L'Apprenti de Kanto : Sur la Route des Saveurs

Chapitre 5 : L'Engagement d'un Dresseur

4520 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/09/2024 21:51

Le lendemain matin, Garry se réveilla avec un léger grognement, s'étirant dans son lit de fortune. Les événements de la veille lui revinrent en mémoire, et il soupira en se disant qu'il serait désormais seul à s’occuper du petit Teddiursa. Il avait entendu Léandre quitté le chalet avant l’aube. Pourtant, alors qu’il tirait la couverture de ses épaules pour se lever, une odeur irrésistible s’infiltra dans ses narines. Il plissa les yeux, intrigué, et suivit cette senteur jusqu'à la petite salle principale de la cabane.


Là, il découvrit une casserole sur le feu, un doux mélange de baies et d’herbes mijotant doucement. L’odeur embaumait la pièce d’une manière à laquelle il n’était pas habitué. Ses repas étaient souvent rustiques, purement fonctionnels, sans recherche de saveurs particulières. Garry cligna des yeux plusieurs fois, puis son regard fut attiré par une silhouette en mouvement à l'extérieur. En se rapprochant de la fenêtre, il vit Léandre, les bras remplis d’aliments : des baies, des champignons fraîchement cueillis, et quelques herbes aromatiques.


Surpris, il ouvrit la porte d'un coup sec, se frottant les yeux comme s’il avait du mal à croire ce qu'il voyait. « Léandre ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je pensais que tu étais parti ! »


Léandre, les joues légèrement rougies par l'air frais du matin, se redressa avec un sourire en coin, tenant dans ses bras son dernier lot de provisions. « J'avais pris la route… mais j’ai fait demi-tour. »


Garry le regarda, abasourdi. « Demi-tour ? »


Léandre hocha la tête, l'air plus décidé qu’il ne l’avait jamais vu. « Oui... Je ne pouvais pas partir comme ça. Abandonner Teddiursa... c'était impossible. Tant pis pour l’école, je n’y retournerai que demain… Avec ce que j’ai fait, ils vont probablement me punir et me renvoyer de l’école mais tant pis, je ne pouvais pas le laisser derrière. » Un petit sourire nostalgique se dessina sur son visage. « Je pourrais toujours passer ce concours l'année prochaine. »


Garry laissa échapper un léger ricanement, mais son visage trahissait une forme de respect. « Tu es plus courageux que je ne le pensais, gamin. »


Léandre se rapprocha du poêle et vérifia la cuisson, remuant légèrement la casserole. « Et puis, avant de partir, je tenais à préparer quelque chose de mieux que ta soupe d’hier soir. » Il lança un regard espiègle à Garry, qui pouffa de rire.


« Oh, monsieur fait des critiques, maintenant ! » répondit Garry avec une fausse indignation. « Je suis curieux de voir ce que tu nous as préparé. »


Léandre sourit en retour, retournant dans la cuisine improvisée avec aisance. Quelques minutes plus tard, il servit à Garry et lui-même des crêpes parfaitement dorées, accompagnées d’un coulis de baies sauvages. La douceur des baies mêlées à la légèreté des crêpes était un vrai délice.


Alors qu'ils savouraient le petit déjeuner, Garry se racla la gorge et jeta un coup d'œil au petit Teddiursa, toujours profondément endormi. « Dis-moi, gamin... maintenant que tu es revenue ici, que comptes-tu faire de ce petit-là ? »

Léandre resta silencieux un instant.


« Tu sais, » commença-t-il doucement, « je crois que j’aimerais bien m’occuper de lui. Il est déjà attaché à moi, et… » Il hésita, cherchant ses mots, puis continua à voix basse, comme s'il parlait autant à lui-même qu'à Garry. « Peut-être qu’il pourrait devenir mon premier Pokémon... »


Garry, qui n’avait pas cessé de l’observer, éclata de rire, mais un rire chaleureux, empreint de fierté. « Ton premier Pokémon, hein ? » Ses yeux s’illuminèrent et il lui donna une tape dans le dos, si forte que Léandre faillit perdre l’équilibre. « Ça, c’est une sacrée bonne idée, gamin ! »


Léandre, surpris par la réaction de Garry, le regarda, un sourire timide sur les lèvres. « Tu crois vraiment que je pourrais m’en sortir ? »


« Je n’en doute pas une seconde, » répondit Garry, ses yeux pétillant de malice. « Regarde-toi, t’as déjà réussi à te lier à lui, alors que t’es même pas encore un dresseur. Tu vas faire un excellent dresseur, et j’suis sûr qu’il sera fier d’être ton Pokémon. »


Léandre regardait toujours le petit Teddiursa endormi, réfléchissant à tout ce que Garry venait de lui dire. « Dis-moi, Garry, c’est normal qu’il dorme autant ? »


Garry, observant la scène avec un léger sourire, s’arrêta et croisa les bras. « Ah, c’est possible qu'il soit plus fatigué que la normale. Après tout, qui sait ce qu'il a traversé avant que tu ne le trouves. Je pense qu’il a dû faire un long voyage… » Léandre baissa les yeux sur Teddiursa, une vague de tendresse l’envahissant.


« Je vois… pauvre petit… »


Le silence s'installa un instant, puis Garry, avec un large sourire malicieux, brisa la quiétude.


« Pourquoi ne tenterais-tu pas de l’attraper ? » demanda-t-il soudainement.


Léandre se redressa légèrement, surpris. « Avec une Pokéball ? » répondit-il, un peu hésitant.


« Bien sûr ! Comment comptes-tu en faire ton Pokémon autrement ? » Garry éclata de rire en voyant l'air perplexe de Léandre, avant de se lever pour fouiller dans un vieux meuble. Il ouvrit plusieurs tiroirs, farfouillant dans tout ce qu’il pouvait, à la recherche de l’objet qu’il avait en tête.


« Attends… C'est quoi tout ce bazar... Ah ! » Après quelques minutes, il finit par sortir une Faiblo Ball, un peu poussiéreuse. « Voilà ! C’est tout ce qu'il me reste. »


Léandre regarda la Ball avec curiosité, reconnaissant immédiatement le type de Pokéball. Garry continua, un sourire aux lèvres. « Je sais… cette Ball est plutôt destinée aux Pokémon faibles ou affaiblis, mais je pense qu'elle fera l'affaire ! Et puis, entre nous... je trouve qu’elle lui ira parfaitement bien ! »


Léandre prit la Faiblo Ball dans sa main, la faisant rouler entre ses doigts. Il connaissait bien le principe des Pokéballs — tout le monde à Kanto savait comment les utiliser depuis l’école primaire. Mais, malgré tout ce qu’il avait appris en théorie, il ne s’en était jamais servi, pas une seule fois. « Ça va te paraître bête, mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en utiliser une. »


Garry resta un instant bouche bée. « Jamais ? » demanda-t-il, abasourdi. « Nom d’un Arceus ! t’as jamais attrapé de Pokémon ? »


Léandre haussa les épaules, un peu gêné. « Non… Quand je te dis que je me suis toujours concentré sur la cuisine, c’est la vérité ! »


« Bon… Il n’est jamais trop tard pour apprendre ! » dit Garry en lui tapotant l’épaule. « C’est pas sorcier, il suffit de la lancer en visant le Teddiursa et d’attendre les trois secousses. »


Léandre hocha lentement la tête, regardant la petite boule métallique dans ses mains, puis reportant son attention sur Teddiursa. Le petit ourson venait de s'éveiller, s’étirant paresseusement près du feu, sans se rendre compte de ce qui se passait autour de lui.


Mais quelque chose empêchait Léandre de suivre les instructions de Garry. Plutôt que de simplement jeter la Ball, il se sentit poussé à faire les choses différemment. Il se tourna vers Garry. « Je... je pense que je vais faire ça à ma manière. »


Garry haussa un sourcil, intrigué. « À ta manière ? »


Léandre s'approcha doucement de Teddiursa, s’agenouillant à sa hauteur. Le petit ourson leva la tête, les yeux encore embués de sommeil, et regarda Léandre avec curiosité.


« Écoute, petit, » murmura Léandre, posant délicatement la Faiblo Ball à côté de lui. « J’aimerais vraiment que tu deviennes mon Pokémon. Si tu le veux bien, je t’invite à rentrer à l’intérieur, et je te promets de prendre soin de toi du mieux que je peux. »


Teddiursa inclina la tête, ses grands yeux brillants plongés dans ceux de Léandre. Il cligna des yeux une fois, puis deux, avant de se lever sur ses petites pattes, s'approchant de Léandre. Le jeune cuisinier sourit timidement et prit la Faiblo Ball. D'un geste, il l'ouvrit devant Teddiursa.


Sans hésiter, le petit ourson toucha doucement la Ball de sa patte, disparaissant dans une lueur rouge. La Ball se referma et tomba au sol.


Elle remua une fois. Deux fois. Puis…


La Faiblo Ball finit par s'immobiliser dans un léger clic, confirmant la capture. Un silence presque solennel s’installa dans le chalet, comme si le monde lui-même retenait son souffle. Puis, d’un coup, la réalité frappa Léandre de plein fouet : Teddiursa venait de devenir son Pokémon.


Le jeune cuisinier resta figé un instant, contemplant la Ball dans sa main, avant que la joie n'explose en lui. Il se mit à sautiller partout, incapable de contenir son bonheur. « Ça y est ! Je l'ai fait ! » s’écria-t-il, les yeux brillants de fierté.

À ses côtés, Garry éclata de rire, frappant Léandre dans le dos avec enthousiasme. « Je le savais ! Je te l'avais dit, gamin ! » s'exclama-t-il, sautillant lui aussi, sa bonne humeur communicative emplissant le petit chalet de chaleur et d'énergie.


Sans attendre, Léandre, le cœur encore battant, appuya sur le bouton de la Faiblo Ball. Une lumière rouge apparut et le petit Teddiursa réapparut devant eux, secouant légèrement la tête comme s’il sortait d’un rêve. Léandre, submergé d’émotion, se baissa pour le prendre dans ses bras. « Salut, toi… » murmura-t-il en le serrant doucement contre lui, un sourire radieux étirant ses lèvres.


Teddiursa poussa un petit gémissement joyeux, frottant sa tête contre le torse de Léandre, acceptant son nouveau rôle de partenaire.


« Je n'aurais jamais cru… » Léandre s'interrompit, la voix légèrement tremblante sous l'émotion. « Je n'aurais jamais cru qu'avoir un Pokémon pouvait me rendre si heureux. » Ses paroles étaient simples, mais remplies d'une sincérité désarmante. C'était comme s'il découvrait une part de lui-même qu'il n'avait jamais connue, un sentiment profond de fierté et de bonheur qu'il n'avait jamais éprouvé auparavant.


Garry, observant son enthousiasme naissant, esquissa un sourire. « Dis-moi, gamin, maintenant qu’il est devenu ton Pokémon, que dirais-tu d’apprendre les bases du combat Pokémon ? » lança-t-il, les bras croisés.


Léandre écarquilla les yeux. « Là, maintenant ? » demanda-t-il, un brin surpris.


« Bah, pourquoi pas ? » répondit Garry en haussant les épaules. « Mieux vaut être prêt si tu veux voyager avec ce petit. »


Léandre hésita un instant, puis se tourna vers Teddiursa, qui trottinait à ses côtés. Il s'agenouilla pour être à sa hauteur et, avec une douceur presque paternelle, il demanda : « Qu'est-ce que tu en dis, toi ? Tu es prêt pour ça ? »


Le petit ourson leva la tête, ses grands yeux brillaient de curiosité. Il n'avait pas l'air effrayé, plutôt intrigué par l'idée. Son museau se fronça légèrement, comme pour réfléchir, avant qu'il ne hoche doucement la tête. Rassuré, Léandre se redressa avec un sourire confiant. « D’accord, je suis partant. »


« Parfait ! » répondit Garry, déjà prêt à passer à l'action. « Suis-moi. »


Ils sortirent devant le chalet, où une petite clairière ferait office d’arène improvisée. Le vent soufflait doucement entre les arbres, et le soleil perçait à travers les branches, illuminant la scène. Garry fouilla dans sa poche, sortit une Pokéball et la lança d’un geste fluide. « Allez, Racaillou ! Montre-nous ce que tu sais faire ! »


La Pokéball s’ouvrit dans un éclat de lumière éclatant, révélant un Racaillou robuste et trapu qui se stabilisa fermement sur ses pattes rocailleuses, un air impassible sur son visage. Léandre, son cœur battant un peu trop vite, jeta un coup d'œil à Teddiursa. Le petit ourson, les oreilles dressées, semblait déjà tendu, prêt à se lancer malgré la nervosité palpable de son dresseur.


« Ne t’en fais pas, » dit Garry avec un sourire rassurant. « On va commencer doucement. Dis-lui d’utiliser Charge. »


Léandre prit une grande inspiration, puis lança, d'une voix encore incertaine : « Teddiursa, utilise Charge ! »


Le petit Pokémon hésita, fixant son adversaire de ses yeux ronds, puis se mit à courir maladroitement vers le Racaillou. Ses petites pattes martelaient le sol avec énergie, mais lorsqu'il heurta la masse solide de son adversaire, l'impact se révéla insignifiant. Teddiursa recula, secouant la tête, tandis que Racaillou restait immobile, comme s'il n'avait même pas ressenti le coup.


Garry éclata de rire, mais d’un rire bienveillant. « Pas mal pour un début ! » encouragea-t-il. « Maintenant, l’esquive. Dis-lui de se préparer, il faut qu’il anticipe les mouvements de son adversaire. »


Léandre hocha la tête, mais ses mains tremblaient un peu. « Teddiursa, essaye d’esquiver cette fois ! » cria-t-il, mais son manque de confiance se faisait sentir, et Teddiursa, le regard confus, attendit sans trop savoir quoi faire.

« Racaillou, Lance-Pierre ! » ordonna alors Garry avec assurance.


Le Pokémon rocheux réagit immédiatement, projetant une pluie de pierres dans la direction du petit ourson. Pris de panique, Teddiursa bondit dans tous les sens, évitant de justesse les projectiles, non pas grâce à une stratégie maîtrisée mais par pure chance, zigzaguant dans un chaos total. Léandre, pétrifié, observait la scène, incapable de donner des instructions claires, tandis que Teddiursa s’échappait des rochers comme un enfant fuyant des vagues.


Garry, un sourire en coin, se murmura à lui-même, « Eh bien… ce n’est pas gagné. » Malgré tout, il ne se laissa pas abattre. « Racaillou, continue, on va le forcer à bouger ! Lance-Pierre, encore une fois ! »


Les rochers continuaient de pleuvoir sans relâche, et Teddiursa, pris de panique, se précipita pour se réfugier derrière un arbre massif. Ses petites griffes s’accrochaient désespérément à l’écorce, tentant de s’y hisser pour échapper à la pluie de pierres. Léandre, le cœur serré, ne savait plus quoi faire, criant de toutes ses forces pour encourager son Pokémon à revenir. Mais l’ourson tremblant restait figé, incapable de bouger, terrorisé par le chaos qui l’entourait.


Les rochers, eux, ne cessaient de s'abattre, créant un véritable champ de débris autour de l’arbre. Tout à coup, un craquement sinistre résonna dans l'air. Le tronc de l'arbre, affaibli par les impacts répétés, se pencha dangereusement avant de s’effondrer dans un fracas retentissant. En touchant le sol, il révéla un énorme nid de Dardagnan, caché jusque-là dans son tronc creux.


L'instant d’après, un vrombissement menaçant s’éleva autour d’eux. Les Dardagnan, furieux d'avoir vu leur demeure détruite, sortirent du nid en un essaim agressif, leurs yeux étincelants de rage. Ils tourbillonnaient dans l’air comme une tempête vivante, leurs dards pointus scintillant sous la lumière du soleil, dirigés vers Léandre et Garry.


« Oh non... » souffla Léandre, sentant son cœur s’emballer sous l’effet de l’adrénaline. La situation venait de prendre un tournant catastrophique.


Garry, qui observait la scène avec des yeux écarquillés, comprit immédiatement le danger qui se profilait. L’essaim de Dardagnan, enragé, fondait sur eux à une vitesse effrayante, prêt à les piquer sans pitié. Leurs ailes bourdonnaient dans un bruit assourdissant, tandis que Léandre et Garry, pétrifiés, se regardaient, conscients que leur seule chance de s’en sortir reposait sur une réaction rapide.


L’essaim de Dardagnan, leurs dards acérés prêts à frapper, se précipita sur eux dans un rugissement bourdonnant. Léandre et Garry détalèrent aussitôt, courant à toute vitesse à travers le terrain vague, le souffle court et les nerfs à vif. Les battements furieux des ailes des Dardagnan emplissaient l’air, transformant chaque seconde en une course désespérée pour échapper à leur colère.


« Je crois qu’ils ne sont pas contents ! » cria Léandre, le visage déformé par l’effort, la peur perçant dans sa voix tremblante alors qu’il essayait de maintenir sa cadence.


« C’est le moins qu’on puisse dire ! » répliqua Garry, essoufflé, ses jambes en feu alors qu’ils zigzaguaient autour des obstacles, sautant par-dessus les troncs abattus et évitant tant bien que mal les piqûres imminentes. L’essaim était implacable, chaque instant ramenant les Pokémon insectes de plus en plus près.


Leurs dards luisaient au soleil, prêts à transpercer tout sur leur passage. Léandre sentait presque leur souffle dans son dos. Mais alors qu’ils tournaient une nouvelle fois pour éviter une attaque en piqué, Garry stoppa net, une étincelle d’inspiration illuminant son regard.


« Il nous faut du renfort ! » s’exclama-t-il, sa main fouillant frénétiquement dans sa poche. En une fraction de seconde, il sortit une Pokéball et la lança avec toute la force dont il disposait. « Onix, à l’aide ! »


Un éclat de lumière aveuglant jaillit dans les airs, et l’énorme silhouette du serpent de roche apparut, se dressant comme une montagne vivante entre eux et l’essaim. La terre trembla sous ses mouvements massifs. L’apparition d’Onix fit taire un instant les bourdonnements furieux des Dardagnan, leur avancée ralentie par la taille intimidante du colosse.


Avec un rugissement puissant, le colosse de pierre se mit à frapper violemment le sol avec sa queue, déclenchant une tempête de sable. La poussière et les débris se levèrent, tourbillonnant furieusement autour du terrain, formant un mur de sable qui enveloppait l’essaim. Les Dardagnan, désorientés, furent pris au piège, incapables de voir à travers le brouillard de sable.


Le vent tourbillonnant fouetta l’air, emportant l’essaim désorienté dans le ciel. Les Dardagnan, incapables de lutter contre la puissance de la tempête, furent dispersés comme des feuilles emportées par une bourrasque, chassés loin du terrain vague. La poussière retomba lentement, et dans le silence qui suivit, Léandre et Garry restèrent immobiles, leur respiration haletante, contemplant leur sauveur.


« Eh bien... je crois que je n’oublierai jamais ce premier entraînement, » souffla Léandre en se redressant, son cœur battant toujours à toute allure. « Teddiursa ! » cria-t-il en se précipitant vers l'arbre tombé, Léandre se remit à courir, son cœur battant à tout rompre, cette fois non pas pour échapper à l'essaim mais pour retrouver Teddiursa. Il n’avait pas vu son compagnon depuis que l’arbre avait chuté, et une vague d’inquiétude le submergea.


Lorsqu'il arriva enfin sur les lieux, les branches de l’arbre étaient entremêlées au sol. Léandre, à bout de souffle, chercha frénétiquement son petit Pokémon. C’est alors qu’il aperçut, à travers un enchevêtrement de feuilles, une scène pour le moins surprenante.


Teddiursa était là, la tête plongée dans le nid de Dardagnan, en train de dévorer goulûment les larves des petits Aspicots. Il se léchait les babines avec un plaisir évident, totalement indifférent à la tempête qui venait de s'abattre autour de lui.


Léandre, d'abord stupéfait, sentit un poids énorme se soulever de ses épaules. Un sourire se dessina sur son visage alors qu'il se tournait vers Garry, qui l'avait rejoint, encore légèrement haletant.

« Je... je crois qu’il va très bien finalement, » dit Léandre, à moitié amusé et soulagé.


Garry observa la scène avec un regard incrédule avant de laisser échapper un rire franc et sonore. « Eh bien, au moins, il n’a pas perdu l’appétit ! » plaisanta-t-il en croisant les bras.


Léandre éclata de rire à son tour, tout son stress se dissipant d’un coup. « Je ne m'attendais pas à ça, » dit-il en secouant la tête, les larmes aux yeux de tant de soulagement.


« Onix, t'as assuré comme d'habitude ! » s'exclama Garry en tapotant affectueusement le flanc de son gigantesque Pokémon. Onix poussa un léger grognement, heureux d’avoir pu aider.


Teddiursa, entendant leurs éclats de rire, releva la tête, sa bouche encore pleine de larves, avant de leur adresser un regard innocent, comme si tout était parfaitement normal.


La scène se termina dans la bonne humeur, Léandre et Garry riant de la maladresse de leur premier combat, et de l’appétit insatiable du petit ourson.


Un peu plus tard dans la journée.


Léandre s’apprêtait à quitter le chalet, Teddiursa trottinant à ses côtés, tandis que Garry se tenait dans l’encadrement de la porte, les bras croisés. Léandre jeta un dernier regard à l’intérieur du chaleureux refuge avant de se tourner vers Garry.


« Merci encore pour tout, Garry. Si tu ne nous avais pas trouvés cette nuit-là, je n’ose même pas imaginer ce qui aurait pu arriver. »


Garry hocha la tête humblement. « Ne t’inquiète pas pour ça, gamin. Je n’allais pas vous laisser comme ça. » Il posa une main amicale sur l’épaule de Léandre. « Maintenant, qu'est-ce que tu comptes faire ? »


Léandre inspira profondément, comme s'il prenait une décision importante sur le moment. « Je pense... voyager un peu. Je n’ai jamais quitté les cuisines de ma vie, et peut-être que ce Teddiursa est un signe. Un signe qu’il est temps de découvrir le monde, d’apprendre autrement, en dehors des recettes et des fourneaux. »


Garry observa Léandre un instant, surpris, mais agréablement impressionné. « Eh bien, tu sais quoi ? Je pense que c’est une excellente idée. Voyager, découvrir de nouveaux horizons… C’est ce qui forge un véritable Dresseur, et peut-être même un grand cuisinier. »


Un sourire illumina le visage de Léandre, mais il retrouva rapidement son sérieux. « Mais avant tout, je dois retourner à l’école. Je dois rassurer Maître Katana et lui expliquer mon absence. Il doit déjà se demander pourquoi je ne suis pas en cuisine aujourd’hui... »


Garry éclata de rire, d’un rire franc et chaleureux. « Une sage décision, ça. Et qui sait, avec un peu de chance, ils ne te reprocheront même rien. Après tout, ce n’est pas de ta faute si tu t’es retrouvé dans cette histoire-là ! »

« On verra bien ! » répondit Léandre, son sourire s’élargissant malgré lui.


Garry lui lança un regard complice, son ton malicieux. « Et si jamais tu as besoin d’un coup de main pour entraîner ce petit Teddiursa, tu sais où me trouver. »


Léandre, cette fois plus confiant, hocha la tête, ses yeux pétillants de gratitude. « Et en échange, je t’apprendrai quelques trucs en cuisine. » répondit-il avec un enthousiasme grandissant.


Garry éclata de rire, sa voix résonnant dans la forêt autour d’eux. « Ah, voilà un bon deal ! Tu me montreras comment faire ces fameuses crêpes, et je te montrerai comment devenir un vrai dresseur ! »


Ils se serrèrent la main dans la bonne humeur, Teddiursa observant la scène avec un regard curieux. « À la prochaine, Léandre, » dit Garry en lui tapant sur l’épaule.


« À bientôt, Garry, » répondit Léandre avant de se tourner, prêt à retourner à l'école, l’esprit plus léger qu’au moment où il avait quitté l'établissement.


Quelques heures plus tard.


Léandre et Teddiursa marchaient côte à côte à travers la forêt, leur progression rythmée par les craquements des feuilles mortes sous leurs pas. Le soleil, encore bas dans le ciel, projetait des rayons doux qui perçaient à travers la canopée, réchauffant l’air du matin. Plusieurs kilomètres les séparaient encore de l'école, mais Léandre profitait de chaque instant avec son nouveau compagnon, désireux d’approfondir leur lien.


Teddiursa gambadait joyeusement à côté de lui, reniflant tout ce qui se trouvait sur son passage. Léandre souriait en le voyant si curieux. Il s'arrêta près d’un buisson où poussaient des baies d'un violet éclatant et se pencha pour en cueillir une. « Eh, petit, regarde, » dit-il avec douceur en tendant la baie vers Teddiursa.


L'ourson leva la tête, son museau frémissant tandis qu'il approchait lentement. Avec précaution, Léandre rapprocha la baie de son nez. Teddiursa la renifla, et son petit museau se mit à frétiller, son regard soudainement illuminé par la découverte d'un parfum appétissant. Il émit un petit grognement joyeux, visiblement agréablement surpris par cette odeur sucrée.


Léandre sourit avec tendresse. « Tu vois, Teddiursa, » commença-t-il, « il y a des milliers de parfums et de saveurs dans cette forêt. Peut-être que tu pourrais m'aider à trouver les ingrédients de mes futures recettes ! Ça me ferait gagner du temps. »


À peine avait-il fini de parler que Teddiursa, tout excité, se lança dans la végétation, disparaissant presque aussitôt derrière un buisson dense. Léandre, pris de court, resta un instant immobile, une boule au ventre. Il n’était pas encore habitué à voir son compagnon se précipiter ainsi dans l’inconnu.


Il attendit, scrutant les mouvements parmi les branches, alors que des bruits de fracas et de feuilles froissées parvenaient à ses oreilles. « Qu’est-ce que tu fais là-bas… ? » murmura-t-il pour lui-même, incertain de ce que son nouveau partenaire pouvait bien être en train de découvrir.


Après quelques longues secondes, Teddiursa émergea enfin du buisson, trottinant fièrement vers Léandre. Mais au lieu d’une belle récolte de baies, l’ourson tenait entre ses crocs… un Abo, mort.


Léandre resta figé un instant, une main sur son visage, partagé entre le rire et l’exaspération. Il laissa échapper un soupir amusé, se forçant à sourire. « Bon… ce n'est pas encore ça, » dit-il en prenant délicatement l’Abo de la gueule de Teddiursa, « mais ça va venir. »


Teddiursa le regarda avec ses grands yeux innocents, apparemment très fier de sa trouvaille. Léandre secoua la tête doucement. « On réessaiera avec les baies une autre fois, d'accord ? »


L'ourson émit un petit grognement satisfait, visiblement ravi de son exploit malgré tout. Ils reprirent leur chemin, Léandre songeur sur la patience qu'il lui faudrait pour aider Teddiursa à affiner ses talents de chercheur d’ingrédients. Mais au fond, il savait qu’ils y arriveraient ensemble, avec le temps.


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