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Chapitre 5 : Chapitre 5 – Le rêve du loup

2836 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/02/2018 23:51

Chapitre 5 – Le rêve du loup


Lorsque mon horloge interne me réveillait le lendemain matin, il était près de 6h du matin.

Je me levais en silence puis allais prendre une douche qui s’avérait plutôt urgente (je n’en avais pas pris le soir précédant).

Debout sous la douche, sentant l’eau chaude qui me coulait sur le corps, je me perdis dans mes pensées.

Je pensais à ma tante qui habitait à moins d’un quart d’heure en moto et qui m’aurait sans doute mis une grande claque dans le dos en riant aux éclats pour me féliciter, à ce qu’aurait dit mes parents s’ils m’avaient vu aujourd’hui, et surtout, maintenant que j’étais arrivé là, qu’est ce que j’allais faire ?

J’étais venu ici sans objectifs, j’étais venu ici…parce que je voulais ressembler à ma tante, lui faire plaisir. Je ne savais même pas ce que je voudrais faire plus tard, si je voulais devenir un chasseur, ou un professeur dans une école de combat, ou encore utiliser mes compétences pour devenir un militaire reconnu, ou…

Interrompant le fil de mes pensée, la porte de la salle de bain s’ouvrit (heureusement, j’avais rabattu le rideau de la douche), dévoilant Lang.

- Ah, chuchotât-il, j’ai pas été assez rapide, t’en as pour longtemps ?

- Non, j’allais sortir, si tu pouvais…

- Oui.

Il sortit en fermant la porte.

Je sortis bientôt de la douche, me séchais puis m’habillais avec des habits que j’avais apporté, puis je saisis mon bandana que je nouais autour de mon visage, et sorti.

Seul Lang était réveillé, Aloys et Zéiyr dormaient à poing fermé. Aloys ronflait et bavait dans son sommeil tandis que Zéiyr dormait silencieusement. Que c’est mignon.

Je décidais de passer un peu le temps en écoutant de la musique, je parcouru ma playlist AC/DC puis souri en sélectionnant Highway to Hell.

Je laissais passer le temps jusqu’à ce qu’il soit 7h.

A 7h, j’entrepris de réveiller Aloys, emmitouflé dans sa couette tandis que Lang réveillais Zéiyr.

Zéiyr se réveilla péniblement puis alla prendre sa douche tandis qu’Aloys continuait de roupiller même quand je la secouais.


- Tu veux un peu d’aide ? me proposa Lang.

- Je veux bien, elle a un sommeil tellement profond que j’ai l’impression qu’elle est dans le coma.

- OK, c’est un truc que j’ai vu à la télé.

Puis il se pencha en avant comme pour l’embrasser.

- Attends ! fis-je en le retenant, tu ne peux pas l’embrasser comme ça dans son sommeil !

Il se retourna vers moi en souriant jusqu’aux oreilles :

- Dis-moi mon vieux, t’es jaloux ? T’éprouve des sentiments pour elle ?

- Non, j’empêche juste une amie de se faire tripoter dans son sommeil par un pervers !

- Un pervers ? T’y vas un peu fort. Un homme intéressé serait plus juste.


- Tu es amoureux d’Aloys ?

Il m’adressa un sourire espiègle :

- Qui sait ?

Puis il chatouilla le bout du nez d’Aloys, qui rabattit sa main sur son visage en claquant et se réveilla l’air affolée.

- Houlà, doucement Aloys, il est juste l’heure de se réveiller.

- Baal’tor, m’identifiât-elle, Lang.

- Ouiiiiii ? fit Lang.

Elle se redressa, enveloppée dans une nuisette pas franchement transparente mais qui laissait entrevoir les formes de son corps.

- Bon ! Je vais ouvrir les fenêtres !

Lang continuait de la dévisager ou souriant :

- Jolie nuisette.

Aloys remontât légèrement sa couette en rougissant.


Plus tard, il était 8 h passée et tout le monde était propre et habillé avec l’uniforme de Beacon.

- Bon ! dis-je en claquant dans mes mains, on as un cours en classe complète à 9 h pile, et on as toujours pas déballé nos affaires et, éventuellement décoré la chambre, vous êtes motivés ?

J’eus une réponse plus ou moins affirmative.

Nous passâmes donc une bonne demi-heure à déballer nos affaires, à décorer la pièce et à discuter.

J’évoquais ma chevauchée sauvage de la veille avec les Ursa en faisant rire mes camarades de chambres, aidé par les commentaires de Lang.

Zéiyr raconta comment il était tombé sur Aloys, guidé par le bruit de l’impact d’Aloys sur le sol.

- D’ailleurs, demandais-je à Aloys, comment as-tu pu ne pas être blessée par l’impact ? Tu étais en pleine forme quand je vous ais trouvés tous les deux. Es-tu seulement humaine ?

- Allons, je te trouve bien dur !

- Tout à l’heure, je dis pas, mais maintenant je ne pense pas ! dit Lang, hilare, avant de se prendre deux oreillers en pleine tête.

Je jetais un coup d’œil à l’heure sur ma tablette :

- Il va falloir y aller, il est moins dix !

Tandis que nous partions, je jetais un dernier coup d’œil à la chambre :

Mon lit, situé tout à gauche de la pièce était entouré de posters de groupes de rock ainsi que d’une guitare accrochée au mur grâce à des clous, venait ensuite le lit de Lang, la seule chose qu’il avait apporté était du matériel d’affûtage et de nettoyage pour ses armes, après venait Aloys, qui avait accroché au mur l’emblème de sa famille : un trident à l’envers au sein d’un losange entouré par deux colonnes, le tout en rouge et blanc, venait enfin Zéiyr, qui avait posé une photo dans un cadre sur sa table de nuit.


Quelques minutes plus tard, nous étions arrivés pile à l’heure. Notre premier cours de la journée était assurée par le professeur Peter Port, qui s’occupait de perfectionner nos connaissances à propos des créatures de Grimm.

Il a commencé dès que les retardataires sont arrivés par un petit speech, puis à continué en racontant une histoire dont il était le protagoniste, enfin, il a fait la liste des qualité d’un bon chasseur : modestie sagesse etc…et, quand il a demandé qui dans la classe pensait souscrire à ces critères, une fille du premier rang monté comme un ressort à levé la main en disant : « moi monsieur ! »

- Enlève la modestie, me chuchota Lang.

- Pas faux, fis-je en pouffant de rire.

S’ensuivit un combat où elle se prit plusieurs coups et s’énerva contre ses camarades qui l’encourageais.

- Elle doit pas être facile à vivre au quotidien, celle-là, remarqua Lang.

- Surement. Par contre elle est vraiment mignonne.

- Extrêmement.

- Vous allez arrêter de discuter tout les deux ? s’énerva Aloys.

- Ça te dérange qu’on parle de beauté féminine ? dit Lang en souriant.

Heureusement pour ce dernier, j’étais entre les deux.

- Comment oses-tu ? ragea Aloys à voix basse.

- Lang ! Arrête de provoquer Aloys, et toi Aloys, ne soit pas plus con que lui !

- Mais je ne la provoque pas, j’étais même sur le point de lui faire un compliment.


- Comment ?

Lang sourit :

- Oui, j’allais te complimenter sur ta magnifique musculature !

Aloys commença à se relever pour mettre une baffe à Lang, mais je la rassis de force.

- Bon sang vous deux ! Si vous voulez vous battre, ne le faites pas pendant les cours !

- Bravo ! Bra-vo ! acclama le professeur, il semblerais que nous soyons en effet en présence d’une vraie chasseresse !

Puis, jetant un regard à l’heure :

- J’ai bien peur que ce soit tout le temps dont nous disposons aujourd’hui, alors au prochain cours, et n’oubliez pas ! Restez vigilant !

Nous sortîmes les derniers de la classe et, quand personne ne regardait, Aloys chopa Lang par le col :

- Pourquoi fais-tu cela !

Lang leva gentiment les mains :

- Faire quoi ?

- Me pousser à bout !

- Mais j’étais sincère en te complimentant !

Je décidais de calmer le jeu en les écartant :

- Oh ! Doucement vous deux, vous ne pouvez pas essayer de vous réconciliez et d’arrêter de vous taper sur un coin de la gueule ?

- Mais je ne demande que ça ! s’exclama Lang d’un ton dramatique, mais hélas, mes compliments remplis d’amour se heurtes à la colère de cette jeune femme !

Aloys le lâcha, soufflée par une vague d’incrédulité.

- Lang, arrête tout de suite ou on va être deux à te refaire le portrait. Et puis, si tu es vraiment amoureux et que tu essaye de l’exprimer subtilement en faisant le con, crois-moi, t’as l’air encore plus pathétique que ton père.

Il grimaça :

- T’es un peu dur, non ?

- Crois-moi, le mot est f…

- Heu…nous interrompit Zéiyr, le prochain cours commence dans quelques minutes, on devrait y aller, non ?

Je regardais Zéiyr d’un œil étonné, il était tellement discret que j'avais oublié qu’il était là.

- Pas faux et, vous deux, essayez au moins de ne pas vous parler pendant les prochain cours si vous pouvez pas êtres assez matures pour vous entendre.

Aloys était trop indigné pour parler et Lang répondit en faisant le pitre :

- Bien capitaine !


Le reste des cours passa dans une sérénité étonnante puis à la fin des cours, ils ne se parlèrent pas une seule fois, ils se sont ignoré pendant toutes les heures de perm’ où on faisait nos devoirs ainsi que le repas.

Lang avait été incroyablement silencieux et ne décrochait pas un mot ni un sourire tandis qu’Aloys tirait la gueule à longueur de temps, le tout donnait une atmosphère électrique très désagréable au groupe.

Le soir venu, dans notre chambre, je demandais conseil à Zéiyr tandis que les deux autres étaient partis se balader :

- Dis, Zéiyr, tu crois que je devrais essayer de les réconcilier, ou que ça ne fera qu’empirer les choses ?

Il ferma son livre et prit le temps de réfléchir avant de donner une réponse :

- Lang n’est pas assez mature pour admettre ses erreurs et s’excuser, quand à Aloys elle est trop fier pour faire le premier pas.

- Autrement dit, ces deux crétins risquent pas d’avancer sur le plan relationnel si on s’implique pas…tu peux essayer d’aller parler à Aloys s’il te plait ? Il me semble qu’elle à dit qu’elle allait se promener dans les jardins.

- Oui, bien sûr, dit-il en posant son livre.

- Merci.

J’ouvrit la tablette que Beacon remettait à tout les étudiants, puis envoya un message à Lang :

BB – Tu es où ? J’aimerais te parler.

LX – Sur le toit.

BB – J’arrive.

 

Une dizaine de minutes plus tard, j’avais trouvé l’accès au toit.

Le « toit » était un espace au dessus des dortoirs où le sol était recouvert de gravier et où la ventilation apparaissait par endroits.

C’était aussi un endroit où Lang n’était pas.

- Bon, dis-je à voix haute, il s’est foutu de moi…

- Je suis là ! dis une voix venu d’en-haut.

Je levais les yeux et vis Lang assis sur le toit en tuiles du bâtiment adjacent aux dortoirs, un gobelet en plastique de café à la main.

- Alors, dit-il en descendant de son perchoir, de quoi tu voulais tant me parler ?

- En fait, j’aimerais savoir pourquoi t’as tiré la gueule toute la journée.

- On peut dire que t’es direct toi.

- Et donc ?

- C’est parce que je me suis fait rejeter par Aloys, t’étais même témoin je te rappel.

- A moins d’être tombé follement amoureux d’elle au premier regard, je doute beaucoup que ce soit ça.

Il eu un sourire sans joie :

- Tu veux pas juste Me laisser tranquille ?

Je soupirais en m’asseyant sur un conduit d’aération :

- Tu sais, on va passer les prochaines quatre années ensembles, on va devoir se faire confiance et se serrer les coudes pour arriver jusqu’au bout, alors autant commencer maintenant.

J’hésitais avant de rajouter :

- Crois-moi, si tu veux supporter ta douleur tout seul dans ton coin comme ces crétins de héros dans les films, tu va passer le reste de ta vie seul et triste.

Il s’assit sur une conduite d’aération à côté de moi en soupirant :

- T’es tenace, hein ?

Je ne lui répondis que d’un mouvement de tête.

- En fait, c’est à cause de toi que je déprime depuis ce matin.

OK, là, je suis surpris.

- Laisse-moi finir, dit-il avant que je ne parle, tu m’as fait une remarque ce matin, comme quoi j’avais l’air encore plus pathétique que mon père…tu sais pourquoi je suis venu dans cette académie ?

Je répondis négativement de la tête.

- En fait, j’ai pour rêve de devenir un héros, quelqu’un qui combattras les criminels, les mettras sous les verrous et sauveras des gens…

- Bizarre comme rêve, lorsqu’on est le fils d’un des patrons du crime organisé.

Il eu un sourire amère :

- C’est à cause de lui que je veux faire ça.

Je le regardais sans rien dire, surpris :

- Je le hais, oh, si tu savais comme je le hais ! Cette ordure m’a élevé au milieu du crime, des morts et des filles de joie qu’il ramenait le soir pour son plaisir. Il me rabaissait où me battait quand il avait raté quelque chose, et surtout, il ne s’occupait presque pas de moi, il me refilait toujours à ses hommes de mains et m’écartais ou m’ignorais quand j’essayais de lui parler.

Je me souviens d’ailleurs de la fois où il…

Il me regarda, puis abrégea :

- Enfin bref, il m’a donné la haine et le dégout de lui-même ainsi que du crime. Donc, quand tu m’as dit que j’étais plus minable que lui, d’abord je me suis dit que t’était qu’un crétin – sans vouloir te vexer en passant – puis pendant les cours d’après j’ai réfléchis à ce que tu m’as dit, et je me suis rendu compte que j’avais le même comportement que mon père, voir peut-être pire.

Un petit moment de silence passa, puis je lui demandais :

- C’est à cause de ça que tu déprime ?

Il me répondit en hochant la tête

- Alors ne soit pas si déprimé, bon dieu ! Il vaut mieux que tu t’en sois rendu compte maintenant et que tu agisses différemment que ne pas t’en rendre compte et continuer jusqu’à ce que tu sois exactement comme ton père, tu ne crois pas ?

- Si…

- Alors, au lieu de déprimer sur les toits en regardant les étoiles d’un air mélancolique, agis ! Essaie de toutes tes forces de changer et de reprendre ton destin en main et surtout, n’oublie jamais que tu as des amis près à t’aider.

Il sourit :

- Merci, Baal’tor, j’apprécie.

Puis il pouffa :

- Désolé, ton nom est trop bizarre, j’peux pas m’en empêcher.

- Raaaah ! Lâche-moi avec ça !


Nous passâmes une bonne demi-heure à discuter, puis nous rentrâmes au dortoir où Aloys et Zéiyr étaient déjà.

Lang s’excusa auprès d’Aloys pour ce matin, et Aloys s’excusa également de s’être emportée.

On dirait que tu as fait du bon boulot, Zéiyr…il me fit d’ailleurs un signe en levant le pouce vers le haut.

J’allais ensuite prendre une douche, m’habillais d’un pyjama et alla dormir.

C’était une journée bien remplie, je me demandais si la suivante allait être aussi fatigante ?

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