La Première Guerre Déiste.

Au moment où Amphinabi abattit son dernier coup sur Judokrak, le public applaudit tant et tant que je n’en vis plus la fin. Jamais il n’avait applaudi autant lors de l’un de mes matchs.

Ensuite, l'après-midi passa rapidement. Le soleil entama sa phase crépusculaire, et nous dûmes rentrer, chacun de notre côté.

Sur le chemin du retour, Fedi passa par la prairie dans laquelle lui et moi passaient du temps lorsque nous étions plus petits. Il se remémora ces moments et la nostalgie le poussa à s’allonger dans l’herbe encore chaude. C’était les derniers jours encore caniculaires de l’année et le coucher de Soleil était tout simplement magnifique, d’un orange très vif. Il s’imposa de repartir dans une dizaine de minutes, avant que le Soleil ne passe sous l’horizon, abandonnant le monde à sa palette de couleurs sombres et sans lumière, avant que le chemin du retour ne me fasse flipper, avant d’affronter la forêt en pleine nuit. Mais quelque chose l'intriquait. L’endroit avait changé. Même avec une piètre mémoire, il se rendit compte que l’endroit a changé. Seulement très légèrement, mais il a changé.

Il n’en prit pas compte et se rallongea. Il murmura alors, comme une plainte envers lui-même :

- Pourquoi suis-je le seul à avoir peur des Pokémons ? Je connais tout sur eux, mais je n’arrive pas à les approcher… Qu’est ce que j’ai, bon sang !

Il se prit le visage dans les mains pendant plusieurs secondes, et regarda l’horizon.

- Tiens, quelque-chose cache le Soleil couchant ! s’exclama-t-il.

En effet, il vit un grand rocher planté en plein milieu de ce champ. C'était donc ça qui était apparu !

Il se leva, et s’y approcha. Il mit la main dessus et il sentit que le rocher était complètement cramé. Toutefois, un Ω gravé dessus ressortait. De l’autre côté, une porte était sculptée. Il en déduit que c’était bel et bien une de ces météorites qui marquèrent le début de l’ère des Pokémons dans notre monde.

Il entra, et vit un laboratoire aux technologies inconnues. Des mots étaient gravés sur la paroi, en doré : "Maître Podocus, le sage entre les dieux et les Pokémons". Ce n’était pas très plus simple à déchiffrer, car c'était écrit Zarbi, mais on aurait dit que ce talent lui était inné, qu’il l’avait appris mais dans son subconscient. Il s'approcha d'un ordinateur. Celui-ci s'alluma et projeta un hologramme représentant un Muplodocus (d’hisui) qui parlait.

- Bonjour à toi, humain ou Pokémon. Si tu trouves ce témoignage c'est que je ne suis plus là pour te parler de vive voix. Je me suis probablement retranché dans une contrée lointaine grâce au téléporteur que voici. Tu es dans la principale navette qui amena sur Terre, après la destruction de notre ancienne planète par les humains qui y habitaient.

Nous avons, très anciennement, tenté de créer un Pokémon capable de nous protéger face aux dieux. L'ancienne race humaine a tenté ce projet et a créé Mewtwo, qui extermina ses créateurs et se rangea du côté des dieux Pokémons. Moi, avec l'aide du FPI, j'ai modifié l'ADN de trois futurs nés afin qu'ils soient aptes à lutter contre nos dieux lorsque le moment sera venu ; le Dieu déchu me l’a dit. Ces œufs de Pokémons sont spéciaux, c’est-à-dire que seule mon âme sœur ou moi-même... Biiip ! …faire éclore. Maintenant, tu dois te poser de nombreuses questions, donc je vais raconter notre histoire... Criczh Griegzt ! Ancienne Planète Crriczh ! Traverser. Bip ! espace...

L'ordinateur commença à faire des étincelles puis implosa. Fedi commença à taper sur toutes les touches pour tenter de remettre l’hologramme mais en vain. Il entendit alors des voix venant de dehors :

- Nous avons enfin trouvé la navette marquée d’un Omega ! C’est donc ici que sont cachés les anti-dieux ! Avec eux, nous pourrions être invincibles ! Encerclez moi tout ça ! Si vous voyez quelqu’un sortir, vous le zigouillez ! Je veux être le seul à détenir ce pouvoir…

Pris de panique, Fedi fouilla le laboratoire de font en comble alors que des bruits de pas se rapprochaient dangereusement. Il trouva alors une boîte bizarre munie d’un cadenas. Quel code choisir ? Il n’avait pas le temps de tester toutes les combinaisons… Soudain, sans le savoir pourquoi, il eût envie de taper 2405, c’est comme s’il avait déjà ouvert cette boîte des milliers de fois. Et elle s’ouvrit ! A l’intérieur, il trouva une bandoulière avec trois poches, ainsi que trois œufs. Il attacha la bandoulière sur son torse et glissa les œufs dans les poches : ceux-ci se resserrèrent pour les maintenir !

Les voix étaient dorénavant juste derrière la porte du vaisseau. Il courut alors vers le téléporteur et pria pour qu’il l’envoya dans sa chambre. Il ferma les yeux et lorsqu’il les rouvrit, il se trouvait dans sa chambre.

- Oh Fedi, tu es rentré ! s’exclama sa mère de derrière la porte. Je ne t’ai pas entendu entrer.

Alors qu’il se demandait toujours s’il avait rêvé, il baissa les yeux et vit que la bandoulière était belle et bien là.

- Donc tu as trouvé des gens pas nettes et trois œufs et c’est pour ça que tu nous fais sortir en pleine nuit ?! demanda Mathis quoiqu’un peu fort. Qu’est-ce qui nous prouve que ce que tu racontes est vrai ?

- Il n’a pas tort… ajoutai-je. D’habitude, tu ne peux même pas regarder un Pokémon dans les yeux sans prendre tes jambes à ton cou.

- Regardez de plus près alors ! riposta-t-il.

C’était bien de vrais œufs de Pokémons, mais ils n’avaient pas l’air spéciaux.

- On ne peut pas savoir ce qu’il y a dedans, renchérit Romain.

- Mais si on reprend ton histoire, résonna Abigaël, on peut imaginer que ces personnes malveillantes sont celles qui ont créé les pierres rouges dont Malosse a été victime…

- Ouah ! Trop balèze la fille-garçon ! Encore plus intelligente que le maître ! s’exclama une voix enfantine dans mon dos.

Je savais très bien qui parlait ainsi. Nathan.

- Mais qu’est-ce que tu fiches ici ?! m’exclamai-je. Tu m’espionnes tout les jours à toutes les heures ou quoi ?! Et je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler « Maître ».

- Mais sensei, je dois en apprendre plus sur toi pour devenir aussi balèze !

- « Sensei » est l’équivalent de maître en japonais !

- Si tu veux master.

Tous éclatèrent de rire.

- Bon Thomas, on peut l’emmener, il a l’air digne de confiance, déclara Mathis.

- Ouais ! Bien dit binoclard ! se réjouit le garçon.

- Je retire ce que j’ai dit…

Il nous emmena alors voir la navette découverte un peu plus tôt. Jusque là, pas de soucis, les gens louches avaient bel et bien quitté le lieux. Cela s’est malheureusement gâté lorsqu’il nous a fait visiter le téléporteur.

- Faites bien attention, nous dit-il, si par exemple vous imaginez un désert, vous atterrirez dans un désert. Cette machine est liée à votre esprit ! Alors, choisissez un endroit proche d’ici.

Nous nous regardâmes l’air de dire « Pourquoi un désert ? » Nous entrâmes troublés et nous nous fîmes bel et bien téléporter. Mais dans un désert !

- Fedi ! Quand apprendra-tu à fermer ta bouche ?! cria Abigaël. Tu n’étais pas obligé de citer un exemple !

- Moi tant que je suis avec le maître, ça me va, déclara Nathan.

- Mon nom, c’est Thomas ! m’exclamai-je.

Bien obligés de retrouver un moyen de rentrer, nous commençâmes à marcher.

Du sable ocre. Il n’y avait que ça. Des dunes, à perte de vue. Et un malheureux cactus… Même pas une oasis.

Au bout d’une heure de marche, nous aperçûmes un vieux temple tombant en ruine.

- Oh ! Des gens !

La voix était féminine et venait du temple. En effet, une femme en blouse blanche nous faisait signe de la main.

Nous nous rapprochâmes, à notre rythme puis la femme nous interpella de nouveau :

- Les enfants, vous vous rendez compte ?!

- Euh bah non, là en l’occurrence, non… répondit Mathis

- Laisse-moi finir, poussin, hihihi. Hier, je trouve le moyen de ressusciter les Pokémon maudits et aujourd’hui, je découvre ce magnifique temple !

- Qu’est-ce que les Pokémons maudits ? demanda Romain

- Bonne question, mon chou ! Un bon point ! Bon alors, les Pokémon maudits, c’est un groupe de Pokémons, composé d’un Kabutops, d’un Amonistar, d’un Ptéra, d’un Vacilys, d’un Armaldo, d’un Charkos, d’un Bastiodon d’un Mégalpagos, d’un Rexilius et d’un Galvagon qui pensaient être égaux aux dieux. Après, peut-être que j’en oublie, c’est possible, la légende n’est pas très claire... Je crois surtout que les dieux ont voulu cacher cet affront ! Donc tous ces Pokémons sont allés voir le dieu tout-puissant Arceus, qui les a pulvérisés, eux et leur famille, en entendant leur requête.

Giratina, le dieu des morts, leur a fait promettre de ne plus se considérer comme des égaux aux dieux. Ils promirent, mais comme leur crime était un trop grand affront, il a enfermé leur âme dans des fossiles, condamnés à être ressuscités par des savants, comme moi, lorsqu’ils trouveront la technologie nécessaire.

Hier, j‘ai ressuscité un Ptéra. Toi, comme tu as posé une question intelligente, je vais t'offrir le second !

- Euh bah, euh, merci beaucoup ! répondit Romain

- C’est pas juste ! commença Mathis, il y en a toujours que pour Romain !

Excédé, il alla bouder dans le temple.

- Vous pouvez au moins en donner un au maître ! s’exclama Nathan.

- Nathan, chuchotai-je, cette scientifique me paraît louche, alors ouvre l’œil s’il te plaît, ne rentre pas dans son jeu.

- Oui, chef !

Dans le temple, une gravure attira l'œil de Mathis sur le mur. Il y était écrit en langage : « Mon cher Mathis, je sais que tu aurais désiré me revoir, après toutes ces années. Mais, mes disciples m'ont lâché, ils ont enlevé leur bandeau et ont évolué... différemment. Abandonné par tous, j'ai décidé de renoncer à ma vie pour ne pas affecter le futur. Je te demande pardon. Maharadjah Arcanin. »

Cette gravure était rédigée par un Pokémon en langage humain ! Et comment pouvait-il connaître son nom ? Il ne l'a jamais rencontré, c’est certain ! Instinctivement, il passa le doigt sur son nom. Le mur se déroba, découvrant une partie du palais encore inexplorée. Une vague de sable s'écoula et recouvrit les pieds de mon ami. Il avança prudemment et aperçut un Pyronille endormi. Celui-ci se réveilla aussitôt, et courut vers lui avec entrain. Mathis lui tendit une ball vide et il y entra. Il ressortit du temple, calmé et vit Romain danser avec un Galvagon. Puis l'heure des séparations vint. La scientifique, dont on ne connait toujours pas le nom, décida de nous prêter son Ptéra et son Grodrive et Nathan sortit son Airmure assurant « qu’il voulait être garant de la sécurité du maître ». Lorsque nous ne furent qu'un point à l’horizon, je soufflai, soulagé de ne pas être tombé dans un piège. Pourtant, près du temple, le corps de la scientifique se ramollit et coula, découvrant un Psystigri, et un Kirlia caché dans un Métamorph.

- J’adore jouer des vilains tours à cet ahuri de binoclard ! se réjouit Psystigri.

- Ne prend pas cette mission comme de la rigolade, prévint Kirlia, si les autres à la base savent que nous avons aidé des humains, nous serons bannis !

- Seuls Ptéra, Grodrive et Dame Xatu et nous trois croient en le potentiel de ses humains, couina Métamorph.

- Nous avons violé une deuxième règle aujourd’hui, ajouta Kirlia, la loi du temps qui nous interdit de changer le futur que prédit Dame Xatu !

- C’était ça ou le monde allait à sa perte ! fit remarquer Psystigri. Nous allons bien devoir transgresser cette loi pour anéantir les méchants !

- En tout cas, j’espère qu’ils feront attention la prochaine fois, car nous ne pourrons pas leur sauver la mise à chaque fois, ajouta Kirlia.

- Allons demander des nouvelles de leur destin à Dame Xatu ! Et quand je rentre, je prends un jus d’Oran ! s’écria Métamorph.

- Et pour moi une sitrunade !

- Et moi un sirop de Pécha !

- Vas-y Kirlia, téléporte-nous !

Sur ses mots, ils disparurent.