Donjon Mystère - La porte du devenir

Chapitre 5 : Nidoqueen

3676 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/12/2021 15:27

      Il a raison, j’ai beaucoup de chance. Depuis que j’ai été trouvé dans cette forêt, ma vie n’a fait que s’améliorer. Tout ce dont j’me souviens d’avant avoir été adopté est flou. Mes parents biologiques… j’en ai plus aucun souvenir. Tout ce que je vois sont des méchants Pokémon prêts à me croquer, des sauvages comme ils les appellent. Ils me fichent la trouille mais au moins… ils me mentent pas.

Apparemment, on nait tous sauvage, même quand c’est dans les bras d’un civilisé.

On nait donc pas respectueux, on l’devient.

Le respect, pour moi, c’est offrir de soi à ceux qui arrivent à me faire penser à autre chose que ces sauvages. Sabelette et Bubizarre sont ceux qui y sont vraiment parvenus.

Mais aujourd’hui, l’une a disparu et l’autre ne veut pas faire l’effort de la retrouver. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que les civilisés adorent me cacher leur vrai visage tout de suite ?

- (Bulbizarre) Fais attention où tu marches, Nido…

Oui, c’est bon, j’ai vu la fissure ! Ça fait une demi-heure qu’on marche vers la sortie de cet endroit bizarre, heureusement que Sylveroy est là pour nous guider. Bubizarre, lui, n’arrête pas de me dire ce que je dois faire.

Ça m’énerve, surtout depuis qu’il voulait rebrousser chemin, face à la trappe.

Après… il s’inquiète pour moi. C’est vrai que sans lui, je serai rien. Maman est toujours trop occupé, et les autres… je veux pas en parler, ils m’aiment pas et c’est comme ça, je suppose.

Bubizarre est le seul à être gentil avec moi, c’est lui qui m’a tout appris.

Tout le monde fait des erreurs, j’imagine. Je dois lui pardonner.

- (Sylveroy) Bien, nous arrivons dans son territoire.

Une délimitation évidente nous faisait face. Le ciel était toujours noir, mais le reste, le violet, changeait drastiquement pour du rouge. J’aime pas cette couleur, elle me rappelle la flaque dans laquelle je baignais, quand ils m’ont trouvé. Et j’avais mal, très mal, à ce moment.

- (Bulbizarre) On voit la Montagne Fougueuse d’ici. À vue d’œil, encore une heure de marche et on y sera !

- (Sylveroy) Hélas, je crains que cela nous prenne plus de temps. Nous ne pouvons plus avancer en ligne droite.

- (Bulbizarre) On se ferait repérer trop facilement ?

- (Sylveroy) Et vous ne souhaitez pas que cela arrive.

- (Bulbizarre) Bon… alors on vous suit, Sylveroy !

- (Nidoran) Hum… allons-y.

Allez, on s’motive un peu, Nidoran ! Imagine que Sabelette a été retrouvée par les grands, imagine… que t’as encore servi à rien.

 

La porte du devenir – Chapitre 5 : Nidoqueen

 

Tout est carré, ici. Y a plus de collines, seulement des blocs. Y a des arbres aussi, rouge comme le reste. La couleur scintille. Toutes les cinq secondes, je dirais, elle s’illumine un peu avant de redescendre d’une teinte. En tout cas, c’est un sacré sous-sol, ah ah ! D’ailleurs, en parlant de ça :

- (Nidoran) Dis, Bubizarre ; que Sabelette s’y trouve ou pas, faudrait peut-être qu’on demande pourquoi y a tout ça sous la trappe, non ?

- (Bulbizarre) Qui nous croira ? Nous sommes des enfants, Nido, personne ne nous écoutera.

- (Nidoran) Tu crois ?

- (Bulbizarre) En tout cas, je ne prendrai aucun risque. Je te rappelle qu’on est ici parce que tu as vandalisé la propriété d’un de nos voisins. Si personne ne nous a vu, alors on garde le bec cloué, compris ?

- (Nidoran) Hum, ok…

Je comprends son point de vue. Hum… et Sylveroy, alors ? Elle est adulte, non ? J’espère qu’elle ne va pas nous gronder comme les autres.

- (Sylveroy) Je ne me mêle pas de cette histoire, Nidoran, ne vous en faites pas.

- (Nidoran) Ah, ok, c’est bon à savoir.

C’est vrai qu’elle lit dans les pensées. Ça veut dire que je peux te parler comme ça ?

- (Sylveroy) Oui.

Ah ah, c’est amusant ! Et toi, tu peux me répondre par la pensée aussi ?

- (Sylveroy) Non, navré.

C’est pas grave, c’est déjà un pouvoir super impressionnant !

- (Bulbizarre) De quoi vous parlez, vous deux ?

- (Nidoran) Tu sauras jamais, ah ah !

Hum… je me sens un peu mieux, finalement. Dis, Sylveroy… tu sais, tu peux m’tutoyer, hein ?

Comme je ne l’entendais pas répondre, je me tournai vers elle et la vit avec un grand sourire me hocher la tête. On se comprend, ah ah !

Bon, ça va faire un quart… enfin une demi-heure qu’on est rentré en territoire rouge. Effectivement, on avance beaucoup lentement. Sylveroy nous fait passer par des endroits étroits, apparemment par sécurité. Je n’ai vu personne jusqu’à présent, si ça s’trouve on peut pas les voir, Bubizarre et moi ?

- (Sylveroy) Oh, je t’assure que si, Nidoran, tu peux les voir.

Ah ah, si je sors d’ici sans rien avoir vu, j’aurai raison ! Bref, on s’est arrêté pour manger un peu, mon ventre gargouillait. Comme d’habitude, monsieur je sais tout était contre, lui veut rentrer au plus vite. Mais Sylveroy m’a soutenue, c’est la première fois qu’elle prenait parti.

Elle voulait nous faire goûter une friandise naturelle du territoire, une sorte de pomme rose qui poussait sur les arbres rouges. Et en la croquant… hum ! J’avais l’impression de manger un carré de sucre qui se liquéfiait instantanément dans ma bouche ! Qu’est-ce que c’était bon !!

- (Nidoran) Merci de nous avoir fait découvrir ce truc !

- (Sylveroy) Je savais que cela vous plairait. Il plaît toujours aux enfants.

- (Bulbizarre) Et toi, tu n’en prends pas ?

- (Sylveroy) Non. Ça m’est inmanageable, à mon âge.

- (Bulbizarre) Hein… ? C’est l’âge du fruit qui est supposé affecter le goût, pas celui du mangeur.

- (Sylveroy) Vraiment ? Voilà une règle amusante.

- (Nidoran) … Dis, pourquoi tu parles de règles ? Tu l’as aussi fait l’autre fois, mais tu sais, on vit dans le même monde. Ces « règles » s’appliquent partout !

- (Sylveroy) Penses-tu ?

Elle leva la tête vers le ciel noir. Moi, j’aime pas le regarder, il me fait un peu peur…

- (Sylveroy) Dans ce cas, ne le regarde pas trop longtemps. Personnellement, j’apprécie passer des heures à l’observer. Je me demande à quoi ressemble l’extérieur, depuis que je l’ai quitté ?

Hein… ?

- (Bulbizarre) On est d’accord que… on a traversé un portail ou un truc du genre, pas vrai ? Les pouvoirs psy ou spectres permettent tout et n’importe quoi, je suis sûr que nous en avons été victime.

- (Sylveroy) Victime ? Quelqu’un vous a poussé à l’intérieur ?

- (Bulbizarre) Hum… non, pas vraiment victime, en fait…

- (Nidoran) Attendez, vous étiez de l’autre côté, avant ? Pourquoi vous êtes ici, alors ? Ça craint !

- (Sylveroy) Je n’ai simplement pas correspondu à ses attentes.

- (Nidoran) Aux attentes de qui ?

- (Bulbizarre) On s’en fiche, personne ne vous empêche de revenir. Traversez le sceau avec nous, et vous serez à nouveau libre !

- (Sylveroy) Libre… ? Tu me vois comme prisonnière ?

- (Bulbizarre) Personne ne veut vivre ici.

- (Sylveroy) … Tout le monde peut s’adapter.

- (Nidoran) Ouais, mais… pourquoi se forcer à vivre avec un ciel noir, alors que vous pourriez jouer avec nous en forêt, quand il est orange ?

Bah alors, pas de réponse ? Jusqu’à présent, cent pourcent des personnes que j’ai essayé de convaincre de venir jouer avec moi, c’est-à-dire une, ont acceptés et se sont amusés ! Je suis sûr que…

- AAAH !!!

Qu’est-ce que… !? On se leva tous rapidement, quelqu’un venait de crier ! C’était une voix effrayée, une fille qui venait d’hurler de toute ses forces ! On… aurait dit Sabelette, mais Bubizarre me l’a bien fait comprendre, je dois me résoudre à ne pas la chercher ici et c’est mieux comme ça !

Alors qui ça peut bien ê… ?

*POUM*

… Pardon ? Elle venait de bondir du bloc pour s’écraser lamentablement à notre niveau. Le silence régna après ça, tout le monde la regarda avec de gros yeux. Moi… j’étais complètement paumé ! J’veux dire, je… elle…

- (Sabelette) Hein… ? Nidoran !?

Oui, c’était bel et bien elle ! Elle était là, devant nous trois, à genoux et égratignée de partout, comme si elle s’était ramassée des dizaines de fois déjà, avant de nous atteindre. Nous qui ne la cherchions même plus, je…

Je n’arrive pas à y croire, j’ai failli partir sans elle… !

- (Bulbizarre) Sabelette !?

- (Sylveroy) Voilà donc votre sujet de conflit ?

- (Sabelette) Nidoran, Bulbizarre, vous… ? Qu’est-ce que vous faites ici !?

Je voulais lui répondre de tout mon cœur, je voulais lui exprimer toute l’affection que j’avais pour elle, toute la peine que j’avais de ne pas être intervenu, toute la rage que j’avais de ne pas l’avoir trouvé plutôt et tous les remords que j’avais de l’avoir embêté alors qu’elle ne souhaitait juste… pas parler de ses problèmes !

- (Nidoran) Sabelette, je… !

*POUM*

Un autre bruit sourd retentit, quelque chose venait d’être tiré ! Une chose qui s’envola depuis l’autre côté du bloc et qui chuta jusqu’à nous, jusqu’à elle. C’était un filet, qui s’agrippa et s’enroula tout autour de son corps. Il semblait avoir une propre conscience, tellement il s’attachait bien sans l’aide de quiconque. Peut-être était-ce lié à toutes ces petites boules métalliques qui le composaient, j’ai aucune idée de comment ça fonctionne et je m’en fiche !

Sabelette est fait prisonnière !

- (Bulbizarre) Qu’est-ce que… !?

- (Nidoran) Non !!

- (Sylveroy) Recule !

Exclama doucement Sylveroy, en m’empêchant d’aller la secourir. Pourquoi tu fais ça, il faut la libérer !

- (Sylveroy) Elle est là, nous nous sommes fait repérer… !

- (Bulbizarre) Quoi !? Qui ça !?

- (Sylveroy) La reine du territoire… !

- Oh, du territoire seulement ?

Cette voix… ! Incroyablement prononcée, comme si elle nous menaçait déjà ! Quant à sa carrure… à chacun de ses pas, nous la découvrions un peu plus. À chacun de ses pas, elle devenait de plus en plus terrifiante !

- Mon nom est Nidoqueen, et vous êtes dans MON monde !

Exclama-t-elle en étendant les bras, un sourire horrifique aux lèvres. Elle devait mesurer bien deux mètres ! Sa peau bleue avait l’air impénétrable, ses cornes sur le front et aux oreilles intimidaient, ses griffes aux poings et pieds encore plus ! Elle portait des chaînes rouillées en guise de vêtements, sans parler de sa longue cape noire qui couvrait tous ses muscles !

Plus simplement, c’est un monstre vivant ! Elle me faisait trembler rien qu’en la regardant, tout comme…

- (Sabelette) Au secours !!

- (Nidoqueen) Mais je suis là, ma très chère Sabelette, ne t’en fais pas !

Elle sauta pour atterrir à notre niveau. Le sol trembla à son impact.

- (Nidoqueen) Je vais te sauver de tous ces faiblards !

La sauver de… nous ? Pourquoi !? Je… !

- (Sabelette) Non, lâchez-moi !

Criait-elle, en se faisant attraper par le cou. Non, ça suffit… ! Je ne saisis pas tout, mais je m’en moque ! Cette scène, je…

- (Nidoran) JE ME SUIS JURÉ DE NE PLUS LA REVIVRE !!!

- (Nidoqueen) Hein… ?

- (Nidoran) TOI !!! Enlève tes sales pattes de mon amie !!

Ordonnai-je en m’avançant, la corne en avant.

- (Bulbizarre) Nido !? Non, éloigne-toi !

Arrête d’avoir peur, Bubizarre ! Elle, cette Nidoqueen, me dévisagea de bas en haut avant de simplement soupirer.

- (Nidoqueen) *soupir* Nan, je sais à quel point vous êtes incompétents, les Nidoking.

- (Sylveroy) Pardon… ? Qu’est-ce que cela signifie, que comptes-tu faire de la petite !?

- (Nidoqueen) Je ne parle pas aux morts, Sylveroy.

Elle nous tend une griffe, je suis prêt à m’défendre !

- (Nidoqueen) Retourne dans ta tombe et observe mon ascendance vers le soleil !

- (Sylveroy) Non… !

- (Nidoqueen) À L’ATTAQUE !!!

Un Pokémon bondit alors soudainement de derrière un bloc. C’était un Racaillou, habillé d’un simple torchon usé. J’le savais parce que mon frère m’avait déjà montré une photo de l’espèce dans… qu’est-ce que j’raconte, j’ai pas l’temps de divaguer ! Nidoqueen est en train de prendre la fuite !

Alors que j’essayais de la rattraper, le Racaillou s’interposa, les poings serrés.

- (Racaillou) Recule, minable !

Il me cogna d’une droite en pleine mâchoire ! Ça faisait super mal, mais je… j’m’en fichais, je voulais pas m’battre.

- (Bulbizarre) Éloigne-toi de mon frère !!

Bubizarre, lui, s’enragea dès qu’il me vit souffrir. Il lui sauta dessus et les deux adversaires roulèrent un long moment au sol, avant que le caillou ne reprenne l’avantage sur la plante !

- (Nidoran) Les… *gémissements* les gars… !

Sylveroy tendit une main. Je m’attendais à ce qu’elle les stoppe, mais une traînée de feuilles volantes sortit de son corps pour se propulser telles des flèches sur le Racaillou ! Il eut seulement le temps de se redresser, que la traînée florale le frappa de toute part. Malgré son corps de pierre, cela semblait très, vraiment très efficace ! Il hurlait de douleur en retombant à nouveau. Du… rouge sortait de son corps, comme quand j’avais très mal. Je n’aimais pas, mais alors pas du tout ça. Bubizarre, lui, se releva.

- (Sylveroy) Finissons-en, Bulbizarre.

- (Bulbizarre) Ouais !

Il s’apprêtait à l’assommer, mais… ce n’est pas ce que je voulais ! Alors dès qu’il leva la liane pour le frapper, je bondis et la croqua tout en sachant qu’il m’en voudrait. Et effectivement, ce fut à lui d’hurler de douleur…

- (Bulbizarre) AAAH !!! Nido, qu’est-ce que tu fais !?

- (Nidoran) Arrête !! On a pas besoin d’en arriver là !

- (Bulbizarre) Quoi ? On ne fait que se défendre !!

Eh bah cette méthode me plaît pas ! Je m’avançai doucement vers le Racaillou, qui me tuait du regard en peinant à se relever.

- (Nidoran) Je… je suis désolé pour ça…

- (Racaillou) Je n’veux pas de tes excuses ! Vous êtes nos ennemis et j’ai une mission à accomplir !

- (Nidoran) Pourquoi ? Qu’est-ce que ça vous apporte, de faire du mal à une enfant qui veut juste rentrer chez elle ?

- (Racaillou) … Je me fiche de savoir ce que la reine fait avec ses sujets. Personne ne le sait et a le droit de savoir !

- (Nidoran) Écoutez, c’est notre amie qu’elle vient de capturer. Nous, on est perdu et on cherche juste à rentrer chez nous. Dès qu’on sera sorti, on ne vous causera jamais plus aucun problème !

- (Racaillou) … Vous ne reviendrez plus ?

J’hochais la tête avec le sourire.

- (Nidoran) Promis, juré, craché !

Il me regarda longuement avec cet air d’adulte, là, celui qui doute toujours. Les deux autres aussi étaient silencieux, mais j’étais sûr de moi. Et vous savez quoi… ?

- (Racaillou) Bon, très bien…

Ça a marché !

- (Racaillou) Moi, j’m’en balance de tabasser les intrus ! J’fais juste ce qu’elle nous d’mande parce que j’sais qu’on pourra dormir sur nos deux cailloux si j’obéis. Mais si vous disparaissez pour toujours, alors j’imagine que ça revient au même.

- (Nidoran) Ouais ! Merci merci merci !

- (Racaillou) C’est ça, barrez-vous, maintenant…

Et il s’en alla en se plaignant de ses nouvelles douleurs. Je me retournai vers mes deux acolytes, tout fier de moi. Eux… avaient encore la bouche grande ouverte.

- (Sylveroy) Ma bouche est fermée.

- (Nidoran) C’est une expression…

- (Bulbizarre) Nido, tu viens vraiment de… convaincre quelqu’un, là ? Un adulte, qui plus est !?

- (Nidoran) Hum, j’préfère agir comme ça.

- (Bulbizarre) C’est… vraiment très impressionnant ! Je suis fier de toi, Nido !

- (Sylveroy) Il est vrai que je ne m’attendais pas à cette finalité. Le peuple de la reine m’apparaissait jusqu’à lors aussi corruptible que mon fidèle compagnon. Mais je dois admettre que ce fut une vision nonchalante de ma part. Mes excuses, je saurai m’adapter.

- (Nidoran) Ah ah, tranquille, il a pas l’air de trop nous en vouloir ! Mais ouais, ce serait sympa de comprendre pourquoi ils sont ronchons, au lieu de juste les taper…

- (Bulbizarre) Bon, on… devrait continuer.

- (Nidoran) Ouais, allons sauver Sabelette !

Exclamai-je avec ferveur, en me retournant d’un air déterminé !

Pourquoi je suis le seul à être motivé, là ?

- (Bulbizarre) Nido… je voulais dire continuer vers le sceau.

- (Nidoran) Hein… ?

- (Bulbizarre) Il faut qu’on rentre à tout prix.

- (Nidoran) Et Sabelette, alors ?

- (Bulbizarre) On enverra l’équipe Renaissance la chercher, eux nous font confiance et sont carrément qualifié dans le domaine.

Je… je crois ne pas comprendre, Bubizarre…

- (Nidoran) Tu… rigoles, j’espère ? On sait qu’elle est là, pourquoi attendre que les adultes fassent le travail à notre place ?

- (Bulbizarre) Parce que ce n’est pas à nous de le faire !

- (Nidoran) Mais… ? Personne ne nait pour sauver une petite fille des griffes d’une malade qui cherche à lui faire du mal ! Quand ça arrive, on l’aide parce qu’on fait ce qu’on aimerait que les autres nous fassent, c’est-à-dire nous sauver ! Et clairement, ce n’est pas cette fichue équipe d’explora-machin qui va venir nous chercher !

- (Bulbizarre) Nido, arrête ! On en a déjà parlé, rien à changer !

- (Nidoran) Bien sûr que si ! Maintenant, on sait que Sabelette est bien ici ! Tu veux que j’te rappelle qui n’y croyait pas ? Qui m’a convaincu d’oublier l’idée de la retrouver dans ce monde effrayant, avec ce fichu ciel noir !?

- (Bulbizarre) Bon sang, mets-toi cinq minutes à ma place ! Penses-tu que j’ai envie d’envoyer mon petit frère combattre une tarée pour sauver quelqu’un qui s’est retrouvé ici PAR SA FAUTE !?

- (Nidoran) … Pardon… ?

… Là, c’était trop.

- (Bulbizarre) Euh… je…

Non, Bubizarre. Ton air navré ne changera rien, tu m’as convaincu.

- (Nidoran) Comment tu peux dire un truc pareil… ?

- (Bulbizarre) Ce n’est pas ce que je voulais dire… !

- (Nidoran) Tu… tu penses que Sabelette MÉRITE ce qu’elle vit !?

- (Bulbizarre) Non… !!

- (Nidoran) Bubizarre, tu… t’étais le seul ! T’ÉTAIS LE SEUL QUI ME COMPRENAIT !!! Je l’ai cru JUSQU’AU BOUT !!!

- (Bulbizarre) Nido… !

- (Nidoran) Mais comme d’habitude… VOUS CACHEZ TOUJOURS VOTRE VRAI VISAGE, LES CIVILISÉS !!!

AAAH !!! J’EN AI MARRE DE LUI, J’EN AI MARRE DE TOUS CEUX QUI PARLENT CETTE FICHUE LANGUE, DE TOUS CEUX QUI SE COUVRENT DE PAUVRES BOUTS DE TISSUS, DE TOUS CEUX QUI RADOTENT UN MENSONGE AVANT DE CLAIREMENT S’EXPRIMER !!!

ALLEZ TOUS VOUS FAIRE VOIR !!! JE LA SAUVERAI SEUL, LOIN DE VOTRE ÉGOÏSME À EN VOMIR !!!

- (Sylveroy) Nidoran…

DÉGAGE DE MA TÊTE !!!

Oui… c’est arrivé.

Fou de rage, j’ai foncé loin d’ici. Je me suis enfui de ce groupe que je ne pouvais supporter, je me hâtais seul en direction du château de Nidoqueen.

Je les entendais hurler d’angoisse, surtout le menteur, là. Mais je m’en fiche, c’est trop tard. Je n’en peux plus, plus depuis qu’il me le prouva à nouveau. Que Maman ignore mon éducation, que Gruikui et Vivaldaim me détestent, que Tarsal m’esquive, que la professeure désespère d’avoir à m’éduquer de zéro, que tous les adultes me regardent de haut, que Sabelette ne veuille plus que l’on soit amis… je pouvais l’accepter.

Mais pas toi. Bubizarre… tu étais la seule personne en qui je pouvais ne jamais douter.

C’est toi qui m’as tout appris, je t’admirai pour tout, mais surtout pour rien.

Aujourd’hui… je me rends compte que tu ne vaux pas mieux que les autres.

Tant pis. On se reverra à la mai… à l’orphelinat, quand Sabelette sera à mes côtés !

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