampire de Londres

Chapitre 1 : La proposition

1968 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/03/2016 09:50

Chapitre 1

 

Molly, penchée sur le corps d'une victime fraîchement rapatrié à la morgue le matin même, se torture les méninges. Elle ne comprend pas, rien ne tient debout: la victime n'a plus une goutte de sang dans l'organisme alors qu'aucune blessure ne semble assez importante pour qu'il est pu se vider de son sang. «En même temps, il aurait fallu qu'il se fasse éventrer pour qu'il est pu perdre autant de sang» pense la jeune femme. A l'aide d'une fine lame, elle récupère un peu de particules coincées sous les ongles de la victime dans le projet de l'envoyer au labo tout comme les empreintes digitales et dentaires qu'elle avait fait analyser dès son arrivée au travail «Pourvu que les résultats arrivent rapidement» prie intérieurement Molly. Plongée dans son travail, elle n'entend pas arriver Sherlock.

 

«- Bonjour Molly, quels sont les résultats de votre brillante analyse?»

 

Surprise par l'arrivée du détective, elle sursaute tout en rougissant aux belles paroles de Sherlock. Méfiante, elle lui répond sur un ton neutre, les yeux rivés sur le corps de la victime, fuyant son regard bleu perçant.

 

«- Vous avez une faveur à me demander, Sherlock Holmes?»

 

Surpris par ses paroles, il s'approche d'elle pour lui murmurer quelques mots à son oreille.

 

«Eh bien Molly, pourquoi rougissez-vous? Ce n'est pas vraiment un compliment... Je ne fais qu'exposer les faits.»

 

Encore plus gênée par ses paroles directes, Molly pique un fard tout en s'éloignant de Sherlock. Elle ouvre la bouche pour lui répondre une remarque bien placée mais le détective la prend de court.

 

«Trêve de plaisanterie, qu'avez-vous sur notre victime?»

 

Heureuse de changer de sujet, elle commence par lui décrire ses observations.

 

«- J'ai tout de suite remarqué que la victime était différente de celle que j'ai l'habitude de m'occuper. Et c'est quand j'ai voulu prélever du sang pour une analyse que je me suis rendu-compte qu'il n'en a pas. Oui vous avez bien entendu: il n'a plus une trace de sang dans son organisme! J'ai réfléchi mais je ne comprends toujours pas comment c'est possible. J'ai fais quelques prélèvements que j'ai envoyé au labo à fin d'analyse mais j’attends toujours les résultats. J'ai également relever des marques de piqûres sur ses deux bras et des traces de frottements autour des poignets et des chevilles, il a sans doute été attaché et drogué»

- Exact Molly mais le plus important n'est pas là» lui répond Sherlock exaspéré.

 

Molly, lève les yeux aux ciel, agacée par son manque de tact.

 

«Très bien monsieur le génie, soupire-t-elle, éclairez ma lanterne je vous prie!

- C'est évident Molly! Regardez ces traces de piqûres sur le bras gauche: tout autour la peau est bleue ce qui signifie que ses injections étaient régulières. Il est donc droitier et se droguait fréquemment, probablement tous les jours. De plus, les injections n'étaient pas sa seule manière de se droguer car on voit clairement que ses doigts sont jaunies par le tabac et qu'il a les narines irritées, probablement causée par de la cocaïne. Sa maigreur confirme ma théorie car les drogués oublient de manger, ils sont obsédés par le manque et sont en perpétuelle recherche de stupéfiants. Comme vous l'avez dit ces traces de frottements prouvent que la victime a été attaché à une chaise et à en juger par l'odeur, ce sont des lanières de cuir qu'il lui ont causé ces marques. Croyez en mon expérience, cet homme était un drogué expérimenté et régulier!

- Très bien, mais comment expliquez-vous qu'il ait aussi des traces de piqûres sur le bras droit?

- Mais réfléchissez un peu Molly, ça saute aux yeux! Vous ne vous êtes pas demandée comment tout ce sang a pu sortir de son corps? Son agresseur lui a probablement posé une perfusion et à en juger par les traces de griffures autour de la piqûre, la victime s'est débattue, il était donc vivant quand on lui a retiré l'intégralité de son sang. C'est stupéfiant Molly, ce tueur est incroyable!

- Sherlock! Un peu de respect tout même. La victime a du atrocement souffrir et vous, vous vous comportez comme un enfant un matin de Noël!

- Incorrect Molly, Noël est une fête absurde dont je ne comprends pas l'utilité alors que ça, dit-il en pointant la victime du doigt, ça c'est génial!»

 

Molly lève les yeux au ciel, exaspérée par Sherlock. Elle se retourne vers la victime et continue son analyse, le regard de Sherlock lui brûlant le dos. Soudain, un petit «bip» venant de l'ordinateur la fait sursauter. Elle pose tous ces instruments sur la table d'autopsie et se retourne vivement en priant pour que ce soit les résultats de ses analyses. Mais dans la précipitation, elle s'entrave au pied de Sherlock, lui faisant perdre l'équilibre. En une fraction de seconde, elle s'imagine étalée comme une crêpe sur le sol blanc du labo. Au moment où elle ferme les yeux, prête à encaisser le choc, elle sent des mains chaudes lui attraper la taille et la relever d'un geste. Les cheveux en bataille lui brouillant la vue, elle reste tétanisée sur place, fébrile, incapable de bouger un muscle. Tremblante, elle sent soudain des doigts lui écarter les cheveux, lui dévoilant un Sherlock, un sourire aux lèvres, amusé par la situation. Rouge de honte, elle se racle la gorge, ouvre la bouche et le remercie d'une voix étranglée.

 

«- Eh bien Molly, vous n'avez pas assez dormi cette nuit?

- Si, je … je …»

 

Incapable de terminer sa phrase, elle se retourne vers son ordinateur tout en se donnant des claques mentalement. Elle s'assoit fébrilement sur la chaise de son bureau et après avoir tapoté sur le clavier quelques secondes, elle ouvre le dossier du labo, impatiente de connaître les résultats.

 

«-Notre victime s'appelle Ben McCourtney, 43 ans, divorcé depuis 12 ans de Helena Sullivan et sans enfant. Il habite dans un petit studio à Londres, à l'angle de Longfield Hill, de l'autre côté du Thames River. Il semble être sans emploi.

- Pourquoi est-il fiché?

- Conduite en état d'ivresse, l'année dernière.

- Très bien John, allons-y!»

 

D'un mouvement il met sa veste, noue son écharpe autour de son cou et relève son col, prêt à partir. Molly, bouche bée, le regarde, sans comprendre.

 

«- Sherlock … John n'est pas ici, soupire-t-elle, exaspérée.

- Bon sens de l'observation Molly! C'était pour voir si vous suiviez … Mais, une autre question, où est-il?

- Il est parti il y a déjà une semaine. Ils sont à la campagne car Mary doit se reposer.

- Elle est malade?

- Non Sherlock, elle est enceinte …

- Ah exact Molly, j'ai dû effacer ce souvenir de mon palais mental, il devait être de trop.»

 

Un moment de silence s'en suivit. Exaspérée par son manque de tact, elle soupire et se relève pour retourner à son travail mais fut stoppée net par les paroles du détective.

 

«-Tant pis, vous venez avec moi au domicile de la victime. Je n'aime pas être seul et j'ai besoin de quelqu'un pour me stimuler dans ma réflexion.

- Non, je ne peux pas Sherlock, j'ai encore du travail, il faut que je finisse l'autopsie de notre victime.

- Mais si Molly, ça vous changera les idées et puis je serai plus efficace sur le terrain qu'ici.

- Je serai inutile, je ne connais pas vos méthodes car je ne vous ait jamais accompagnée. Je vais plus vous gêner qu'autre chose.

- Mais non Molly, vous n'aurez rien à faire, juste à être à mes côtés, je me sentirai plus intelligent et j'aime être admiré.

- Ce n'est vraiment pas gentil pour John! Vous êtes trop narcissique, vous ne pensez qu'à vous! S'énerve la jeune femme.

- Mais enfin Molly, il ne faut pas s'énerver comme ça, dit-il, tout en s'approchant d'elle. Nous résoudrons plus rapidement cette enquête si vous m'accompagnez»

 

D'un pas léger, il s'avance vers elle, les yeux plongés dans les siens. Déstabilisée par le regard bleu profond de Sherlock, elle n'ose plus bouger, ni même cligner des yeux, de peur de perdre de vue ce beau visage. Il continue de s'avancer, pour n'être finalement qu'à quelques centimètres de Molly, son souffle chaud caressant la peau de la jeune femme. Le cœur complètement retourné et l'estomac noué, elle oublie de respirer, fascinée par le détective. La bouche de Sherlock s'élargit dans un sourire, satisfait de son effet sur Molly. Dans un effort considérable, cette dernière se détache de son emprise tout en reculant de quelques pas, agacée par son attirance pour le détective.

 

«- Très … très bien, je viens avec vous, murmure-t-elle maladroitement,

- Parfait Molly, allons-y!»

 

D'un même pas, il se dirigent vers la sortie, elle, déstabilisée par le détective et lui, fier de son petit jeu de charme.

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Kiss kiss, les gens :D

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