Truth End

Chapitre 2 : Enquête en eau trouble

1502 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/11/2020 15:44

Quelques semaines après la 9 ème victime d'End la brigadière Igarashi du commissariat de Takasone se trouvait sur la route. L'autoroute était plutôt tranquille aujourd'hui, le peu d'affluence permettant de ne pas croiser un trop grand nombre d'automobilistes pressés, et la brigadière en profita pour récapituler un peu où elle en était de ses hypothèses. Tout d'abord, d'après les éléments qu'elle avait pu recueillir, il ne faisait aucun doute que la nouvelle victime, était le fait d'un imitateur, et non du End original, Masato Haruno, qui était bien derrière les barreaux, et avait en réalité juste cherché à maquiller divers suicides en meurtres, car d'après lui " Pour ceux qui restent... un meurtre, c'est moins douloureux qu'un suicide". Un raisonnement certes extravagant, mais qu'elle commençait à comprendre, après avoir vu Yuka, s'en vouloir pour la mort de son amant Omi, maintenant qu'elle pensait que tout était sa faute, pour n'avoir pas su le consoler lors de leur dernière conversation. Et cela, juste avant son meurtre, ou plutôt son suicide, comme découvert après. Dans tous les cas, la police n'était pas encore prête à reconnaître son hypothèse, à cause de la nouvelle victime, mais cela ne l’empêchait pas d'émettre quelques hypothèses. Les questions étant alors, la nouvelle victime est t'elle un suicide déguisé, ou bien un vrai meurtre ? Et qui donc aurait bien pu vouloir se faire passer pour End, et pour quelle raison ?

La brigadière quitta l'autoroute, et suivit ensuite le chemin pour se rendre chez Kyoji, le fils de la troisième victime d'End. Elle l'avait vu assez rapidement lors de l'enquête concernant la mort de son père, mais il lui semblait que c'était quelqu'un d'assez sympathique, et d'assez sensé. Et elle espérait que celui-ci l'accueillerait mieux que d'autres proches de victimes du meurtrier qu'elle avait voulu questionner pour chercher des informations. Le dernier en date lui ayant carrément jeté un sac de course à la figure, mais bon entre la police, et les journalistes des différents journaux et chaînes de télévision, qui ne cessaient de les interroger, elle pensait qu'elle pouvait comprendre cela. Sans compter le flou dans lequel était ces personnes, entre la police qui disait avoir arrêté le coupable, le fait que l'on dise qu'il s'agissait de suicides, puis les meurtres qui reprenaient... cela devait également contribuer à leur stress, d'autant que l'affaire était de plus en plus médiatisée. Kyoji y étant d'ailleurs pour quelque chose, par rapport à ses fréquentes apparitions dans différentes émissions, afin de donner son avis sur l'affaire. Ses différentes apparitions moyennant finance, ainsi que son business, étant pour le moins lucratif d'après ce qu'elle en savait.

Elle sonna à la porte de l'appartement et entendit un peu de bruit à l'intérieur, qui lui indiquait que celui-ci était bien occupé, mais personne pour lui ouvrir. Igarashi résonna alors une deuxième fois, attendit un peu, puis Kyoji lui ouvrit enfin. Avec sa mine désabusée habituelle, et sa cigarette à la main, elle aussi habituelle, il demanda alors à Igarashi ce qu'il pouvait faire pour elle. Après qu'elle eut expliqué vouloir lui poser quelque question, il lui dit d'attendre un peu, car quelqu'un était déjà venu avant elle. Prenant son mal en patience, elle resta ainsi durant près de 30 minutes dans le couloir de la résidence, et vit passer quelques personnes qui la regardèrent d'un air louche, ou curieux peut-être, avant de voir sortir quelqu'un sortir de l'appartement. Elle entendit rapidement Kyoji dire "Au revoir, Mr Fumiya", et eu le temps de voir qu'il s'agissait d'un jeune homme portant une chemise noire, un pendentif avec un quelconque symbole celtique, et deux anneaux à l'une de ses oreilles. Il lui rappela un peu certains jeunes, qui essayaient de se donner un petit air de voyou, car ils trouvaient cela cool. En tout cas, elle ne l'avait encore jamais rencontré sur cette affaire. Cela n'était sûrement pas quelqu'un d'important. Kyoji l'invita ensuite à rentrer dans son appartement, un studio de taille moyenne, mais meublé avec des meubles assez chers, signe que les affaires allaient bien pour lui dernièrement.

- Bonjour madame la policière, et désolé de l'attente. Du coup, vous avez quelques questions ? Vous n'êtes pas avec vos collègues aujourd'hui d'ailleurs ?

- Non, il s'agit juste de quelques questions de routine, afin de ne négliger aucune piste. Sans nouveau cadavre vous concernant, inutile de ramener plus de monde que cela. Il n'y a pas de problème pour cela ?

- Aucun comme toujours, dès lors que vous pouvez payer pour ces informations. Un peu de Scotch, Mme Igarashi ? Ou vous ne buvez pas en mission peut-être ?

- Payer ? Il ne me semblait pas qu'il était question de cela la dernière fois?

- Et moi, il me semblait que vous aviez un mandat la dernière fois. Vous savez, je suis un homme très pris. Que cela soit pour mon travail de gérant au club, ou également pour toute réponse concernant l'affaire End, j'ai l'habitude de moyenner mes services. J'ai fréquemment des journalistes, ou des personnes intéressées par l'affaire, voir juste intéressées par tout ce qui est le morbide et les meurtres, qui viennent me voir régulièrement. Et ma réponse est toujours la même, si vous pouvez y mettre le prix, je peux vous aider. Cela ne dérange pas tellement de personnes, contrairement à ce que vous pouvez penser. C'est ce qu'a fait celle que vous venez de voir partir par exemple. Cela fait 10000 yens pour chaque 20 minutes. Un peu de Scotch au passage ? Demanda t'il pendant qu'il se servait lui-même.

La policière regarda soucieuse la table du séjour durant plusieurs minutes en fronçant les sourcils, en cherchant à déterminer si cela valait vraiment le coup pour des informations sans doute datées. Quoique, de toute façon peu de proches des anciennes victimes avaient acceptés de lui répondre. Donc... Elle fouilla donc son porte-monnaie et en sortie une liasse de plusieurs billets de 1000 yen qu'elle posa sur la table.

- Le scotch est compris pour le prix? Demanda la policière, en ayant de toute façon déjà pris la bouteille.

- Naturellement. Que voulez-vous donc savoir ?

Au final, après une vingtaine de minutes, la policière avait récapitulé avec Kyoji les questions les plus importantes qui avaient déjà été posées par ses collègues, ou elle-même auparavant. Elle lui avait demandé son avis sur la question du nouveau meurtre, qui était qu'il devait s'agir pour lui soit d'un imitateur, soit d'un complice de Masato Haruno. Et enfin la seule question qui avait en fait vraiment une importance pour elle, raison pour laquelle elle était venue aujourd'hui, et avait été prête à payer le prix fort. Pensait-il que son père avait pu se suicider, et qu'il pourrait s'agir d'un suicide déguisé en meurtre ? Ou n'était-il pas d'accord avec cette ancienne version de la police ? Le fils lui expliqua alors que quelques jours avant que son cadavre ne soit découvert en morceau, il avait eu une dispute avec son père. Un collecteur de dette était passé à son club pour une dette concernant son père, qui était un gros joueur, et y avait laissé pas mal d'argent. Ce pourquoi Kyoji était passé le voir, en lui balançant une liasse de billet, et en lui disant d'arrêter de lui foutre la honte, que s'il avait besoin d'argent il venait le voir, au lieu qu'un usurier ne vienne se pointer à son lieu de travail. Son père avait essayé de lui rendre les billets en disant qu'il ne voulait pas de son aide, puis il n'avait plus rien osé dire quand Kyoji s'était mis en rogne, en lui balançant un quelconque objet qui traînait par là. Ils étaient déjà en froid à ce moment-là, et cela ne datait pas d'hier. Même si son père lui semblait encore plus pitoyable qu'à l'accoutumée. Après quelques jours, son père lui avait envoyé un sms "Je veux te rendre l'argent. Passe à la maison.", lieu où il l'avait retrouvé découpé en morceau. En y repensant, il n'était pas si étonnant qu'il ait pu se suicider. De toute façon, un individu pitoyable comme lui, est ce que cela valait vraiment la peine de le regretter ? Bref, il penchait plutôt effectivement sur le fait que cela puisse être un suicide déguisé en meurtre. Après la discution, Mme Igarashi le remercia pour ses renseignements, et s'en alla. L'enquête lui semblait avancer, le problème c'est qu'elle n'était pas encore sur si elle allait apprécier la direction que celle-ci allait prendre.



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