Que le meilleur gagne, non?

Chapitre 4 : Okay, c'est bon

2723 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 20:52

« C’est hors de question! » dit Shimizu d’un ton ferme qui ne laissait même pas place à la négociation.

Elle avait été réellement catégorique et n’avait toujours pas posé ses yeux verts émeraude sur son senpai. Par contre, le roi s’était déjà préparé de ce refus de sa part.

« Et je ne vois pas pourquoi j’accepterai une telle chose. Faire jouer les filles contre les garçons, c’est déjà un grand désavantage pour nous. » avait-elle continué avant de laisser la parole au troisième année.

« Tu rivalises parfaitement avec Hiyoshi-kun. Il n’y a donc pas un si grand désavantage. »

Elle resta silencieuse un moment tout en continuant de surveiller la viande qui grillait toujours. Kabaji restait muet comme à son habitude et Hiyoshi en faisait de même tout en continuant de manger. Ce n’était toujours pas gagné pour Atobe, mais il n’allait pas quitter les lieux avant d’avoir reçu l’accord de Shimizu pour les duels.

« Je comprends très bien que tu aies peur de te retrouver en face d’un adversaire comme moi, mais je te croyais plus forte que ça. » provoqua le capitaine de l’équipe masculine.

Alors là, il venait d’énerver à nouveau la jeune fille. Elle prit une grande respiration, mais elle allait bientôt atteindre ses limites. ‘’Il ose encore se la jouer…?’’, se dit-elle dans ses pensées. Cette deuxième année avait plus qu’envie d’écraser cet arrogant.

Le troisième année savait qu’à force de la provoquer, elle allait finir par céder. Cela faisait déjà un bon moment qu’il l’observait de temps à autre et à chaque occasion qu’il avait, il la mettait à l’épreuve. Ce n’était pas pour la harceler ou l’intimider, mais pour endurcir son mental. Jouant au tennis, il était indispensable de posséder une mentalité dure comme le roc, sinon on ne faisait pas long feu dans ce sport. Comme de fait et sans même qu’elle ne s’en aperçoive, son mental s’était très bien solidifié au cours du temps.

« Mais si tu préfères fuir… »

« Ne comptez pas trop là-dessus, senpai! » coupa Shimizu dans les paroles d’Atobe.

Elle lui jeta un regard sévère et rempli de défi. En réalité, elle voulait à tout prix saisir cette chance d’arriver à mettre fin à son règne qui durait depuis beaucoup trop longtemps d’après elle. Il lui répondit par un simple sourire.

« J’en conclus donc que c’est bon dans ce cas? » demanda-t-il pour en avoir la confirmation.

« Ne venez pas pleurnicher lorsque vous serez vaincu 0-6! » enrichit Shimizu.

Le combat s’était déjà enflammé avant même que l’accord ne soit officiel. Les deux personnes en question ne se lâchaient même plus du regard. Atobe finit par émettre un rire.

« Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle… » dit la jeune fille.

« Je te trouve plutôt sûre de toi! »

« Pourquoi ça ne serait pas le cas? » lança-t-elle.

La viande qui était toujours en train de cuire, Shimizu rapporta alors son attention sur ceux-ci. Elle les avait complètement oubliés et rendus à ce stade, ils devaient bien être carbonisés. Mais contre toutes ses attentes, elle les vit dans un état de cuisson quasi parfait. Kabaji s’en était très bien occupé pendant que les deux autres s’affrontaient quelques instants plus tôt.

« Kabaji! » ordonna Atobe.

Tout de suite après les trois syllabes, son jeune valet transféra les morceaux de viande dans leurs assiettes respectives. Quelques-uns dans le plat d’Atobe, dans celui de Shimizu et ainsi que dans le sien.

La deuxième année regarda le grand colossal.

« Merci… »

« J’espère donc que les matchs seront bien intéressants dans deux semaines! » continua le roi pour ne pas oublier la raison pour laquelle il était venu à la base.

Shimizu ne répondit pas tout de suite à son interlocuteur. Elle mangea quelques morceaux. Elle n’avait pas encore accepté directement et elle voulait encore y réfléchir.

« Je dois informer les autres filles en premier. »

« Seul ton accord suffit pourtant! »

Shimizu se figea. Elle détestait par-dessus tout qu’on lui rappelle le rôle qu’elle avait au sein de l’équipe. Elle détestait ce rôle et préférait largement qu’on oublie même ce fait. ‘’Il ne perd rien pour attendre ce foutu clown de service!’’, s’acharna-t-elle au fin fond de ses pensées. Elle ferma ses yeux un moment.

« Ce n’est pas parce que je suis capitaine de cette équipe que je me crois tout permis comme vous! »

Hiyoshi fut surpris d’apprendre à l’instant que sa camarade de classe avait ce rôle dans son équipe. Elle n’en parlait jamais et n’en faisait nullement allusion. C’était son secret en quelque sorte. L’ancienne chef de l’équipe féminine de tennis l’avait désigné malgré les protestations que Shimizu avaient émises.

Étant le président des conseils des élèves, cela n’était pas très étonnant qu’il ait ce genre d’information. Mais qu’il le révèle à voix haute n’était pas acceptable pour elle.

« Je vous prie, senpai… Ne propagez pas cette information. Je hais par-dessus tout ce rôle. Je n’ai pas le comportement pour l’être. Je voudrais m’en débarrasser, mais dans cette école, ce n’est pas moi qui fait le choix. »

« Ils ne t’auront pas laissé ce titre si tu n’avais pas le caractère pour accomplir ce rôle! » ajouta Atobe.

« Peu importe! Gardez-le pour vous simplement. Ça me rendrait service. Hiyoshi-kun, je peux aussi compter sur toi? »

Le jeune deuxième année ne répondit pas à la question, mais la réponse était très évidente de sa part. Il n’était pas le genre de personne à aller révéler tout ce qu’il entendait. Shimizu se sentait quand même soulagée d’avoir un ami aussi digne de confiance. Elle se leva de sa place.

« S’il le faut, c’est bon, j’accepte le duel pour cette journée seulement.  Mais encore, ne le dites à personne. Je ne veux que ça se sache… »

L’intention d’Atobe était bien loin de faire du chantage sur ce fait. S’il l’avait voulu, cela ferait bien belle lurette que toute l’école de Hyoutei Gakuen serait au courant de tout ça. Pourtant, il n’avait jamais laissé glisser cette information. Mais il était bien content qu’elle ait accepté sans faire trop d’histoires.

Elle était bien talentueuse aussi pour garder une information depuis le début de l’année. En fait, le fait qu’elle jouait en double presque la majeure partie de temps l’aidait à passer pour une des titulaires seulement et non pas à ce qu’on la reconnaisse comme capitaine de l’équipe.

Elle s’inclina ensuite vers ses compagnons d’école. Lorsqu’elle se redressa, un sourire se fit sur ses lèvres en regardant Hiyoshi.

« Allez, on se voit demain, Hiyoshi-kun! »

Sur ce, elle quitta alors les lieux. Atobe ferma les yeux et eut un petit rire, plus discret que les précédents.

« Elle est vraiment spéciale, cette Shimizu-chan, n’est-ce pas Kabaji? » dit Atobe lorsque la concernée était rendue à la porte de sortie du restaurant.

« Oui. »

« Atobe-senpai. Pourquoi faire tout ça? » demanda Hiyoshi qui était en train d’achever son assiette.

« C’est comme ça qu’on la motive. En la motivant, elle va faire travailler les autres. Je ne peux pas accepter que l’équipe féminine de tennis perde leur tournoi aussi. Hyoutei doit être victorieux dans ces deux domaines. Même si on reste les meilleurs! » répondit le troisième année.

Lorsque Shimizu ouvrit la porte pour mettre le pied à l’extérieur, elle tomba nez à nez avec deux autres personnes qu’elle connaissait. Ce n’était que des connaissances, mais ils n’étaient pas des inconnus. Ils portaient le même uniforme malgré tout.

« Oshitari-senpai… Mukahi-senpai… » fit-elle surprise.

« Ah? Shimizu? » répondit le binoclard.

« Que faites-vous là? » continua la jeune fille.

« Atobe nous a demandé de venir ici pour nous annoncer une grande nouvelle. » assura celui avec les cheveux d’un rouge bourgogne.

‘’Il ne perd vraiment pas de temps, le clown de service! Il savait d’avance que j’allais accepter tout ça!’’ hurla-t-elle silencieusement alors qu’elle faisait de la place pour laisser passer ses deux senpai.  En effet, le roi avait déjà pris les devants avant même d’avoir eu une réponse de la deuxième année. ‘’Il me dépasse vraiment…’’, continua-t-elle, irritée.

Au lieu de continuer à perdre son temps ici, elle sortit de l’immeuble alors qu’Oshitari et Mukahi allaient rejoindre Atobe, Kabaji et Hiyoshi.

Shimizu marchait le long de toutes les rues qu’elle croisait. Elle n’avait aucune envie de rentrer chez elle. Elle devait plutôt évacuer tout ce qu’elle avait en dedans d’elle. Savoir qu’elle s’était faite piégée par Atobe la rendait furieuse. En réalité, elle s’était elle-même piégée. Elle aurait très bien pu refuser les affrontements. Personne ne lui obligeait à accepter. À la place, elle s’était trouvé une excuse pour consentir à cette idée… En fin de compte, elle n’était tout simplement pas capable de dire directement oui à ce roi.

Pendant qu’elle était perdue dans ses pensées, elle finit par bousculer quelqu’un dans sa marche lunatique. Elle reprit instantanément ses esprits et s’excusa auprès de la personne en question. Elle vit ensuite de qui il s’agissait.

« Akutagawa-senpai?! »

Décidément, c’était une journée où elle rencontrait toutes les personnes du club de tennis masculin de son école. N’en manquerait plus que trois et ça ferait le tour des titulaires…

« Ah! Shimizu-chan!! » répondit-il avec un grand sourire.

Contrairement à Atobe, ce joueur était d’une gaieté sans limites! À l’inverse aussi d’Hiyoshi, il était également souriant.

« Euh… Encore désolée pour la dernière fois. La prochaine fois je réfléchirai avant d’agir! » fit-elle tout en s’inclinant devant un élève d’un niveau académique supérieur à elle.

« Ah mais, ce n’est rien! Au moins tu as réussi à avoir ta balle! »

Justement à ce sujet… Shimizu se rappela alors dans l’état qu’elle avait retrouvé cet objet rond. Elle se redressa d’un coup tout en plongeant son bras dans son sac de sport. Elle en ressortit la balle en question. Le dessin toujours bien appartenant, elle le montra à son senpai.

« J’ai quand même un certain talent, tu trouves pas? »

Un plus grand sourire était affiché sur son visage. Elle eut donc la confirmation que c’était bien lui qui l’avait fait. Elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir, mais en le voyant réagir, sa colère finit par disparaître graduellement. Ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle le lui pardonnait. Surtout qu’il l’avait confié à la même personne qui était représentée par le dessin…

« Vous devriez peut-être éviter de faire des dessins sur les affaires des autres, senpai. »

« Ah mais, c’était seulement un cadeau que je t’ai fait! C’est pour t’encourager aussi! »

« M’encourager…? » le questionna-t-elle, pas très sûre de vouloir avoir une réponse à sa question.

Akutagawa regarda l’heure et fut bien surpris.

« Ah non! Marui-kun m’attend!! »

Il adressa un signe de main d’au revoir à sa kouhai avant de partir dans une direction différente de la sienne. Il n’avait pas pris la peine de répondre à la question de la jeune fille, mais elle en était en fait soulagée.

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Le lendemain à l’école, Shimizu arriva comme à son habitude. Cependant, deux secondes après avoir passé le portail elle fut prise d’assaut par son amie Ishikawa.

« Bonjour Chiharu!! » fit Ishikawa de très bonne humeur.

« I-Ishikawa-chan…. J’étouffe….. »

« Ah désolée! C’est que je suis tellement excitée! Pourquoi tu ne me l’as pas dit avant!! » dit son amie tout en relâchant son emprise sur elle.

« De quoi est-ce que tu parles? »

« Que tu vas affronter Atobe-sama au tennis!! »

« QUOI?! » hurla Shimizu.

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