Mechamon Iris
VI - Safrania
Chapitre 47 - Les fous
Alors que le soleil se couche peu à peu à l’horizon, deux silhouettes se rapprochent du camp. Il s’agit de Leeves et de Sean, les deux tirant encore plus la tronche que lorsqu’ils sont partis ce matin.
Et vu la distance qui les sépare physiquement, j’imagine que ces deux-là se sont pris la gueule. Sean glisse quelques mots à son partenaire avant de partir dans son coin, laissant le jeune Leeves seul pour faire son rapport.
De mon côté, je lâche un long soupir, anticipant d’avance le fait que mes couilles n’en sortiront pas indemnes.
“Leeves ! Suis-moi !” Je hausse la voix afin que notre allié puisse m’entendre malgré la distance. Son regard lourd témoigne d’une grande fatigue, mais il accepte tout de même de me suivre jusqu’à la tente qui me sert de bureau.
Je lui fais signe de s’asseoir, tandis que je prépare deux tasses de café.
“Alors ? Dis-moi tout.”
“Merci,” me dit le jeune homme en prenant sa tasse. Il boit alors, soupirant longuement une fois le liquide ingurgité. “Nous avons enquêté dans quelques districts et interrogé quelques personnes. Mais, plus important encore, nous avons installé des caméras couvrant la Sylphe SARL sous plusieurs angles.”
En disant cela, Leeves sort d’un sac en papier une tablette. Une fois allumée, ce dernier affiche des images vidéos en temps réel du bâtiment trônant au centre de Safrania.
Azul ajoute à tout cela les infos obtenues via ses échanges avec les locaux. Il en a beaucoup appris sur les mouvements de la Team Rocket en ville, ainsi qu’une chose plus inquiétante.
“Selon un barman que nous avons interrogé au District Hoen, certains sbires se seraient plaints d’une personne extérieure à leur organisation. Un membre de la Ligue qui coopère avec eux.”
“La Ligue ?!” Je m’exclame, mon poing se serrant par réflexe. “Qu’est-ce que ces enculés font à fricoter avec la mafia ?! Et à prendre en otage toute une ville en plus de ça ?!”
“Aucune idée. Mais cela explique peut-être pourquoi ils n’ont rien fait pour reprendre le contrôle de Safrania.”
Ça ne me plaît pas. Toute cette histoire ne sentait pas bon de base. Les agissements radicaux de la Team Rocket sont déjà étranges et me poussent à penser qu’ils mijotent quelque chose de grave. Mais apparemment, la Ligue aussi est de mèche ?
Que se passe-t-il dans ce fichu pays ?
Dans tous les cas, Leeves et Sean ont fait un très bon taf. Reste à savoir ce qui les a foutus en rogne…
“Merci pour le rapport, Leeves. Maintenant, dis-moi ce qu’il se passe avec Sean.”
L’expression sur le visage du jeune homme change. Il semble beaucoup plus froid. Putain Sean… Qu’est-ce que tu lui as dit, bordel ?
“Je pense qu’on fonctionne mal ensemble. Mais ça ira, j’ai l’habitude des vieux cons,” répond-il d’un ton si neutre que j’en aurais presque froid dans le dos.
“Écoute, j’apprécie que tu n’aies pas peur d’être vulgaire. Mais j’apprécierais encore plus si tu me donnais de contexte.”
Ce dernier prend un air pensif, comme s’il hésitait. Lorsqu’on vieillit, il devient de plus en plus difficile de balancer les autres, peu importe ce qu’ils nous font. Notre ego grandit alors qu’on accumule de l’expérience. Et nous avons tendance à tout vouloir régler nous-même.
Pour Azul Leeves, cela vaut double. Après toutes les emmerdes qu’il a vécues, sa confiance est devenue une chose précieuse.
“Sean à l’air de haïr les johtonnais pour une raison que j’ignore. Vous savez quelque chose à propos de ça ?” Demande-t-il après plusieurs secondes de réflexion.
Ah… Son problème avec les johtonnais, hein ? Je vois que ce con n’a toujours pas tourné la page. Dans un très long soupir, je me masse les tempes avant de répondre à mon ancien soldat.
“Il ne les déteste pas. Au contraire.”
“Hein ?” Le bleu de son œil perce mes défenses, alors que j’hésitais toujours à approfondir.
“Écoute Leeves… Ça me fait chier de te raconter ça sans son accord. Mais le connaissant, cet abruti ne lâchera jamais le morceau,” je contourne la table au centre de la tente, avant de poser lourdement mon cul sur la chaise en face d’Azul. “Sean a participé à la guerre contre Johto. Comme nous.”
Cette guerre nous a montré le visage de l’humanité sous tous ses angles. Du plus naïf au plus impitoyable. Du plus faible au plus fort. Du plus triste au plus affreux. Nous sommes tous devenus fous à un certain degré.
Il n’y avait pas de bonne façon d’aborder ce que nous vivions. Peu importe nos choix, nous étions perdants. Car peu importe ce que nous faisions, nous avions tous du sang sur les mains.
Mais parmi les fous, il y en avait certains plus immergés que d’autres dans les ténèbres. Sean en faisait partie.
Il était déjà éclaireur à l’époque, et participait à l’invasion sur le territoire johtonnais. Et parmi les troupes kantoniennes présentes sur place, il y avait un homme dont le nom est tombé dans l’oubli, avec tant d’autres. Cet homme était le fils de Sean.
“Je vois où cette histoire nous amène…” murmure Leeves, détournant le regard au sol.
“Son fils est mort dans ses bras. C’était tout ce qu’il fallait pour qu’il sombre définitivement dans la folie. Comme je t’ai dit, nous étions tous fous à un certain degré. Mais quelque chose, une lueur d’espoir, faisait que nous avions toujours une limite. Sean a perdu espoir ce jour-là.”
“.....”
“Il les a massacrés. Ce n'était plus une guerre, Leeves. C’était un putain de massacre. Il souhaitait emporter un max de johtonnais dans la tombe avant de rejoindre son fils. Mais le destin en a décidé autrement.”
“... La guerre s’est terminée sans qu’il ne meure.”
“Exact. Et avec la fin de la guerre, le calme est revenu. C’était comme s’il se réveillait d’un cauchemar, avant de réaliser qu’il s'agissait de la réalité. Avec le recul, Sean s’est rendu compte de sa connerie. Mais il était trop tard. Le mal était fait.”
Le visage d’Azul devient soudainement de plus en plus calme, jusqu’à se déformer dans une expression de tristesse.
“Je comprends mieux maintenant.”
Dans un souffle aussi long que soulageant, je laisse la pression redescendre. Il n’est jamais simple de parler de cette époque. Surtout avec une personne qui en a souffert.
“Bref. Si tu souhaites enquêter au District Johtonnais, épargne-lui le syndrome post-traumatique et arrange-toi pour y aller sans lui.”
Une semaine s’est écoulée depuis le début de l’opération. Avec les infos obtenues via les allers-retours de Leeves et Sean dans Safrania, ainsi que les caméras postées aux quatre coins de la Sylphe, nous avons désormais un plan d’attaque.
Nous savons qu’aujourd’hui, aux alentours de dix-neuf heures, les forces de la Team Rocket commenceront à se disperser dans la ville. Cela ne veut pas dire qu’il sera simple de reprendre le contrôle de Safrania cependant. Pour rappel, tant qu’ils tiendront la Sylphe SARL en otage, reprendre la ville sera inutile.
Le plan est donc d’attaquer les entrées de la ville avec des Soldats afin de les forcer à se déployer. Comme ils seront déjà dispersés, ils n’auront pas le temps de revenir au QG avant longtemps. Ce sera donc le moment idéal pour infiltrer la Sylphe en petit comité.
Une fois à l’intérieur, nous localiserons Giovanni et le vaincrons. Sans leur chef, les sbires de la mafia ne seront plus une menace.
Je rappelle également à mes soldats que la moindre information concernant Claire Dolford et Cristina Cross devra nous être transmise immédiatement, à moi ou à Leeves.
Et ainsi, la bataille pour Safrania débuta.
Le groupe d’infiltration est composé de six personnes. Mais deux d’entre nous se détachent rapidement du groupe une fois sortis des égouts. Il s’agit de nos snipers. Ils iront rejoindre des points stratégiques notés par l’un des deux, Sean.
Parmi les quatre personnes restantes, un de mes soldats est armé d’un lance-roquette, et un autre d’une mitrailleuse lourde. Leurs munitions sont limitées, mais ce sont des gars intelligents, et sauront se débrouiller. Leur rôle sera de garder l'entrée du bâtiment N du complexe.
C’est là que les défenses sont les plus minces. Nous utiliserons donc cette entrée avant de rejoindre le bâtiment C depuis l’intérieur. Giovanni se trouve là- bas. Et ce sera à moi et Leeves de le faire tomber. Selon des sources sûres, il serait dans le bureau du PDG, tenant le vieux à la tête de la Sylphe en otage.
“Quoi ?! Au nord aussi ?!! Comment ont-ils fait pour qu’on ne les remarque pas ?!!!”
Un seul sbire est posté devant la porte du bâtiment N. Comme nous le pensions, c’est l’endroit le moins bien gardé. Je prends donc la responsabilité de le charger. Le pauvre perd sa voix en voyant une montagne de muscles lui foncer dessus.
“I.. ILS SONT—”
BAM !!!
À l’impact, son corps vol contre les portes de haute sécurité de la Sylphe. Comme on pouvait s’y attendre, la porte n’a même pas bougé. Pour ce qui est du sbire…
“Il a perdu connaissance…”
“Parfait ! Bougez son corps de là et démontez-moi cette putain de porte à coup de roquette !!”
Mes hommes s'exécutent, et si la porte était suffisamment résistante pour tenir le coup face à un corps humain, au final, c’est un tir de roquette qui nous servira de clé.
Une fois à l’intérieur du hall du bâtiment N, nous faisons face à une pièce quasiment vide, hormis la présence d’une femme terrifiée derrière un comptoir.
“Bon, les gars, je vous fais confiance. Vous gérez le rez-de-chaussée. Quant à nous, Leeves…”
“On a un rendez-vous avec leurs boss,” dit-il, vérifiant les munitions de ses armes. Ce gamin est un putain d’arsenal sur patte avec deux flingues planqués sur lui, un couteau dans chaque botte, un uzi à la main et sac rempli de grenades.
Je suis content qu’il n’ait pas hésité à se servir dans nos ressources. J’ai le sentiment que notre coopération est sur la bonne voie.
Nous montons alors au niveau supérieur, laissant mes deux gars derrière. Pour rejoindre le bâtiment C, il faut que nous traversions tous ceux partant du N qui remontent au C. On pourrait le faire de l’intérieur, mais chaque couloir est pollué de fils de putes, que nous sommes obligés de plomber sur place.
“Qu’est-ce que…?! Azul ?!!!”
Tournant mon regard en direction du gamin, je me mets à couvert derrière un mur.
“Un ami ?”
Leeves n’hésite pas une seule seconde. Rangeant son uzi, il sort un de ses deux flingues et tire une balle dans chaque cuisse du sbire l’ayant appelé par son prénom, avant de le balayer d’un revers du pied au niveau de la mâchoire.
“Un ancien collègue,” répond-il, rangeant son flingue en poussant son « ancien collègue » du pied pour vérifier qu’il est bien hors d’état de nuire.
“T’es sans pitié. J’aime ça,” je lui dis, tapotant son épaule d’un air fier.
“Ce n’est ni le moment, ni l’endroit pour la pitié. De plus, cet enfoiré n'avait jamais de monnaie pour la machine à café…”
Afin d’éviter d’avoir à perdre trop de temps (et accessoirement éviter que Leeves ne se venge de chaque type qui lui aurait volé une place de parking…), nous décidons de passer par les toits.
Le complexe Sylphe est un regroupement de plusieurs bâtiments d’une trentaine d’étages, tous collés les uns aux autres pour former un gigantesque S. L’espace entre les bâtiments est si étroit qu’il sera simple de sauter d’un toit à l’autre.
Dans un ding assez discret, les portes de l’ascenseur s’ouvrent, nous donnant accès au dernier étage du bâtiment N. Personne ne nous y attend. Mais ce n’est pas surprenant. Ces petites merdes sont éparpillées un peu partout à Safrania, essayant de faire face à cinq assauts en simultané, si on compte celui que nous menons actuellement sur leur QG.
Ils n’ont pas le temps d’organiser un comité d’accueil à chaque porte que nous ouvrons.
Ainsi, nous accédons enfin au toi—
Me tirant en arrière de toutes ses forces, Leeves me fait tomber au sol, m’évitant une mort certaine alors qu’une putain de lame devant mesurer au moins un mètre viens exploser la porte menant au toit, avant de se planter dans le mur juste derrière.
“Cette lame…” Marmonne Leeves, son visage s’assombrissant soudainement.
Lorsque j’ai appris qu’un membre de la Ligue était à Safrania et aidait la Team Rocket, j’ai tout de suite pensé à la possibilité que ce soit lui. Ce n’était pas la seule option, bien sûr, mais c’en était une quand même.
“Leeves ? Qu’est-ce que tu suggères ? On change de route ?” Me demande le major, conscient du danger qui nous attend sur le toit.
Changer de route est un choix qui n’est pas totalement stupide. Cela nous ferait traverser le complexe depuis l’intérieur. Mais ce serait plus long, et nous aurions à faire face à plus d’ennemis.
…
“Attendons qu’il rappelle sa lame vers lui, et nous pourrons charger à ce moment-là,” je propose, réunissant mon courage.
Après l’avoir combattu deux fois, je sais désormais comment il fonctionne. Même si notre dernier combat remonte à plusieurs mois.
Nous-nous exécutons donc. À l’instant où la lame plantée dans le mur bouge afin de revenir d'où elle vient, nous sortons également, analysant rapidement le terrain pour nous mettre à couvert.
Des nuages sombres surplombant nos têtes, l’ambiance est annoncée. Alors que nous sommes chacun cachés d’un côté différent du toit, derrière des sorties d’aérations, une silhouette se distingue à quelques mètres en face de nous.
Celle d’un grand homme roux. Les cheveux en bataille et le regard fatigué. Son grand sourire traduisant un degré de folie que je n’avais encore jamais vu auparavant.
“Ha… Haha…! HAHAHAHA !!! AZUL !!!” hurle-t-il, sa voix me procurant un frisson affreux à travers mon corps.
“Green…”
C’est la première fois que je le vois, depuis le jour où il m’a « tué », sur le champ de bataille. Comme je le pensais, il a changé. Lorsque je l’ai combattu, il y a quelques mois, j’étais terrifié à l’idée de lui faire face. Un mélange de haine et d'appréhension me collait à la peau.
Mais aujourd’hui… C’est différent.
“C’était vraiment toi… JE LE SAVAIS !!!” ajoute-t-il, avant qu’une autre lame de son Soldat invisible se propulse dans ma direction, explosant ma couverture. Heureusement, je suis parvenu à plonger à temps afin de l’esquiver, mais je suis désormais à découvert.
“LEEVES !!!” crie le Major, affolé.
Je lui fais signe comme quoi tout va bien, serrant fermement ma main sur mon arme.
“Tu as changé, Green.”
“Hah ? Tu trouves ?! Toi aussi, tu as changé…” Son visage semble plus calme alors qu’il analyse le mien.
Oui. Tout est différent, à présent. Lorsque je vois Green, je ne ressens que de la pitié. Que lui est-il arrivé ? Comment est-ce que mon meilleur ami de l’époque, un garçon joyeux et passionné, a-t-il fini dans un tel état ?
Alors que la pression redescend enfin, je soupire longuement, regardant mon ancien ami droit dans les yeux.
“J’aurais un milliard de questions à te poser, en temps normal. Mais une seule d’entre elles est pertinente dans l’immédiat. Pourquoi es-tu ici ?”
L’expression sur le visage de Green s’assombrit soudainement.
“C’est drôle. J’avais justement la même question pour toi. Azul… comment se fait-il que tu sois encore ici, parmi les mortels ?”
…
“Tu dois mourir afin que je puisse revoir Scarlett,” ajoute-t-il, sa voix gagnant peu à peu en agressivité.
“... Scarlett ?”
“NE FAIS PAS L’IGNORANT !!! Tu me l’as volé… Et je suis venu la récupérer sur ton cadavre !!!”
D’un mouvement brusque, Green révèle une étrange pokéball de couleur bleue. En appuyant sur les boutons de cette dernière, deux lames apparaissent dans le ciel.
J’ignore qui est cette Scarlett. Et je ne sais pas pourquoi il pense qu’en me tuant, il pourrait la récupérer. Mais je n’ai pas le temps de jouer à son petit jeu. Plusieurs milliers de vies dépendent de cette opération, et les problèmes de Green ne sont pas les miens !
“ALLEZ ! SORS TON PITOYABLE SOLDAT QU’ON EN FINISSE !!”
Si je le pouvais, cette mission ne serait pas aussi compliquée…
“Leeves ! Pars devant !! Je te rejoindrais dès que j’aurais botté le cul de ce petit insolent,” me propose le Major, un fusil à pompe dans les mains.
“Hm ? Bobby ? Je ne t’avais même pas remarqué ! HAHAHA !!”
Le Major se met à trembler de colère, fixant Green d’un regard noir.
“Très bien. Faites attention à vous, Major.”
“Appelle-moi Bob. Je t’offre ce privilège,” dit-il, un sourire assuré se dessinant sur ses lèvres.
Confiant mes arrières au Major Bob, je commence à courir en direction du toit du bâtiment M, une main sur mon sac, l’autre tenant mon flingue.
Le visage de Green se déforme dans sa colère, tandis qu’il commande ses lames afin qu'elles s’abattent dans ma direction. Malheureusement pour lui, je ne suis pas stupide. S’il est capable de les contrôler sans être à bord de sa machine, c’est probablement grâce à cette pokéball étrange.
Je décide donc de viser le dispositif dans sa main et de tirer. Les chances pour que je le touche sont minces. Je suis en mouvement. Je n’ai qu’un seul œil utilisable. Et la distance qui nous sépare est grande. Mais cela devrait au moins le déstabiliser.
?!!
Green reçoit ma balle dans le bras, du sang se projetant de ce dernier. Mais il ne semble pas dérangé par la douleur. Son sourire n’est que croissant, alors que ses lames m’arrivent dessus.
Merde… J’ai sous-estimé sa folie. Et il m’est impossible d’esquiver à présent !
BOOM—
Hah…
Un violent impact sur l’une des lames dévie cette dernière de sa trajectoire, la faisant entrer en collision avec la deuxième qui finira par se planter quelques centimètres plus loin.
“Cours gamin. Ne t'arrête pas.”
Cette voix dans mon oreillette… Sean ! Je lui faisais si peu confiance que j’ai totalement oublié que ce type était censé nous couvrir depuis un toit avec son sniper.
“... Merci !”
“Tu me remercieras quand on sera sortis vivants de ce merdier.”