Que le meilleur gagne, non?
Chapitre 14 : Ne t'en fais plus, Hiyoshi!
2995 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 09/11/2016 23:43
Shimizu venait tout juste de mentir à son ami d’enfance. Elle se rendait maintenant dans une direction bien évidente : la maison familiale des Hiyoshi. Elle avançait sur la route d’un pas déterminé et sûr d’elle. Il était hors de question que tout ça ne dure une journée de plus. Bien qu’Hiyoshi reste de marbre à l’école et à l’extérieur, dès que la jeune fille posait les yeux sur lui à sa demeure, il en était tout autrement. Même les deux petits jumeaux commençaient à poser des questions à propos de leur idole.
Elle aurait bien informé Atobe Keigo du problème familial du deuxième année, mais elle ne voulait pas qu’il prenne des mesures disproportionnées envers la famille Hiyoshi. Ce roi avait la mauvaise manie de faire les choses en beaucoup trop grand. Ootori aurait été une bonne personne à qui en parler, mais si Hiyoshi lui-même ne l’avait pas fait, il n’y avait pas de raison pour que Shimizu prenne les devants. De plus, elle était bien capable de régler cela à elle seule.
Ce qu’elle allait dire… Elle l’ignorait encore. Tout ce qui lui importait était de convaincre les parents de son ami de le laisser jouer au tennis. Ils auront leur première rencontre contre Seigaku le lendemain. Même s’il était en réserve, il jouerait forcément les prochains matchs.
Une maison se trouvait devant la jeune fille. Le nom inscrit sur la petite pancarte était bien celui de la famille Hiyoshi. Shimizu prit une grande inspiration avant de pousser légèrement le portail de fer. Elle le referma derrière elle et se dirigea vers la porte. Le poing fermé, elle cogna quelques coups. À peine quelques secondes plus tard, quelqu’un vint lui répondre.
« Bonjour! Ah, Shimizu-chan? » dit la personne. « Allez, rentre! »
La jeune fille s’inclina légèrement vers cette personne qui venait de faire un geste de rentrer à l’intérieur.
« Désolée de vous déranger! » s’empressa-t-elle de dire lorsqu’elle mit les pieds dans l’entrée.
« Tu viens pour voir nos parents, n’est-ce pas? »
« Oui. »
La personne qui l’avait accueilli se trouvait à être le grand-frère de son ami.
« J’ai essayé de l’appeler plusieurs fois depuis qu’il a quitté la maison, mais je n’ai jamais eu de réponse. Si tu es là, c’est probablement parce qu’il s’est réfugié chez toi. »
« En effet. Je suis navrée de vous causer des soucis. »
« C’est bon! Ce n’est pas de ta faute directement de toute manière. Bon, attends dans le salon, je vais aller dire aux parents que tu souhaites les voir. » dit-il avant de laisser Shimizu seule.
Comme il lui avait dit, elle alla dans le salon familial. Elle prit place et attendit quelques minutes avant que les deux personnes en question apparaissent dans la pièce.
« Shimizu-san. Ça fait un moment qu’on ne t’a pas vu! Tu as bien grandi. » fit la femme avec un grand sourire.
« Ravi de vous revoir Hiyoshi-san. » répondit Shimizu tout en prenant soin de bien s’incliner devant les adultes. « Je viens en raison de votre fils cadet. »
« On s’y attendait. » fit l’homme qui ne souriait pas.
Ils s’installèrent dans la pièce, autour de la table basse.
« Wakashi n’a donc aucune fierté en t’envoyant chez nous? » demanda le père.
« Sans vouloir être impolie, ce n’est pas votre fils qui m’envoie. J’ai pris l’initiative seule de venir à votre rencontre. Il m’a raconté le problème qui l’a poussé à quitter votre demeure familiale temporairement. Et j’irai droit au but. » expliqua-t-elle avant de se mettre à genoux devant les parents de son ami d’enfance et de s’incliner totalement en ayant appui sur ses mains. «Je vous en prie! Laissez votre fils jouer au tennis. Je suis consciente que c’est un geste effronté de ma part, mais je le vois à tous les jours à l’école et parfois à son entraînement et je peux vous garantir qu’au fond, il adore ce sport! »
« Ce n’est pas au tennis qu’il doit se consacrer, mais à notre dojo! On ne tient pas un centre d’entraînement de tennis! » riposta l’homme d’un ton sévère et ferme.
« J’en suis également consciente. Mais à ma connaissance, je ne pense pas que votre fils ait laissé tomber le dojo non plus. »
Les adultes restèrent silencieux un moment. Shimizu ne bougea pas et resta dans la même position. Peu importe combien de temps cela prendra, elle n’abandonnera pas.
« Es-tu consciente de la raison pour laquelle mon fils s’est mis au tennis? » questionna l’homme.
« Je l’ignore, Hiyoshi-san. » avoua à regret la jeune fille.
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« Yo Wakashi! » fit une voix.
« Ni-san? [Grand-frère?] » s’étonna le deuxième année de Hyoutei.
« Tu es quand même venu? »
Le plus jeune ne répondit rien. Bien que Shimizu lui ait affirmé qu’elle partait faire de simples commissions, il avait facilement deviné que ce n’était pas réellement le cas. Ça faisait plusieurs années qu’ils se connaissaient et il arrivait de lire en elle. Il l’avait donc suivi discrètement jusqu’à atterrir ici.
« Tu sais que papa et maman se sont faits beaucoup de soucis à ton sujet? »
« … »
Les deux jeunes adolescents étaient dans la cour avant de la maison. Le soleil brillait dans le ciel bleu. On était maintenant samedi.
« Tu ne veux pas rentrer? De toute façon, ils sont dans le salon en train de discuter. » demanda son frère avec un sourire sur le visage.
« Quelques instants. » décida le plus jeune.
« Soyons discrets alors! »
Ils rentrèrent comme de petites souris à l’intérieur du bâtiment. On pouvait facilement entendre la conversation provenant du salon. Hiyoshi Wakashi fit de son mieux pour ignorer celle-ci, mais lorsque son propre père demanda à la jeune fille si elle savait la raison pour laquelle il s’était mis au tennis, il s’arrêta net sur place.
Son frère se retourna et lui chuchota à l’oreille :
« Je pense bien que tout le monde peut deviner, sauf elle-même. »
« Elle ne s’en apercevra jamais… » siffla celui qui partageait la même classe que la jeune fille.
La première chose qui vint en tête de Shimizu la frappa. Oui, ça devait certainement être ça.
« Excusez-moi. Je pense que la raison pourquoi votre fils s’est inscrit au club de tennis est pour prouver que ceux qui sont en-dessous de d’autres dans un domaine peuvent malgré tout réussir à vaincre les plus forts. » dit-elle.
L’homme leva un sourcil. C’était un fait que son fils cadet voulait renverser un dénommé Atobe Keigo.
Le deuxième année stoppa sa montée dans l’escalier.
« Idiote… » souffla-t-il en fermant les yeux.
« Elle n’a pas complètement tort. C’est bien vrai que tu aimes souvent répéter ton ‘’Gekokujou’’. Mais je sais qu’il a aussi une autre raison à tout ça qui implique ton amie d’enfance, non? » ajouta son frère aîné.
« Je vais chercher quelque chose dans ma chambre. » répondit simplement Wakashi.
« Toujours aussi renfermé lui… » se désespéra le plus vieux en voyant disparaître son petit frère.
Il haussa finalement les épaules. ‘’Il ne changera donc jamais?’’ soupira-t-il dans sa propre tête. Mais il eut tout de même un léger sourire qui se dessina sur ses lèvres. Dans un autre sens, il était adorable.
Il entendit ensuite cogner à la porte. ‘’Uh? Quelqu’un a organisé une fête ici et je n’ai pas été mis au courant?’’ se questionna l’aîné de la famille Hiyoshi en allant vers la porte d’entrée. Il l’ouvra et fut bien surpris de voir autant de monde.
« Vous pouvez rentrer, mais restez silencieux encore un instant. » dit celui qui les accueillait.
La discussion se perpétuait dans le salon. Bien que Shimizu donnait des arguments pour qu’Hiyoshi Wakashi puisse continuer à pratiquer le tennis, le père de famille semblait ne pas vouloir céder. La femme resta silencieuse sans montrer dans quel camp elle se trouvait. Cela ne semblait pas aboutir à quoi que ce soit. Peu importe les efforts que la jeune fille faisait, ils étaient toujours au point de départ.
Après plusieurs minutes, Shimizu sentit une main se poser sur sa tête. Elle se releva d’un coup et tourna la tête.
« Atobe-senpai?! » avait-elle presque crié.
« Laisse-moi faire maintenant. » ordonna-t-il alors qu’il venait prendre place à côté d’elle. « Désolé de faire une telle irruption dans la conversation en cours. Je suis Atobe Keigo. »
« C’est donc toi que mon fils veut surpasser. » dit l’homme d’une voix lourde.
« En effet. Mais ce n’est pas le but de la conversation, n’est-ce pas? Je suis bien meilleur que lui, donc impossible qu’il ne me vainc un jour. Mais laissez-moi vous dire quelque chose; Hiyoshi Wakashi est loin de délaisser votre dojo. »
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« Wakashi. Il y a quelque chose d’intéressant qui se passe en bas. Tu ne veux pas aller y jeter un coup d’œil? » lança la voix de son frère dans le cadre de porte.
« Uh? » fit-il.
« Ça s’annonce des plus intéressant! »
Piqué par la curiosité, le plus jeune des deux frères décida de laisser tomber ce qu’il faisait et se dirigea vers le salon au rez-de-chaussée. La seule chose qu’il vit d’étonnant fut toutes les paires de souliers dans l’entrée.
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« Nous sommes tous ici pour vous prouver que votre fils ne perd pas son temps à pratiquer le tennis. » dit un binoclard.
Ils étaient maintenant dix personnes dans le salon en tant qu’invités. Ces dix individus pour la même et unique raison.
« Si vous en voulez la preuve, pourquoi ne pas assister au tournoi régional. Vous pourrez voir Hiyoshi Wakashi à l’œuvre. Vous pourrez en juger par vous-même ensuite s’il mérite d’arrêter définitivement le tennis ou non. » dit le roi de Hyoutei.
« Vous n’avez aucune preuve concrète à me donner pour le moment. » refusa l’homme.
Alors que le principal sujet s’apprêtait à mettre fin à ce débat, son propre frère lui bloqua la route, l’empêchant d’agir. Il lui fit signe de rester tranquille encore quelques instants.
« Connaissez-vous le style que votre fils exerce au tennis? Je suis sûr que non. Il tient tout autant au dojo qu’au tennis. Il incorpore plusieurs mouvements propres des arts martiaux. Plus précisément l’enbu. » fit Atobe.
L’homme resta alors muet. Il ignorait une telle information. Sa femme lui sourit.
« Et si on faisait un petit effort, chéri? Allons voir un de ses matchs. Je doute fort que ces jeunes nous mentent. »
« Bien. Je vous donne le bénéfice du doute pour le moment. »
Les jeunes sourirent tous, contents qu’ils aient pu faire changer d’avis le père de leur camarade. Shimizu sentit alors un grand soulagement au fond d’elle. Hiyoshi Wakashi quant à lui, un poids disparaissait sur ses épaules.
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« Atobe-senpai! » appela une voix.
Le jeune homme s’arrêta avec son fidèle ami à ses côtés.
« Ahn? »
« Comment avez-vous su? » demanda la jeune fille.
« Tu me penses aveugle ou quoi? Bien que tu as rien voulu me dire non plus, il était facile de voir qu’il avait quelque chose qui n’allait pas! Hiyoshi et toi vous n’êtes pas doué pour cacher les choses. » répondit le roi.
« Je vois. Tu as ressemblé tout le monde pour cette raison? »
« Tout le monde se faisait du soucis pour notre petit Hiyoshi. N’est-ce pas, Kabaji? »
« Usu. »
Atobe sourit face à une de ses kouhai. En fait, Shimizu se sentait impuissante puisqu’elle n’était pas arrivée à quoi que ce soit en face des parents Hiyoshi. Ce fut seulement lorsqu’Atobe et les autres étaient arrivés que les choses aient finalement changer…
« Dans tous les cas, je vous remercie d’avoir intervenu pour aider Hiyoshi-kun. » fit-elle en s’inclinant légèrement son senpai.
« Je n’allais pas rester là à rien faire alors que son tennis devenait complètement nul. Je ne veux pas perdre la première place à cause de lui. »
Shimizu le dévisagea. ‘’Ne dites pas ça comme ça, sale clown de service!’’ pesta-t-elle silencieusement.
« Je prends quand même ce remerciement. »
Les deux silhouettes des jeunes hommes s’éloignèrent. Shimizu retourna alors chez elle. Hiyoshi allait la rejoindre bientôt pour récupérer ses effets personnels et rentrer chez lui.
Lorsque la conversation entre les étudiants et les parents s’étaient terminés, ils avaient tous vu Hiyoshi Wakashi qui les observait. Bien que son visage ne montre rien, ils savaient qu’il leur en était énormément reconnaissant. Avant de quitter la demeure de son ami d’enfance, Shimizu lui adressa un sourire et lui avait laissé savoir qu’il pouvait enfin revenir vivre ici à nouveau sans qu’il ait de problème.
Elle était étendue dans sa chambre, à regarder le plafond. Elle était un peu attristée de savoir qu’Hiyoshi allait retourner chez lui. Elle s’était habituée à sa présence quotidienne de quelques jours. En même temps, elle était bien heureuse de savoir que les choses allaient rentrer dans l’ordre à présent.
« Yo. » fit une voix.
Shimizu releva la tête et vit qu’il était déjà là. Il avait fait vite!
« Ah! Hiyoshi-kun! »
Elle se leva de son lit d’un bond et alla le rejoindre dans la chambre d’amis qu’il avait occupé. Elle l’aida à rassembler ses choses.
« Au moins, tout s’est arrangé! » fit-elle, d’un air joyeux.
Hiyoshi fit un simple mouvement de tête pour montrer son accord.
« Pour demain, je viendrai vous voir! Mon équipe ne joue pas tout de suite, donc… Je sais que tu ne joueras probablement pas, mais quand même! » dit Shimizu avec un grand sourire.
« D’accord. »