Woes Chapter

Chapitre 20 : La contre-offensive du désespoir.

3408 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/12/2022 12:40

Chapitre 20 : La contre-offensive du désespoir.

Aucun cri de victoire, aucune clameur triomphale, aucune joie du vainqueur. Le silence pesait lourdement sur le Sanctuaire. Un silence de mort. Le silence du cœur. Le silence des corps. Le silence des leurs. Ceux qui étaient perdus à jamais. Ceux qui avaient péri sans même pouvoir contre-attaquer. Ceux qui avaient été occis sans avoir eu l’honneur de défendre leur vie. Shiryu ne parvenait pas à contenir des larmes devant le terrible paysage qui s’étalait sous ses yeux. Le Colisée, l’Amphithéâtre, les quartiers des chevaliers de bronze et d’argent, le Long Escalier Sacré… tout n’était plus que ruines et avait rejoint Star Hill dans la liste des lieux ravagés du Sanctuaire. Jamais le domaine d’Athéna n’avait subi autant de dégâts. Mais les dommages matériels n’étaient rien face à l’horreur de tant de chevaliers morts. 

Quarante-deux morts en l’espace de quelques instants. Sans même un Aléa ou une Calamité directement présente. Erda était revenue bredouille du Yomotsu Hirasaka. Elle s’était escrimée à tenter de faire revenir les Saints décimés mais rien n’y avait fait. Les âmes étaient restées sourdes à ses injonctions et même les Vagues d’Hadès n’avaient eu d’autre effet que de les traverser inutilement. Elle était rentrée anéantie par son échec. Elle qui avait espéré au plus haut point pouvoir défier la mort, il s’avérait qu’elle ne pouvait se hisser au niveau du seigneur des ténèbres en ce qui concernait la réincarnation. Après tout, aucun chevalier du Cancer n’y avait réussi. Utiliser le pouvoir des âmes ne signifiait pas qu’il était possible de les ramener. Shiryu avait réussi en vainquant Masque-de-Mort, conjurant en quelque sorte un sort de décorporation. Mais elle s’était fourvoyée en pensant que l’âme d’un mort pouvait être rappelée aussi facilement que l’âme d’un vivant.

Ikki s’était isolé dans la maison du Lion, préférant ruminer seul la perte de ses enfants. Nul ne connaissait leur mère, le chevalier d’or du Lion étant revenu un jour avec ses deux jeunes enfants et ayant toujours refusé de parler de leurs origines. Shun et June s’étaient réfugiés dans le Jardin des Saules Jumeaux pour pleurer leurs filles. Seiya, rejoint par Saori, s’était retiré dans la maison du Sagittaire, où ils tentaient de gérer leur peine de leur mieux. Hyoga, qui ne se résolvait pas à la disparition de son ami de toujours, restait au chevet de Yakoff, Katya à ses côtés, désirant rester proche de lui. Mii était inconsolable de la mort de Xiaoling et Shôko. Jabu tentait de coordonner au mieux les chevaliers d’acier venus à la rescousse pour l’excavation des morts et le traitement des corps. Shaïna s’épuisait à soigner les chevaliers blessés malgré ses pensées qui revenaient sans cesse à Marine, son amie et rivale depuis leurs premières années de chevalerie.

Shoryu et Ryufeng tentaient désespérément de consoler leur frère de la perte de ses amis d’enfance, Kôga, Yuna, Haruto et Soma. Le chevalier de bronze du Dragon était au chevet d’Éden. Shunreï veillait sur son fils, présence maternelle réconfortante indispensable. Son cœur pleurait la perte d’autant de noms qu’elle avait entendus de la bouche de son mari mais elle se devait d’endosser son rôle de mère, de pilier indétrônable sur lequel Ryuho pouvait s’appuyer, ce rôle même qu’elle avait tenu des années durant envers Shiryu.

Ce dernier ne pouvait se résoudre à cesser sa veille du Sanctuaire depuis le sommet de l’Horloge du Zodiaque, encadré de ses condisciples Genbu et Okko qui n’arrivaient pas à le convaincre de se reposer. Il se sentait terriblement coupable de l’état actuel du Sanctuaire. S’il avait mieux dispersé ses forces, leur donnant des missions de sauvetage et de mise en sécurité, jamais le nombre de victimes n’aurait été aussi important. Il avait pensé les préserver en les cantonnant dans leurs quartiers mais il avait fait pire en pensant faire au mieux. Il voulait les protéger en les gardant réunis afin qu’ils ne fassent pas des cibles faciles, il les avait condamnés à être des cibles regroupées. Il avait failli à sa tâche de protecteur de la chevalerie.

Les jours passèrent dans un immobilisme abattu. Le deuil était trop important. Les Saints de bronze et d’argent survivants furent assez vite sur pied grâce aux efforts immesurés de la femme chevalier d’Ophiuchus. Mais elle ne leur offrit qu’une détresse accélérée lorsqu’ils prirent conscience des pertes. Une deuxième vague de chagrin envahit le Sanctuaire. Celle-ci se mua rapidement en colère froide et implacable. Shiryu fit écho à cette résolution en prenant sa décision. Il rassembla les vingt-huit chevaliers encore vivants et présents au Sanctuaire et convia Shunreï, Shoryu, Ryufeng, Okko et Genbu à cette assemblée.

— Chevaliers, notre peine partagée nous unit comme jamais. Nous pleurons encore nos amis, nos frères, nos sœurs et nos enfants perdus. J’en assume la responsabilité et je vous présente mes excuses. J’ai été un piètre Grand Pope, je n’ai pas réussi à vous protéger. 

Il ôta le casque du Pope ainsi que les autres attributs qu’il déposa sur le trône qu’il était en train d’abandonner. Il jeta un œil à ses condisciples qui hochèrent imperceptiblement la tête. Son regard croisa celui de Shunreï dont les yeux larmoyaient et ceux de ses fils qui brillaient de fierté et de respect face à son renoncement.

— Je suis le chevalier d’or de la Balance, censé incarner la justice du Sanctuaire et pourtant, j’ai méjugé de l’engagement protecteur de mes chevaliers. Je suis le détenteur d’Excalibur, l’épée sacrée ceinte par le chevalier le plus juste et pourtant, vous pouvez tous remettre en cause la justesse de mes dernières décisions. J’ai causé de grandes pertes par mon aveuglement. Je ne mérite plus cette vue que j’ai recouvrée par la grâce d’Athéna.

Il leva sa main et, avant que quiconque puisse intervenir, retourna Excalibur contre lui, s’entaillant horizontalement le visage au niveau de ses yeux. La douleur, vive, cinglante, étouffa les réactions de l’assemblée. Laissant le sang couler le long de son visage, il annonça :

— Je ne suis plus digne de mon statut de Grand Pope. Je ne suis plus digne de vous diriger. Par respect pour la fonction qui m’a été attribuée par Athéna, j’abdique et laisse à votre discrétion la nomination d’un meilleur guide. S’il le faut, je vous offrirai ma vie en plus de ma vue, mais pas avant de m’être acquitté du rôle dont la Nature m’a investi. Je pars avec les autres Pics pour combattre les Calamités sur leurs terres.

Il ne sut interpréter si le silence qui l’entourait relevait du choc de son geste et de l’acceptation de sa décision.

— Vivez, mes amis, mes frères, mes sœurs, vivez et reconstruisez ce que mon inconséquence a détruit.

Des gouttes de sang dans son sillage, il se dirigea vers la sortie du palais du Grand Pope, ses pas emboîtés par les six autres Pics, Ryuho brisant les rangs des chevaliers pour assumer sa nouvelle fonction. La sensorialité de Shiryu sembla se souvenir de son ancienne cécité et compensa d’emblée la nouvelle. Lorsqu’il sortit, Saori l’attendait, ainsi que l’armée des chevaliers d’acier menée par Shô, Daichi et Ushio. Dans les airs, une trentaine de transporteurs aériens flottait en vol stationnaire.

— Croyais-tu que nous allions vous laisser y aller à vous sept ?

Shiryu ne se retourna pas mais il perçut la situation. Seiya se tenait sur le pas de la porte, l’air sévère. Saori se rapprocha de lui et toisa Shiryu.

— Tu n’as perdu aucun enfant dans cette attaque, dit-elle.

À son grand soulagement, il n’y avait aucune allusion à sa blessure. Aucune accusation non plus dans sa voix. Juste un constat. Shun, June et Ikki apparurent, déterminés. Hyoga les rejoignit, puis tous les autres.

— Je ne peux pas vous laisser… commença Shiryu.

Shunreï lui posa une main sur l’avant-bras, Okko et Genbu posèrent eux aussi une main sur chacune de ses épaules.

— Laisse-les parler, fit sa compagne.

— Respecte leur motivation, conseilla Okko.

— Ne vois-tu pas que leur décision est déjà prise ? demanda Genbu.

Il sentit tous les Saints survivants le toiser… avec un respect infini. Jabu lui remit le casque du Grand Pope.

— Personne d’autre que toi ne mérite plus cette position, mon frère, affirma-t-il. 

— Tu as eu raison d’impliquer le Sanctuaire, avoua Erda.

— Nous avons tous juré de protéger Athéna et la Terre, déclara Mii.

— Les Saints se battront aux côtés des Pics quel qu’en soit le prix, confirma Shaïna.

— Pour nos amis.

— Pour nos frères.

— Pour nos sœurs.

— Pour nos enfants.

— Pour les humains.

— Pour toutes les formes de vie sur Terre.

Les voix s’élevaient, vengeresses, féroces, déterminées. 

— Papa ? fit Shoryu. Reprends ce casque.

Son aîné parlait presque du ton du commandement, comme un adulte.

— Ils te le demandent, insista Ryufeng.

Son plus jeune fils avait l’air d’avoir tant mûri !

— Tu es fait pour mener la chevalerie, déclara Ryuho.

Depuis quand son successeur de l’armure du Dragon respirait-il la longanimité ?

— Vous tous… souffla-t-il.

Il inspira profondément en reprenant le casque qu’il venait de délaisser.

— Les transporteurs de la Fondation Graad vous emmèneront en Afrique du Sud, expliqua Saori.

— Vous ne voulez pas attendre que Kiki revienne ? s’enquit Shiryu.

— Et prendre le risque que vous affrontiez seuls les Calamités et leurs Aléas ? intervint Ikki. 

— Kiki nous trouvera, affirma Hyoga.

Shiryu abandonna.

— Je ne peux pas garantir votre survie.

— Crois-tu que nous ne le savons pas ? demanda June. Ne nous sous-estime pas. Tu sais aussi bien que nous que les chevaliers sont prêts à mourir pour assurer leur mission.

— Fais-nous confiance, la mort ne nous fait pas peur, le rassura Shun sur un ton que Shiryu trouva étrangement énigmatique.

— Nous croyons en ton jugement, conclut Katya.

Il comprit alors qu’il devait assumer pleinement le rôle que les chevaliers voulaient qu’il joue. Il reprit son assurance et coiffa le casque de la Balance, reposant soigneusement celui du Pope.

— Alors, embarquons. Nous avons un ennemi à abattre.

Une clameur guerrière accueillit sa déclaration. Les troupes du Sanctuaire se répartirent dans les transporteurs qui prirent aussitôt le chemin vers le dôme de Vredefort.

**

Les sept Pics furent les premiers à prendre position. Shiryu, Okko et Genbu, le trio de disciples du Vieux Maître se déployèrent avant tout le monde. Ils étaient les guerriers les plus expérimentés parmi les Pics. Shunreï, Shoryu, Ryuho et Ryufeng suivirent de près, aux aguets. Shiryu effleura la cicatrice transversale qui lui barrait le visage. Shaïna avait insisté pour le soigner, mais il lui avait ordonné de ne refermer que la chair. Il désirait garder une trace de son aveuglement. Cécité et cicatrice feraient l’affaire pour lui rappeler ses erreurs jusqu’à son dernier souffle.

La première Ceinture était perceptible, ils étaient en territoire ennemi. Quand il fut évident qu’aucun guet-apens ne les menaçait, les Saints débarquèrent et se répartirent. Onze chevaliers d’or, sept chevaliers d’argent, onze chevaliers de bronze et plus de deux cents chevaliers d’acier. Les transporteurs redécollèrent dès que le dernier chevalier fut sorti.

Une multitude de cosmos ne tardèrent pas à se rapprocher. Shiryu l’avait prévu. Les Calamités attendaient une réaction. Un comité d’accueil allait forcément se manifester peu après leur arrivée. Onze Aléas majeurs devançaient des dizaines d’Aléas mineurs.

— Pics, en arrière et gardez vos forces pour les vraies Calamités, ordonna Shiryu d’un ton qui ne souffrait aucune contestation. Chevaliers d’argent, de bronze et d’acier, vous vous chargerez des Aléas mineurs. Chevaliers d’or, nous nous occuperons des Aléas majeurs. Brûlez vos cosmos jusqu’à leur paroxysme !

Les deux armées s’élancèrent l’une vers l’autre. Attisé par la rage et le désir de vengeance, mais aussi par leur volonté de protéger la Vie sur Terre, le cosmos des chevaliers d’Athéna flamboya plus fort que jamais. Les techniques cosmiques plurent sur les Aléas qui n’eurent même pas le temps de répliquer :

— Steel Hurricane ! [Ouragan d’acier] clamèrent les soldats du Sanctuaire dans leurs armures.

— Battleship Thunder ! [Le tonnerre du cuirassé] cria Ushio.

— Fighter Jet Bombing Raid ! [Bombardement de l’avion de chasse] hurla Shô.

— Missile Launcher Rain ! [Pluie du lance-missiles] tonna Daichi.

L’attaque combinée des chevaliers d’acier fit des ravages dans les rangs des Aléas mineurs. Les chevaliers d’argent et de bronze en profitèrent immédiatement en se projetant dans la mêlée. Leur frénésie prit de court l’armée des Calamités dont les rangs s’effilochèrent. Les cosmo-énergies étaient déchaînées, nourries par la volonté de venger les camarades massacrés. Les Aléas majeurs étaient trop occupés pour soutenir leur armée. Les chevaliers d’or fondirent sur eux comme des prédateurs. Jamais les Saints d’Athéna n’avaient montré une telle agressivité depuis les grands champs de bataille de l’ère mythologique. De fait, les chevaliers étaient normalement voués à la défense et non à l’attaque.

— Tamashī No Ido No funka

— Freezing Boomerang Nebula !

— Dvenadtsat' Ledyanykh Chasov !

— Do Sau Bahattar Peeda Ke Sthaan !

— Alpha Scorpiides !

— Durandal !

— Cellular Stimulation Surge !

— Lion's Mane Flamboyancy !

— Saints And Shades Rosefall !

— Infinite Break !

Les attaques des dix compagnons de Shiryu ne laissèrent aucune chance aux Aléas majeurs. Forts de leur expérience, les chevaliers d’or balayèrent impitoyablement leurs adversaires. Les Aléas volcaniques de Kelud et Vesuvio, les Aléas épidémiques de Cocoliztli et Covid19, l’Aléa inondatoire de Saint Félix, les Aléas désertiques de Victoria et Chihuahua, les Aléas cycloniques de San Calixto et Nargis et l’Aléa glaciaire de Perito Moreno tombèrent. Shiryu faisait face à l’Aléa sismique de Damghan.

— Ta maîtresse a blessé ma famille, pour cela je vais lui renvoyer ton corps, gronda le chevalier d’or de la Balance. Rozan Sen Ryū Ha ! [Les mille dragons suprêmes de Lushan]

L’arcane emporta l’Aléa majeur vers les Ceintures calamiteuses et Shiryu espéra que Kýma recevrait son message. Une acclamation férocement triomphale s’éleva alors. De l’armée ennemie, il ne restait plus un seul Aléa en vie. Mais plus d’une centaine de chevaliers d’acier étaient tombés et une fois de plus, les chevaliers de bronze et d’argent, déjà peu nombreux au début de l’assaut, avaient payé un lourd tribut. Il ne restait plus que six Saints de bronzes et quatre Saints d’argent. Shiryu s’agenouilla auprès du corps de Timio, son jeune aide qu’il n’avait pas réussi à sauver cette fois. Quand il se releva, les chevaliers d’Athéna se regroupèrent autour de lui. Il se tourna vers les Ceintures et frissonna. Combien de morts encore à venir ? Les chevaliers formèrent une ligne, prêts à en découdre jusqu’au dernier.

Shun s’avança, étrangement calme. Ses cheveux prirent progressivement une teinte noire rougeâtre dont Shiryu ne reconnut que trop bien l’aura.

— Hadès, j’invoque le pacte que nous avons conclu aux Enfers, psalmodia le chevalier d’or de la Vierge.

C’était toujours la voix de Shun, aucun doute là-dessus, mais pourquoi prenait-il l’apparence de son hôte du seigneur des ténèbres ? Un cosmos divin l’envahit.

— Maintenant, Hadès ! ordonna Shun. 

Il s’éleva dans les airs et une vague noire aux reflets dorés se propagea jusque dans les rangs des survivants. Quand la brume claire-obscure se dissipa, Shiryu n’en crut pas ses sens. Tous les guerriers du Sanctuaire tués par les Calamités ou leurs Aléas étaient là, bien vivants, s’observant eux-mêmes et les uns les autres comme s’ils se voyaient pour la première fois. Shun, investi de l’âme d’Hadès, s’adressa à la chevalerie :

— Je vous fais ce cadeau, chevaliers d’Athéna, le seul que je puisse vous accorder. Ne le gâchez pas et détruisez les Calamités.

Puis Shun/Hadès cessa de flotter et redescendit au sol. Ses cheveux reprirent leur couleur d’origine.

— Hadès n’avait d’énergie que pour réveiller une seule fois son armée, explique-t-il. Mais comme nous avons sauvé le royaume des morts, je me suis permis de négocier ce joker. C’est ce que j’ai fait lorsque j’ai franchi le Mur des Lamentations. Pour une seule et unique fois, j’avais le droit de lui demander la résurrection de nos morts. Shiryu, je t’offre un Sanctuaire de nouveau complet.

Un halo de cosmo-énergie enveloppa l’armée d’Athéna. Plus que complet, pensa le Grand Pope en apercevant à côté de chaque chevalier de bronze, d’argent et d’or un chevalier de cendre, de charbon ou d’ébène. Ces derniers effacèrent leur présence avant que quiconque ne s’aperçoive de leur existence. Un éclair doré jaillit d’une colline environnante et Kiki, Raki et Toki en sortirent.

— Et ce n’est pas tout, mon ami, annonça le chevalier d’or du Bélier qui les avait retrouvés.

Derrière les trois chevaliers de Jamir apparurent cinquante-cinq guerriers revêtus d’armures inconnues dégageant pourtant l’aura de Clothes. Les nouveaux venus s’agenouillèrent en direction de Shiryu et prononcèrent leur serment de chevalier d’Athéna.

— Shiryu, fit Kiki solennellement mais imperceptiblement troublé par le nouveau visage du Grand Pope. Je te présente les chevaliers de laiton, l’héritage d’Erichthonios à sa mère Athéna.

**

Discrètement, avant de se retirer, Mavry désigna du doigt à Ikki un groupe de guerriers noirs en retrait dans l’ombre. Le chevalier d’or du Lion fit suivre à son regard la direction indiquée. Cinquante-cinq nouveaux chevaliers noirs s’agenouillèrent sans un bruit.

— Maître Ikki, vous pourrez maintenant compter sur les chevaliers de suie, annonça-t-elle dans son esprit.

Comment avait-elle fait entre le moment où elle était revenue de sa mission avec Kiki et l’instant de sa mort ? Ou bien était-ce un projet sur lequel elle planchait depuis longtemps et dont l’intérêt avait reçu confirmation lors de son voyage ? Ikki ne le saurait probablement jamais. Ses yeux se portèrent sur Shiryu. Le Grand Pope perçut le regard de son frère et répondit d’un léger hochement de tête. Ses sens exacerbés l’avaient renseigné. Officieux ou officiels, tous les Saints d’Athéna étaient prêts.


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