Une nouvelle vie pour Sarah

Chapitre 4 : Le départ

1375 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 02/04/2017 13:24

Sarah et Becky prenaient leur petit déjeuner, quand Ram Dass apparut dans le salon.

« Mademoiselle Sarah ? dit respectueusement ce dernier.

— Oui Mr Ram Dass ?

— Je vais être honnête avec vous. Je n’aime pas l’idée que vous partiez seule avec Mademoiselle Becky, alors si vous me le permettez, j’aimerais vous accompagner pendant votre voyage, poursuit-il dans une révérence. 

— Mais ce sera avec plaisir Mr Ram Dass ! N’est-ce pas Becky ?

— Oui, répondit-elle timidement.

— Merci beaucoup Mademoiselle. »

Il s’inclina sur ces mots et partit préparer ses affaires. Becky regarda alors Sarah paniquée :

« Mon dieu Sarah ! Comment vais-je faire ?

— Qu’y a-t-il Becky ?

— Tu as vu comment je réagis lorsque je suis en sa compagnie ! J’en perds tous mes moyens !

— Et bien ce sera la meilleure façon de remédier à cela, répondit-elle amusée.

— Sarah ! Regarde comment je suis depuis que nous séjournons ici ? Je ne me contrôle déjà plus !

— Becky… répondit celle-ci en s’asseyant à ses côtés. Tout ira bien. Je serai là, tu ne seras pas seule. Tu l’aimes et tu l’as toujours aimé ! Et si cela est réciproque, ce sera l’occasion de démarrer une belle histoire d’amour.

— Mais je n’ai jamais eu d’histoire d’amour Sarah, répondit Becky désemparée.

— Il faut un début à tout. »

La bonne humeur et l’optimisme de Sarah rassuraient grandement Becky, comme cela avait toujours était le cas. Les moments difficiles qu’elles avaient vécus au pensionnat, avait été rendus supportable grâce à ces deux qualités dont Sarah faisait toujours preuve.

 

Les deux jeunes filles et Ram Dass montèrent à bord du train qui les emmena en direction de Middlesbrough. Sarah et Becky étaient assises côte à côte, tandis que Ram Dass était en face de Becky. Les deux ne pouvaient s’empêcher de se jeter des regards furtifs.

Quand le train fut arrivé à destination, Becky et Ram Dass, se levèrent de leur siège simultanément, et se retrouvèrent alors face à face. Becky était tellement gênée qu’elle en retint son souffle. C’était la première fois qu’elle se trouvait aussi proche d’un homme. Ram Dass s’excusa avec une grande assurance et s’écarta du mieux qu’il pût pour laisser passer les deux jeunes filles. Sarah, voyant Becky perdre tous ses moyens, lui prit la main, ce qui la rassura immédiatement.

La gare se situait en plein milieu du centre ville de Middlesbrough, à première vue plutôt industrielle. Le groupe se rendit près d’un guichet, afin de se renseigner sur le trajet à prendre jusqu’à l’université de Durham. Sarah s'adressa alors à la dame d'un certain âge, qui tenait le guichet.

« Bonjour Madame, commença Sarah.

— Bonjour, que puis-je pour vous mademoiselle ?

— Nous aimerions nous rendre à l’université de Durham, mais nous ne connaissons pas la ville. Pourriez-vous nous indiquer comment nous y rendre ?

— Bien sûr Mademoiselle. »

La guichetière s’empressa de sortir une carte, dessina le chemin à l’aide d’un stylo et reprit :

« Il y a deux possibilités. La première sera de prendre la route. Nous avons des voitures à votre disposition et cela prendra environ une heure. La deuxième, celle que je vous conseillerais grandement, si vous me le permettez, sera de prendre la péniche. Le port est à 10 min d’ici, et le trajet dure environ une heure et demie mais vous pourrez admirer la ville plus aisément. 

— Parfait. Merci beaucoup madame.

— Mais je vous en prie Mademoiselle. »

Le groupe décida de prendre la péniche, le cadre était plus agréable que de traverser la ville en voiture. Le fleuve Tees, longeait des parcs magnifiques. Pleins de grands arbres, des jeux pour enfants, des tables et des bancs où des familles ou des couples pique-niquaient.

On pouvait également distinguer la ville en arrière-plan qui contrastait avec la beauté du paysage, de par ses grandes aciéries et usines. Cela rendait le cadre un peu plus triste mais un certain charme s’en dégageait. Sarah s’absenta pour aller aux toilettes, laissant Ram Dass et Becky seuls face à ce joli spectacle. Ils étaient là, côte à côte, en train d’admirer le paysage, une douce brise fouettait leurs visages, sans dire un mot, quand soudain Becky pleine d’excitation s’exclama :

« Vous avez vu comme ces paysages sont magnifiques Mr Ram Dass !

— Oui c’est vraiment très joli. Cela n’a rien à voir avec Londres.

— J’ai toujours voulu voyager. J’ai connu l’Inde grâce à Sarah et maintenant je découvre une ville que je ne connaissais pas. Et après ce sera Paris ! Vous imaginez ça Mr Ram Dass ! dit-elle en le regardant pour la première fois, droit dans les yeux. »

L’enthousiasme de Becky fit craquer le bel indien. Ses yeux brillaient intensément quand elle lui parlait et il ne sentit plus aucune gêne de sa part. Il répondit en regardant l’horizon :

« Le voyage est le printemps du cœur… (il plongea ses yeux dans ceux de Becky et poursuivit.) Et votre cœur aujourd’hui, Mademoiselle Becky, s’épanouit comme les arbres et les fleurs après l’hiver, je le lis dans vos yeux et cela vous rend encore plus jolie. »

Becky resta bouche bée devant ses mots et ne sut quoi répondre ni quoi faire. Elle était subjuguée par ce regard tendre mais intense qui soutenait le sien. Ce fut à ce moment-là qu’elle comprit, que ce qu’elle éprouvait depuis si longtemps pour lui était réciproque. Elle pouvait le sentir dans sa façon de la regarder.

Ram Dass prit alors la main de Becky et l’amena à ses lèvres pour lui déposer un baiser. Elle trembla légèrement et sentit la chaleur monter à ses joues. C’était la première fois qu’on lui faisait un baise main, et l’homme qui le lui offrait n’était autre que Ram Dass. L’homme de qui elle était tombée amoureuse il y a 10 ans, alors qu’elle n’était qu’une enfant. Becky gênée tourna le regard et retint son souffle. Le bel indien se rendit compte de son embarras et lâcha aussitôt sa main.

« Mr Ram Dass, commença-t-elle dans un murmure en lui reprenant les mains. »

Elle n’arrivait plus à s’exprimer. Elle voulait lui faire comprendre qu’elle était touchée, mais aussi qu’un moment pareil était une première pour elle. Mais le regard de l’indien se fit doux et compréhensif. Les yeux et l’expression de Becky parlaient pour elle. Sarah arriva alors et le couple se lâcha immédiatement les mains.

« Le paysage est très joli. N’est-ce pas ? dit-elle.

— Oui ! répondirent en choeur Ram Dass et Becky. »

Elle comprit tout de suite mais n’y prêta pas attention. Elle se surprit à penser à Peter. Pourtant c’était à Daniel qu’elle aurait dû enser. Après tout c’était lui son fiancé. Mais c’était le visage de Peter qu’elle vit dans son esprit. Son visage d’enfant bien sûr, car elle n’avait aucune idée de ce à quoi il ressemblait aujourd’hui, mais toujours avec sa grande imagination, elle ne put s’empêcher de le voir grand, bien bâti, blond avec de beaux yeux bleus azur. Elle avait hâte de le revoir mais pour le moment elle devait se concentrer sur Marguerite et Lottie.

Ils arrivèrent enfin à bon port, puis interpellèrent un cocher pour les amener à l’université de Durham.


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