Chevalier, mais pas trop ...

Chapitre 50 : QUE CELUI QUI N'A JAMAIS PECHE, LUI JETTE LA PREMIERE PIERRE

3740 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/10/2024 13:14

Disclaimer : cf. chapitre 1

CHAPITRE 50

QUE CELUI QUI N’A JAMAIS PÉCHÉ…

 

En se rendant au Colisée, Iris remarqua que les rues étaient prodigieusement vides. On était en fin de journée mais le panorama était quasiment celui d’une ville fantôme. Plus aucun doute possible : Kanon et Saga étaient dans l’amphithéâtre ; les habitants avaient rempli les gradins pour voir les deux frères s’affronter. Pathétique ! Ce genre de problème se réglait entre quatre yeux, et pas au vu et au su de tous ! Surtout pas si cela se terminait avec un mort. Il était pourtant révolu le temps des gladiateurs : « Mitte ! » « Jugula ! »

 

Iris stoppa net devant l’entrée la plus grande. Elle ne put entendre aucune clameur du public excité par le combat, ni les cris des combattants. Que se passait-il ? Elle ressentait bien le cosmos de deux frères ! C’était beaucoup trop calme pour ne pas être louche. Iris finit par se ruer dans l’allée qui menait directement à l’arène. Au moment où elle allait déboucher dans l’arène, elle fut happée vers l’arrière. Son manteau fut accroché ce qui provoqua un étranglement de la jeune femme et sa lourde chute au sol. Elle se releva sur son séant en se massant l’arrière du crâne et sa gorge passablement endolorie.

 

—  Tu excuseras l’accueil un peu brutal mais, te connaissant, tu allais faire un scandale, chuchota Milo qui se planta devant le médecin en lui tendant une main secourable.

 

Iris se saisit de sa main tout en portant sa main gauche à son cou. Elle fusilla néanmoins le Scorpion du regard et répliqua d’une voix éraillée :

 

—  Je viens à peine de recouvrer ma voix ! C’est quoi, tous ces mystères ?!

 

Camus, l’intellectuel, intima à Iris de ne rien dire par un index sur sa bouche qu’il pointa ensuite dans la direction des Gémeaux à l’extérieur. Iris regarda. Les deux hommes étaient légèrement dos à dos mais aucun des deux n’avait adopté de posture combative. Au contraire. Ils semblaient s’adresser à la foule massée sur les gradins, à tour de rôle, et répondaient à des questions. Le regard d’Iris glissa alors sur Camus qui comprit qu’il devait se livrer à une explication.

 

—  Ça va presque faire deux heures. Ils ont décidé de tout dévoiler, même les tentatives d’assassinat d’Athéna, fit le Verseau à voix basse.

—  Vous êtes le service d’ordre, c’est ça ? Est-ce qu’il faudra les exfiltrer ? questionna Iris, inquiète.

—  Même pas, reprit Milo avec le même volume. Il y a d’abord eu des huées, des noms d’oiseau, mais nos deux frangins ont formulé des excuses vraiment sincères suite aux meurtres et aux tortures infligées pendant la période « noire » de Saga. Puis, ça s’est calmé. Maintenant, ce sont surtout les femmes qui les interrogent.

 

Iris trembla un moment. La vindicte populaire pouvait être terrible et cruelle. Savoir Saga livré à la colère de ses anciennes victimes ou de leurs proches angoissait terriblement la jeune femme. Même chevalier d’or, elle ne doutait pas qu’il se serait laissé lapider pour expier. Voyant qu’Iris tentait de dissimuler sa peur, Camus lui mit sa main sur l’épaule.

 

—  Il y aura toujours des irréductibles mais c’est un pardon quasi général auquel ils ont eu droit. Tu vois que ce n’est pas que l’apanage d’Athéna, conclut Camus.

 

Iris, qui avait presque les larmes aux yeux, prit le Verseau dans ses bras en le remerciant d’avoir bien voulu aider les deux anciens conspirateurs. Puis elle rejoignit l’arène.

 

—  Comment se fait-il qu’elle te saute aussi facilement dans les bras ? pesta Milo.

—  Les Nordiques se comprennent, sourit Camus.

—  Mais tu es Français !

—  Avec un entraînement en Sibérie, corrigea le Verseau. Le froid est notre point commun.

—  Ouais …, fit rêveusement Milo. Mais c’est la chaleur, le brasier qu’on trouve sous cette couche de glace, termina le Scorpion avec un clin d’œil équivoque. Je suis sûr qu’Iris n’est pas une exception.

 

Iris était enfin en vue des jumeaux. Les étoiles du soir commençaient à consteller le ciel. Maintenant que l’abcès était crevé, que les deux frères avaient voulu faire amende honorable, il fallait encore régler un dernier problème, mais de façon plus personnelle. La voix de Kanon conclut la foire aux questions :

 

—  C’est grâce à cette femme que vous connaissez tous que nous avons retrouvé le droit chemin et que nous nous battrons pour préserver cette paix enfin acquise.

 

Iris qui détestait être le centre d’attention, fit quelques pas en arrière pour se soustraire aux regards des curieux. Pourvu que la nouvelle identité de la jeune femme ne soit pas révélée. Il fallait à tout prix faire taire les deux pipelettes avant une confession inutile. Pour cela, rien de plus facile. Iris croisa les bras sur la poitrine ; cette posture ne présageait rien de bon. Puis elle communiqua par télépathie avec les deux inconscients : « A la maison ! Tout de suite ! ». Les deux hommes éprouvèrent un léger mal de crâne ce qui traduisait l’agacement de l’émissaire. Saga chuchota à l’oreille de son frère.

 

—  J’imaginais un retour plus enthousiaste et chaleureux.

—  Elle a dû d’abord passer à la maison et voir ce que nous lui avons préparé. C’est l’heure du verdict.

 

Saga déglutit.

 

Voyant que les deux hommes étaient absorbés dans leurs pensées et qu’ils s’étaient tus, les habitants du village se retirèrent progressivement de l’amphithéâtre. En vingt minutes, ils n’étaient plus que trois chevaliers dans les lieux. Iris tourna le dos aux deux frères qui la suivirent sur le chemin du retour.

 

—  Elle ne m’a même pas embrassé, se plaignit tout bas Saga. Ça fait une semaine !

—  Tu as vu la tête qu’elle a faite ? Toi, tout comme moi, on va passer un sale quart d’heure. Mais je te rappelle qu’on s’est mis d’accord, quelle que soit sa décision.

—  C’est quoi ces messes basses derrière mon dos ?! s’énerva Iris. Vous allez tout déballer sur le champ ! tonna la jeune femme qui laissa entrer les deux frères en premier.

 

Ces derniers s’installèrent à la table, tout penauds. Kanon retrouva sa morgue habituelle.

 

—  Où sont les chiens ? Les lampes ? On te promet de tout avouer mais ne nous fait pas trop mal, plaisanta Kanon pour sauver sa tête et celle de son frère.

 

Iris referma la porte derrière elle, se débarrassa de son manteau et prit place face aux deux accusés. Elle pointa ensuite les deux vases soliflores sur la table. Dans chacun d’eux, une rose rouge sans épines. Difficile de savoir quel vase appartenait à quel frère mais trop facile d’interpréter le message. Toutefois, Iris préféra éluder le réel sujet pour le moment :

 

—  Non mais vous vous rendez compte de la trouille que vous m’avez flanquée ?! J’ai cru que vous étiez en train de vous battre au Colisée, moi !

 

Les jumeaux échangèrent un sourire complice.

 

—  Non ! Ne me dites pas que vous vous êtes affrontés ?!

—  On s’est expliqués, corrigea Saga, et sans en venir aux mains.

—  J’ai du mal à le croire.

—  Je te le jure, plaida Kanon en faveur de son frère. J’ai avoué à mon frère ce que je ressentais pour toi. C’est sorti assez violemment mais Saga est resté calme.

 

Iris fut surprise de la confession toute naturelle et presque détachée de Kanon. Mais elle visualisait bien la scène : un Kanon impétueux face à un Saga calme, parce qu’assommé, en apprenant qu’en plus de Milo, il avait un nouveau rival venant de l’intérieur.

 

—  C’est vrai, il faut bien que je m’en rende compte : Saga ne t’a pas enfermé au Cap Sounion. Mais avoue, Saga ! Tu avais envie de lui coller ton poing dans la figure.

—  Sur le coup, je ne l’ai pas pris au sérieux. C’était encore le caprice du cadet qui veut tout ce que son aîné possède. Je ne peux pas lui en vouloir. J’ai tout eu ; lui rien. Et ses raisons étaient plus que légitimes et convaincantes.

—  Mais de là à partager la même femme … c’est pas moral ! Ou alors, tu es prêt à me « céder » ?

 

Iris voulait en avoir le cœur net avant de se dévoiler. Mais ses yeux commencèrent à s’emplir de larmes. Saga, l’homme pour lequel elle n’avait jamais eu d’yeux était prêt à l’abandonner pour préserver la paix avec son frère ? La jeune femme se leva et tapa du poing sur la table.

 

—  Je ne suis pas une monnaie d’échange, un compromis. J’ai des sentiments, bon sang !

—  Nous aussi, répliqua calmement le cadet, forçant ainsi Iris à s’asseoir et à écouter leurs arguments. C’est pour cela que nous allons te laisser le choix.

 

Le « choix ». Le mot qu’elle ne voulait pas entendre. Et si elle ne faisait pas le bon, de « choix ». Il y en aurait forcément un qui souffrirait, voire les deux. Ce serait tellement plus simple avec Milo, si elle se forçait un peu.

 

—  Tu as faim ? demanda Saga sans aucune transition.

—  Même si mon ventre est mon point faible, tu ne m’auras pas. Comment pourrais-je avaler quelque chose avec la tension qui règne. Non, juste un verre de vin.

 

C’est avec un verre pour chacun que la plaidoirie commença. On aurait dit que les jumeaux postulaient pour une importante fonction au sein d’une prestigieuse entreprise. De son côté, Iris voulait faire fi de tout ce protocole. Mais les jumeaux étaient déterminés à ce que la déesse à temps partiel examine bien leur dossier.

 

—  Tu me connais depuis bien longtemps, commença Saga, mais on a vécu tellement d’années côte à côte et non ensemble. Quand tu venais au palais, c’était ma petite minute de bonheur.

—  Mais de longues heures de plaisir avec de belles inconnues, je te prie.

 

Grand blanc pendant lequel Kanon préféra avaler une lampée de vin. Il fut imité par son frère, ragaillardi, qui poursuivit :

 

—  Tu sais que je n’étais pas moi-même. Tu aurais voulu que j’abuse de toi ?! Tu es généreuse, mais de là à sacrifier ton honneur …

 

Iris pondéra la chose car Saga n’avait pas tout à fait tort.

 

—  Je m’en serais voulu. C’était avec Saga que je voulais que tu connaisses ces moments-là ! Pas avec Arès ! Et j’ai au moins réussi à maîtriser cette part sombre. Regarde quand nous nous sommes retrouvés ! Ça a été … Désolé Kanon, se reprit Saga. Je vais m’arrêter là sinon, on ne joue plus dans la même catégorie.

 

Iris était en admiration devant autant de considération et surtout d’entente entre les deux frères jadis ennemis jurés. Et le pire, c’est que c’était elle, la raison de cette réunion sous haute tension. Toutefois, il lui semblait que quelle que soit sa décision, aucune vengeance, aucune guerre fratricide n’aurait lieu. Elle regarda ensuite Kanon, désireuse de savoir ce qu’il lui trouvait, alors qu’il ne l’avait rencontrée que très récemment. Un coup de foudre ? Un caprice ? La gémellité n’engendrait pas forcément les mêmes goûts ; les Asgardiens le lui avaient prouvé.

 

—  Je ne te connaissais pas. Du moins … Saga s’était arrangé pour que je n’entre pas en contact avec toi. Très certainement par peur que je ne te fasse du mal.

—  C’est là, interrompit Saga, que je me dis que tu n’aurais peut-être pas eu de telles ambitions.

 

Kanon arqua les sourcils à l’instar d’Iris. C’était l’hôpital qui se foutait de la charité. Saga rapetissa sur sa chaise.

 

—  Oubliez ce que je viens de dire…

—  On va dire que je n’ai jamais prêté attention à toi. Du moins, je t’avais oubliée. Quand nous nous sommes vraiment rencontrés dans le Sanctuaire sous-marin, ça a été un choc ! Voir l’armure des Gémeaux sur ton dos et non sur le mien ! J’ai d’abord éprouvé de la jalousie, vite balayée car tu n’es pas de notre signe. Et puis ton existence m’est revenue en pleine figure. Saga voulait te protéger en t’envoyant l’armure. Je n’avais pas compris pourquoi parce que tu jurais comme un beau diable en voulant la retirer. Mais des détails sur le comportement de mon frère ont refait surface. Je n’avais vu pleurer Saga que trois fois : quand nous avons été séparés tout petits, après ton agression et puis lors de ton envoi à Asgard. J’ai compris que tu l’avais profondément marqué. Puis, tu t’es pris le trident dans le dos. J’avoue que la curiosité et un je-ne-sais-quoi m’ont poussé à m’occuper de toi. Et je crois que tu as su qui j’étais, malgré mon déguisement et la dissimulation de mon cosmos. Je me trompe ?

—  Presque instantanément.

—  Au début j’étais heureux que tu te remettes vite pour m’en aller. Mais ton caractère, parfois impulsif, ton altruisme alors que tu avais de bonnes raisons pour ne plus avoir confiance en l’humain, tes maladresses … Et rappelle-toi l’accouchement ! Je crois que ça faisait bien longtemps que je n’avais plus ri à en avoir mal au ventre. Alors oui, j’ai craqué. J’ai compris pourquoi Saga tenait tellement à toi, pourquoi Milo se montrait aussi tenace. C’est quand j’ai été blessé et que tu m’as soigné que je m’étais résolu à tout te révéler : le contact physique dû aux soins, c’était, je crois, ce qui me manquait.

 

Après cette tirade, Iris vit sa vision se troubler. Saga était tout aussi ému et mit sa main sur l’avant-bras de son frère.

 

—  Alors pourquoi étais-tu aussi désagréable pendant la dernière bataille ? se ressaisit Iris.

—  La ressemblance ! Tu m’aurais associé à Saga ! Je devais me montrer froid et distant. Je voulais que tu m’apprécies pour autre chose que ma ressemblance. Ah non … ! Non …, ne commence pas …, paniqua Kanon.

 

Les larmes menaçaient de rouler sur les joues de la jeune femme. Comment rester de marbre face à une telle confession ? Et devant ces deux frères qui se tenaient la main pour se soutenir. Leur avenir dépendait d’elle.

 

—  Tu n’es pas obligée de nous donner ta réponse tout de suite, reprit le cadet. Ça doit te faire un choc d’apprendre que même moi j’éprouve ce genre de …

—  C’est pas ça du tout. Je suis vraiment très touchée que vous ayez été tous les deux très honnêtes et francs. Moi, je n’ai pas osé vous dire la vérité. Je la repoussais sans arrêt. Par exemple, dans l’Hadès, il faut que tu saches, Saga, que j’ai embrassé Kanon. J’avais voulu te le dire dès le début mais ce n’était jamais le bon moment, selon mon opinion.

 

La jeune femme regarda, presque tremblante, le susnommé à travers sa frange.

 

—  Je sais, sourit Saga, je connais toute l’histoire dans ses moindres détails et aussi ce qu’a éprouvé Kanon.

—  Mais pas ce que moi j’ai ressenti. D’abord le trouble puisque ton âme s’était incarnée en lui, puis je me suis complètement laissée aller, sachant que ce serait la fin.

—  La main baladeuse, taquina Saga.

 

Est-ce que cet homme était conscient de ce qui était en train de se dérouler ? Il prenait la chose bien trop à la légère. D’accord, il fallait répliquer violemment et enfin dire ce qui agitait son cœur.

 

Iris sortit donc les deux roses de leur vase respectif et les plaqua toutes deux sur son cœur. Telle était sa réponse. Les jumeaux ouvrirent de grands yeux : Kanon balança sa tête vers l’arrière et soupira bruyamment ; Saga mit ses coudes sur la table et prit sa tête entre ses mains. Après avoir relâché la pression, chacun se regarda en souriant ! N’avaient-ils donc pas compris ?

 

—  Je n’ai pas été claire, ou quoi ?

—  Très claire ! s’extasia l’aîné. Tu ne peux pas savoir à quel point on est soulagés !

—  Pardon ? « Soulagés » ! Vous devriez vous regarder avec des éclairs dans les yeux !

—  Ce que tu viens de nous « dire », continua Kanon qui avait du mal à redescendre de son petit nuage, c’était la possibilité numéro 3 sur 5 !

 

Iris conservait toujours les roses contre sa poitrine, complètement décontenancée par la réaction illogique, à son sens, des deux frères. Saga jugea préférable de s’expliquer.

 

—  Après avoir fait le point avec mon frère, nous avons envisagé tous les scénarii possibles : 1 – tu me choisis, moi ; 2 – tu choisis Kanon ; 3 – nous deux ; 4 – Milo ; 5 – tu t’exiles à Asgard. Je crois que le numéro 3 va faire enrager Milo.

—  Vous … vous n’avez pas peur qu’on nous juge mal ? Qu’on passe pour des pervers ? Parce que moi, je ne veux perdre aucun de vous deux.

—  Et la vie sexuelle de Milo ? répliqua Saga.

—  Lui, soupira Iris, il a l’art et la manière de faire passer sa bisexualité et son appétit démesuré pour la norme.

—  Nous on est … novices ; on va passer pour des lourdauds, développa Kanon. Même si, personnellement … ce genre de relation, c’est très, très chaud, surtout avec son frère … sans aller jusqu’à l’inceste ! Attention ! On est bien d’accord !

—  Je crois que pour une fois, émit Saga, je devais partager inconsciemment le même fantasme avec mon frère. Nous sommes entre adultes ; le dialogue est essentiel. Disons ce qui nous plaît ou non. Et entre nous, il y a des problèmes plus graves que de savoir ce qui se passe sous les draps des uns et des autres.

 

Iris resta sans voix, sans mauvais jeu de mot. Au final, ce qu’elle redoutait le plus s’était évanoui avec l’aveu des deux frères. Si son papi savait qu’elle partageait sa vie avec deux époux et non pas son mari et son amant ! Effectivement, elle avait le cœur bien trop grand pour n’aimer qu’une seule personne. Tant pis pour la morale et pour la norme ! Ça jaserait les premiers temps mais on finirait par s’habituer au trio.

 

Pour conclure et rassurer ses deux hommes, Iris se leva de table et embrassa Saga en premier lieu.

 

—  Toute une semaine sans ce genre d’attention, j’ai cru devenir fou. Attention, Kanon ! On devient vite dépendant !

 

Iris se planta ensuite devant Kanon … qui n’initia rien du tout. Iris glissa ses mains dans sa chevelure pour le forcer à rapprocher son visage du sien.

 

—  Je n’en reviens pas, fit Kanon ému. Non seulement, j’aime la même femme que mon frère, mais en plus c’est …

 

Iris le coupa en l’embrassant fougueusement. La sensation était différente. Puis elle se désolidarisa.

 

—  Il valait mieux que je t’interrompe parce que tu aurais cité le nom taboo.

—  Pas du tout ! J’allais dire « réciproque ». Aucune envie de me prendre un oreil…

 

Iris réitéra son action sous l’œil amusé et attendri à la fois de Saga qui laissa le nouveau binôme se découvrir dans la grande chambre quand lui, occupa celle d’Iris.

 

« Dépravés », « débridés », « déviants », certainement ! Mais enfin en accord et en paix !

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