Chevalier, mais pas trop ...

Chapitre 32 : UNE TERRIBLE FIN

3445 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/06/2024 12:49

Disclaimer : cf. chapitre 1

CHAPITRE 32

UNE TERRIBLE FIN

 

—  Allez, Iris ! Ouvre-moi ! Laisse-moi au moins déposer le repas dans le frigo ! Je m’en voudrais si tu mourais de faim ! tambourina Milo.

 

Aucune réaction ni réponse émanant de la maison dont portes et volets étaient clos. Pour la seconde fois de son existence, Iris était à nouveau recluse dans sa chambre. En position fœtale sur son lit, elle étreignait désespérément son oreiller. Elle n’avait plus aucune notion du temps qui avait passé. Probablement quelques jours puisque Milo lui déposait toujours de quoi manger devant sa porte. Iris n’avait plus goût à rien ; elle avait tout perdu. La venue d’Athéna et de ses chevaliers avait malheureusement engendré une bataille dont l’issue avait été tragique. Tout était allé de travers.

 

Pourtant, après son retour du Japon, Iris était regonflée à bloc : Saori lui avait véritablement redonné espoir. En tant que déesse, elle arriverait peut-être à venir à bout de l’entité démoniaque qui torturait Saga. Le problème serait réglé en deux coups de cuiller à pot. Il avait fallu douze heures ! Une demi-journée terrible. Iris avait attendu une lettre retour de Saori. Mais contre toute attente et surtout tout bon sens, la jeune héritière avait envoyé une missive au Pope l’avertissant de son arrivée. Iris ne put être que spectatrice du massacre à venir. A peine sortie de l’avion, Saori fut mortellement blessée par un des sbires du Pope. Pour sauver la jeune femme, les gardiens d’Athéna devaient passer par les douze maisons et ramener le Pope qui retirerait la flèche s’enfonçant heure par heure dans sa poitrine. Mais bien sûr que le Pope coopèrerait bien gentiment !

 

Iris soupira d’aise en apprenant que Mu avait réparé les armures et qu’Aldébaran, après un âpre combat à l’issue duquel il ne perdit qu’une corne de son casque, avait laissé passé les jeunes chevaliers en leur faisant toutefois quelques recommandations. Ouf ! Pour le moment, aucune perte des deux côtés. C’est dans le temple des Gémeaux que tout se gâta. Si Seiya et Shiryu traversèrent la maison sans encombre grâce à la cécité du Dragon qui ne se laissa pas duper par les illusions de Saga, pour l’autre binôme, le combat fut féroce : Hyoga, inconscient fut directement envoyé dans la maison de la Balance et Shun mena une bataille qui avait enfin fait ressortir son côté combatif et lui avait donné un indice sur la réelle identité du chevalier qui avait combattu à distance.

 

Deathmask, le psychopathe, fut vaincu par Shiryu. Iris fut la première à applaudir. Mais dans la cinquième maison, Aioria, pourtant du bon côté, avait subi une attaque du Pope. Il tua Kasios intervenu pour sauver Seiya ; le Lion ne reprit ses esprits qu’en voyant Kasios mourir. Une perte horrible et inutile car Seiya n’éprouvait aucun amour pour Shaïna. Chez Shaka, ce fut un carnage car Phénix et le chevalier de la Vierge périrent ensemble. Quelle ironie ! L’homme le plus proche de dieu avait refusé d’ouvrir les yeux et de reconnaître la vraie déesse. Shun était ravagé par la perte de son frère mais poursuivit sa route. Il donna même de sa personne dans la septième maison en sauvant Hyoga « congelé » par Camus. Du temps de perdu, mais la petite équipe s’était reformée et finit par s’en sortir.

 

Milo fut défié par le ressuscité. En constatant la persévérance du Cygne, ses doutes sur le Pope se transformèrent en certitude. Il admirait le courage du jeune homme et avait même stoppé son hémorragie. Enfin ! Il était véritablement du côté d’Iris. Mais la surprise vint de la maison suivante. Au lieu de gagner du temps car il n’y avait plus de défenseur, l’âme du chevalier défunt imposa une série d’épreuves pour tester la fidélité et l’abnégation des jeunes gens.

 

Restaient encore deux chevaliers d’or avant que les jeunes hommes n’arrivent au dernier temple. Et là, hécatombe des deux côtés : Shiryu se sacrifia ; Shura réalisa trop tard qu’il avait été le plus éloigné de la déesse. Pour se racheter, le Capricorne renvoya sur terre le Dragon qu’il avait revêtu de sa propre armure tandis que lui se consuma dans les étoiles. Mais si le corps de Shiryu était revenu, son âme avait bel et bien quitté son enveloppe charnelle. Quant à Camus, Iris sut enfin qu’il n’était pas du côté du Pope, ou du moins il semblait indifférent à toutes ces querelles, car il laissa passer Shun et Seiya pour transmettre son dernier enseignement à son élève. Hyoga parvint à maîtriser le septième sens juste avant de mourir, et, par conséquent, de projeter la même attaque que son maître. Résultat des courses : deux chevaliers de bronze encore en lice et quatre d’or si on excluait Iris ainsi que le chevalier de la Balance qui n’était pas sur les lieux.

 

Iris vit arriver Shun et Seiya abattus par les décès consécutifs de leurs amis. Quand les deux survivants la virent drapée dans sa cape noire, ils crurent à un retournement de situation. Ils furent surpris quand elle leur proposa de les soigner à l’instar de Mu qui avait réparé leurs armures. Ils acceptèrent immédiatement au prix de quelques minutes. La jeune femme traita les deux jeunes hommes simultanément : Shun de sa main droite et Seiya de la gauche. Immédiatement, les deux chevaliers ressentirent un regain d’énergie inhabituelle. Ils sentaient la douce chaleur d’Iris qui se concentrait sur leurs blessures respectives. Ce furent deux hommes tout neufs qui émergèrent du temple des Poissons alors qu’ils virent Iris s’affaiblir considérablement. C’était son énergie qu’elle leur transmettait. Elle finit à genoux, tremblante et haletante. Shun s’inquiéta de l’état de la jeune femme.

 

—  Ne t’en fais pas ! C’est toujours comme ça quand je soigne un chevalier. Allez-y maintenant. Ne perdez pas de temps. Je vous rejoindrai dès que je pourrai me relever. Mais j’aimerais vous demander de ne pas …

 

Elle se retint.

 

—  De ne pas quoi ? demanda Shun.

—  Rien. Sauvez votre déesse.

 

Les jeunes hommes partirent aussitôt.

 

Ne le tuez pas ! Surtout ne le tuez pas ! Je vous aiderai à le ramener auprès d’Athéna.

 

Le souhait d’Iris fut exaucé car Pégase et Andromède eurent toutes les peines du monde à infliger la moindre blessure à Saga, même Shun qui l’avait déjà combattu. Puis, de deux ils passèrent à quatre. Un miracle eut lieu : Shaka entra en communication avec Mu qui l’aida à réintégrer le monde des vivants. En plus de lui, Phénix méritait également de renaître. Or et bronze réintégrèrent le sixième temple et Shaka encouragea Ikki à rejoindre le palais après avoir formulé d’humbles excuses. Le Phénix fut rejoint par Iris et tous les deux arrivèrent au moment où les deux autres venaient de perdre leurs cinq sens mais rampaient devant la statue d’Athéna. Saga leur avait révélé, avant qu’il ne perde ses esprits, qu’il ne pouvait rien faire pour Saori mais que le bouclier de la statue à l’arrière du palais pourrait vaincre le maléfice s’il était orienté vers la jeune femme.

 

Iris fut secouée quand elle arriva dans la grande salle car elle revit, après plus de dix ans, le visage de Saga mais un visage métamorphosé par le mal. Elle en eut le cœur brisé. C’était bien ce qu’elle avait ressenti ce fameux soir. Saga s’aperçut de son trouble. L’espace d’un court instant, il fut saisi de honte devant le spectacle qu’il offrait. Puis il se ressaisit et envoya d’abord le Phénix dans une autre dimension.

 

Seiya avait bien progressé malgré sa lenteur ; Shun suivait plus péniblement. Iris devait soit faire gagner du temps aux deux jeunes hommes soit aller elle-même près de la statue. Mais la situation du Phénix était préoccupante ; elle aida donc ce dernier à se libérer de cette attaque, moment que choisit Saga pour partir vers l’autel, mettant KO Andromède au passage. Le Gémeaux fut stupéfait de voir que Seiya avait réussit sa mission ce qui le rendit fou de rage en voyant un rayon lumineux au bas des douze maisons. Il s’en prit encore plus à Seiya qui n’était plus que l’ombre de lui-même. Shun lança ses chaînes pour protéger son ami mais fut lui aussi mis à mal. Quelques plumes firent ensuite comprendre à Saga qu’Ikki était de retour, ce qui signifiait qu’Iris aussi.

 

Ne pouvant se résoudre à attaquer, d’égal à égal, celui qu’elle aimait, elle soustrayait les trois autres aux attaques du Gémeaux. Ce dernier enrageait mais curieusement, il ne se débarrassa pas de l’importune. Il devait encore avoir une once de lucidité ou plutôt, une dernière carte dans sa manche.

 

Athéna, accompagnée des chevaliers d’or restants ainsi que Shiryu et Hyoga ressuscités, fit son apparition. Saga ne prit pas peur devant ses pairs car il savait qu’il était de loin le plus puissant. La preuve, trois chevaliers de bronze ne parvenaient pas à l’évincer du tableau. Mais c’était surtout d’Athéna dont il fallait se débarrasser. Cinq chevaliers de bronze, cinq d’or. Autant occuper l’un des deux camps avec Iris puisque cette dernière refusait délibérément de l’attaquer. Aussi, sans vergogne, il projeta son illusion démoniaque dans le cerveau de la jeune femme qui fut donc sous les ordres de Saga ; ses yeux avaient troqué leur bleu glacial contre un rouge écarlate. Les défenseurs d’Athéna prirent peur : deux chevaliers d’or contre eux ! Un surtout était à craindre car on ne connaissait rien de ses offensives, ce qui jouait en faveur de Saga.

 

—  Iris, je t’ordonne de tuer Athéna et tous ceux qui se mettront en travers de ton chemin.

 

La jeune femme sourit et hocha la tête. Elle revêtit son armure ; Saga jubilait. Iris braqua son regard sur Athéna. Un petit échauffement, sans utiliser ses réels pouvoirs, se solda par un coup de poing magistral d’Ikki dans la mâchoire de la jeune femme ; son casque vola, un filet de sang coulait de la commissure de ses lèvres.

 

—  Iris ! hurla Saga que le geste du Phénix avait fait réagir. Tu vas me payer ça ! lança-t-il en serrant les dents.

—  Laisse ! intervint Iris. C’est très stimulant. Lui, il ose attaquer une femme. Mais ça va être la dernière fois. Je vais faire place nette.

 

Iris se concentra. Elle leva un bras au ciel et dressa trois doigts : l’index, le majeur et l’annulaire. Le trident ! L’air se mit à tourbillonner autour de son bras jusqu’aux cieux et se transforma tout à coup en trombe d’eau tournoyant le long du bras.

 

—  Poséidon et Athéna se sont souvent affrontés : on va recréer une autre bataille.

 

Iris invoquait la puissance du dieu des océans contre Athéna ! Quelle ironie et quelle formidable adversaire ! Iris abaissa son bras et un véritable tsunami déferla sur les chevaliers d’or et de bronze qui dévalèrent instantanément les marches. Seule Athéna ne fut sciemment pas prise par les flots. C’était une magnifique attaque qu’elle pouvait cibler à la perfection. La déesse se retrouva seule, face à deux chevaliers d’or plus que motivés pour se débarrasser d’elle. Une fois les protecteurs provisoirement éloignés de leur déesse, Iris se jeta sur Athéna, bras droit aussi raide qu’une épée prête à se ficher dans son cœur.

 

Les autres chevaliers qui remontaient les marches aussi vite qu’ils le purent, regardèrent la scène se dérouler au ralenti sous leurs yeux. Iris venait effectivement de transpercer la poitrine de … Saga que son armure avait décidé de quitter. Il s’était interposé in extremis entre Athéna et Iris dont la main avait pénétré la chair, brisé quelques côtés pour enserrer le cœur. Saga tenait encore sur ses jambes déjà vacillantes. Il n’en avait plus que pour quelques secondes. Stupéfaction chez tous les chevaliers et Athéna. Plus personne n’osait bouger ni respirer. On vit cependant une aura noire émaner du corps de Saga ; cette dernière s’évaporait, laissant l’authentique chevalier des Gémeaux rendre son dernier souffle. Il s’adressa d’abord à Saori qui s’était décalée :

 

—  Pardonne-moi Athéna. Je n’ai jamais voulu te nuire.

 

La déesse acquiesça, les larmes aux yeux. Puis il s’adressa à son bourreau :

 

—  Iris, fais ton devoir. Je n’ai pas été à la hauteur mais je te jure que je veillerai sur toi depuis l’au-delà. Sois heureuse, mon amour.

 

Iris retira son bras et Saga poussa un dernier râle puis s’écroula, dégorgeant une quantité impressionnante de sang, pendant qu’Iris qui tenait encore son cœur palpitant, restait impassible. Inutile de dire que toute l’assemblée était saisie d’effroi devant la cruauté de cette exécution. Le cœur s’arrêta de battre dans la main d’Iris. Elle ferma les yeux et fronça les sourcils comme saisie d’une horrible migraine. Lorsque cette céphalée prit fin, Iris ouvrit de grands yeux pâles et balaya la scène devant elle, tâchant de comprendre le blanc qu’elle avait dans sa mémoire. La réalisation fut cruelle.

 

A ses pieds, Saga dans une mare de sang, mais avec un sourire et un visage apaisé ; et dans sa main à elle… Les yeux d’Iris s’arrondirent d’horreur et passèrent du corps de Saga à sa main sans relâche. Elle tourna doucement la tête de droite à gauche pour marquer son déni. Aioria et Milo s’étaient prudemment approchés. Le premier intima à Saori de s’éloigner tout en prenant Seiya dans ses bras ; le second se posta derrière Iris, en cas de malaise. Tout à coup, une étrange réaction se produisit chez Iris. Au moment même où elle tomba à genoux, sa gorge se noua puis un double cri de désespoir résonna sur le parvis du palais mais aussi dans les têtes de toutes les personnes présentes, inconscientes ou non.

 

—  NOOOOOOON !!!

 

Pour la première fois, depuis presque vingt ans, la véritable voix d’Iris retentit, conjuguée aux ultrasons qu’elle avait l’habitude d’employer pour communiquer et attaquer. Tout le monde mit ses mains sur son crâne mais vainement. Milo, dans un état de souffrance insupportable, réussit à apaiser la situation.

 

—  Iris ! Calme-toi, je t’en prie ! Tu vas tous nous tuer si tu continues !

 

Son injonction fonctionna. Iris se tut mais elle tenta encore l’impossible : elle glissa à nouveau sa main qui détenait toujours le cœur de Saga dans le corps de ce dernier. Milo regardait, dégoûté et attristé.

 

—  S’il te plaît, Saga ! Ouvre les yeux ! Réveille-toi ! Tu es guéri maintenant !

 

Elle caressa le visage du défunt de son autre main ; seules quelques larmes maculaient le visage de Saga. Milo se rapprocha et mit ses mains sur les épaules de la jeune femme choquée et éplorée. Il lui parla doucement :

 

—  C’est fini, Iris. Il n’y a plus rien à faire. Il est mort.

—  NON ! NON ! NON ! Il ne peut pas mourir !

 

Iris se releva soudainement et apostropha Saori qui descendait les marches :

 

—  Athéna ! Tu as rendu la vie à deux de tes chevaliers. S’il te plaît, fais de même avec Saga qui, avant qu’il ne soit possédé, a toujours été ton plus fidèle serviteur.

 

Saori se retourna, regarda la jeune femme, baissa les yeux et continua sa descente. Iris fut choquée. La rage montait en elle à tel point qu’elle envoya un puissant rayon lumineux tout à côté de la divinité qui s’arrêta brièvement pour reprendre sa marche. Milo entrava Iris et lui ordonna de revenir à la raison.

 

—  Iris !! Tu es devenue folle ?! Porter la main sur Athéna ! T’as perdu la tête !

—  Pas du tout ! pesta la jeune femme. Je suis pleinement consciente qu’elle a ses préférences ! Et toi, tu trouves pas injuste que Camus ne bénéficie pas de ses bontés ?! Et puis, cette armure …

 

Iris concentra son énergie et retira son armure qui réintégra le douzième temple. Milo la surprit par sa réponse.

 

—  Camus est mort pour avoir enseigné son ultime attaque à son élève. Ça me fait mal ! Très mal ! Tu n’imagines même pas ! J’en veux à tout le monde, même à Hyoga. Mais je dois accepter sa mort. Le temps apaisera cette douleur. Allez, viens ! Tout ce que tu peux encore faire, c’est l’enterrer dignement.

 

Milo retira sa cape et recouvrit le corps du chevalier. Iris le regarda faire. Le Scorpion transporta le cadavre dans son linceul jusqu’au cimetière des chevaliers. Grâce à ses pouvoirs, une tombe fut creusée et une pierre érigée et gravée. Iris admira l’altruisme de son ami qui souffrait autant qu’elle.

 

—  Merci, Milo. Tu as été là pour Saga. Je te dois la même chose pour Camus.

 

Le processus de deuil pouvait enfin commencer. Mais Iris fut la plus torturée. Au refus d’Athéna, s’ajoutait sa propre culpabilité, celle d’avoir tué de sa propre main le seul homme qu’elle aimait. Et puisqu’Athéna s’était montrée égoïste, pourquoi garder l’armure ? Elle renvoya immédiatement son bien durement acquis aux profondeurs desquelles elle l’avait tirée. Combien de fois avait-elle considéré cette main meurtrière ? Combien de fois avait-elle lavé cet organe souillé ? Elle ne se supportait plus elle-même. Responsable de la mort de Daphné, puis du suicide Polydeukès, et maintenant, de la mort de Saga ! Saga qu’elle voulait aider !

 

Toutes les personnes qu’elle aimait mouraient directement ou indirectement de sa main. Il valait mieux éviter de se montrer trop proche avec les gens. Par conséquent, elle préféra se cloîtrer, assurant le minimum de service médical. Seul Milo s’acharnait à la faire sortir. Elle acceptait simplement ses repas et lui remettait les plats vides. C’était désespérant. Milo se souvenait d’une attitude identique il y a quelques années. Saga avait réussi à la sortir de son cloître mais le chevalier n’était plus là. Le Scorpion, à bout de patience et d’arguments, proposa une ultime requête. En plus du repas, il lui écrivit quelques mots sur un morceau de papier.

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