Sanctuary's songs
Chapitre 8 : Je viendrai te chercher
1117 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Du même ventre, nés de la même mère
Du même sang nous avons tout partagé
Nous faisions tellement la paire comment s’imaginer
Qu’après trente printemps, aussi trente hivers
Nous serions ainsi à nous dévisager
Presque jumeaux mon frère, comme deux étrangers
À la mort de nos parents, tu as veillé sur moi et fait de ton mieux pour reprendre le rôle qu’ils auraient dû tenir. Malgré ton jeune âge tu as fait tout ce que tu pouvais pour les remplacer. Puis il y a eu l’appel du sanctuaire. Tu as travaillé dur pour remporter l’armure d’or du Sagittaire et malgré cela tu as continué à t’occuper de moi. Une fois sacré chevalier, tu as même insisté auprès du Grand Pope pour prendre en charge mon propre entraînement. J’admirais ton courage et ta détermination. Tu étais mon héros et je voulais être à la hauteur de tes espérances pour que tu sois fier de moi.
Quand Saga, qui avait usurpé l’identité du Pope, fit de toi un traître aux yeux du Sanctuaire, le piédestal sur lequel je t’avais placé se brisa en un instant. À force d’entendre autour de moi les serviteurs, les gardes et même les autres chevaliers faire des remarques désobligeantes et à force d’être considéré comme le frère d’un traître, j’ai commencé à te détester, mettant un point d’honneur à faire oublier notre lien de parenté.
J’ai gardé cette rancœur au plus profond de moi pendant treize ans. Ce n’est que lorsque Seiya, l’ancien disciple de Marine, m’ouvrit les yeux sur ce qui s’était réellement passé la nuit où tu avais quitté le Sanctuaire que je compris mon erreur. Je m’en suis voulu d’avoir douté de ton dévouement envers la Déesse. Tu avais sauvé Athéna de la folie du chevalier des Gémeaux. Tu n’étais plus un traître mais un héros ! Le héros de mon enfance était de retour.
Plus tard quand ton âme se joignit à nous devant le mur des lamentations, j’étais très fier de pouvoir mener cet ultime combat à tes côtés. Éphémères retrouvailles avant que la mort ne nous emporte. Une résurrection miraculeuse nous permit cependant de fouler à nouveau ensemble le sol du Domaine Sacré. Cette seconde chance qui nous était accordée allait nous permettre de rattraper le temps perdu. Du moins était-ce ce que je pensais.
On nous disait inséparables
Les doigts d’une main, deux gouttes d’eau
N’était-ce que du vent, du sable
Des habitudes, rien que des mots ?
Les années ont passé et je me suis rendu compte que cette seconde chance, nous l’avions laissée nous glisser entre les doigts. Inconsciemment mais inévitablement nous nous sommes éloignés l’un de l’autre. Au début pourtant nous étions toujours ensemble. On se voyait tous les jours sans exception et nous savions à chaque instant ce que l’autre faisait. Peut-être était-ce trop ? L’excès est nuisible en tout mais on ne s’en souciait guère.
On s’est perdu tout doucement
Sans même s’en apercevoir
On s’est éloigné peu à peu dans un infini provisoire
Avant qu’on perde la mémoire
Avant qu’il ne soit trop tard
Je viendrai te chercher
Le changement apparut insidieusement. Tout commença par quelques divergences d’opinion, puis sont venues les excuses et les lapins jusqu’au jour où nous avons mis de la distance entre nous. On se voyait de moins en moins et quand cela se produisait, nous n’avions plus rien à nous dire. Aujourd’hui nous ne nous rencontrons plus que lors d’événements exceptionnels. À ce moment-là nos actes et nos paroles sonnent faux. Tous nos compagnons d’arme s’en rendent bien compte.
Que nous est-il arrivé chemin faisant ?
Est-ce la distance, est-ce l’œuvre du temps ?
A-t-on fait ce qu’il fallait ? Sommes-nous innocents ?
On se croise aux mariages, aux enterrements,
Aux anniversaires, aux premiers de l’an
C’est comme si l’on se mentait
Si l’on faisait semblant.
Comment en sommes-nous arrivés-là ? Tu es devenu un étranger pour moi. Quelle ironie ! Quand je pense qu’à une époque j’étais le seul à te connaître vraiment. J’ai assisté à tout ce qui a fait de toi un chevalier aimé de tous. Je savais tous les chemins que tu avais empruntés, qu’ils aient été bons ou mauvais.
Comment ai-je pu nous laisser ainsi partir à la dérive ? Je n’avais pas compris que pendant ces treize années d’absence nous avions tous deux changés. Trop égoïste je voulais revenir aux jours heureux de notre enfance. Me pardonneras-tu de ne pas t’avoir tendu la main alors que j’aurais dû te retenir ? Cette seconde chance que j’ai oublié de saisir !
Je te connais mieux que personne
Mieux que toi je t’ai vu devenir
Se pourrait-il qu’on se pardonne
Cette lumière qu’on a laissée pâlir
On s’est perdu tout doucement
Sans même s’en apercevoir
On s’est éloigné peu à peu dans un infini provisoire
Avant qu’on perde la mémoire
Avant qu’il ne soit trop tard
Je viendrai te chercher
Je viendrai te chercher
Nous sommes en train de nous perdre de vue. Bientôt nous finirons même par oublier que nous sommes frères. Mais si nous renions notre passé, nous allons finir dans un mur. Je ne veux pas tirer un trait sur notre vie passée. J’espère qu’il n’est pas trop tard et que nous pouvons encore faire demi-tour. Je ne veux pas avoir de regret, alors je vais saisir ce lien qui nous unit avant qu’il ne se rompe définitivement tel un fil de soie. Je veux te retrouver mon frère !
On s’est perdu sans vague,
Jour après jour, soir après soir
Te souviens-tu de nos détours,
As-tu rompu toutes nos amarres ?
On n’avance pas sans histoire
Et même s’il est trop tard
Je reviens te chercher
Je reviens te chercher
Je ne perds pas espoir car il m’a semblé distinguer dans ton regard cette même envie de réconciliation. Je reviens te chercher mon frère. Attends-moi !
On s’est perdu, on se retrouvera si l’on sait le vouloir
Avant qu’on perde la mémoire
Avant qu’il ne soit trop tard
Je viendrai te chercher
Te chercher
Te chercher
Te retrouver
Je viendrai te chercher
Te chercher