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Chapitre 6 : Chapitre 6 – Confidences brûlantes

2066 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/02/2018 23:51

Chapitre 6 – Confidences brûlantes


Quelques semaines sont passées.

Depuis l’accident du premier jour d’étude, Lang et Aloys ne se sont plus disputés, ils semblaient même s’apprécier de plus en plus l’un et l’autre.

Depuis que Lang et moi avons eu une conversation sur le toit, je suis revenu plusieurs fois, le cadre est apaisant, pas le moindre bruit, les lumières de l’allée principale sont suffisamment éloignées pour pouvoir observer les étoiles, et surtout il n’y a personne, c’est un endroit parfait pour se rafraîchir les idées.

Enfin bref, j’aime beaucoup m’isoler ici quand je me sens un peu mélancolique ou que la chambre commence à sentir le fauve, même si niveau confort c’est pas encore ça (en même temps c’est du gravier au sol, pas de la moquette).

Un soir ou je m’étais isolé sur le toit, je m’étais assis sur le bord en laissant pendre mes jambes, j’observais les jardins.

Dans la journée, ils semblaient emplis de vie et de beauté, les fleurs de toutes les couleurs étaient sublimés, illuminées par le soleil, les arbres centenaires, majestueux et gigantesques, mais assez peu nombreux, regroupaient souvent des étudiants sous leurs ombres, leurs apportant fraîcheur et protection du soleil en cette saison particulièrement chaude.

La nuit par contre, les jardins étaient assez inquiétants, les lampadaires diffusaient une lumière qui éclairait faiblement les plantes, leurs donnant un aspect presque fantomatique dans le noir, les arbres centenaires eux ressemblaient à d’immenses monstres sur le point de dévorer les arbustes et les élèves qui passent.

Même si ces élèves sont entraînés pour chasser des monstres, justement.

Un mouvement attira mon œil au pied d’un des arbres.

Je reconnu Zéiyr. Qui se faisait coincer par la même paire de crétins que la première fois où on s’est rencontré.

Je descendis en courant le plus vite possible, mais quand j’arrivais, Zéiyr était à terre et se faisait battre par la paire de futurs-morts.

Ils me remarquèrent quand je sprintais vers eux à travers le jardin et s’en allèrent rapidement.

Je m’approchais de Zéiyr qui essayait de se relever et posa un genou à terre :

- Doucement Zéiyr, assieds-toi et dis moi ce qui s’est passé.

Il s’assieds dos à l’arbre et me racontât que les deux crétins avaient remarqués qu’il aimait bien se balader dans les jardins le soir, ils ont donc attendus qu’il vienne pour le racketter, et il avait refusé, il rajoutât aussi qu’ils l’avait déjà harcelé et frappé auparavant.

Quand il eut fini, je soupirais :

- Tu aurais dû venir nous en parler, ce genre de crétin est lâche et te laisseras tranquille si tu as des amis qui sont disposés à se dégourdir les phalanges.

Il baissa les yeux d’un air triste :

- Mais…je ne veux pas vous dérangez avec mes problèmes…

- Ne t’inquiète pas, les amis, c’est là pour ça.

Aaah, bon sang ! J’ai toujours voulu dire ce genre de truc !

- Mais avant de les faire déguster, tu vas devoir faire un tour à l’infirmerie, tu peux marcher ?

- Oui…

Nous sommes donc allés jusqu’à l’infirmerie, là où l’infirmière n’était pas.

- Bon, la porte est ouverte, on a de la chance annonçais-je en tournant la poignée.

Nous sommes entrés dans l’infirmerie : c’était une pièce aussi grande que nos chambres entièrement peinte en blanc disposant de deux lits avec rideaux, trois armoires remplies de médicaments, un frigo et un bureau.

Zéiyr s’installa sur le lit le plus proche tandis que je mettais une poche de gel au frigo, je pris ensuite un flacon de désinfectant et quelques bandages.

- Serre les dents, dis-je à Zéiyr en versant un peu du contenu du flacon sur un bandage avant de l’appliquer sur une blessure que Zéiyr avait au visage.

- Dis, comment tu t’es retrouvé là-bas ? me demanda Zéiyr.

- C’est à dire ?

- Comment tu as su que je me faisais passer à tabac dans le parc ?

- Je le savais pas, j’étais juste sur le toit en train de regarder les jardins, puis j’ai vu du mouvement au pied d’un arbre. Le temps que je me rende compte que c’était toi qui se faisait coincer par ces deux crétins, j’ai descendu les escaliers aussi vite que j’ai pu.

Je finissais de désinfecter et mettre des pansements sur les blessures de Zéiyr, puis j’allais chercher la poche de gel froide.

- Quand même, commençais-je en lui posant la poche de gel sur l’hématome qu’il avait au front, je comprend pas pourquoi tu te laisse faire, tu es suffisamment agile pour esquiver les coups de n’importe qui, tu es encore plus rapide que Lang ! Je t’ai vu en entraînement, tu leur mettrais une raclée les mains attachées dans le dos

- C’est que…je n’aime pas faire du mal aux gens.

- Ah.

Nous restâmes un petit moment sans parler.

- Dis, tu as de la famille ? me demanda Zéiyr.

- Oui, ma tante.

- Et tes parents ?

- Morts dans un incendie quand j’avais cinq ans.

- Je suis désolé…

- Allons, faut pas ! dis-je en lui ébouriffant ses cheveux blancs comme la neige entre ses oreilles de renards, tu n’y es pour rien, et puis, je suis plutôt heureux de la vie que je mène et surtout, je n’aurais jamais pu vous rencontrer tout les trois. Et toi ? Tu veux bien me parler de ta famille ? lui demandais-je tout en enlevant la poche de gel pour voir si son bleu avait bien dégonflé.

- J’avais un père une mère et un frère, mais mon père est mort en prison, tué par d’autres détenues, ma mère qui devait subvenir aux besoin de mon frère et moi toute seule a fini par mourir de surmenage, suite à quoi mon frère à dû quitter son école de combat pour venir prendre soin de moi, j’avais dix ans à cette époque-là.


Je posais une main sur son épaule :

- Ça à dû être dure.

- Ça l’était, il a travaillé pour des gens pas toujours recommandables et qui le traitait comme…

- …Comme les faunus à l’époque ?

Il acquiesça :

- Il a fini par se faire embaucher par un des patrons des triades de l’ouest grâce à ses grandes capacités au combat, puis quand je suis rentré à l’académie Kitsune avec une bourse, il a rejoint les White Fang.

- Je vois…toi aussi tu as un passé pas très rose…

Après quelques minutes, il me demanda :

- Dis, pourquoi tu as toujours un bandana sur la bouche ?

J’hésitais avant de lui répondre, car j’avais l’habitude très tenace de garder le secret sur ma blessure, quoi qu’il advienne, mais en même temps, Zéiyr venait de me confier quelques secrets douloureux sur son passé, ça serait pas très sympa de ma part.

- Pour le style ! fis-je en levant le pouce.

- Je suis sûre que tu aurais une petite-amie depuis longtemps si tu l’enlevais, toi qui t’en plains si souvent.

J’ai été trop choqué par sa remarque pour pouvoir répondre.

- De plus, tu le porte jusque dans la salle de bain, et je ne t’ai jamais vu sans, même pour manger tu mange que des aliments liquides afin d’éviter de l’enlever, j’ai donc du mal à croire que ce soit uniquement pour le « style », mais si tu ne veux pas en parler, c’est ton choix.

Sur ces mots, il se leva du lit où nous étions assis.

- Mmh…on t’a déjà dit que tu faisais trop jeune pour qu’on te prenne au sérieux ?

Il se retourna avec un sourire triste :

- Beaucoup plus d’une fois.

- Et bien, à vrai dire, la raison pour laquelle je porte ce bandana c’est que…

J’hésitais encore à le dire, Zéiyr le sentit et me dit :

- Tu sais, tu n’es pas obligé de le dire.

- Peut-être, mais de toute façon je ne réussirais probablement pas à le cacher pendant les prochaines quatre années, alors plutôt qu’un jour vous le découvriez à mon insu, je préfère le révéler moi-même.

Je pris une profonde inspiration et détacha le solide nœud que j’avais fait pour être sûr que mon bandana ne se détache pas, puis dévoila mon ancienne blessure à mon camarade.

Elle est vraiment ignoble et désagréable à regarder : la chair avait fondue sur la surface inférieure de ma joue droite, révélant mes dents et donnant l’impression que je montrais les dents sur la partie droite de mon visage, on voyait également certains muscles à vifs.

La chair qui bordait la plaie était, à l’époque, gonflée et noircit, à présent, au fil des années et des traitements, la chair avait dégonflée, elle était devenue moins charnue et avait rosée.

Zéiyr ne recula pas, pas plus qu’il ne flanchât ou hurla de terreur.

Bien, c’est un bon début.

- L’incendie ne m’a pas pris seulement mes parents, mais aussi mon visage, tu n’as pas idée du nombre de fois ou on m’a repoussé et laissé à l’écart à cause d’elle, j’ai donc pris l’habitude de les cacher.

Zéiyr eu un regard légèrement attristé :

- C’est un peu lâche comme comportement…

Je baissais la tête luttant contre l’envie de sortir de l’infirmerie en hurlant ma rage et ma colère.

Je sentis le lit grincer légèrement quand Zéiyr s’assit à côté de moi :

- …Mais je ne peux pas vraiment faire de commentaires là-dessus sans être très hypocrite.

Je relevais la tête, regardant Zéiyr qui s’était assis à ma droite.

- Vois-tu, j’ai essayé de cacher mes oreilles pendant mes études à Kitsune, et quand mon secret à été éventé…j’ai vraiment dégusté, les faunus ou du moins, la grande majorité m’ont isolé et insulté, car j’avais agi comme si j’avais honte de mes origines, tandis que les humains, beaucoup moins nombreux là-bas, m’ont frappé et racketté car j’étais tout seul, et donc une proie facile pour eux.

- Merci de m’avoir confié ça.

- Merci de m’avoir sauvé et écouté.

- De rien, c’est ce que font les amis.


Nous partîmes de l’infirmerie, il était près de 21h et demi, donc si on se faisait choper, on allait probablement écoper d’une punition pour avoir dépassé le couvre-feu.

En passant par les garages, si on ne se faisait pas remarqué par le vigile, on aurait juste à aller jusqu’aux dortoirs en grimpant un arbre juste à côté du grillage.

Tandis que nous grimpions à l’arbre (le vigile s’était endormi) j’aperçus par-dessus le mur, au loin dans la campagne une lueur rougeoyante, comme si…

Prenant Zéiyr par surprise, je sautais de l’arbre et courut taper contre la vitre de la loge du vigile afin de le réveiller.


- Bon sang de…mais vous êtes malade ! On n’a pas idée de…

- Ouvrez la porte tout de suite ! Y’a un brasier dans la campagne et c’est vers là où habite ma tante !

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