L'Apprenti de Kanto : Sur la Route des Saveurs
Chapitre 4 : L'Ultimatum du Montagnard
3523 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 24/09/2024 08:46
Léandre et Teddiursa suivirent Garry à travers les sentiers tortueux de la forêt, laissant derrière eux la terreur de l'attaque. La nuit enveloppait la végétation d’une obscurité dense, rendant chaque craquement de branche sous leurs pas plus oppressant. Soudain, la forêt s'ouvrit sur une petite clairière, révélant un chalet de bois à l’apparence modeste. Son toit était couvert de mousse, et les murs semblaient avoir résisté aux assauts du temps. Il y avait quelque chose de rassurant dans cette simplicité.
En s'approchant, Léandre sentit la chaleur émanant de l'intérieur. À travers les fenêtres teintées de buée, on apercevait une faible lumière tremblotante, probablement celle d'un poêle, dont la fumée s'échappait lentement de la petite cheminée.
Lorsque Garry ouvrit la porte, un courant d'air tiède accueillit Léandre et son compagnon. À l'intérieur, la pièce principale était modeste, voire spartiate. Au centre, un petit poêle en fonte crépitait doucement, diffusant une chaleur agréable qui contrastait avec le froid nocturne. Autour de lui, quelques bûches étaient entassées en prévision de la nuit à venir. Une vieille table en bois usé trônait non loin, ses pieds irréguliers creusant légèrement le sol de terre battue. Des chaises, toutes différentes, témoignaient d’un mobilier récupéré au fil du temps. Des étagères bordaient un mur, encombrées de pots et de boîtes métalliques contenant des provisions rudimentaires.
Le chalet n’avait ni électricité, ni les commodités modernes auxquelles Léandre était habitué à l’école. Une simple lampe à huile, posée sur la table, éclairait faiblement la pièce, projetant des ombres mouvantes sur les murs de bois. Un vieux hamac, suspendu dans un coin, semblait être l'endroit où Garry dormait habituellement. Les murs étaient parés de quelques souvenirs d'une vie d'aventure en montagne : un ancien sac de randonnée pendait à un clou, un manteau de cuir usé par les intempéries était jeté sur une chaise, et une hache reposait près de la porte.
Le poêle, bien que petit, suffisait à réchauffer l’atmosphère, et Léandre sentit ses muscles se détendre pour la première fois depuis l’attaque. Teddiursa, toujours nerveux, s'assit près du poêle, attiré par la chaleur douce qui en émanait.
Garry se déplaça avec aisance dans cette pièce simple mais fonctionnelle. Il attrapa une casserole cabossée et y versa de l’eau pour préparer une soupe rudimentaire. Tandis que l'eau commençait à frémir doucement, il jeta un coup d’œil à Léandre et lui dit d'une voix tranquille :
« Installe-toi, gamin. Après tout ce que vous avez traversé, vous méritez de souffler un peu.»
Garry s'affairait à préparer la soupe rudimentaire, jetant quelques morceaux de légumes à peine coupés dans l'eau frémissante, accompagnés d’herbes séchées et d'un petit bout de viande, visiblement chassé plus tôt dans la journée. L'odeur qui s'échappait de la casserole n'était pas des plus alléchantes. Léandre, habitué aux mets raffinés de l'école de cuisine, ne put s'empêcher de grimacer légèrement en voyant le contenu du bol que Garry lui tendait.
La soupe avait une teinte grisâtre, et quelques morceaux flottaient sans réelle harmonie dans le liquide chaud. Léandre sentit une vague de dégoût monter en lui, mais il prit une profonde inspiration. Après tout, Garry l'avait sauvé, et refuser la nourriture aurait été un manque de respect évident. Il leva timidement le bol à ses lèvres et goûta.
Le goût était aussi fade et monotone que l’aspect le laissait présager. Aucun des arômes ne se mariait bien, et l’ensemble avait un goût terreux, comme si les ingrédients avaient été jetés ensemble sans aucun soin. Pour un cuisinier comme Léandre, c’était presque un sacrilège. Mais il fit de son mieux pour ne pas montrer son désarroi. Il se força à prendre de petites gorgées, une à une, prenant soin de ne pas grimacer à chaque bouchée. Il avalait la soupe avec difficulté, mais il savait qu’il devait finir son bol pour honorer son hôte.
Tout en mangeant, il jetait de temps à autre des regards furtifs vers Teddiursa, qui, plus curieux que dégoûté, semblait apprécier la chaleur du repas. Garry, de son côté, avalait sa portion avec enthousiasme, apparemment ravi de sa propre préparation. Léandre, quant à lui, sentit un mélange de gratitude et de gêne monter en lui, songeant à la situation improbable dans laquelle il se trouvait.
Le silence du chalet, brisé uniquement par le crépitement du petit poêle et le bruit des cuillères tapant contre les bols, finit par peser sur Garry. Posant son bol vide avec un bruit sourd, il se tourna vers Léandre, l’air curieux.
« Alors, gamin, qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »
Léandre, surpris par la question, leva les yeux de son bol. Il prit une seconde pour réfléchir, avant de répondre doucement :
« Je suis apprenti cuisinier…»
« Oh vraiment ? »
« Oui… mon rêve, c'est de devenir le plus grand maître cuisinier de Kanto… » Ses yeux s’illuminèrent, une flamme d’ambition brûlant derrière son regard.
Garry haussa les sourcils, impressionné. « Rien que ça ! Le plus grand, hein ? » Il se pencha en avant, un sourire narquois aux lèvres. « Et dis-moi, qu’est-ce que tu as pensé de ma soupe ? » demanda-t-il d'un ton à moitié moqueur, à moitié sérieux.
Léandre, qui s’était remis à tremper ses lèvres dans la soupe par politesse, s’arrêta net. Il se frotta nerveusement la tête, cherchant ses mots. Était-ce une blague ? Il observa Garry de plus près… Non, l'homme attendait une réponse, et il semblait sincère. Léandre hésita, ne sachant pas comment formuler la vérité sans froisser son hôte.
« Eh bien… c’est… nourrissant ? » répondit-il prudemment, un sourire maladroit aux lèvres. Garry éclata d’un rire franc et bruyant, comme si la réponse l’avait diverti.
« Nourrissant ! » répéta-t-il en riant de plus belle. « Voilà qui est diplomatique. » Mais son rire finit par s’éteindre, et il ajouta, d’un ton plus sérieux : « J’ai bien vu ton visage quand tu as pris la première gorgée, gamin. Ce n’était pas fameux, hein ? »
Léandre rougit, gêné. « Disons que… je pense qu’avec un peu plus d’épices et des légumes bien coupés, ça aurait été meilleur », admit-il, choisissant ses mots avec soin.
« Hah, je m’en doutais ! » lança Garry, en posant une main lourde sur l’épaule de Léandre, le poids de son geste plein de sincérité. « Tu comptes ouvrir ton propre restaurant un jour ? »
Léandre sentit une chaleur envahir son cœur à cette question, ses yeux s'illuminant aussitôt à l'idée d'un avenir qu'il avait déjà parfois rêvé, mais qui lui semblait encore si lointain. « Pourquoi pas… Peut-être un jour, » répondit-il, la voix emplie d’espoir. « Mais avant ça, je dois obtenir mon badge de Kanto. J’ai travaillé sans relâche, jour et nuit, pour impressionner mon maître, Maître Katana… C'est un chef incroyablement exigeant, mais je veux lui prouver que je peux y arriver. »
Son regard se perdit un instant, l’évocation de son maître ramenant à la surface toute l’intensité des années passées à perfectionner son art. Maître Katana ne tolérait rien de moins que la perfection, et Léandre savait que ses chances de réussir le concours dépendaient de cette rigueur qu’il avait tenté de suivre. Il devait encore gravir de nombreuses marches avant de penser à un restaurant. Ouvrir son propre établissement était un rêve... mais cela viendrait après. Après le concours, après avoir mérité ce précieux badge de meilleur ouvrier de Kanto.
Cependant, à peine le nom de Maître Katana avait-il franchi ses lèvres que son visage changea brusquement. Une ombre passa sur ses traits. Il se figea, comme frappé par un éclair de panique. « Oh non… » murmura-t-il, une boule d’angoisse se formant dans son estomac. Il réalisa soudain la gravité de la situation.
Il leva des yeux inquiets vers Garry. « Je dois absolument rentrer demain, sinon… Maître Katana… » Il n'osa pas finir sa phrase, mais l'urgence dans sa voix en disait long. Le regard sévère de son maître, ses attentes, ses reproches s’il échouait à revenir. Il savait déjà qu’ils devaient être en train de le chercher, morts d’inquiétude, et l’idée de se faire renvoyer de l’école le terrifiait. « Je ne peux pas me permettre de tout perdre maintenant... »
« Eh bien, tu as un gros problème, gamin. Mais je suis désolé, tu vas devoir rester ici cette nuit. Avec ce qui rôde dehors, je te laisserai prendre aucun risque. »
Léandre acquiesça, bien qu’une certaine nervosité le rongeait encore. Garry, toujours calme et pragmatique, lui jeta un regard entendu avant d’ajouter, avec une pointe de curiosité :
« Mais dis-moi… Si tu pars, qu’est-ce que tu comptes faire de ton Pokémon ? »
Léandre fronça les sourcils, regardant Teddiursa qui s'était endormi près du poêle. « Je… ce n’est pas vraiment mon Pokémon. Je l’ai trouvé ici, je ne sais pas d’où il vient. »
Il laissa planer un silence lourd de sens avant de poser une main sur l'épaule de Léandre. « Écoute, gamin, tu devrais vraiment réfléchir à ce que tu veux faire. Un Pokémon comme ça, ce n’est pas un hasard qu’il soit tombé sur toi. »
Léandre hocha la tête, incertain. Il ne s'était jamais vu comme un dresseur, mais Teddiursa semblait s'être attaché à lui. Il regarda l’ourson, profondément endormi, et sentit une vague de responsabilité s’abattre sur lui. Il finit par avouer, à mi-voix :
« Je… je ne me suis jamais vu comme un dresseur, Garry. Je ne sais pas me battre… je n’ai jamais entraîné de Pokémon. Je n’en ai même jamais eu. »
Garry, qui était en train de remettre quelques bûches dans le poêle, se redressa lentement. Ses sourcils se haussèrent, visiblement stupéfait. « Quoi ?! » dit-il, son ton incrédule. « Tu me dis que t’as jamais eu de Pokémon ? À ton âge ? C’est pourtant la norme. Tous les gamins de Kanto rêvent de devenir dresseurs, de participer à la Ligue Pokémon. T’as jamais eu envie de ça ? »
Léandre secoua la tête, un sourire timide aux lèvres. « Non, pas vraiment. Moi, mon truc, c’est la cuisine. J’ai toujours voulu devenir cuisinier, et toute mon énergie est consacrée à ça. Les Pokémon, je les respecte, mais… je n’ai jamais ressenti ce besoin de les entraîner ou de combattre avec eux. »
Garry croisa les bras, abasourdi par la réponse. « Incroyable… Un gamin de ton âge, à Kanto, qui ne veut pas devenir dresseur… C’est rare, très rare. » Il secoua la tête en signe d’incompréhension, puis se rapprocha de Léandre, posant une main sur son épaule. « Mais tu sais, même en dehors des arènes, un Pokémon, c’est bien plus qu’un outil de combat. C’est un compagnon, une protection. Là-dehors, dans la nature, t’as toujours besoin de te défendre. Que ce soit contre des Pokémon sauvages ou autre chose. »
Léandre baissa les yeux, sentant le poids des mots de Garry. Le Montagnard désigna Teddiursa d’un geste du menton.
« Et ce petit là… Teddiursa… Il s’est accroché à toi, gamin. Peut-être que c’est un signe, tu ne crois pas ? Peut-être qu’il est destiné à être ton Pokémon. » Garry avait un sourire en coin, comme s’il lançait une idée simple, mais une part de lui espérait que Léandre la saisirait.
Mais ces mots eurent l’effet inverse sur Léandre. Le jeune homme sentit une vague d’anxiété monter en lui, comme si le poids d’une immense responsabilité venait de s’abattre sur ses épaules. Il se leva brusquement, le cœur battant. « Non, non… Ce n’est pas possible. »
Garry fronça les sourcils. « Qu’est-ce qui n’est pas possible ? »
Léandre s’agita, passant une main nerveuse dans ses cheveux. « S’occuper d’un Pokémon ? Je… je ne suis pas prêt pour ça ! Je n’ai jamais pensé à capturer ou entraîner un Pokémon. Et puis… j’ai mon concours. Je dois me concentrer sur ça ! Comment je pourrais m’occuper de Teddiursa alors que j’ai tant à faire ? »
Il jeta un coup d’œil à Teddiursa, qui dormait paisiblement, insouciant des inquiétudes de Léandre. « C’est trop de responsabilité, je ne peux pas. Je dois penser à devenir le meilleur cuisinier de Kanto… c’est tout ce qui compte pour moi. »
Garry l'observa avec attention, prenant la mesure de la panique qui envahissait le jeune homme. Il resta silencieux un moment, laissant Léandre vider son sac. Puis il soupira, s'asseyant de nouveau sur sa chaise. « Écoute, gamin… Je comprends que t’aies de grandes ambitions. C’est bien, t’as un rêve, et t’es déterminé à y arriver. Mais la vie, ce n’est pas aussi simple que de suivre un seul chemin. Des fois, elle te balance des trucs ne que t’avais pas prévu. Et Teddiursa, là… c’est peut-être l’un de ces trucs. »
Léandre fronça les sourcils, luttant intérieurement avec cette idée. Garry, en voyant son hésitation, se pencha un peu plus vers lui, son regard sérieux.
« Personne ne te dit de devenir un dresseur. Mais avoir un Pokémon à tes côtés, c’est une force. Il ne s’agit pas seulement de combats ou de badges. Il s’agit d’une amitié, d’un lien. Et franchement, t’aurais pu tomber sur pire que ce petit ourson. »
Le silence s’installa de nouveau dans la cabane, interrompu uniquement par les crépitements du feu. Léandre regardait Teddiursa avec des sentiments mêlés. Ce Pokémon avait été là pour lui, sans rien demander en retour, mais l’idée de l’entraîner et de prendre soin de lui semblait tellement éloignée de ses rêves de cuisine…
Garry se redressa brusquement, le regard grave. Il observa Léandre, puis Teddiursa, toujours profondément endormi près du poêle. L’ambiance dans le chalet changea soudainement. Léandre pouvait sentir la tension monter alors que Garry s’apprêtait à parler.
« Écoute, Léandre, » commença Garry d’un ton sérieux, « je vais être franc avec toi. Ce Teddiursa… il est déjà attaché à toi. Je l’ai vu dans la façon dont il te regarde, et crois-moi, ce genre de lien ne se forme pas en un jour. » Il marqua une pause, ses yeux se plissant légèrement. « Moi, je ne peux pas m’occuper de lui. J’ai déjà trois Pokémon à gérer. »
Léandre, pris de court par cette déclaration, ouvrit la bouche pour répondre, mais Garry l’interrompit d’un geste de la main. « Laisse-moi finir. Je ne te mets pas la pression, mais tu dois comprendre une chose : si tu décides de repartir demain, seul, tu devras partir avant que Teddiursa ne se réveille. Sinon, il te suivra. Et je te dis ça parce que je l’ai déjà vu avant. Si tu pars sans lui, je m’arrangerai pour le ramener à une pension Pokémon. Il sera bien pris en charge, ne t’en fais pas. »
Léandre sentit une boule se former dans sa gorge. L’idée d’abandonner Teddiursa là, dans cette forêt, lui serrait le cœur. Pourtant, la perspective de l’adopter et d’en faire son propre Pokémon l’effrayait tout autant.
Garry se leva lentement et se dirigea vers une étagère au fond de la pièce. Il en sortit une vieille carte enroulée et la tendit à Léandre. « Tiens. Prends cette carte. Elle te mènera directement à ton école. Si tu pars tôt demain, tu arriveras avant la fin de la matinée. »
Léandre prit la carte d’une main hésitante, la dépliant pour voir les chemins tracés. Garry s’assit de nouveau en face de lui, ses yeux perçants fixés sur le jeune cuisinier. Le cœur de Léandre battait la chamade. Il regarda Teddiursa, toujours paisiblement endormi, et pensa à tout ce qu'il avait entendu. Garry attendait, silencieux, lui laissant le temps de réfléchir. Mais ses paroles résonnaient comme un ultimatum.
« Alors, qu’est-ce que tu vas faire, gamin ? » demanda finalement Garry, la voix calme mais ferme. « Si tu pars, je m’assurerai que Teddiursa soit bien pris en charge. Mais si tu restes, tu devras t’engager pour de bon. »
Léandre baissa les yeux vers la carte, puis les releva vers Teddiursa, son esprit embrouillé par la responsabilité qui pesait soudainement sur ses épaules. « Je… je ne pense pas être capable de m'occuper d'un Pokémon… » murmura-t-il, presque pour lui-même.
Garry, assis de l'autre côté du poêle, croisa les bras et hocha lentement la tête. « C'est une grande responsabilité, c'est sûr. Mais ne te presse pas. Laisse-toi la nuit pour y réfléchir. Demain matin, tu sauras ce que tu dois faire. » Il se leva, éteignit la lampe qui éclairait faiblement la pièce, et se dirigea vers sa chambre, son pas lourd résonnant dans le chalet de bois. « Bonne nuit, gamin. »
Léandre resta seul, l’esprit embrouillé, les pensées tourbillonnant sans cesse dans sa tête. Garry, quant à lui, s'était couché et en quelques secondes, un profond ronflement envahit le silence de la petite maison. Léandre sourit brièvement, amusé par la rapidité avec laquelle le montagnard s'était endormi, mais l'angoisse revint bien vite. L’ultimatum ne le quittait pas. Le jeune cuisinier se tourna et se retourna sur son matelas, incapable de trouver le sommeil.
Chaque fois qu'il fermait les yeux, il revoyait Teddiursa, sa petite frimousse attachante. Il imaginait aussi les regards exigeants de ses professeurs, la compétition qui l’attendait à l’école, et l’immense pression qu'il avait sur les épaules. Se concentrer sur ses objectifs ou accepter un destin imprévu ? L’enjeu semblait si grand, trop grand pour lui.
Les heures passèrent lentement, tandis que la nuit commençait doucement à s’éteindre. Au dehors, la lune laissait place aux premières lueurs du jour, et Léandre comprit qu’il devait prendre une décision. La fatigue se lisait sur son visage, mais son cœur savait ce qu'il devait faire. Il se redressa doucement, veillant à ne pas faire de bruit, et se tourna vers Teddiursa. L'ourson dormait paisiblement, roulé en boule sous une couverture épaisse.
Léandre s'agenouilla à côté du petit Pokémon, sa main tremblante caressant doucement sa fourrure. « Désolé… » murmura-t-il dans un souffle, presque inaudible. Il replaça tendrement la couverture sur Teddiursa, veillant à ce qu’il soit bien au chaud. Un soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’il se redressait, le cœur lourd.
Il chaussa ses bottes avec soin, prenant garde à ne pas réveiller Garry ou Teddiursa. Chaque geste semblait peser une tonne. Léandre marcha jusqu’à la porte, se retournant une dernière fois pour jeter un regard sur l’ourson endormi. Une part de lui voulait rester, mais il savait que son destin était ailleurs. Son avenir l’attendait, et il ne pouvait pas se permettre de prendre ce détour.
La porte grinça légèrement alors qu’il la refermait derrière lui. Le froid matinal le saisit immédiatement, mais il continua à marcher, s’éloignant de la cabane dans l’aube naissante.
À l’intérieur, un silence lourd remplaça le ronflement de Garry. Celui-ci ouvrit les yeux, les fixant sur le plafond. Il n'avait pas dormi depuis un moment déjà. Un soupir profond s'échappa de ses lèvres tandis qu’il s’assit sur le bord de son lit. Il jeta un coup d'œil à Teddiursa, encore profondément endormi. Le montagnard secoua la tête, désolé.
« Pauvre petit… » murmura-t-il, sachant que le réveil du Teddiursa serait difficile.