Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 47 : La Guerre des Rouages du Temps - Seconde partie

7696 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/10/2021 14:54

- (Massko) Pas un pas de plus !

Déclara le type plante en premier. Il maintenait fermement sa liane, désormais accrochée au bras droit de son adversaire, de leur adversaire. Il n’était plus seulement question de rancune personnelle, tout le monde l’avait compris.

La Dream Team, l’équipe Renaissance, Contre-Coup, Pince Verte et l’Aile Incurable n’avait pas dit leur dernier mot. Leur chef, pire, leur maître avait besoin d’eux. Il était temps d’inverser la balance, il était temps de prouver qu’ils n’étaient plus des apprentis.

C’est à cet instant précis que débuta l’ultime dénouement de cette guerre, de la Guerre des Rouages du Temps.

 

L’histoire de la Dream Team – Chapitre 47 : La Guerre des Rouages du Temps – Seconde partie

 

- (Noctunoir) Je pense avoir perdu assez de temps comme ça… !

Marmonna le monstre, avant de puissamment tirer le bras en avant.

- (Noctunoir) HORS DE MON CHEMIN !!!

Sa force physique était phénoménale, Massko se fit emporter malgré toute la pression qu’il exerçait sur son arme. Son adversaire l’attirait pour l’achever d’une redoutable droite. C’est alors qu’un jet d’eau empêcha l’un de percevoir la figure de l’autre : Carabaffe s’était propulsé au milieu de la longue liane qu’il agrippa et tira dans son saut. La force exercée sur Noctunoir augmentait, il ne contrôla plus la trajectoire qui, au contraire, le fit dévier vers l’Ouest.

Immédiatement paniqué de se voir perdre le contrôle, il trancha brutalement la liane de son autre main. Les deux adolescents s’écrasèrent un peu plus loin, mais leur diversion fut largement suffisante à Galifeu, se trouvant une dizaine de mètres dans son dos et qui élança de toutes ses forces un Keunotor à l’expression plus que déterminée.

- (Galifeu) Maintenant !

Cria-t-elle, alors qu’elle venait de lui faire prendre une haute altitude. Ce message fut destiné à Ramboum et Argouste qui, ensemble, élancèrent leur plus puissante attaque Hurlement droit dans le derrière du castor. Cela le propulsa très… TRÈS rapidement ! Noctunoir n’eut qu’à peine le temps de se retourner qu’il arrivait en pique, tête en avant pour infliger son meilleur coup de boule. Où précisément ? Le Pokémon n’était pas la cible, lui visait tout particulièrement l’un des quatre rouages qui, soumis à ses redoutables capacités spectrales, volaient tout autour de lui.

Il le bouscula de toutes ses forces, quitte à s’en faire marquer le front. Cela ne dura que quelques secondes, mais Noctunoir tenta tout de même de l’en empêcher. Ce fut sans compter sur Héliatronc et ses propres lianes, moins tranchantes mais plus solides que celles de Massko. Elle avait agrippé son bras juste à temps. Cela permit de gagner quelques dixièmes de secondes, un temps si précieux qui se prouva avec le soudain changement de l’atmosphère.

Keunotor l’avait fait : toujours dans sa chute, à ses côtés glissait à terre et à la même vitesse ce qu’il avait visé, un rouage du temps. Cradopaud se faufila à toute vitesse. Il chopa l’artefact en plein vol, puis retomba et glissa sur une flaque de poison pour gagner encore plus en agilité. Ainsi, il récupéra Keunotor dans sa chute tout en s’éloignant le plus vite possible du monstre qui, lentement, comprit ce qu’il venait d’arriver.

- (Noctunoir) Non… !

- (Keunotor) On l’a !!

- (Ramboum) Je n’y crois pas, ça a vraiment marché… !

- (Noctunoir) Rendez-le moi… IMMÉDIATEMENT !!!

Brusquement animé d’une puissante rage, il ne dégagea plus son regard du bien qu’il cherchât plus que tout à réacquérir. Il se propulsa de toutes ses forces, et même si la perte d’un des quatre rouages l’avait inévitablement affaibli, il restait en possession d’une puissance inégalable par l’un de ses adversaires.

- (Galifeu) Keunotor, Cradopaud, attention !!

Hélas, les deux personnages étaient submergés par la vitesse adverse. Cependant, une gigantesque roche explosa le sol et s’éjecta rapidement. Elle cogna le menton de Noctunoir qui, à cette vitesse, finit par s’encastrer entièrement dans l’obstacle. Ce fut Rocabot, qui se dépêcha de lui rentrer dedans pour l’éloigner du rouage. Ptyranidur et Pikachu le rejoignirent pour augmenter la pression exercée, mais cela ne suffisait rapidement plus. Une fois ses esprits repris, il les dégagea d’une violente mandale qui détruisit tout sur un périmètre affreusement large. De son autre main, il visa désespérément le rouage que Keunotor cherchait tant à lui éloigner. Il créa une Ball’Ombre et s’apprêta à la lancer, lorsqu’Écrapince arriva par surprise et lui cogna au dernier moment, d’un sec coup de pince, le poignet.

L’attaque dévia, malheureusement au mauvais endroit. Les trois elfes devenaient les cibles de sa capacité, et personne ne semblait assez rapide pour la bloquer. Alors Riolu leva son arme, visa et tira à nouveau un puissant projectile explosif. Les trois divinités ne se prirent que la fumée de l’explosion qui s’en suivit.

- (Noctunoir) C’est un exploit d’être aussi tenace, quand on est aussi faible !

Il frappa le type eau, qui bloqua en sachant qu’il allait de toute façon se faire encastrer dans le sol. Ramboum et Héliatronc vinrent l’aider en attrapant leur ennemi chacun d’un côté, mais cela ne suffisait pas. Cradopaud et Rocabot approchèrent les épauler, mais ce n’était toujours pas assez. Argouste et Galifeu s’ajoutèrent, mais il tenait le coup.

- (Argouste) ALLEZ !!!

- (Galifeu) IL N’EST PAS INVINCIBLE, ALORS NE LÂCHEZ RIEN !!!

- (Noctunoir) Bordel… !

Férocement, il donnait tout pour se dégager. Le monstre créait tant de mouvements forts, tant de rafales de vent, tant de tremblements de terre que chaque apprenti souffrait au moindre de ses gémissements. Mais ils tenaient, eux aussi. Tous serraient les dents, tous fermaient les yeux, tous contractaient le plus fort possible.

- (Noctunoir) Ça suffit ! Lâchez… *souffle* LÂCHEZ-MOI !!!

Il commençait à suffoquer, l’adrénaline montait d’un cran encore. Il regardait de tous les côtés, et comprenant qu’ils ne pouvaient pas atteindre les rouages mais qu’ils n’en avaient besoin, pour l’avoir sur le long terme, il se mit véritablement à paniquer. Il lui fallait un plan, un plan stratégique qui en quelques mouvements lui permettrait de dégager tous ces insectes dont il connaissait la faiblesse.

C’est ça ! Leurs faiblesses ! La folie lui montait au crâne, il s’excitait tellement dans ce désespoir soudain qu’il en oubliait ses bases. Les annotations du rappelle-tout étaient nombreuses, beaucoup trop nombreuses. Il avait besoin de se les remémorer, alors d’un léger claquement de doigts, il le fit apparaître sous ses yeux. Par télépathie spectrale, il l’ouvrit et commença à feuilleter les pages cernées sur ses adversaires.

Sa vue se troublait lentement, mais il récupérait les infos qu’il cherchait. Il avait à nouveau en tête les faiblesses de Ramboum, de Keunotor, d’Héliatronc, d’Écrapince et de Cradopaud. Il se sentait de mieux en mieux, prêt à donner le coup qui non seulement le sortirait de cet enfer, mais qui plus est qui le projetterai vers l’allée de la victoire. Il savait quels coups donner pour l’atteindre, maintenant, il était l’heure d’analyser les pages concernant la Dream Team…

Il sauta. Posant un pied sur le dos de Ramboum, il en concentra un second, plus grand, plus long, plus impressionnant. Enfin, il bondit. Qui ? L’auteur du rappelle-tout, celui qui sauta de toutes ses forces pour l’attraper en plein vol.

Au même titre que Keunotor avec le rouage, il arracha son carnet du vide spectral que Noctunoir usait pour faire léviter ses biens autour de lui. Ses biens ? Je voulais dire ses vols.

Lui, écarquilla lentement les yeux. L’une de ses dernières chance de victoire venait de lui être retirée sous ses derniers, et ce sans qu’il ne puisse rien y faire. Les autres, qui toujours le tenaient fermement sans ne pouvoir crisper un muscle de plus ; eux tous relevèrent ou tournèrent doucement le regard vers leur allié, vers leur ami.

Il était retombé sur ses pattes, glissant quelques mètres plus loin, mais en parfait état. Un genou à terre, le bras gauche également pour se rattraper, c’est avec le droit qu’il tendit son bien le plus précieux, celui qu’on lui avait injustement volé, celui dont on se servit pour détruire tout ce qu’il avait appris à aimer durant cette longue année scolaire à la guilde d’exploration.

Le silence régna quelques instants, personne ne semblait savoir ce qu’il allait en faire. Lui-même hésita une toute dernière fois… avant de simplement le laisser tomber.

Le rappelle-tout se trouva seul à terre. Il semblait être à la disposition de n’importe qui… avant que Reptincel ne le fasse brutalement exploser. Il cracha sa plus puissante boule de feu, quitte à s’en prendre des résidus. Seule une chose comptait pour lui, à présent : que son bien brûle jusqu’aux cendres.

- (Noctunoir) NOOOOOOOON !!!

Sa rude voix raisonna à travers toute la zone. Elle la fit trembler, elle fit perdre pression à ses assaillants. Il créa deux Ball’Ombre, chacune dans une main et les fit immédiatement exploser. Le choc de l’une renforça l’autre, bref, ce fut un carnage total. Lui-même se blessa dans son offensivité, mais son plan fonctionna : tous les autres valsèrent chacun dans son propre nuage de fumée.

- (Ramboum) … (Quelle… puissance… !)

- (Cradopaud) … (On ne peut pas… battre ça !)

- (Noctunoir) Comment… AS-TU OSÉ !?

Le monstre se propulsa à toute vitesse sur le chef de la Dream Team, le poing droit prêt à cogner.

- (Noctunoir) TU VA ME LE PAYER !!!

Il ne pourrait pas esquiver et il le savait. Tant pis, il le confronta de poing à poing. Étant donné que sa main gauche était déjà blessée, il sélectionna la droite pour s’infliger la pire des douleurs. Celle qu’il ne pouvait se faire qu’à lui-même, celle qui se produisit quand il y allait vraiment à fond. Reptincel contracta de toutes ses forces, éloigna son pied droit et plia le genou gauche.

- (Reptincel) Qui… ?

Enfin, il élança son plus puissant coup de poing.

- (Reptincel) … PENSES-TU ÊTRE !?

Les deux poings s’entrechoquèrent, et soudainement, une colossale explosion de flamme se déversa sur Noctunoir. Ce fut aussi violent qu’un volcan en éruption ; pendant l’espace de quelques secondes, un torrent de flamme aussi brûlant que de la lave et aussi rapide que l’éclair s’étala sur toute l’allée de la Zone de Victoire. Elle la découpa en deux, marquant sa trace au sol, sur les murs et au plafond. Tout aux alentours se fit éjecter, tandis que tous ceux qui osaient se trouver à moins de vingt mètres de l’attaque reçurent quelques brûlures inopinées.

- (Ptyranidur) Reptincel… !? REPTINCEL !!!

Hurla de peur son partenaire, ayant observé de loin le gigantesque carnage qui lui boucha les oreilles. De leur côté, Ramboum, Héliatronc, Cradopaud et Écrapince, tous à terre, fumant à cause de l’attaque de tout à l’heure et dans l’incapacité de se redresser se montrèrent bouche bée.

- (Écrapince) D’où… d’où sort cette puissance !?

- (Héliatronc) C’est Reptincel qui… ? Comment !?

- (Pikachu) … (Tu… tu l’as refait… ! Tu as de nouveau laissé exploser tes pouvoirs !)

Cela n’était pas sans conséquence, et Pikachu était le seul à vraiment le savoir. Ce pouvoir qui s’était enclenché pour la première fois face à Airmure, ce pouvoir qu’il avait pour la deuxième fois fait exploser sur Roitiflam. À chaque fois, le contrecoup était atroce.

Hélas, le fait qu’il ait évolué ne change rien à la règle.

Utiliser le pouvoir d’un Dracaufeu dans le corps d’un Salamèche, et même d’un Reptincel ne pouvait se passer correctement. Alors que la fumée se dissipa, les deux figures adverses se firent voir de tous. Le type feu tremblait. Ses vêtements avaient et cramaient encore. De légères brûlures comblaient son corps, des brûlures qui s’intensifiaient de plus en plus en approchant son bras droit. Ce dernier… était noir. Complètement déchiqueté, couvert de sang et brisé de tous les côtés. Voilà la conséquence, un atroce contrecoup qui était déjà arrivé deux fois par le passé, une sur chaque bras. Le fait qu’il soit un Pokémon lézard, et donc avec une puissante capacité régénérative avait pu miraculeusement sauver ses membres par le passé, mais cette fois, Eoko s’en inquiétait.

Noctunoir aussi, était blessé. En fait, il l’était bien plus que le type feu. Ce dernier s’était retenu à chaque fois, au risque d’éliminer pour de bon ses adversaires. Mais en possession de trois rouages, il se doutait que le monstre tiendrait le coup. Cependant, à l’instant où il leva le regard pour le dévisager, il sursauta de peur avant de tomber en arrière.

Sa peau, toute sa peau comblée de nuances de gris fut désintégrée par les intenses flammes adverses. Tout ce qui restait n’était plus que chaire, une chaire d’un rouge sang éclatant, tout cela entourant son œil qui lui était toujours aussi perçant. Il ne tremblait pas, non, la douleur était un concept qui semblait lui avoir échappé.

- (Noctunoir) … Voilà donc ce que tu nommais « oreille basse ». Ce pouvoir dont tu te refusais tant l’usage.

- (Reptincel) … (Comment peut-il encore être debout, son corps ne l’a pas supporté !)

- (Noctunoir) Si je l’avais su, je t’aurai éliminé dans l’autre monde, quand tu n’étais encore que mon pantin ! Tant pis, ce n’est qu’une peau que je retrouverai une fois le pouvoir ultime en ma possession !

Il tenta de lui agripper le visage, mais soudainement, une présence se fit sentir depuis les airs. Il leva la tête et aperçut au dernier moment Massko, qui une fois à la bonne hauteur trancha de toutes ses forces les trois rouages du temps qui lui lévitaient autour.

- (Noctunoir) Non, dégage !!

Lui exclama-t-il, tout en le frappant d’une droite en pleine mâchoire. Le type plante s’écrasa quelques mètres plus loin, sa lame dévia autre part. Les rouages étaient indestructibles, ils ne se firent pas découper. En revanche, la pression exercée sur l’un bouscula le deuxième, qui bouscula à son tour le troisième qui virevolta hors du vide exercé par le type spectre.

Il tomba, rebondit puis roula quelques mètres sur le sol. Reptincel et Noctunoir le suivirent tous deux d’un regard silencieux, avant que l’un n’essaie de le rattraper avant l’autre. Comprenant qu’il allait être plus lent, le type feu se jeta plutôt sur son ennemi, et permit à Riolu de bondir pour l’atteindre en premier.

- (Riolu) J’ai !!

- (Noctunoir) Non !!

Il cogna le bras cassé de celui qui le retenait, le dégagea puis se propulsa sur le scientifique du groupe. C’est alors que Germignon arriva par surprise et le frappa d’un coup de boule sur le côté. Elle le fit reculer, et lorsqu’il tenta une nouvelle fois d’approcher, elle plaqua ses pattes à terre et créa de solides ronces qui lui enroulèrent le bas du corps.

- (Noctunoir) Espèce de… !

- (Riolu) Merci !

- (Germignon) Donne-le à Keunotor !!

- (Noctunoir) Non, tu n’iras nulle part !!

Il usa du pouvoir des deux rouages qu’il lui restait pour faire exploser les ronces, et se mit à se relever. Mais alors que son attention était centrée sur son autre échec, Carabaffe arriva depuis les airs à toute vitesse, grâce à ses jets d’eaux, et atterrit en pique, pieds en avant, sur le dos de son adversaire qui lâcha un craquement auditivement très douloureux. Il écrasa donc le monstre une nouvelle fois, enfonçant ce dernier dans une véritable rage incontrôlable. La douleur, il s’en fichait, il ne voulait qu’une chose : récupérer ses rouages du temps.

- (Noctunoir) AAAH !!! JE VAIS TOUS VOUS EXTERMINER !!!

Une dangereuse aura se mit à l’entourer, et le type eau dû s’éloigner avant même de tenter de récupérer les deux autres artefacts. Noctunoir s’envola avec eux, ils tournèrent de plus en plus vite autour de lui, alors qu’une robuste atmosphère s’amplifiait abondamment du fait du déploiement de ses dernières ressources.

Depuis les airs, il regarda ses derniers adversaires, il dévisagea Reptincel, Carabaffe, Germignon, Riolu et Massko.

- (Noctunoir) Persister à empêcher l’inévitable, rien ne m’horripile plus que votre pitoyable détermination ! Je… JE SUIS DEVENU UN DIEU !!! Je ne suis plus l’incapable Noctunoir, obligé de tromper pour vaincre à petit feu, je suis devenu un être capable de surpasser les plus grands gouvernements de notre Multivers ! Vous devriez tous vous incliner, mortels ! J’empêche une guerre sans fin, j’empêche votre désespoir ultime !!

- (Germignon) En nous détruisant à leur place !?

- (Carabaffe) À qui crois-tu mentir, bouffon !? Tu agis par pure vengeance, RIEN D’AUTRE !!

- (Riolu) Qui plus est, si ta vengeance avait un but sensé, tu nous aurais été pacifique ! Tu aurais partagé le peu de technologie qui te restait avec nous, tu nous aurais offert une avancée monumentale ! Malheureusement pour toi… !

Il lui pointa son arme sans remords.

- (Riolu) De tout ce qui est arrivé par ta faute, tu seras le seul à disparaitre ! Les primitifs que nous sommes te remercions !

- (Noctunoir) Ce ne sont pas vos connaissances qui m’arrêteront !

- (Riolu) Non, elles seules ne suffiront pas. Tant pis, on connait un autre moyen de triompher, un moyen qui n’échoue jamais !

- (Noctunoir) *rires* Quoi, allez-vous encore me parler de la prétendue efficacité du travail d’équ… !?

Hélas, il ne put finir sa réplique de condescendant. Un gigantesque tonnerre s’était abattu sur tout son corps, un éclair qui au vu de sa puissance aurait dû le griller sur place. Protégé par les rouages, il se fit simplement déstabiliser. Son regard assassin se tourna vers l’auteur de l’attaque : Pikachu. Il était blessé, peinait à se tenir droit, mais il était debout.

- (Pikachu) Vas-y, termine ta phrase !

- (Noctunoir) Espèce de sombre… !

Riolu profita de la diversion pour tirer une dernière fois avec son arme. Le métal se mit à fondre après ça à cause de la surchauffe, elle se cassa en quelque sorte. Mais le dernier jet fut bien placé, et c’est après une violente explosion en plein visage, que le monstre retomba au niveau de ses adversaires.

Malgré son bras cassé, Reptincel fonça le premier. La douleur lui était atroce, mais il n’avait plus le choix. Il accourut, sauta et infligea un coup pied en pleine mâchoire adverse.

Noctunoir tenta de le contrer immédiatement, mais Carabaffe attrapa et dévia son poing avant impact.

Massko récupéra sa lame, puis l’élança droit sur sa cible qui par reflexe tendit sa seule main de libre pour la bloquer. Elle la transperça.

Le monstre dégagea de rage son autre poing et tenta d’éloigner les deux autres adolescents pour avoir le temps de reprendre ses esprits, mais une multitude de lianes sortirent brusquement du sol et leur servirent de bouclier. C’était Germignon, qui à côté de cela créait un escalier de plante pour Riolu.

Alors que ce dernier prenait de plus en plus d’altitude, Carabaffe infligea un coup de boule à leur cible. Il tenta de contrattaquer, mais Reptincel le bloqua avec son pied, avant que le type eau ne renchaîne tout de suite. L’un à la suite de l’autre, ils ne s’arrêtèrent de le surprendre. À chaque nouvelle action, il reculait d’un pas. À chaque nouvelle action, le duo adverse prenait toujours un peu plus l’avantage. Dans le feu de l’action et du stresse qui l’envahissait, il tentait désespérément de se rappeler des annotations du rappelle-tout. Mais rien n’y faisait : le carnet fut détruit, il ne pouvait plus compter sur cette stratégie qui jusqu’à présent le berçait dans la victoire.

Massko les contourna. À l’instant où il leur fit un signe, ses deux coéquipiers bondirent en arrière et le laissèrent cogner Noctunoir dans le dos. Il s’écrasa sur le ventre, et Riolu sauta. Son meilleur ami créa rapidement une liane et la lui lança dans sa chute. Il la récupéra et se l’entoura immédiatement, avant d’arriver suffisamment bas pour agripper l’un des deux rouages restants. Massko le tira alors de toutes ses forces, et Riolu se fit propulser à toute allure à ses côtés, un rouage en main.

- (Noctunoir) Bordel… !

Alors que Reptincel et Carabaffe s’apprêtaient à l’attaquer de nouveau, il créa une Ball’Ombre qu’il fit exploser sur le sol. La violence de l’impact le blessa plus qu’eux, mais il les écarta pendant quelques secondes. Il n’avait plus que ça, pour s’en sortir.

Le pouvoir qu’offraient les rouages se décuplait en fonction de leur nombre. Avec seulement l’un d’entre eux, le gain de puissance ne valait presque plus rien, et tout le monde le sentait. Son aura si imposante, elle avait disparu. Sa figure si menaçante, elle semblait désormais si… mortelle.

Cela les motiva. Dans un dernier brin de détermination commun, tous ceux qui s’étaient vaillamment battus au cours de cette guerre se relevèrent une dernière fois. De son côté et dans un dernier plan sans fond, le type spectre leva les mains au ciel.

- (Noctunoir) Ce n’est pas terminé, non… ! Ténéfix, relevez-vous !!

De violents éclairs s’éjectèrent d’elles. Chacun d’entre eux valsa vers le corps de tous ceux qui furent déjà vaincu et tous, même les défunts, se relevèrent pour à nouveau servir leur maître. Les voyant approcher au loin, il se mit à rire. Puis…

- (Ramboum) NOCTUNOIR !!!

Il commit l’erreur de dévier le regard. Le chef des apprentis avait bondi de toutes ses forces pour le cogner d’une phénoménale droite en plein visage. Il l’éjecta puissamment, avant qu’une liane d’Héliatronc ne le rattrape.

- (Héliatronc) Où crois-tu aller !?

Elle le fit tourner de l’autre côté, et lâcha son arme à l’instant où il prit la trajectoire de l’équipe Renaissance.

- (Argouste) Tu voulais me briser la voix !? GOÛTES-Y DONC !!!

Lui hurla-t-il de toutes ses forces, en lui déchaînant sa plus puissante attaque Hurlement. Il s’envola, tout du moins jusqu’à ce que Galifeu ne saute plus haut, elle et ses pattes musclées.

- (Galifeu) Et moi, tu voulais me briser les jambes !?

Elle le cogna d’un coup de patte redoutablement féroce, le projetant sur une surface plate, mais rapidement transformée en tout un tas de débris rocheux.

- (Rocabot) Attends, la tombe c’est encore trop tôt pour toi !!

Des morceaux entiers s’empalèrent dans son dos, mais avant même qu’il ne puisse y ressentir une quelconque douleur, Ptyranidur lui mordit le crâne de toutes ses forces. Le maintenant fermement, il l’envoya valser sur un Cradopaud tout aussi enragé que lui.

- (Ptyranidur) Tes histoires ont fait souffrir tant d’innocents !!

- (Cradopaud) Ouais, tant de Pokémon qui pourtant étaient destinés à un avenir formidable… !

Ce dernier lui assigna un surpuissant coup de poing en plein ventre. L’onde de choc qui s’en suivit l’envoya valser sur Écrapince, alors que des marques de poisons commencèrent à combler son corps détruit.

- (Cradopaud) NOUS SOMMES LÀ POUR LES VENGER !!!

Le crabe aux pinces aussi rude que de l’acier les resserra très fermement sur la chaire ensanglantée de celui qu’il récupéra en plein saut. Il se mit à tourner sur lui-même avant de le lancer dans les airs et de le projeter de ses deux plus puissants jets d’eaux.

- (Écrapince) Et protéger ceux que tu n’as pas encore blessé ! Ta conquête s’arrête ici, sale ordure !!

Noctunoir n’en pouvait plus, il se sentait partir. L’air transperçait tout son corps, malgré tout, il sentait une dernière présence au-dessus de lui. Il commit à nouveau l’erreur de rouvrir les yeux, avant de se pétrifier de peur et d’angoisses, face au visage meurtrie de Branette. Ce dernier ne s’était pas montré une seule fois de la confrontation, probablement par peur de se faire à nouveau posséder par l’ennemi. Mais lui aussi, avait besoin de se défouler.

- (Branette) Toi… !

- (Noctunoir) Aide… moi… ! Tu me comprends, tu… !

- (Branette) TU ES PUTAIN DE MORT !!!

De toute la force qu’il lui restait, l’adolescent infligea sa plus redoutable attaque jusqu’à présent. Ses deux gigantesques mains spectrales cognèrent si fort le monstre que les différents membres de son corps divaguèrent chacun d’un côté, avant qu’il ne s’écrase sur un sol qui implosa extrêmement brutalement sur une dizaine de mètres.

Tout le monde se fit éjecter, tout le monde esquiva de peu un tout nouveau tas de débris dangereux. Branette avait frappé fort, trop fort. Il retomba à son tour, à genoux devant le cratère, essoufflé, les larmes aux yeux.

Le silence régna quelques instants, le temps que tout le monde ne se rapproche lentement de la scène de massacre.

- (Keunotor) Est-ce qu’il est… mort ?

Demanda nerveusement le Pokémon castor, en possession des trois rouages qu’ils lui avaient dérobés.

- (Ténéfix) Non, toujours pas…

Marmonna la vieille femme, les yeux fermés, l’air concentré sur ses propres capacités.

- (Ténéfix) Je n’arrive toujours pas à reprendre le contrôle de mes petits !

- (Grodoudou) Il faut récupérer le dernier rouage !

Les regards se tournèrent vers le maître, à genoux et tremblant de fatigue. Son expression semblait appeler à l’aide, comme si il ne pouvait plus que compter sur ses élèves. Pijako, Créhelf, Créfollet et Créfadet se tenaient à ses côtés, tout aussi blessés que lui. En les fixant du regard, Massko se sentit coupable.

- (Ramboum) Bon, alors je vais… !

Commença Ramboum, avant de s’écrouler dès le premier pas en avant.

- (Ramboum) *gémissements* … Merde… !

- (Héliatronc) Ramboum… !

Son amie tenta de le relever, mais elle non plus, n’avait plus de ressources. Elle s’écroula à son tour, avant que tous les membres de la guilde ne se rendent compte de leur épuisement total. L’adrénaline fut féroce, mais elle s’était éteinte. Seuls Eoko, Ténéfix, Riolu et Massko étaient encore en position de faire quelque chose.

- (Carabaffe) Bordel… on va s’faire massacrer !

Exclama le type eau, en visant du regard la dizaine de sbires qui approchait à toute allure.

- (Eoko) Je… je vais m’occuper de… !

- (Massko) Non, j’y vais.

- (Riolu) Massko… ?

- (Massko) Reste ici.

Tout le monde l’observa s’avancer, lame feuille à la main, et tout le monde le perdit de vue lorsqu’il descendit le cratère pour rejoindre le monstre. Il ne bougeait plus, pourtant, le rouage flottait encore dans l’un de ses vides spectraux. Le type plante le fixa silencieusement, tout était affreusement calme.

Puis, il tendit la main et attrapa l’artefact. En le touchant, l’atmosphère s’intensifia. Il sentait sa chaleur, il sentait son aura qui malgré tout persistait. Lentement, ce sont les mains adverses qui reprirent vie. Noctunoir en leva une, agrippant tout en tremblotant le poignet de son pire ennemi.

- (Noctunoir) Ne fais pas ça…

- (Massko) Tu es encore conscient… !?

- (Noctunoir) Je t’en supplie, ne me le retire pas. C’est… *snif* tout ce qu’il me reste… !

- (Massko) Et ça n’est pas à toi, si mes souvenirs sont bons !

Il tenta de lui arracher, mais le monstre le maintenait fermement.

- (Noctunoir) Arrête… !

- (Massko) Lâche-moi !

- (Noctunoir) Massko… *gémissements* tu penses pouvoir t’en sortir aussi facilement… ? Tu ne vaux pas mieux que moi, en fait, rien de tout ça ne serait arrivé si tu n’avais pas accepté l’offre de Celebi !

- (Massko) …

- (Noctunoir) Je sais que je suis encore loin du… *gémissements* pouvoir ultime, je sais que quoique l’on fasse, certains dieux nous surpasseront toujours. Nous n’avons été qu’un pauvre divertissement pour elle, je me voilais la face en pensant pouvoir devenir immortel seul. Mais… ensemble… !

Il releva lentement le regard.

- (Noctunoir) Peut-être qu’à deux… ?

- (Massko) Quoi… ? De quoi me parles-tu !?

- (Noctunoir) Je l’ai compris grâce à vous, le travail d’équipe est bien plus qu’un moyen de défense… ! Ne me fais pas croire que tu as oublié, Massko. L’enfant apeuré que tu étais… n’oublies pas que tu baignais également dans un bain de rage. Une rage infâme pour ceux qui, le pensais-tu, étaient tes amis… ! Personne… ! Personne n’a cherché à te retrouver ! Tout le monde se fichait de toi, il aura fallu que tu tentes de les assassiner, pour qu’ils retiennent ton nouveau nom. Celui du Pokémon dont plus personne ne commettra l’erreur d’oublier ! Cet objectif, cette ambition, Massko, je peux t’aider à la faire atteindre des sommets… !

Il se rapprocha, sa voix devenait de plus en plus prononcée, de moins en moins tremblante.

- (Noctunoir) Formons une équipe ! Notre point commun ? L’abandon… ! L’enfer vécu dans un monde dédié à l’oubli, aux rejetés, aux impuissants de ces terres assoiffées de mauvaises intentions ! Détruisons-les ensemble, vengeons-nous côte à côte ! Après ça… peut-être arriverons-nous à trouver une terre primitive, suffisamment pour s’instaurer telles des divinités à leurs yeux !

- (Massko) …

- (Noctunoir) Je t’en conjure, Massko ! Ne fais pas semblant de ne pas me comprendre !

- (Massko) … Je te comprends, Noctunoir.

- (Noctunoir) … !!

- (Massko) Tu sais où frapper, en effet. Ce n’était pas tant un sentiment de vengeance, que la peur de trépasser dans l’oubli. En ce qui concerne Celebi…

Il leva la tête vers le ciel, l’air répugné.

- (Massko) … J’aurai été prêt à tout, pour planter sa foutue tête au sommet d’un gigantesque bucher !

- (Noctunoir) Oui… !

- (Massko) Hélas, depuis… il semblerait que les choses aient changé.

Il abaissa une dernière fois le regard, fixant de haut son interlocuteur, son ennemi.

- (Massko) Se venger à quel prix, espèce d’ordure ?

- (Noctunoir) Non… ! Ils t’ont abandonné !!

- (Massko) C’est faux, personne ne pouvait faire face à votre technologie ! Oui, LA VOTRE !! Dois-je te rappeler qui m’a kidnappé !?

- (Noctunoir) J’ai été forcé !!

- (Massko) À qui veux-tu faire croire ça !? Voilà ce qui nous différencie réellement, Noctunoir ! Ce qui t’a détruit, c’est TA PUTAIN DE SOIF DE POUVOIR !!

- (Riolu) MASSKO !!!

Hurla son meilleur ami, depuis le sommet du cratère.

- (Riolu) Est-ce que tout va bien !?

- (Massko) J’arrive !!

Lui rétorqua-t-il, en arrachant brutalement le rouage des mains de son adversaire.

L’atmosphère changea une dernière fois. Elle redevint douce, calme, naturelle. Ténéfix sentait ses pouvoirs lui revenir, et alors que ses vingt trois enfants s’apprêtaient à attaquer à mort les apprentis en mauvais état, elle se concentra et reprit le parfait contrôle de leurs esprits. Elle leur effaça la conscience que le pouvoir des rouages leur avait permis de développer, et elle en était navrée. Mais elle avait fait son choix : rester aux côtés de ce monde si bienveillant, quitta à finalement tourner la page.

Noctunoir se retrouva seul. Il était tétanisé, son dernier plan avait échoué. Il voyait Massko se retourner, il voyait son dernier espoir disparaître à jamais.

- (Noctunoir) Comment… comment ai-je pu en arriver là… ? Dans cette situation, dans cet état… ?

Il regarda ses mains sans peau et massacrées par une adversité qu’il n’avait pourtant cessé d’appeler insecte.

- (Massko) Ne sous-estime jamais plus la Dream Team.

Conclut le type plante, sans même se retourner. Cela le terrifia. Noctunoir était pour la toute première fois… sincèrement terrifié. La défaite lui pendait au nez, elle était aussi longue que douloureuse. Toutes ses conquêtes, toute sa vengeance, toute la destruction qu’il ne pourrait accomplir ; lui pour qui se questionner n’avait de sens, lui qui se croyait destiné à cet avenir divin… la chute fut abominable.

Tout cela parce que Grodoudou cachait son véritable pouvoir.

Tout cela parce qu’il commit l’erreur d’épargner Pijako.

Tout cela parce qu’il se fit surprendre par les apprentis de la défunte guilde d’exploration.

Tout cela parce qu’il sous-estima la détermination commune des Pokémon de ce monde.

Tout cela… parce que Massko refusait de coopérer.

Cela lui faisait du mal, il en était certain. Non, il ne refusait pas parce qu’il était certain de ne pas vouloir causer du tort à autrui, il voulait juste le briser lui ! Ce monde qu’il prétendait avoir retrouvé, tout cela ne servait qu’à l’enfoncer encore plus dans son échec !! Voilà ce à quoi il pensa, et tout cela… Noctunoir ne le supporta pas.

- (Noctunoir) Je te déteste… !

- (Massko) … ?

- (Noctunoir) JE TE HAIS !!!

Une dernière aura l’entoura. Il ne s’aidait de plus aucun rouage ; seule sa propre force, du moins ce qu’il en restait, était avec lui. Massko s’en inquiéta tout de même. Il se retourna, se mit en garde et brandit sa lame. Ce n’était pas encore terminé, le monstre avait le pouvoir… non, la détermination d’élancer une toute dernière attaque.

Ball’Ombre est une capacité de type spectre, spéciale et dont la haine profonde du lanceur affecte la puissance de l’attaque.

Il en créa une dernière de ses deux mains, à bout de forces mais plus que jamais fou de rage. Son adversaire le connaissait parfaitement, il savait qu’il allait pouvoir l’esquiver sans aucun problème. Mais Noctunoir aussi, le connaissait.

Il se mit à lui sourire nerveusement.

- (Noctunoir) Je ne partirai pas tout seul, sale traitre !

- (Massko) Voilà donc ta dernière volonté ? C’est pitoyable, même les pires ordures peuvent faire l’effort de changer !

- (Noctunoir) Je ne m’abaisserai pas à ton niveau ! Prétendre avoir retrouvé ta place en ce monde… je vais te faire ravaler ta foutue excuse !!

- (Massko) Ne sois pas ridicule, tu n’as plus la force de détruire quoique ce soit !!

- (Noctunoir) Tant pis pour le monde, je dédie mes dernières forces à ton âme !

- (Massko) … ?

- (Noctunoir) Tu ne vivras pas heureux, Massko… JE PEUX T’ASSURER QUE JE NE TE LAISSERAI PAS T’EN SORTIR AVEC LE SOURIRE !!!

Soudainement, il leva les bras et visa au dernier moment Riolu, toujours au bord du précipice, tétanisé autant par la fatigue que la peur d’être brusquement devenu une cible. Massko comprit tout de suite le désastre de la situation, mais il était déjà trop tard : l’attaque fut lancée. Il n’avait le temps de simplement le sauver, mais il fonça tout de même. Qu’importe ce qui allait arriver, il fonça de toutes ses forces. Sa lame était de trop, il l’envoya valser ailleurs, tandis qu’il bondit puissamment pour arriver à temps.

Le pousser ? Non, il n’avait le temps de le toucher. Cependant, il put se faufiler entre lui et la capacité. Oui, il fit barrage malgré son corps assez fin, mais Riolu l’était aussi. Ce dernier n’eut qu’à peine le temps d’écarquiller les yeux. Tout se passa si vite… qu’il se fit projeter en arrière à l’instant même où il comprit que son meilleur ami s’était fait heurter à sa place.

L’explosion qui s’en suivit fut phénoménale. Elle le blessa assurément, le brûlant sur toute une face pendant que la roche sur laquelle il s’écrasa lui brisa quelques côtés. Mais il était en vie, et c’est tout ce qui comptait.

Le silence était enfin revenu. La fumée des dégâts, elle, mit un peu plus de temps à se dégager. Mais rapidement, la figure de Massko se démarqua du reste.

« Il était encore debout… ! », pensèrent naïvement tous ceux qui relevèrent le regard.

Grodoudou, Pijako, Créhelf, Créfollet, Créfadet, Ramboum, Keunotor, Héliatronc, Écrapince, Cradopaud, Argouste, Ptyranidur, Rocabot, Galifeu, Branette et Eoko étaient bouche bée, personne n’avait la force d’énoncer la moindre remarque, de prononcer le moindre nom.

La Dream Team, de son côté, se sentait atrocement mal. C’était comme si une partie de son cœur avait disparu, tandis qu’une autre se crispait très douloureusement. Celui de Riolu, qui tremblant en tentant de se redresser, fixait du regard celui qui, face à lui, l’avait protégé d’une fatalité abominable.

Son squelette apparut. Celui qui s’appelait Massko. De face, seul le reste de ses os qui ne cessaient de fondre peinaient à rester debout. Ses pattes furent fermement plantées dans la roche pour ne pas qu’il virevolte. Mais désormais désanimé d’un quelconque muscle, d’une quelconque volonté… son cadavre s’effondra seul au milieu de la gigantesque flaque de sang qui l’entourait.

Riolu ne pouvait fermer les yeux, ces derniers se mirent à fortement le piquer. Mais il n’arrivait à dévier son regard, son attention de cette nouvelle carcasse. Bouche bée, tremblant d’angoisse, se retenant de vomir ses tripes, son brillant cerveau n’arrivait à assimiler cette information pourtant si simple.

À quatre pattes, il s’approcha. Il tituba et tomba, mais se redressa et termina malgré tout sa route. Au-dessus de ça. Il ne pouvait plus le nier, pourtant, il le toucha.

Sa respiration ?

Nulle.

Les battements de son cœur ?

Nul…

Un… ultime miracle… ?

..

.

 

 

.

 

 

 

 

 

.

 

 

..

 

 

 

Une lumière aveuglante naquit lentement, au milieu de tout ce désastre.

- (Riolu) Non…

Alors que seul l’un de ses adversaires trouva la force de se redresser, Riolu, de son côté, vit son corps s’envelopper dans une scintillante lumière rassurante. Hélas, il n’avait plus la force d’être rassuré.

- (Riolu) NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!

Hurla-t-il de toutes ses forces, alors que la Zone de Victoire fut assaillie de sa lumière.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, le cadavre était toujours là. Ses larmes aussi, rien ne semblait avoir changé. Pourtant, tout le monde le regardait différemment. Ils devaient lever la tête, ils devaient désormais constater le désespoir total d’un Lucario.

Un désespoir qui dura, malgré sa montée.

Celle de Noctunoir, parce que lui était encore là.

Il profita du malheur causé par son dernier geste pour remonter le cratère. Il titubait, peinait à rester droit et surtout à faire scintiller sa pupille rouge si perçante.

Arrivant droit face à son meurtre, il se mit à sourire. Il n’avait plus la force d’en commettre un autre, mais l’admirer lui offrit l’adrénaline nécessaire de s’enfuir. Il se mit en route, prêt à quitter la Zone de Victoire sans que personne ne puisse l’en empêcher.

Leur détermination à eux fut enterrée six pieds sous terre. La mort de Massko, les pleurs de Lucario, le choc de Germignon, de Pikachu et de Carabaffe ; la haine d’Écrapince, d’Héliatronc, de Cradopaud, de Branette, d’Argouste, de Rocabot, de Galifeu et de Keunotor ; la peine causée par la compassion de Ramboum, de Ptyranidur, d’Eoko, de Ténéfix et bien évidemment de Pijako et de Grodoudou ; ce malheur commun les empêcha de faire quoique ce soit, pour l’empêcher de nuire à nouveau.

Cependant et comme dit auparavant, seul l’un de ses adversaires trouva la force de se redresser. Il récupéra la lame feuille du défunt, celle qu’il avait balancé avant de se sacrifier. Il la leva vers les cieux, ferma les yeux, se concentra plus que tout et… une lumière naquit.

Elle attira l’œil de tout le monde, même de Noctunoir. À nouveau, il commit l’erreur de se retourner, de porter une dernière attention un peu trop curieuse à son ultime ennemi, celui qui malgré l’échec refusait de s’avouer vaincu.

Cette lumière, ce furent ses flammes nommées de destructrices. Celles qui lui brisaient le corps, celles qui lui avaient détruit le bras droit, et qu’il déchaîna donc sur le gauche. Cependant, cette aventure lui avait appris quelque chose.

Massko, lui avait appris quelque chose.

Lentement et par pure patience, il laissa ses flammes enlacer l’arme de son ami. Il éteignit ensuite par la pensée celles de son corps, alors que la lame feuille de Massko brillait de mille feux prêts à non pas se venger, mais bel et bien à conclure l’accomplissement de cette fastidieuse bataille.

Il se mit en garde, manche tenue d’une main, lame élevée vers l’arrière. Son regard ne trompait personne : ses dents crispées, ses sourcils fermement froncés, ses yeux humides mais certainement pas apeurés, Reptincel prit pour la première fois depuis longtemps, très longtemps confiance en lui.

- (Reptincel) Où… crois-tu aller !?

Cette confiance, il l’avait perdue le jour où Noctunoir lui vola son rappelle-tout.

- (Noctunoir) Non… ! PAS COMME ÇA !!!

Et c’est avec cette confiance, qu’il se propulsa de toutes ses forces sur lui.

- (Reptincel) C’EST TERMINÉ, NOCTUNOIR !!!

Exclama-t-il d’une vive voix emplie de bien plus qu’une simple rancune. Elle portait l’espoir des apprentis, de la guilde, de Bourg-Trésor… du monde entier. Il lui assigna donc un redoutable coup de lame enflammée. Le monstre essaya de se défendre, mais bien entendu, ce fut inutile. L’arme lui transperça autant le bras qu’une grande partie de la taille, là où visa très justement le chef de la Dream Team.

Ce dernier retomba quelques mètres plus loin, de dos, courbé, la lame en avant.

Le silence régna pendant cinq dernières secondes… avant que son sang n’explose brutalement. Celui de Noctunoir. Il hurla de douleur, de rage, de peine et de désespoir. Tout était terminé pour lui… enfin.

Il s’affala à terre… désormais inconscient.

La lame feuille, de son côté, finit par céder aux rudes flammes de son porteur. Elle se brisa en morceaux dans un petit tas de cendres qui restera à jamais dans les mémoires.

Reptincel se redressa. Il ne se retourna pas, il n’avait plus envie de voir le visage du monstre qu’il avait épargné. Malgré tout ce qu’il avait fait, il fut hors de question de l’abattre. Voilà bien une chose encore, que le chef de la Dream Team apprit de celui qui, en cette rude journée du 2 Juin 232, se sacrifia au cours de la Guerre des Rouages du Temps.

Lucario posa tendrement son front contre celui du défunt.

Les larmes aux yeux, le souffle coupé… il lui fit ses adieux.

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