AVP: Ultimatum

Chapitre 4 : Lorsque L'on Est Confronté A La Réalité

1340 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/12/2023 00:53

« Que faite-vous, Nyx Jansen ? » demanda avec un ton dédaigneux, l’homme perfide qu’était le professeur, stoppant net la marche de la femme, qui jura silencieusement.


« Mon travail, Gudmund Ludvig » répondit l’interpellée avec le même ton, se moquant de la réaction de Ludvig à l’entente de son nom complet.


« Vous devez être ici, avec le groupe »


« Si vous voulez rester en vie, laissez-moi faire mon travail sans me gêner »


« Hors de question, la réussite de cette mission repose sur vous » il venait d’hausser la voix d’un demi-ton, ce qui fit se retourner le soldat lourdement armé, faisant sursauter d’effroi le scientifique qui reprit une position de lâche, se recroquevillant sur lui-même « L’adjointe Dahlstrøm peut y aller à votre place »


« Si vous aviez été attentif, Professeur, vous auriez remarqué que notre chère Ava n’est plus parmi nous » dit-elle tout en s’avançant vers son soi-disant supérieur « De plus, osez encore me donner des ordres et je ne réponds plus de rien, est-ce clair ? »


« Vous n’oserez pas lever la main sur moi, je suis votre patron »


Les yeux noirs de colère, Nyx s’approcha d’avantage, et dangereusement, au gout des personnes qui assistaient à la scène, de l’homme qui osait la défier. Arrivée à son niveau, la différence de taille était plus que flagrante. Celle-ci prit le scientifique par le col de sa chemise parfaitement repassée et le souleva sans aucune difficulté, les pieds ne touchant plus le sol :


« Je vous préviens Gudmund, vous commencez sérieusement à me courir sur le système, si vous continuez à me prendre de haut, la prochaine fois, ce ne sera pas votre col que je serrerai entre mes doigts » elle le laissa choir sur le sol, encore sous le choc, mais elle s’arrêta quand même pour lui rappeler sa place « Je vous rappelle que c’est Weyland qui m’a engagée, mon cher ami. Vous n’êtes qu’un pathétique scientifique de pacotille qui se permet de croire qu’il égalera un jour le fou au sommet. »


« Un peu de respect pour votre supérieur, Major Jansen » gronda le scientifique, la voix chevrotante et les jambes tremblantes.


« Je vous donne le respect que vous méritez, Professeur. Mais sachez que les tueurs de masse n’en méritent que très peu » un étrange son fit entendre du plus profond de la gorge de la femme, un grondement puissant et bestial, digne d’un félin en proie à un dilemme : Déchiqueter sa victime ou la laisser en vie.


Même Richard n’avait jamais entendu ces subharmoniques avant. Pourtant, Nyx avait eu dans le passé bien des opportunités de se mettre en colère, surtout après le terrible incident survenu dix en plus tôt. Il avait, bien évidemment, vu des hybrides se battre avant et sortir des sons similaires mais ceux-là étaient bien plus angoissant que tous ceux qu’il avait déjà pu discerner.


L’homme pâlit d’un coup et se releva prestement, désespérer à faire changer d’avis l’argentée, sans pour autant finir en encas pour les animaux de cette jungle « Vous devez me protéger »


« Il n’est marqué nulle part dans mon contrat que je dois vous protéger de quoi que ce soit. Si je devais avoir un quelconque choix à faire à l’avenir, vous ne seriez pas ma priorité. »


Sur ces dernières paroles, le Major Jansen partit en direction d’une partie très dense de la forêt, légèrement en retrait de l’endroit où elle avait senti les trois créatures.


Lorsque Nyx ne fut plus en vue, Richard posa une main sur l’épaule du plus âgé et soupira, lassé « Vous êtes d’un naturel suicidaire Gudmund, je vous admirerai presque »


« Pourquoi vous ne l’avez pas retenue ? »


« Bah justement, vous êtes peut-être suicidaire mais pas moi. Je connais Nyx depuis longtemps, et dès les premières minutes où je l’ai rencontré, j’ai su »


« Vous avez su quoi ? »


« Qu’il ne fallait pas la faire chier. C’est ceux qui ont l’air le plus calme qui sont les plus dangereux. Et dans la meute d’hybride, c’était la plus discrète » « En tout cas, je vous félicite et je suis sincère. Vous êtes le premier à avoir réussi à la sortir de ses gonds, après Ava, bien sûr »


« Elle était juste « sortie de ses gonds ? » » demanda Le scientifique en haussant un sourcil.


Il tourna le dos, mais Gudmund l’entendit ricaner avant de répondre « Réfléchissez un peu Gudmund, vous seriez déjà mort si elle avait vraiment été en colère »


Il traça son chemin vers le groupe de militaire et s’arrêta au niveau du pauvre gaillard que l’argentée avait traumatisée « Vous êtes encore là vous ? »


« Désolé chef, je me remettrai bientôt au travail » déclara-t-il, en se détendant un peu.


Richard baissa les yeux vers l’entrejambe de l’homme pour y découvrir une belle auréole sombre


« Je te comprends, c’est impressionnant n’est-ce pas ? Avoir cette magnifique femme qui se dirige vers toi avec grâce et te rendre compte, après qu’elle est pris ton bras, qu’elle a la force de te broyer tous les os de ton corps sans effort »


 Il acquiesça puis comprit qu’il avait oublié le plus important « Tu peux aller changer de pantalon si tu veux »


Le soldat acquiesça et partit en direction d’une tente qui servait de dépôt, surement pour ne pas être déranger, ou railler.


L’après-midi fut vite passé, tous avaient plus ou moins fini leurs tâches. Les corps avaient été enlevés et entreposés dans des sacs identifiés quand ils pouvaient l’être, et le repas fut bien vite préparé. Lorsque le soir tomba, tous mangèrent dans un silence de mort. La journée avait été intense, surtout pour les scientifiques qui n’avaient pas l’habitude de voir ce genre de choses.


Isabella avait déjà bien entamé son assiette lorsqu’elle entendit renifler à ses côtés. Son regard tomba sur la silhouette tremblotante de Sara qui avait la tête baissée, au-dessus de son plat, comme pour se cacher.


« Sara ? » demanda-t-elle inquiète


« Je vais bien » répondit la frêle scientifique


« Non, tu ne vas pas bien, et après avoir vu tout ça, je te comprends » Elle tapota délicatement son épaule et esquissa un léger sourire pour apaiser l’atmosphère.


Sara soupira et se mordit la lèvre inférieure avant de continuer « Comment en est-on arrivé là ? »


« On a signée, voilà comment » Ricana ironiquement la portoricaine.


« Je sais mais est-ce que la hiérarchie le savait ? Maintenant quand je regarde le groupe, j’ai l’impression de voir du bétail mené à l’abattoir » Une grimace déforma son joli visage pâle.


« C’est ce que l’on est pour Peter Weyland, ça ira tant que l’on reste ensemble »


« C’étaient des militaires bien entraînés, comment nous pouvons faire face alors qu’eux n’ont pas réussi » argumenta la plus petite en jetant un coup d’œil vers la rangée de sacs mortuaire.


« Oui mais ils n’avaient pas Nyx ni Ava » Confia Isabella en continuant de manger avec appétit.


« J’espère que tu as raison »



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