Woes Chapter

Chapitre 15 : Tempête à l'Académie Sacrée.

3572 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/11/2022 22:01

Chapitre 15 : Tempête à l'Académie Sacrée.


À l’Académie Sacrée, dans les Alpes suisses, Aldéramine de la Couronne Australe et Sirrah de la Couronne Boréale s’entraînaient durement sous le regard intransigeant de leur maître, Shaïna d’Ophiuchus. Depuis le départ des aspirants chevaliers et son retour de sa mission de messagère, la femme chevalier avait repris son rôle d’entraîneur de la nouvelle génération de Saintias. Ses exigences et sa sévérité en faisaient l’une des plus redoutées du Sanctuaire. À ses yeux, même les chevaliers de bronze, ayant pourtant mérité leur statut par leurs efforts et leur persévérance, devaient poursuivre leur entraînement jusqu’à presque parvenir au niveau d’un chevalier d’argent.

— Si tu martyrises leurs filles, Shun et June vont t’en vouloir, Shaïna.

Sans se retourner vers Marine, le chevalier d’or d’Ophiuchus sourit sarcastiquement derrière son masque.

— Je ne les martyrise pas, je les forme, se défendit-elle faussement. Et puis, tu n’es pas plus tendre que moi sur ce coup-là.

Marine pouffa.

— Je ne suis pas venu t’interrompre pour comparer nos méthodes. J’ai reçu des nouvelles du Sanctuaire. Hyoga, Katya, Shun, June et Erda sont rentrés. Ils ont affronté nos ennemis sur les terres d’Hadès et d’Odin.

— Est-ce qu’ils vont bien ?

— Leurs blessures ne les mettent pas en danger. Mais ils ont été malmenés.

Shaïna maugréa. En tant que chevalier d’Ophiuchus, elle avait hérité des propriétés curatives de son armure. Lorsqu’elle usait du bâton d’Asclépios, il n’y avait rien qu’elle ne puisse guérir à part la mort. Shun et elle étaient les médecins consacrés du Sanctuaire. Mais davantage engagée dans sa mission d’entraînement, elle ne secondait pas très souvent le chevalier de la Vierge. 

— Y a-t-il besoin que j’intervienne ? demanda-t-elle à son amie de Cetus.

— Pas à ma connaissance, rassure-toi.

Les deux femmes, autrefois rivales, étaient bien plus complices qu’auparavant. Elles s’étaient élevées au rang de chevalier d’or lorsque les deux maisons cachées avaient été redécouvertes par les recherches acharnées de Shiryu dans les archives du Pope. Ophiuchus était une constellation traversée par l’écliptique mais personne n’avait porté cette armure, redevenue d’argent, depuis Odysseus au dix-huitième siècle. Dès que les ruines de sa maison avaient été sorties de terre, l’armure d’argent du Serpentaire avait retrouvé sa forme dorée d’Ophiuchus. Cetus était une constellation qui n’était traversée par l’écliptique que trois fois par an, mais Shiryu avait persévéré et découvert un moyen d’utiliser la résonance des treize armures d’or pour faire accéder l’armure d’argent de la Baleine à la forme d’or de Cetus à laquelle elle pouvait prétendre. Marine, survivante de la dernière Guerre Sainte, avait alors été promue. Depuis, les deux femmes n’avaient de cesse de se montrer digne de leur statut dans un Sanctuaire qui avait vécu des siècles avec une chevalerie d’or de douze chevaliers. Les mœurs n’étaient pas faciles à faire évoluer mais, pourtant, personne ne remettait en cause leur mérite. Shaïna reporta son attention sur ses élèves :

— Aldéramine, Sirrah, vous n’êtes pas sœurs ici. Vous êtes les pires ennemies. Battez-vous comme si vous deviez vous débarrasser l’une de l’autre !

Les enchaînements de coups redoublèrent d’intensité, mais cela ne plut toujours pas à leur maître.

— Marine, appelle les autres disciples. Une petite mêlée leur fera du bien.

La femme chevalier de Cetus ordonna alors à Yuna de l’Oiseau du Paradis, Naoki de la Grande Ourse, Mylielle de la Chevelure de Bérénice, Lyanne du Lièvre, Xandra du Serpent, Órlaith de la Machine Pneumatique, Aubrée de la Dorade et Poloma du Sextant de venir. Les huit Saintias de bronze se présentèrent sans tarder. Elles étaient également épuisées mais elles ne laisseraient pas cet état de fatigue avoir raison de leur volonté. Elles désiraient ardemment prouver leur valeur aux deux femmes de légende qui les entraînaient.

— À huit contre deux, vous accepterez peut-être de vous battre sérieusement ? railla Shaïna.

Les deux sœurs se positionnèrent dos à dos tandis que leurs adversaires se répartissaient tout autour d’elles. Le silence régnait sur le terrain d’entraînement. Les protagonistes se préparaient. Au moment où Marine allait lancer le début des hostilités, une bourrasque violente enveloppa l’Académie Sacrée. Des tourbillons de poussière virevoltèrent dans tous les sens. Les chevaliers d’Athéna se protégeaient le visage, attendant l’accalmie de ce coup de vent. Les deux chevaliers d’or eurent un mauvais pressentiment. Derrière ces rafales, il leur semblait percevoir un cosmos d’une puissance redoutable. Ce vent n’était pas naturel… ou plutôt, il était naturel mais pas à sa place. Les tourbillons disparurent comme ils étaient venus, dévoilant ce qui était à craindre : la cour d’entraînement était cernée par une multitude de guerriers inconnus. Ils occupaient les toits de l’Académie, n’en laissant pas un seul de libre. Sur les deux plus hauts se distinguaient deux silhouettes dégageant une aura menaçante. Une sueur froide coula le long du dos des Saintias. Marine et Shaïna restèrent de marbre, bien décidées à montrer l’exemple à leurs disciples. Un applaudissement se fit entendre.

— Bravo, mesdames ! Quel bel entraînement ! Huit contre deux, cela dénote bien votre volonté de vous surpasser. Pouvons-nous participer également ?

Une onde de ricanements de propagea parmi les Aléas, car Marine en était certaine, cela ne pouvait qu’être des sbires des Calamités. Après la Fondation, le Sanctuaire, Asgard et les Enfers, ils s’en prenaient à l’Académie Sacrée. Jusque-là, les Saints avaient réussi à contrecarrer leurs plans, mais au prix d’un certain nombre de morts. Elle vit Shaïna serrer les poings. De façon pragmatique, son amie se préparait certainement à déplorer de nouvelles victimes. Marine réveilla son cosmos. L’aura de Cetus, une baleine aux tentacules redoutables, apparut derrière elle.

— Votre présence ici n’est pas la bienvenue, Aléas. Repartez d’où vous venez ou mourez aujourd’hui, déclara-t-elle.

— Repartir ? Nous ne le pouvons pas. Notre maître Kataigída nous a ordonnés de vous transmettre un message.

— Lequel ? se méfia Shaïna.

— Ce n’est pas un message oral. Nous devons vous transmettre notre… supériorité…

— Esquivez ! ordonna subitement Marine par anticipation aux Saintias de bronze.

— Slicing Gusts ! [Rafales tranchantes] lança l’un des deux Aléas majeurs.

Des arcs venteux plurent sur la cour d’entraînement. Les Saintias s’égaillèrent prestement, tentant de se préserver au mieux de l’attaque soudaine. Sur un ordre silencieux, la multitude d’Aléas mineurs se propulsa vers les disciples.

— Au nom du Sanctuaire et de la Terre, contre-attaquez, Saintias !

Tout en donnant son ordre, Shaïna se rua vers les assaillants. Elle fut interceptée.

— Laisse mes Aléas mineurs s’amuser un peu. Je serai ton adversaire, moi, Aléa majeur du cyclone d’Orissa. Fais-moi voir de quoi est capable le Sanctuaire pour espérer nous arrêter.

— À ton service, rugit férocement la femme chevalier d’Ophiuchus. Thunder Claw ! [la griffe du tonnerre].

Des éclairs déchirants filèrent vers Orissa… qui les esquiva agilement. Shaïna recommença, pour le même résultat. Son adversaire était aussi insaisissable que le vent.

— Razor Wind ! [Vent rasoir] s’exclama-t-il.

Des milliers de petites pointes d’air filèrent sur la femme chevalier. Elle les contra sans effort et répliqua : 

— Lightening Serpentine Tail ! [Queue foudroyante du serpentaire].

Son pied fusa, nimbé d’une aura électrique, à la vitesse de la lumière. Le coup porta et Orissa recula, son casque s’envolant dans les airs. Un rictus amusé éclaircit son visage.

— Bien joué, à mon tour maintenant ! Level Five Sharp Cyclone ! [cyclone acéré de catégorie cinq]

Shaïna se retrouva aux prises avec un tourbillon de vent d’une puissance colossale. Son corps fut emporté, cisaillé de toute part par les rafales coupantes du cyclone. Sans son armure d’or, elle serait probablement morte. Elle retomba lourdement et perdit son masque. Un filet de sang s’étira le long de son visage. L’Aléa majeur atterrit à côté d’elle et se pencha. Il ramassa le masque de Shaïna et l’observa attentivement.

— Quelle belle pièce de collection, fit-il admiratif. Je vais le garder comme souvenir.

Shaïna se redressa sur un coude et lança son Thunder Claw à bout portant. Orissa, pris de court, n’eut pas le temps d’esquiver. Le coup lui lacéra le visage et une décharge électrique le pétrifia un instant. La femme chevalier en profita pour récupérer son masque et se relever.

— Tu as vu mon visage, annonça-t-elle froidement en se masquant de nouveau. Je n’ai plus le choix, je dois te tuer.

Elle fit flamber son cosmos et le bâton d’Asclépios se matérialisa dans sa main. L’Aléa la foudroya du regard, la haine se lisant sur son visage. Il étendit les bras et un silence de mort enveloppa les deux adversaires. Plus un seul souffle de vent, le calme absolu. Le calme avant la tempête. Shaïna regarda autour d’elle. Un mur de nuages tourbillonnant les isolait du reste du monde.

— Eye of the Storm [l’œil du cyclone], murmura Orissa. Dans ce domaine, personne d’autre que toi ou moi ne peut plus ni entrer, ni sortir. C’est un lieu à part où le destin se joue entre nous seuls.

Il attaqua : 

— Slicing Gusts.

Les bourrasques tranchantes atteignirent Shaïna sans qu’elle puisse les parer. Cette attaque qu’elle avait pourtant déjà vue, elle ne put s’en protéger, son cosmos défensif traversé sans résistance. Son armure accusa de nombreuses lacérations. Elle voulut contre-attaquer, mais rien ne vint. Son cosmos offensif ne voulut pas s’élever.

— Que… ? s’étonna-t-elle.

— Dans ce territoire qui est le mien, mon adversaire ne peut déployer ni défense, ni attaque. Tu es à ma merci.

Il se concentra et s’apprêta à lancer son Level Five Sharp Cyclone. Le calme soudain de Shaïna le stoppa. Son cosmos doré augmenta et atteignit le septième sens.

— Comment est-ce possible ? s’inquiéta-t-il. Tu ne devrais pas pouvoir attaquer ! Ton cosmos offensif est scellé !

— Je suis l’héritière d’Odysseus, chevalier d’or de l’Ophiuchus, habitée par la volonté d’Asclépios, médecin aux capacités légendaires. Mon cosmos n’est pas qu’offensif ou défensif.

Elle tendit son bâton vers Orissa qui commença à ressentir un certain malaise. Les griffures sur son visage se refermèrent. Une sensation pénible s’empara de son corps. Il perçut une énergie démentielle l’envahir… une énergie que son corps ne parvenait pas à réguler. Chaleur, douleur, torpeur…

— Que m’arrive-t-il ? glapit-il. Que me fais-tu ?

Il tenta de lancer son attaque mais son corps ne lui obéissait plus. Ses flux d’énergie devinrent instables, échappant à son contrôle.

— Cellular Stimulation Surge [sur-stimulation cellulaire], énonça simplement Shaïna du ton dont on annonce un diagnostic. Mon cosmos curatif te convient-il ? Je me permets de stimuler la capacité régénératrice de son organisme… c’est une capacité de guérison. Mais, d’après toi, que se passe-t-il si l’on force le corps à se régénérer plus qu’il n’en a besoin ? Que se passe-t-il lorsque tes cellules prolifèrent sans contrôle ? Elles sont plus nombreuses à produire de l’énergie. Mais elles sont aussi plus nombreuses à en dépenser. Elles entrent en compétition. C’est l’anarchie dans ton corps. Tu ne contrôles plus rien. Et tes organes ne peuvent plus le supporter. Ils lâchent les uns après les autres. Ton organisme décompense… et tu meurs.

Orissa, qui s’était peu à peu déformé et affalé durant la tirade de Shaïna, commença à se décomposer aussi rapidement que son corps s’était régénéré. Il ne resta bientôt de lui qu’un amas de chairs en décomposition. Le domaine de l’Aléa majeur s’évanouit et Shaïna revint à la réalité. Autour d’elle, le désordre sans nom des combats qui faisaient rage l’étourdit. Elle était plus affaiblie qu’elle ne l’aurait souhaité. 

— Marine, Saintias, je vous laisse la suite, murmura-t-elle. Survivez le temps que je me soigne.

Et elle s’enferma dans un cocon régénérateur. Aussitôt, les Saintias de bronze vinrent l’entourer. Seulement six d’entre elles. Pas une de plus Poloma, Aubrée, Mylielle et Xandra gisaient non loin, mortes. De nombreux Aléas mineurs étaient tombés sous leurs coups, mais il en restait encore un bon nombre, tenus en respect par les six survivantes.

— Piston Fists and Kicks ! [Pistons de pieds et poings] lança Órlaith.

 Apus Shining Blast ! [Explosion brillante de l’oiseau de paradis] cria Yuna.

— La Frappe de l'Ours ! s’exclama Naoki.

— Arneb Flash ! [l’illumination d’Arneb] hurla Lyanne

Les quatre attaques eurent raison des ennemis qu’elles visaient. Les Saintias tenaient à peine sur leurs jambes, dépassées par le nombre de leurs adversaires, ayant épuisé la quasi-totalité de leur cosmos. La dernière dizaine d’Aléas mineurs s’enhardit et s’élança pour achever les guerrières. Elles raffermirent leurs appuis en préparation de leur dernier affrontement. Aldéramine et Sirrah, qui avaient accumulé jusque-là leurs dernières réserves de cosmos, unirent leurs forces. Les deux sœurs firent flamber leur cosmo-énergie. Le fil d’Ariane, l’accessoire de la Couronne Boréale de Sirrah, dessina un grand cercle au-dessus des Saintias. La roue d’Ixion, l’accessoire de la Couronne Australe d’Aldéramine, vint se placer en son centre. Le fil et la roue se mirent à tourner à contre-sens à une vitesse ahurissante, chargés de cosmos.

— Coronae Spinning Impulse ! [Impulsion rotative de la Couronne] clamèrent-elles ensemble.

Un vent enflammé ondoya de tous côtés, emportant avec lui les Aléas mineurs qui furent vaporisés. Les six Saintias s’affalèrent au sol, incapables du moindre geste supplémentaire, mais victorieuses. Pourtant, devant le combat de Marine qui se déroulait sous leurs yeux, elles ne se permirent pas plus de repos et trouvèrent la force de se relever pour protéger si besoin le cocon de Shaïna. La femme chevalier de Cetus avait maille à partir avec un adversaire qui semblait lui donner du fil à retordre.

— Reaping Hurricane ! [Ouragan faucheur] clama l’Aléa majeur qu’elle combattait.

Marine esquiva de justesse et contre-attaqua de suite :

 Cetus Fins Flashes ! [Nageoires éclaires de la baleine]

Elle lança une série de coup de pied d’une puissance colossale. L’Aléa majeur recula souplement et son corps se mit à tournoyer sur lui-même :

— Vacuum Typhoon ! [Typhon de vide]

Marine fut attirée inexorablement et dès qu’elle fut à portée de son adversaire, elle fut emportée dans un tourbillon de coups auquel elle ne put échapper, comme si son corps était relié aux pieds et aux poings de l’Aléa. Elle finit par agripper les deux bras de son assaillant et stoppa son attaque :

— Prends ça, Andhra Pradesh… Kaitos Spouting Bomber ! [Jet explosif de la baleine] rugit-elle.

Elle envoya l’Aléa dans les airs. La pression de la technique l’immobilisa et il retomba en rotation sur lui-même. Marine se mit alors sur ses deux mains, les deux pieds joints en l’air. Andhra Pradesh les percuta violemment et fut rejeté dans les airs. Sans perdre de temps, Marine se remit sur ses pieds et enchaîna :

— Cetus Ryusei Ken ! [Les météores de la baleine]

L’attaque faucha l’Aléa majeur de plein fouet. Il s’écrasa au sol plus loin. L’enchaînement des techniques avait laissé Marine essoufflée. Cela avait-il suffi à défaire l’ennemi ? Elle déglutit péniblement lorsque ce dernier se releva sans peine. Impossible, se dit-elle.

— Tu es puissante, lui concéda Andhra Pradesh en s’époussetant. Mais tu ne peux blesser le vent. J’incarne le cyclone qui fit plus de dix mille victimes en son temps. Une guerrière seule, aussi douée soit-elle, ne pourra jamais m’inquiéter. Tu ne peux briser un cyclone, Marine de Cetus.

Son énergie enfla à n’en plus finir. L’air se mit à tourbillonner autour de lui, cinglant, hurlant, déchirant. Marine sentit la dépression s’installer tout autour d’eux. L’Aléa voulait en finir.

— Ta vantardise t’aveugle, répliqua-t-elle. Regarde autour de toi ! Tes sbires et ton compagnon sont tombés. Vous n’êtes pas invincibles !

Elle porta elle aussi son cosmos à son paroxysme. Il lui fallait se montrer digne de l’armure d’or dont elle était la première porteuse de tous les temps mythologiques. Elle devait assurer sa postérité et avait pour cela développé une attaque signature. À elle de survivre pour avoir le temps de la transmettre aux générations futures.

— Ils n’étaient pas touchés par la grâce de maître Kataigída. Il m’a offert la puissance qu’il avait loué à Vāyu, le dieu védique du vent. Ce pouvoir même qui permit à ce dieu de décrocher le sommet du mont Meru malgré la garde de Garuda. Tu ne pourras pas survivre à cette attaque.

— Me crois-tu moins puissante qu’une montagne ? Les chevaliers peuvent briser la matière à l’échelle atomique. Le vent lui-même n’est qu’un déplacement d’air. Et qu’est-ce que l’air si ce n’est un assemblage de molécules et donc d’atomes ? Attaque-moi, Andhra Pradesh, et je te promets de te montrer la valeur des chevaliers d’or d’Athéna !

Marine se concentra. Cetus était la mère d’une douzaine de monstres dans la mythologie grecque. Douze créatures plus terribles les unes que les autres. Cela lui avait inspiré sa prochaine technique. Son adversaire passa à l’acte :

— Vāyu's Revengeful Breath ! [Le souffle vengeur de Vāyu] s’écria-t-il.

— Kítos Mitéra Teráton [Cetus, mère des monstres], fit Marine.

Elle fit circuler l’entièreté de son cosmos vers son poing gauche. Premier coup :

— Echidna !

Elle transféra son énergie dans son pied gauche. Deuxième coup :

— Sthéno !

Pied droit, troisième coup. Poing droit, quatrième coup.

— Euryale ! Méduse !

À chaque coup, la cosmo-énergie émise augmentait, décuplée par l’élan que Marine imprimait à chaque fois qu’elle la transférait au membre suivant. De nouveau poing gauche, pied gauche, pied droit, poing droit… Cinquième, sixième, septième, huitième coups.

— Enio ! Pemphrédo ! Dino ! Thoôsa !

Dernier tour. Neuvième, dixième et onzième coups.

— Églé ! Érythie ! Hespérie !

Chacun d’eux porta et atteignit implacablement leur cible, dépassée et surprise par la puissance de la femme chevalier de Cetus. Marine était parvenue à son dernier coup. Le plus puissant. L’ultime. Avec son bras le plus fort. L’inertie donnée à sa cosmo-énergie durant les onze premiers coups avait démultiplié la puissance maximale qu’elle pouvait invoquer.

— Ladon ! hurla-t-elle, évoquant le dernier enfant de Cetus.

L’impact fut phénoménal et l’Aléa majeur pulvérisé. Les atomes des masses d’air mises en mouvement par Andhra Pradesh furent brisés, étouffant les bourrasques dans l’œuf. Marine souffla profondément. Cette attaque avait coûté énormément à son corps mais elle était fière d’avoir pu la mener à son terme. Elle jeta un œil autour d’elle. Les Saintias la regardait avec admiration. Pourtant, Marine ne se réjouissait pas. Quatre jeunes filles avaient trouvé la mort. C’était quatre de trop et elle le percevait comme un échec. En tant que chevalier d’or, elle aurait dû savoir les protéger.

— Shiryu, murmura-t-elle en tournant la tête vers le ciel comme si elle pouvait le joindre. Nous ne pouvons plus nous contenter de défendre. Qu’attends-tu pour nous ordonner de passer à l’offensive ? 

Seuls le silence et les sanglots que les Saintias survivantes versaient sur leurs amies vaincues lui répondirent.

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