Quatorze Juillet

Chapitre 13 : - Partie I ~ Chrysanthème - - Chapitre XIII -

3129 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/06/2019 01:12

- Chapitre XIII -

Le soleil brillait, et la chaleur étouffante du mois de juillet écrasait toute volonté de s'activer. Il n'était que neuf heures, et pourtant l'inspecteur Vergier, accompagné de sa collègue, l'inspecteur Combes, patientait dans la salle d'attente de la clinique. Les visites n'étaient autorisées qu'à partir de dix heures trente, mais ils guettaient l'instant où un membre du personnel viendrait les voir et les accompagner jusqu'à la chambre de Raphaël, grâce à leur dérogation qui leur permettait de lui rendre visite plus tôt.

Alors que la femme lisait un quelconque magazine traitant des divers problèmes dans la société actuelle, l'homme lisait et relisait la liste des questions auxquelles l'interrogatoire qu'il préparait devait répondre.

« J'imagine que ta fille t'a encore fait la morale par rapport à ton acharnement, taquina Carole, sans lever les yeux de sa page. Loïc m'a dit que tu n'avais pas quitté le bureau de la semaine, et qu'elle est venue te chercher hier soir. »

Il ne répondit rien. Il n'était pas d'humeur à blaguer.

« Allez, Paul, avoue que tu as autre chose en tête concernant ce gamin. Et ne viens pas me dire que c'est parce qu'il est le fils de ton ami de jeunesse. »

Face au manque de réaction de la part de son acolyte, elle posa le magazine, et se pencha vers lui, un air espiègle dessiné sur son visage.

« Je pense qu'il t'intrigue pour deux choses. Fantôme, et R, non ?

– Rien ne prouve que c'est lui. C'est juste une suite de coïncidences » répliqua-t-il sèchement.

Son ton n'invitait pas réellement à la conversation, aussi la femme se contenta-t-elle de regarder au bout du couloir, et de guetter l'arrivée du docteur Jefferson qui, pour son plus grand bonheur, se présenta rapidement.

Il avançait tranquillement vers eux, les mains plongées dans les poches de sa blouse blanche. Plus stéréotypé, tu peux pas, songea la policière en replaçant une mèche brune rebelle derrière son oreille.

Elle se renfrogna lorsqu'elle vit une infirmière arriver en courant et alarmer le docteur à propos d'un sujet qu'elle devina rapidement. L'homme fronçait les sourcils, et posait des questions à la femme, qui faisait de grands gestes et indiquait quelque chose à l'étage. Lorsque Combes les vit prendre la direction des ascenseurs, elle alerta Vergier, et s'élança à leur poursuite, suivie de son coéquipier. Ils parvinrent à rattraper le médecin et l'infirmière alors qu'ils entraient dans le quatrième couloir du premier étage.

Jefferson leur ordonna de s'en aller, argumentant que c'était une affaire qui concernait uniquement le personnel médical, ce à quoi Vergier répondit que cela concernait tout aussi bien la société, car une personne avait été assassinée, et que son tueur était toujours en liberté.

Ils forcèrent le passage, et découvrirent avec effroi ce que l'infirmière était venue annoncer quelques instants plus tôt.

La chambre 147 était vide.

*

« Alors, ça te plaît la vie de nouveau célibataire ? »

Il se retourna dans son lit. Qui pouvait venir le déranger en pleine nuit ?

Un soupir résonna dans le silence de la chambre.

« Je sais que tu t'es réveillé, fais pas semblant. »

Raphaël entendit la personne s'asseoir sur la chaise, à l'autre bout de la pièce. Le silence dérangeant le poussa à ouvrir les yeux, et à jeter un coup d’œil dans la pièce. Peut-être avait-il rêvé, il n'y avait peut-être en réalité personne d'autre que lui de présent.

Dans le clair-obscur de la nuit, il ne distinguait que vaguement les formes et couleurs. Son visiteur impromptu s'était rangé dans un coin que la lumière ne touchait pas. C'était bien sa veine.

« Ha ça y est, tu te bouges enfin ! »

Un mal de tête le prit. Il continuait de refuser de croire à ce qui s'était passé.

« T'as rien oublié ? Tu te souviens toujours de moi ? »

Elle se leva, et se plaça dans le chemin des rayons lunaires. La pâleur de cette lumière lui donna un air fantomatique. C'était pourtant ce qu'elle était, un fantôme ! Il était impossible qu'elle se tînt en ces lieux !

Elle passa négligemment une main dans une mèche rouge.

« Je dois dire quand même que c'était pas loin. J'ai bien failli y passer. »

En disant cela, elle tenait sa taille, dissimulant de sa paume l'endroit où elle aurait dû afficher sa blessure mortelle.

Raphaël l'observa sans rien dire. Elle ne pouvait pas être présente. Elle était censée être morte ! Il se souvenait très bien du sang chaud qui coulait de ses plaies alors qu'il tentait de stopper l'hémorragie...

« Lève-toi, on doit y aller, ordonna-t-elle.

– Pourquoi je devrais faire quelque chose pour toi, après tout ce que tu m'as fait subir ? » répliqua-t-il, sur la défensive.

Il restait méfiant. Il faisait certainement face à une hallucination. Ou bien il rêvait.

« Tu me remercieras plus tard. En attendant, viens, j'ai besoin de toi.

– Ce serait bien la première fois. »

Elle lâcha un râle de déception. Apparemment, il ne réagissait pas comme elle l'avait espéré. Tant mieux.

« Je peux faire revenir ta copine, si tu me suis.

– Tu mens ! »

Elle serra les poings, contenant toute sa rage afin de ne pas causer plus de problèmes que ceux qu'elle avait déjà.

« Comment pourrais-je mentir ? répliqua-t-elle en haussant le ton, sans se préoccuper des infirmiers de garde pouvant l'entendre. Tu ne sais rien de ce qui se passe ! »

Il entr'aperçut une lueur de haine à son égard dans son regard. Elle lui adressait cette remarque comme s'il était censé savoir exactement ce dont il était question dans son reproche.

« Je détiens le savoir absolu ! Je sais ce que je fais ! »

Il eut un léger sentiment de déjà-vu. Avait-il rêvé de cette scène ?

« Et ce n'est pas une sous-merde comme toi qui va me faire dire le contraire ! »

Quelque chose étincela sur sa joue. Était-elle... en train de pleurer ?

Elle releva la tête. Elle s'était calmée, et affichait maintenant un air calme, ferme et décidé.

« Si tu veux revoir ta copine vivante, viens avec moi. Sinon, reste ici. »

Elle prit la direction de la porte de la chambre, et l'ouvrit, attendant sur le seuil que le rouquin se décidât. Il ne lui fallut que peu de temps pour de lever, et la rejoindre.

Alors qu'il s'apprêtait à franchir le seuil, elle le stoppa, en lui plaquant d'une manière quelque peu abrupte une main contre son torse.

Face à son incompréhension, elle lui désigna du regard un sac de vêtements posé à côté du lit d'hôpital.

« Il n'est pas question que tu déambules en blouse d'hôpital avec moi, grogna-t-elle. Va te changer. Je garde le dos tourné. »

Sans rechigner, il enfila la chemise blanche et le jean gris qu'elle –semblait-il– lui avait apportés, non sans être quelque peu dérangé par sa présence. Elle attendit sagement, et dans un silence peu habituel, qu'il vînt se placer à côté d'elle.

« Comment est-ce que tu comptes nous faire sortir ? demanda-t-il, redoutant que le bruit de leurs voix n'attirassent les infirmiers de nuit. T'as un plan ?

– Avance, et tu vas voir. »

Avant qu'il ne mît un pied hors de la chambre, il se retourna, et vit le soleil briller par la fenêtre. Il était déjà neuf heures passées, à en témoigner l'horloge. Comment était-ce possible ?

Une bulle, lui répondit une voix dans sa tête, comme si au fond de lui il l'avait toujours su. Il ne s'en préoccupa pas, pas plus que des exclamations de voix du docteur Jefferson qui se faisaient entendre, de plus en plus fortes, accompagnées de celles de Vergier et d'une femme, et franchit le seuil.

*

Les agents de police restèrent pantois face à la chambre vide qu'ils venaient de découvrir. Le docteur Jefferson, quant à lui, fouillait la pièce dans les moindres recoins, ne comprenant pas comment une telle chose était possible. La blouse d'hôpital que devaient porter les patients qui avait été donnée à l'adolescent gisait sur une chaise. Le sac de sport contenant plusieurs affaires de rechange qu'il découvrit juste à côté lui indiquait que quelqu'un le lui avait apporté, dans l'optique de le faire sortir.

Mais c'était impossible.

Aucune entrée ni sortie n'avait été autorisée depuis la veille, vers dix-huit heures, et encore moins si c'était la requête d'un patient. De plus, les visites n'étaient autorisées qu'à partir de dix heures trente, et il était neuf heures trente. Le système de garde aurait forcément détecté la venue d'une personne entre les horaires de visites.

Alors comment était-ce possible ?

« Il était toujours branché ? demanda l'inspecteur Combes en observant les perfusions pendantes.

– Non, répondit le médecin. Cette perfusion n'a juste pas été enlevée.

– Il s'est drôlement bien remis » commenta-t-elle à demi-mot.

Elle échangea un regard complice avec son coéquipier. Celui-ci barra la porte, tandis que la femme saisissait Jefferson par les poignets, l'empêchant de se débattre.

Face à l'incompréhension de l'homme, elle commença son interrogatoire forcé.

« Qui savait qu'il était ici ?

– Le personnel, et vous, répondit-il, espérant qu'elle le relâchât rapidement. On n'a pas trouvé sa famille.

– Qui lui a rendu visite, à part nous ?

– Personne.

– Alors pourquoi est-ce qu'il n'est plus là !? »

La voix forte de Vergier avait tonné avec puissance. Jefferson comprit que l'homme recherchait l'adolescent pour bien plus qu'une histoire de témoignage dans un meurtre.

« Pourquoi vous le cherchez ? Vous ne vous activez pas autant pour les nombreuses disparitions qui occurrent !

– Dis donc, tu maîtrises vraiment bien le français pour un étranger étant arrivé il y a quelques mois, grommela Combes. On peut aussi en parler, non ? »

Face au silence de l'homme, et aux interrogations de son coéquipier, la femme développa ses propos.

« Cet homme est à l'origine de l'affaire d'usurpation sur laquelle je travaille depuis plusieurs mois, expliqua-t-elle à l'attention de Vergier, c'est un peu mon Fantôme R. Et donc, mon cher Randall Jefferson, vous êtes en état d'arrestation pour usurpation d'identité. Vous avez le droit de garder le silence. »

Elle dégaina de sa ceinture la paire de menottes qu'elle enfila aux poignets du médecin, qui resta silencieux.

« J'espère que vous êtes fier, d'avoir laissé filer un criminel dont nous sommes à la recherche » lâcha Vergier, avant de sortir de la pièce, accompagné de Combes et du criminel.

L'individu baissa la tête, ne disait rien. Les autres membres du personnel médical qu'ils croisaient regardaient avec effroi l'un de leurs meilleurs chirurgiens se faire arrêter, sans savoir pour quelle raison. Le concerné ne montrait étrangement aucun signe de protestation.

Puis quelque chose d'étrange se passa.

Les portes automatiques de la clinique s'ouvrirent. Vergier mit un pied dehors. Combes mit un pied dehors. Puis sentit sa prise s'échapper, lui échapper. Elle referma son poing sur les menottes, qui tintèrent dans un bruit métallique, les bracelets s'entrechoquant.

Ils se stoppèrent nettement.

Le docteur Jefferson avait disparu. Littéralement.

*

« Où on est ? »

Ce fut la seule phrase que Raphaël put articuler, face à l'abasourdissement et l'incompréhension. Un instant auparavant, il se trouvait dans la chambre d'hôpital. Il avait passé la porte. Et il se trouvait à présent dans un petit appartement. En passant une simple porte !

« Chez moi. »

Il fut surpris par le détachement dont la fille faisait preuve. Comprenait-elle qu'il était impossible de changer de lieu ainsi ?

Elle était penchée, voire même presque plongée dans une armoire non loin de lui, une sorte de vitrine que l'on trouvait généralement chez les personnes âgées, et dans lesquelles on trouvait bon nombre de vaisselle qui n'était jamais utilisée, simplement conservée en gage des souvenirs qu'elle nous ravivait lorsque nos yeux s'y perdaient par inadvertance.

Il ignorait ce qu'elle faisait, et il refusait de s'approcher. La main serrée sur la poignée, et le dos collé à la porte, il craignait que le moindre pas sur l'imitation parquet ne lui apportât d'autres questions abasourdissantes auxquelles il ne trouverait aucune réponse compréhensible. La pièce était petite et grande à la fois. C'était un appartement à deux pièces au moins ; il de trouvait dans la pièce de vie et distinguait deux autres portes du coin de l’œil. Face à lui, à quelques mètres, se réunissaient un canapé et deux fauteuils entre deux âges, formant un carré digne des clubs de lecture du mardi soir avec la table basse collée au mur. Derrière l'un des fauteuils se tenait une sorte de muret, aménagé en minibar, qui cachait dans son dos la cuisine qui, malgré son équipement complet que Raphaël n'aurait jamais pu se payer, ne semblait pas servir tant que ça. Une pauvre table carrée entourée d'une famille de chaises complétait le tout, achevant ainsi le listage du mobilier que possédait la fille. Celle-ci lâcha un soupir discrètement bruyant –était-ce réellement possible d'être discret et bruyant ?– qui ne dissimulait pas pour autant une certaine satisfaction.

« Tu l'aimais bien, Jefferson ? demanda-t-elle en se retournant en direction du rouquin.

– Plutôt, oui, répondit celui-ci, hésitant.

– Dommage. Il a cessé d'exister à l'instant même. »

...

Pardon ?

« Cessé d'exister ? Comment ça ?

– Disparu, envolé, pouf, comme ça. Genre un instant on le voyait, il était là, et puis l'instant d'après, et pour toujours, plus rien. »

Elle le dévisageait avec condescendance. Il ne comprenait vraiment rien.

« Tu croyais vraiment que Jefferson était un être humain ?

– Parce que c'était un alien humanoïde peut-être ? » rétorqua Raphaël, terrorisé par l'incompréhension.

Elle leva les yeux au plafond et soupira.

« Faut toujours que ça soit des aliens avec vous » grommela-t-elle pour elle-même.

Elle retourna farfouiller dans son armoire.

« Non c'était un hologramme palpable basé sur l'apparence, le passé et les diplômes de diverses personnes sur Terre, auquel l'identité d'un homme appelé Randall Jefferson a été donnée.

– Tu déconnes...

– Le vrai Jefferson s'est rendu compte que quelqu'un vivait sur son dos, et a porté plainte. C'est là que notre chère Carole Combes intervient, pour arrêter l'usurpateur. »

Elle retint un rire amusé. Décidément, tout l'amusait dans cette histoire.

« C'était pitoyable comme arrestation. J'avais jamais vu aussi peu de professionnalisme.

– Quand est-ce que c'est arrivé ? demanda-t-il en se rendant compte qu'il avait lâché la poignée, et quelque peu avancé dans la pièce.

– À l'instant même. »

Impossible.

« Mais ils arrivaient quand on est partis, et– »

Une pensée le ramena à la raison. La bulle, toujours la bulle.

Elle haussa un sourcil. Enfin, cela devenait amusant et intéressant !

« C'était fun de voir leur réaction en constatant que leur proie s'était volatilisée. Entre leurs pattes.

– Mais pourquoi créer cet hologramme ? » demanda Raphaël.

Il avançait avec méfiance dans la pièce, tâtant les murs et les meubles, vérifiant leur authenticité. Tout était palpable. Il n'était donc pas dans une sorte d'illusion étrange.

« Il fallait que je te surveille et te garde au chaud en attendant que je me remette des coups de poignards que j'ai reçus de la part d'une certaine personne » fit-elle avec amertume, en accentuant bien les derniers mots à son attention.

Il baissa les yeux. Il n'avait pas de quoi être fier de cela.

« Jusqu'où as-tu poussé l'illusion ?

– Juste Jefferson. Histoire d'occuper les flics aussi. »

Elle détourna la tête de l'intérieur de son armoire –qu'est-ce qu'elle y cherchait, enfin !?– et lui lança, d'un ton moqueur :

« Parce que bon, ta couverture de Fantôme R, le flic l'a captée hein. »

Il ne répondit rien. Il n'y avait rien à répondre.

Il s'affala sans grande envie sur le sofa, exactement de la même manière qu'elle le faisait lorsqu'elle venait s'incruster chez lui. Les rôles s'inversaient.

Un long silence. Puis il articula une simple question qui lui trottait en tête depuis trop longtemps.

« Pourquoi revenir me chercher, après ce qui est arrivé ?

– Pour sauver ta copine.

– Pourquoi, exactement ? »

Elle se stoppa, et sortit la tête de la vitrine, dont elle ferma les portes à clé, avant de s'avancer vers lui, et de s'avachir dans le fauteuil à sa droite. D'un air sérieux, elle était penchée vers l'avant, les coudes sur les genoux.

« Parce qu'on a merdé, voilà tout. Et j'ai besoin de toi pour réparer ma connerie.

– C'est bien la première fois que tu me dis ça » soupira-t-il d'un ton accusateur.

Elle n'en démordit pas pour autant.

« Je peux ramener ta copine. Vivante.

– C'est impossible. T'es au courant ?

– Alors tu m'expliques comment ça se fait que tu sois encore vivant ? »

Il la dévisagea, interloqué, les sourcils froncés.

« Ce que tu a pris pour des rêves, c'était la réalité. Je suis bel et bien venue à plusieurs reprises te tuer. Et pourtant, tu es là, toujours vivant.

– Comment... ?

– Un magicien ne révèle jamais ses secrets, sourit-elle. Et quatre-vingt dix pour cent des tours de magie ne relèvent pas de la magie, mais de la sorcellerie. »

Elle se leva, et s'avança vers la porte d'entrée. La main posée sur la poignée, elle fit mine de l'ouvrir.

« Qu'est-ce que tu attends pour sortir d'ici ? On étouffe, non ? »

Elle n'attendit pas de réponse de sa part, pour tourner la poignée, et dévoiler l'intérieur de la cour du manoir d'Élisabeth de l'autre côté. Comme possédé par l'incompréhension et l'incrédulité créés par cette vision, il se leva subitement et s'approcha de l'adolescente. Celle-ci retint un ricanement, et le poussa de toutes ses forces vers l'extérieur. Il atterrit violemment face contre la poussière et le gravier.

« Tu risques d'avoir mal au crâne pendant une heure, mais ça va passer ! » lui lança la rouquine avant de claquer la porte –porte qui disparut du mur en un clin d’œil.

Il releva la tête, et regarda autour de lui.

Il se figea.

Il n'en croyait pas ses yeux.

Marie était là. Et elle était vivante.


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